| Pignon (architecture et construction). - En maçonnerie, on appelle généralement pignon la partie supérieure d'un mur formant la façade principale ou une façade latérale d'un édifice, surtout quand cette partie se termine en pointe. Sur les assises de ce pignon viennent se porter les abouts des pannes du comble à deux égouts de l'édifice, tandis que les chevrons, reposant sur ces pannes, appuient leurs pieds sur les sablières ou plates-formes couronnant les murs goutterots. Dans l'architecture gréco-romaine et dans les styles d'architecture qui se sont succédé depuis la Renaissance à l'imitation de cette architecture, les pignons étaient des frontons compris entre deux cours de moulures couronnant leurs parties latérales et se rejoignant à leur partie supérieure, tandis que leur partie inférieure reposait sur L'entablement de l'édifice. Dans l'architecture du Moyen âge (styles roman et gothique), les pignons furent plutôt des gâbles, offrant une grande diversité depuis les premiers édifices romans imités de l'antique, et d'une grande simplicité de décoration, jusqu'aux derniers édifices du Moyen âge (style gothique flamboyant), où les pignons offrent une riche décoration ajourée et sculptée. - Pignon de la façade nord de l'église Saint-Etienne, à Beauvais © Photo : Serge Jodra, 2009. Dans les édifices inspirés de ce dernier style, les pignons prennent même une forme de plus en plus aiguë, qui les fait appeler pignons aigus, ou quelquefois une forme circulaire, tantôt concave et tantôt convexe. Une précaution, prise en vue de travaux de réparation à faire sur les combles ou sur les pignons placés au-devant de ces combles, a fait disposer en forme de ressauts, semblables aux marches d'un escalier, les côtés des pignons, de sorte que leurs arêtes offrent de véritables redents, ce qui a fait donner à ces pignons ainsi accidentés sur leurs côtés, le nom de pignons à redents. De même, on appelait autrefois, plus encore que maintenant, pignon entrapeté ou entrapèzeté, celui qui, au lieu d'être limité par un triangle, est limité par un pentagone, pignon qui épouse la forme du comble brisé dit comble à la Mansard et qui a une forme trapézoïdale au-dessous de le forme triangulaire de couronnement. Au reste, de nos jours, on donne aussi le nom de pignon, même à un mur mitoyen élevé entre deux propriétés, mur ayant la forme du toit de celle de ces propriétés qui monte à la plus grande hauteur et sans que pour cela la partie supérieure de ce mur ait une forme triangulaire. (Ch. Lucas). (En menuiserie, on appelle pignon, une petite lamelle de bois placée dans un onglet pour empêcher que l'on aperçoive le vide au travers du joint quand le bois se contracte). | |