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L'histoire
de la littérature indienne s'étend sur plusieurs millénaires
et reflète les dynamiques religieuses, philosophiques et sociales du sous-continent
indien. L'Inde a produit une grande variété d'oeuvres dans des langues
telles que le sanscrit, le tamoul, le hindi, le bengali, l'ourdou, le télougou
et bien d'autres. Cette diversité linguistique a contribué à une tradition
littéraire multiple.
Période védique et classique (1500 av. JC. - 500 ap. JC)La littérature védique (1500 - 500 avant notre ère).La période védique est le creuset de la pensée religieuse et philosophique indienne. La littérature de cette époque est principalement en sanscrit védique et se concentre sur les enseignements religieux, les hymnes, les rituels et les spéculations philosophiques. Les textes principaux sont les Védas, les Brahmanas, les Aranyakas et les Upanishads. Les
Védas .
Les origines de la période littéraire qui se rattache au Vêda sont dans la région des Cinq-Fleuves ou Penjab; c'est ce que montre la lecture des hymnes du Vêda, où ces rivières, affluents de l'Indus, sont désignées par les noms mêmes que les Grecs ont reproduits dans leur langue en les défigurant. II est même à croire que plusieurs de ces chants sont antérieurs à l'époque fort reculée où les Aryens émigrants vinrent s'établir dans la Pentapotamie. Quoi qu'il en soit, ce que nous devons constater ici, c'est que la forme primitive que revêt la la pensée est celle du vers, et que le premier genre poétique est l'hymne : l'ode, qui est la forme lyrique par excellence, constitue un genre d'une date postérieure. Dans les littératures d'imitation, les mêmes auteurs qui font des odes peuvent aussi composer des hymnes, mais il n'en est pas ainsi dans les littératures originales, c.-à-d. dans l'Inde et dans la Grèce. Tous les hymnes des quatre Vêdas pris ensemble forment à eux seuls une période littéraire d'assez longue durée; car, si les plus anciens ont été composés hors du Penjab, les derniers l'ont été certainement dans les vallées du Gange; or, il n'est pas douteux que les Aryens, avant de descendre dans ces vallées, n'aient séjourné longtemps sur les Cinq-Rivières, n'y aient fondé des établissements, n'en aient repoussé les habitants primitifs vers les montagnes environnantes où on les voit encore, et n'aient composé dans ce séjour la majeure partie de leurs chants sacrés. Selon nous, c'est cette période primitive qui constitue la vraie période vêdique : car, du moment où la langue aryenne est devenue le sanscrit (or elle l'est dans la partie la plus antique de l'épopée brahmanique), l'idiome védique n'est plus la langue vraie de la poésie; elle n'existe dès lors que par tradition, et c'est en vertu d'une sorte de règle ou d'un usage religieux qu'elle sert aux écrivains. Les
Brahmanas.
Les
Aranyakas et les Upanishads.
Les épopées
classiques : Mahabharata et Ramayana.
Le
Mahabharata.
• Le Mahâbhârata semble être, dans sa partie essentielle, la plus antique des épopées indiennes. Déjà les aèdes indiens racontaient depuis longtemps en vers, et en s'accompagnent de la vîna, les exploits des dieux et des héros, lorsque la grande guerre de deux familles dans le nord de l'Inde, les Kauravas et les Pandavas, devint le sujet principal des chants épiques. Il n'est pas douteux que cette guerre ne fut terminée depuis longtemps, lorsque le premier auteur du Mahâbhârata la prit pour sujet; mais il n'est pas vraisemblable que cette épopée doive se placer entre Dion Chrysostome et Mégasthène, puisque les navigateurs grecs antérieurs à ce dernier la trouvèrent déjà dans le sud de l'Hindoustan. Nous la considérons aussi comme antérieure à Pânini, parce que, dans sa partie la plus antique, les règles de la langue sont moins fixes que dans ce grammairien. Mais il est évident, d'un autre côté, que la majeure partie de ce poème, est d'époques fort diverses et relativement récentes, et que son fonds primitif n'avait guère que le cinquième de cette étendue. Les récensions successives du Mahâbhârata l'ont agrandi chaque fois, et en ont fait un ouvrage sans unité de langue ni de doctrine, appartenant à des civilisations, à des croyances sensiblement différentes les unes des autres. De quelle époque datent ces additions? On peut dire seulement qu'on y trouve l'écho des diverses doctrines religieuses ou philosophiques auxquelles l'Inde a donné naissance. Il y a même telle partie qui forme à elle seule un véritable poème, et dont le lien avec la grande épopée est purement artificiel; telle est par exemple la Bhâgavad-Gîtâ. Enfin la rédaction définitive du poème, telle que nous la possédons, c.-à-d. dans toute son étendue, doit être considérée comme postérieure à l'ère chrétienne. On voit que le Mahâbharataa eu dans l'Inde un sort semblable à celui d'Homère chez les Grecs; seulement ce dernier a été soumis par les Alexandrins à un travail de critique qui a manqué au Mahâbhârata. (EB)Le Ramayana. Attribué à Vâlmîki, cette épopée narre l'histoire du prince Rama et de son exil, de l'enlèvement de son épouse Sita par le démon Ravana, et de sa quête pour la libérer. Le Ramayana est un texte fondateur pour la culture indienne et le modèle du dharma (le devoir). • Le Râmâyana offre cette unité de langue et de doctrine qui caractérise l'oeuvre d'un seul auteur; d'un autre coté, Vyâsa est un personnage presque fabuleux, tandis que Vâlmîki a toujours été regardé comme un homme ayant réellement vécu. Ce seul fait, ajouté à la perfection littéraire du poème montrerait que le Râmayana est postérieur au Mahabhârata. En outre, le sujet du poème nous présente la conquête aryenne de l'Hindoustan dans sa dernière période, puisqu'il la conduit jusque dans l'île de Sri Lanka. Enfin, le caractère allégorique des personnages indique une époque plus avancée du développement panthéistique de l'Inde. Toutefois, il est difficile de ne pas admettre que cette épopée, comme la précédente, repose sur un fond de traditions réellement historiques, et que Râma fut véritablement le conquérant et le civilisateur du Sud. Cette oeuvre était accomplie, et le poème de Vâlmiki existait selon toute vraisemblance, lorsque les anciens navigateurs grecs, antérieurs à Alexandre, parcoururent les cotes de la mer Érythrée et connurent les Indiens sanscrits. Le Râmâyana pourrait donc se placer entre cette époque et celle d'Homère; car il ne laisse soupçonner aucunement l'existence de la religion bouddhique, fait au moins singulier dans un poème tout mythologique et allégorique, si l'auteur de ce poème était postérieur au Bouddha. (EB)Les premiers textes bouddhistes et jaïns. Littérature bouddhiste. Né en Inde, le bouddhisme n'a pu s'y maintenir; exilé, il a emporté avec lui ses idées et ses livres; de sorte qu'il semble avoir traversé le grand système brahmanique comme une comète traverse le système solaire, sans le troubler. Toutefois, comme le bouddhisme lui-même n'est pas arrivé à l'improviste, mais se rattache étroitement au développement philosophique de l'Inde (La Philosophie indienne), les livres composés avant son apparition l'annoncent en quelque sorte et prennent date à cause de lui; il en est de même, à plus forte raison, de ceux qui l'attaquent ou qui en font seulement mention comme d'une chose existante. Enfin il y a un certain nombre d'écrits contenant des allusions à des faits que les Grecs ou les Chinois ont eux-mêmes connus et dont ils nous ont donné la date précise. On voit donc que, par l'examen intrinsèque des livres sanscrits, et par le moyen des synchronismes, il est possible, dans une certaine mesure, de rétablir l'ordre chronologique dans cet immense dédale de la littérature indienne, dont les règles sont fixées par Pâninî. Le Bouddha parut dans le VIe siècle av. J.-C.; il prêcha, sans rien écrire. Ses prédications s'adressaient tantôt aux brahmanes, tantôt au peuple : au point de vue métaphysique, elles se rattachaient au système sânkhya, et n'apportaient rien de nouveau; mais elles tendaient à faire une réforme dans les moeurs et la vie religieuse, et provoquaient, par le principe de l'égalité des humains devant la Loi, l'abolition des castes et par conséquent une révolution politique. Cette tendance démocratique de la réforme se fait sentir dans toute la littérature bouddhique. Il en résulte, en effet, que, s'adressant aux masses populaires, les prédicateurs et les moralistes nouveaux sont obligés d'employer leurs expressions, leur langage, leurs figures de style, et de s'écarter par conséquent, non seulement des règles de Pâninî, mais des habitudes grammaticales de la société distinguée de leur temps. Dans la littérature brahmanique, le prâkrit n'apparaît qu'accidentellement dans les drames; dans la littérature bouddhique, il est partout. En outre, les nécessités mêmes de l'enseignement populaire forcent le maître à développer longuement ses idées, à les reprendre sous diverses formes, à les appuyer par des exemples ou des figures : de là la diffusion qui règne dans beaucoup d'ouvrages bouddhiques, les répétitions, les redondances; de là aussi des récits pleins d'intérêt, et des paraboles d'un sentiment profond et exquis. Le sentiment moral, la charité, forme en effet le fond le plus ordinaire des écrits bouddhiques, au moins des plus anciens; les doctrines métaphysiques et les règles hiérarchiques ne furent exposées que plus tard dans des ouvrages spéciaux. Néanmoins, selon la tradition, le premier concile, qui se réunit dans le Maghada immédiatement après la mort de Çâkya-Muni (Bouddha), divisa déjà les écrits sacrés en trois séries, comprises ensemble sous le nom de Tripitaka (ou Tipitaka), littéralement les Trois corbeilles; la première contenait la doctrine du Bouddha lui-même sous le nom de Sûtras, la seconde les règles de discipline ou le Vinaya, la troisième la métaphysique ou l'Abhidharma. Cette division primordiale s'est perpétuée dans les pays bouddhistes du Nord et du Sud. En dehors de ce premier corps de livres bouddhiques, furent composés un grand nombre d'autres textes. Les Jatakas , qui sont des récits des vies antérieures du Bouddha, sont également très populaires et ont un rôle important dans la littérature narrative ancienne. On trouve aussi des discours, surtout à partir du règne d'Açôka, le grand propagateur de la foi nouvelle; car le concile qui fut tenu sous son règne décida qu'elle serait prêchée en tous lieux par des missionnaires, ce qui eut lieu en effet. La collection des livres sacrés fut faite une dernière fois dans le Nord sous le règne de Kanishka (Kanerki), quatre cents ans après la mort du Bouddha : ces livres existent encore; on en possède en outre la traduction tibétaine complète en cent volumes sous le nom de Kah-gyur, et différentes autres traductions étrangères à l'Inde. Apportés dans l'île de Ceylan (Sri Lanka) par l'apôtre Mahêndra au milieu du IIIe siècle av. J.-C., ils s'y conservèrent, et ne furent traduits en pâli qu'au commencement du Ve siècle de notre ère : c'est sous cette forme qu'ils existent encore à Sri Lanka, ainsi qu'en Thaïlande. On possède en pâli de Sri Lanka le Mahâvança, composé à la fin du Ve siècle de notre ère. Les Sûtras sanscrits du Népal, comme l'avait déjà établi Eugène Burnouf, sont de deux époques différentes et se divisent en deux catégories : les Sûtras simples et les grands Sûtras; ceux-ci, postérieurs pour la langue, la forme et la doctrine, ne sont que le développement des premiers, et montrent la personne du maître au milieu d'un cortège de dieux et de personnages fantastiques dont les Sûtras simples sont exempts; les récits de ces derniers et leurs paraboles s'y retrouvent, mais amplifiés et délayés avec une abondance excessive. L'antériorité des Sûtras simples par rapport aux autres est démontrée par leur simplicité relative, mais surtout par le point de développement où la doctrine est parvenue dans les uns et dans les autres; quant aux grands Sûtras, ils existaient déjà au temps du voyageur chinois Pa-Hian , vers la fin du IVe siècle et le commencement du Ve, époque où l'on doit conséquemment penser que le culte de Shiva était déjà ancien dans l'Inde brahmanique. Ce fait rapproché de beaucoup d'autres, montre la postériorité du bouddhisme par rapport à la religion des brahmanes, et que ces deux religions sont issues l'une de l'autre et n'ont pas puisé simultanément à une source commune. Le panthéon brahmanique a passé presque tout entier dans le bouddhisme; mais les Sûtras, surtout les derniers en date, l'ont accru d'une hiérarchie d'esprits supérieurs, dont le dernier degré est celui de Bouddha parfaitement accompli; l'antique Brahma s'y trouve, mais dédoublé et placé à un rang inférieur. Mais les dieux brahmaniques sont plutôt des conceptions poétiques et des personnifications littéraires des forces de la nature que des êtres dont l'existence ait une valeur réellement philosophique : pour devenir tels et entrer dans une doctrine ou l'on tient à peine compte de la notion de Dieu, il a donc fallu que ces antiques conceptions védiques eussent dépouillé en grande partie leur caractère primitif pour devenir des notions philosophiques et désigner des degrés dans la hiérarchie céleste. Cette remarque porte sur toute la littérature védique, à l'exception peut-être des plus anciens Sûtras, et sur la majeure et la meilleure partie de la littérature brahmanique. En effet, celle-ci, principalement dans l'épopée, nous présente les dieux sous la figure d'êtres poétiques et symboliques en tout semblables aux dieux de la Grèce. Les parties où ils n'ont pas ce caractère sont pour cela même regardées comme des interpolations et rangées parmi les écrits relativement modernes; le reste, c. -à-d. le fond primitif de ces poèmes, doit donc être considéré comme antérieur de beaucoup d'années à la naissance du bouddhisme, c.-à-d. au VIe siècle av. J.-C. Enfin, les plus anciens Sûtras bouddhiques, ceux qui remontent au dernier concile, nous offrent le tableau d'une société moralement et matériellement tombée très bas par l'excès même de sa civilisation; cela seul peut expliquer le grand succès de la prédication du Bouddha, non seulement dans le bas peuple, mais dans toutes les castes de l'Inde. Or, cette civilisation excessive, ces vices, ces misères, ne se montrent nullement dans les épopées, comme ils se font sentir par exemple dans Virgile, et comme ils se voient dans les drames indiens. Ces considérations essentielles marquent dans quelle phase littéraire de l'Inde on doit placer cette littérature bouddhique, qui n'y a fait pour ainsi dire qu'une apparition de quelques siècles, et qui s'en est exilée avec la doctrine elle-même et ses représentants. On doit considérer comme postérieurs à la collection du Tripitaka les nombreux ouvrages connus sous le nom de Tantras. Ce titre désignait déjà des écrits brahmaniques d'une période littéraire plus ancienne; les Tantras bouddhiques, qui sont au point de vue littéraire d'une extrême pauvreté, offrent cet intérêt, qu'ils marquent une phase du développement des idées bouddhistes dans l'Inde. Ils portent généralement la marque d'une influence des cultes brahmaniques sur la nouvelle religion, et d'une sorte de retour de celle-ci vers l'ancienne. Pleins de formules de superstition et de magie, les Tantras bouddhiques semblent être le produit d'une alliance entre le culte du Bouddha et celui de Shiva; de sorte que ce dernier, qui est encore en vigueur dans l'Inde, se trouve, par le fait de son union avec le bouddhisme, rangé parmi les derniers développements des idées brahmaniques. (EB)
Littérature sanscrite
classique.
Les sujets des drames indiens sont parfois empruntés à la vie ordinaire; mais le plus souvent Ils sont pris dans la tradition épique du Mahâbhârata ou du Râmâyana; quelques-uns prennent leurs sujets dans les Vêdas eux-mêmes; d'autres, enfin, dans la légende de Krishna. La manière dont ces sujets sont traités ne rappelle en rien le théâtre grec : ici, en effet, il n'y a que les tragédies et des comédies; le genre mixte des Modernes, appelé spécialement drame, ne se rencontre que chez les Romains (par exemple, les Captifs de Plaute), et encore accidentellement, confondu avec la comédie. L'Inde n'a point de tragédies : une représentation est dans ce pays un amusement royal, et, à ce titre, doit toujours finir bien; la vertu doit y être récompensée, et le pécheur y recevoir son pardon. Le choeur n'y tient pas la même place que dans les pièces grecques; la longueur des représentations, le nombre des personnages, la complication de l'intrigue, sont poussés beaucoup plus loin ici que dans Ménandre ou Philémon. II n'y a donc aucun élément commun entre ces deux théâtres; et, d'autre part, il n'y a aucun fait historique d'après lequel on puisse dire que les Indiens aient tiré l'idée du drame des théâtres grecs de la Bactriane ou du Penjab. Du reste, les drames anciens de l'Inde sont ou mythologiques, comme Vikrama et Urvaçî, ou d'intrigue et de caratère, comme le Chariot d'argile et le Mudrâ Râxasa (l'Anneau du ministre). II n'y avait pas de théâtres publics; le public se composait de la cour et des invités; les acteurs, qui étaient des deux sexes, ne formaient pas une classe méprisée. Une mise en scène habile et variée représentait les objets fantastiques comme les objets naturels; il y avait des scènes à grand spectacle, faites surtout pour le plaisir des yeux. La règle des trois unités se réduisait à, l'unité d'action : le drame lui-même était romantique, sans être né d'un art matérialiste, et sans s'écarter outre mesure du naturel et du bon sens. Un fait singulier nous est offert par le théâtre indien : il y avait des pièces entièrement métaphysiques, où les personnages étaient des idées : tel est le Prabôdha Tchandrôdaya (Lever de la Lune de l'Intelligence); ce fait suppose un public comme aucun théâtre de l'Europe ancienne ou moderne n'en a jamais contenu, et caractérise la société distinguée de l'Inde. La
Poésie.
La poésie Kāvya est un genre de poésie élégante, avec des descriptions raffinées et un langage sophistiqué. Des poètes comme Ashvaghosha, auteur du Buddhacharita (Vie du Bouddha), ont également contribué à ce genre. La
fable et le conte.
La
littérature philosophique.
A coté de cette école, et un peu après elle, florissait la philosophie contenue dans les Mîmânsâ-Sûtras; l'auteur du plus ancien d'entre ces livres est Jaimini, que l'on donne comme le révélateur du Sâma-Vêda; le Sûtra de Bâdârayna représente le second développement de la même doctrine; et toutefois l'authenticité de ces deux écrits est loin d'être prouvée; on peut seulement dire qu'ils remontent à une période assez reculée. Citons encore le Brâhma-sûtra, dont le but est d'établir que les différents systèmes philosophiques sont plus ou moins erronés, que le monde n'a pas de réalité substantielle, et que Dieu seul existe dans son unité absolue. Cet ouvrage est d'une date postérieure aux précédents, mais ancienne. La logique est représentée en sanscrit par une longue suite d'ouvrages, appelés également Sûtras, qui se rattachent aux différents systèmes de philosophie et de métaphysique. Les recherches logiques ont occupé les plus anciens brahmanes. Mais les anciens traités de logique sont perdus ou ne sont pas entre nos mains; les autres, qui sont plus récents, sont réunis sous les noms de Kanâda et de Gôtama, auteurs d'une époque incertaine. La
grammaire.
La
littérature scientifique.
Les textes juridiques
et philosophiques.
Les
Sutras.
Période médiévale (500-1500)Littérature en sanscritBien que le sanscrit ait atteint son apogée pendant l'antiquité classique, il a continué à jouer un rôle majeur pendant la période médiévale. Des textes philosophiques, théologiques, et poétiques ont été écrits, notamment dans des formes comme la poésie lyrique. Les
Purânas.
Autres aspects
de la littérature indienne médiévale.
Littérature
soufie et musulmane.
Épopées
et oeuvres classiques régionales.
Littérature
jaïn.
Période moderne (1500-1900)Littérature bhakti.Né pendant la période précédente dans le Sud de l'Inde, le mouvement mouvement dévotionnel (bhakti), s'étend désormais à tout le sous-continent. Il est l'une des caractéristiques les plus marquantes de cette période et atteint son apogée entre 1500 et 1800. Les poètes bhakti écrivent dans des langues locales comme le hindi, le marathi, le tamoul, le télougou, le bengali, et d'autres, rendant la littérature plus accessible aux masses. Le thème central est l'amour personnel pour le divin, souvent exprimé dans des termes mystiques, passionnés, voire sensuels. Les poètes bhakti contournent les institutions religieuses et les pratiques rituelles formelles. Ils rejettent les castes, les distinctions sociales et les rites complexes, prônant une égalité spirituelle devant le divin. Principaux auteurs (en langue hindi) : Kabir (1440-1518) est un écrivain mystique du nord de l'Inde. Il est l'un des poètes les plus connus du mouvement bhakti. Il critique à la fois l'hindouisme et l'islam,et prône une voie de dévotion simple et spirituelle. Ses poèmes se signalent par leur critique des rituels et leur approche mystique. Mirabai (1498-1547) est une poétesse rajput qui a exprimé dans ses oeuvres sa dévotion envers Krishna. Elle est une figure emblématique du mouvement bhakti. Ses poèmes sont saturés d'amour divin. Surdas (1478-1583) est un poète dévotionnel aveugle du nord de l'Inde, auteur d' hymnes dédiés à Krishna. Il Surdas fait partie du courant Vaishnava de la bhakti. Tulsidas (1532-1623) et l'auteur de la version en hindi du Ramayana intitulée Ramcharitmanas. Il est l'un des plus grands poètes dévotionnels de la littérature indienne. Son oeuvre a rendu l'épopée de Rama accessible au peuple, et elle est encore largement récitée aujourd'hui. Ajoutons que la langue marathi connaît une floraison importante de la poésie bhakti avec des poètes comme Eknath et Tukaram, qui prêchent la dévotion à Vitthala (une forme de Krishna) et dénoncent les inégalités sociales. En bengali, Chandidas et Vidyapati sont deux poètes importants, qui expriment leur dévotion à Krishna et Radha, tout en abordant des thèmes d'amour mystique. Littérature soufie.
Littérature indienne
sous les Moghols (1526 - 1857).
Mirza Ghalib (1797-1869) est sans doute le poète ourdou le plus célèbre de cette époque. Ses ghazals mélancoliques et introspectifs parlent de l'amour, de la douleur et des dilemmes existentiels avec une subtilité inégalée. Son style et son langage raffiné ont laissé une marque indélébile sur la poésie ourdoue. Sauda (1713-1781) et Mir Taqi Mir (1723-1810) sont également deux figures importantes de la poésie ourdoue classique. Ils sont connus pour leurs ghazals et leurs masnavi (poèmes narratifs), traitant dréquemment de thèmes amoureux, mystiques et philosophiques. Littérature
persane de l'Inde.
Influence coloniale.
Raja Ram Mohan Roy (1772-1833), réformateur social et intellectuel bengali, est considéré comme un pionnier de la renaissance littéraire moderne en Inde. Il milite pour l'abolition des pratiques sociales répressives comme le sati (immolation des veuves) et joue un rôle dans la modernisation de la société indienne à travers l'écriture et la traduction. Bankim Chandra Chatterjee (1838-1894) est l'un des premiers romanciers en bengali. Il est l'auteur du roman Anandamath (1882), qui contient le poème patriotique Vande Mataram, un hymne au pays devenu un symbole du mouvement pour l'indépendance. Littérature indienne au XXe siècleLittérature nationaliste et engagement politique.Rabindranath Tagore (1861-1941) est l'une des figures les plus éminentes de cette époque. Il est poète, romancier, dramaturge et essayiste, et reçoit le Prix Nobel de littérature en 1913 pour son recueil de poèmes Gitanjali (L'Ofrande lyrique, 1910). Tagore prône une vision humaniste et universaliste, tout en étant profondément enraciné dans la culture indienne. Ses oeuvres touchent à des thèmes tels que la nature, l'amour, l'identité et la liberté. En plus de la poésie, il a écrit des romans tels que Gora (1910) et La Maison et le Monde (Ghare Baire, 1915), qui racontent les tensions entre tradition et modernité, ainsi que les dilemmes moraux posés par le nationalisme. En tamil, Subramania Bharati (1882-1921) est un poète révolutionnaire et journaliste, dont les poèmes exaltent la liberté et la révolte contre l'oppression coloniale. Il prône également l'émancipation des femmes et la justice sociale. Littérature moderniste
et réaliste.
Littérature
hindi.
Littérature
ourdoue.
Théâtre
indien.
Littérature de
la partition et de l'indépendance.
Littérature
postcoloniale et anglophone.
Salman
Rushdie.
Arundhati
Roy.
Littérature féministe
et voix marginales
Littérature
dalit.
La littérature indienne du premier quart du XXIe siècleThèmes contemporains.Politique, urbanisation, et diaspora. Chetan Bhagat est un auteur populaire qui écrit principalement sur la jeunesse indienne urbaine. Bien que critiqué pour son style simple, il est reconnu pour avoir abordé les aspirations et les frustrations des jeunes Indiens de la classe moyenne dans une ère de mondialisation, comme dans ses romans Five Point Someone (2004) et 2 States (2009). Arundhati Roy, en dehors de ses romans, est également connue pour ses essais politiques. Elle écrit sur les droits des minorités, l'impact du néolibéralisme, les conflits au Cachemire, et d'autres sujets qui touchent à la politique contemporaine. Amitav Ghosh poursuit à questionner les migrations, l'histoire coloniale, et l'écologie dans des essais comme Le Grand Dérangement (The Great Derangement : Climate Change and the Unthinkable, 2016), qui aborde le changement climatique et ses impacts sur l'Asie du Sud. Arundhati Roy (née
en 1961), déjà remarquée pour son premier roman Le Dieu des petits
riens (1997) où elle traitait des relations sociales et des castes
en Inde, a publié en 2017 son deuxième roman très attendu, Le Ministère
du bonheur suprême. Ce livre aborde des thèmes tels que la violence
étatique, la condition des femmes, la répression des minorités, et la
complexité de l'identité indienne post-indépendance. Kiran Desai, avec
son roman La Perte en héritage (2006), a remporté le Man Booker
Prize. Il y traite des thèmes de l'exil, de la perte culturelle, et de
l'impact du colonialisme sur l'identité, à travers l'histoire de plusieurs
générations de personnages entre l'Inde et l'Amérique. Aravind Adiga
a fait sensation avec son premier roman Le Tigre blanc (2008), pour
lequel il a également remporté le Man Booker Prize. Ce roman utilise
un ton satirique pour traiter dess inégalités sociales et économiques
de l'Inde contemporaine. Adiga se concentre sur les vies des marginaux
et des classes inférieures, et décrit les tensions sociales entre les
riches et les pauvres dans une Inde en pleine mutation.
Jhumpa Lahiri, connue pour ses récits sur la diaspora indienne, continue de produire des œuvres importantes. Bien que ses livres se concentrent souvent sur des personnages d'origine indienne vivant à l'étranger, elle examine les thèmes de l'appartenance, de l'aliénation, et de l'identité biculturelle. Son roman Unaccustomed Earth (2008) explore la vie des immigrants indiens aux États-Unis. Anuradha Roy est une autre auteure notable, avec des œuvres comme Sleeping on Jupiter (2015), qui explore des thèmes tels que la violence sexuelle, la mémoire et le traumatisme dans la société indienne. Littérature
féministe.
Littérature
LGBTQ+.
Littérature dalit.
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