| L'ordre dorique est un ordre d'architecture qui a été importé en Grèce de l'Égypte, celui du moins qu'on a retrouvé dans les tombeaux de l'Heptaponthide et auquel on à donné le nom de proto-dorique. En Grèce il fut soumis à des règles qui peuvent, malgré leur haute antiquité, faire considérer le dorique comme un ordre grec. On peut encore alléguer un autre motif, c'est que pendant très longtemps il fut le seul employé par les Grecs tant en Grèce propre que dans tous les pays où ils fondèrent des colonies. L'ordre dorique grec diffère du romain, et ces deux doriques diffèrent également de celui adopté par les modernes. Les deux ordres doriques anciens diffèrent entre eux par le style, par le caractère, par les proportions et surtout par un détail caractéristique, la présence ou l'absence d'une base sous les colonnes, enfin par leur configuration générale. Leur différence est telle que, quand l'ancien dorique des Grecs reparut, beaucoup d'archéologues ne voulurent y voir que l'ébauche grossière de cet ordre perfectionné par les Romains; aussi lui donna-t-on un nom nouveau, on l'appela l'ordre Paestum. Ce qui distingue l'ordre dorique, c'est une extrême simplicité qu'on remarque dans sa forme générale et dans les détails de ses moulures, mais surtout c'est la présence, dans la frise de son entablement, des triglyphes, symétriquement distribués, et quelquefois chargés de mutules. Le fût de la colonne dorique est parfois doté de cannelures qui ont ordinairement un caractère particulier à cet ordre, qui peut être considéré comme un ordre fondamental dont découlent tous les autres; aussi certains auteurs de la Renaissance l'ont surnommé ordre mâle ou masculin. - Ordre dorique. 1, romain; 2, grec (temple de Paestum). Entre-colonnement dorique. Pour faire la division de l'ordre dorique sans piédestal, il faut en diviser toute la hauteur en vingt parties, l'une desquelles sera le module, que l'on divisera en douze parties comme pour l'ordre toscan; on donnera un module de hauteur à la base dans laquelle est compris l'orle, ou ceinture inférieure du fût de la colonne; la hauteur du fût sans l'orle sera de quatorze modules, et celle du chapiteau d'un module. Les quatre modules qui restent, et qui sont le quart de la hauteur de la colonne et de son chapiteau, seront pour l'entablement, c'est-à-dire l'architraves, la frise et la corniche réunies; on donnera un module de hauteur à l'architrave, un module et demi à la frise et la même dimension à la corniche : ces quatre modules réunis aux seize qui forment la hauteur totale de la colonne donnent vingt modules. Portique dorique sans piédestal. On divise toute la hauteur en vingt parties, l'une d'elles est le module. On donne sept modules d'intervalle entre les pieds-droits et chacun d'eux en a trois de largeur. Il s'ensuit que la hauteur des vides sera double de leur largeur, et que les métopes et les triglyphes se trouveront exactement distribués. La saillie des colonnes hors du pied-droit est d'un tiers de module plus forte que son demi-diamètre, afin que la saillie des impostes ne dépasse point l'axe de la colonne. Portique dorique avec piédestal. Il faut diviser toute la hauteur en vingt-cinq parties un tiers, et de l'une d'elles en faire le module La distance d'un pied-droit à l'autre sera de dix modules et la largeur des pilastres de cinq de cette manière on trouvera la distribution des métopes et des triglyphes, et les arcades auront de bonnes proportions, leur hauteur étant le double de leur largeur, c'est-à-dire de vingt modules. Entablement et chapiteau doriques denticulaires. L'entablement doit avoir quatre modules, ainsi décomposés : la corniche, un module et demi; la frise, un module et demi; l'architrave, un module; quant au chapiteau, il a également un module de hauteur. Entablement et chapiteau du dorique mutulaire. Les proportions de ces divers membres d'architecture ont exactement le même nombre de modules que dans le dorique denticulaire. Piédestal et base doriques. Le piédestal dorique doit avoir cinq modules un tiers de hauteur. (Bosc). | |