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La sculpture
existait dès la plus haute antiquité. L'art mobilier du Paléolithique
montre que son histoire remonte très haut dans le passé. Bien avant,
donc, le Sicyonien Dibutades, Ã qui la tradition
hellénique attribuait l'invention de cet art, villes de l'Assyrie et les
villes de l'Egypte
possédaient des sculptures en ronde bosse et en bas-relief,
travaillées avec une habileté déjà remarquable.
Dans l'Assyrie, dans la Perse
et chez les autres peuples de l'Asie,
la sculpture symbolique et hiératique présenta
des caractères à peu près analogues à ceux de l'art
égyptien, mais sans s'élever au même degré de grandeur solennelle
et idéale. Dans l'extrême Orient, chez les Indiens, la sculpture fut
presque exclusivement emblématique et, par conséquent, arbitraire. Enchaîné,
dominé par des prescriptions hiératiques, ne puisant aucun de ses éléments
dans l'imitation de la nature, l'art oriental ne pouvait que rester immobile.
La sculpture grecque.
L'art
grec de la sculpture, affranchi de l'hiératisme et prenant désormais
pour point d'appui, dans sa recherche de l'idéal, l'étude attentive et
passionnée de la nature, montre dans les sculptures du Parthénon
ce qu'une imagination poétique, guidée par l'amour du vrai et servie
par un ciseau habile, peut unir de grâce et de chaleur, d'élégance et
de force. Il atteignit, d'ailleurs, à son apogée dès le temps de Phidias
et de ses disciples. Par la suite, Lysippe, Praxitèle,
Scopas
et d'autres maîtres, d'une adresse et d'une science consommées, le firent
malheureusement descendre peu à peu des hauteurs de la vérité idéale
dans les petitesses de la vérité individuelle. Le naturalisme commença
ainsi à se faire jour dans le domaine réservé jusqu'alors à la beauté
pure; mais il ne l'envahit complètement que lorsque la Grèce,
vaincue, fut contrainte d'asservir à Rome
victorieuse jusqu'à ses goûts, jusqu'à son génie.
La sculpture romaine.
La sculpture grecque a décliné vite
sous les Romains, qui attirèrent cependant à Rome grand nombre d'artistes
grecs, et rivalisèrent entre eux pour étaler dans leurs demeures les
productions de l'art dont le côté essentiel et élevé leur est toujours
resté lettre morte. En demandant aux statuaires de couvrir le nu sous
la toge avec laquelle ils se faisaient représenter, sans leur demander,
comme au Moyen âge, en compensation de l'absence du nu, certaines variétés
d'expressions, reflets de l'âme, ils amenèrent rapidement le déclin
de la sculpture. Cet art se releva un peu sous le règne de Trajan (98-117).
La colonne en marbre blanc qui porte le nom de Trajan est l'oeuvre de l'architecte
grec Apollodore et plus intéressante pour l'étude que sous le rapport
artistique. Les figures étaient dorées et le fond peint en bleu.
Cet art a encore quelque éclat sous Hadrien
(417-138). Puis la sculpture romaine périclita pendant une courte période
et déclina tellement sous Commode (180-192), qu'il disparaissait complètement
au IIIe siècle pour renaître, transformé par le christianisme, au Moyen
âge où la raideur des figures et le manque d'expérience se trouvent
largement rachetés par l'expression variée des physionomies et par le
sentiment.
On connaît, il est vrai, quelques sculptures
exécutées au commencement de l'introduction du christianisme à Rome,
entre autres celles d'un sarcophage qui
offre l'ascension d'Élie, conservé au musée de Latran et qui date du
IVe siècle; mais toutes ces sculptures
n'ont aucun caractère propre et appartiennent encore à la fin du déclin
de l'art romain.
La sculpture au
Moyen Âge.
Les artistes des premiers siècles de
l'ère chrétienne reproduisirent dans leurs monuments les types, les gestes
et jusqu'aux symboles de l'art païen. Plus tard, quand l'Eglise
assura son emprise, l'hiératisme chrétien tomba dans les maigreurs, les
bizarreries et les obscurités d'un mysticisme
ascétique. La sculpture, comme la peinture,
devint une industrie, que les Byzantins
exploitèrent durant plusieurs siècles dans toute l'étendue du monde
chrétien.
Les Byzantins ont peu cultivé la statuaire,
ils préféraient l'éclat des couleurs de la mosaïque, et peut-être
de la peinture et de la dorure dont ils couvraient les parois de leurs
églises presque privées de sculpture. L'historien grec Procope
(mort en 565 ), qui a laissé un panégyrique du règne de Justinien Ier,
ne parle pas de fresque, et dit qu'à la place des peintures à l'encaustique,
les églises furent ornées de mosaïques. Le lion et le candélabre, dans
la cathédrale de Brunswick, montrent le peu de perfection de la sculpture
byzantine, dont. on ne possède aujourd'hui que des médailles et des diptyques.
La colonne Théodosienne en marbre blanc, érigée sous Arcadius (Théodose
Il, qui régna de 395 à 408), est une sculpture purement romaine de la
décadence.
Les Arabes, dont l'art dérive en ligne
directe de l'art byzantin et qui paraissent avoir même ignoré la statuaire,
ont prodigué l'ornementation qui souvent est très surchargée. Les sectateurs
d'Omar (Sunnites) seuls ne représentaient jamais la figure humaine, tandis
que ceux d'Alî, les Chiites ou hétérodoxes, ne l'avaient pas bannie
de leur art, ce qui a fait que les Persans l'ont conservée, tandis qu'elle
n'existe pas chez les Turcs.
En Sicile (820-1080), en Espagne (Ã partir
de 755), comme en Égypte (à partir du Xe
siècle de l'ère actuelle), on retrouve la peinture comme l'architecture
Byzantine; mais rien de la statuaire, qui n'y est représentée que par
de fort curieux ornements.
Au XIIe
s., enfin, l'art commença à diriger ses regards vers la nature vivante.
On a coutume de faire honneur de cette rénovation aux Italiens.
La vérité est que, longtemps avant le splendide mouvement auquel on a
donné le nom de Renaissance,
les "maîtres de pierre" français s'étaient signalés en ramenant l'art
à l'observation de la réalité.
A dater des dernières années du XIIe
siècle, l'école laïque non seulement a rompu avec les traditions byzantines
conservées dans les monastères, mais
elle manifeste une tendance nouvelle dans le choix des sujets et la manière
de les exprimer. Au lieu de s'en tenir presque exclusivement aux reproductions
de sujets légendaires, elle ouvre l'Ancien
et le Nouveau Testament,
se passionne pour les encyclopédies
et cherche à rendre saisissables pour la foule certaines idées métaphysiques.
La sculpture Ã
la Renaissance.
Les sculpteurs
italiens de la Renaissance
se tournèrent vers l'étude de la réalité; mais ils furent guidés dans
cette étude par les modèles de l'Antiquité.
De là les caractères de beauté, de noblesse et de correction qui distinguent
leurs oeuvres; de là , aussi, la grande importance qu'ils accordèrent
au nu et les recherches plastiques qui trahissent
leur éducation païenne. Les promoteurs de la Renaissance, Nicolas
et Jean de Pise, Donatello et Lorenzo
Ghiberti, empruntèrent surtout à l'Antiquité son amour du vrai;
s'ils imitèrent dans le choix de certaines formes, ils surent du moins
exprimer des idées originales et les sentiments de leur temps. Leurs successeurs
revinrent aux dieux mêmes de l'Antiquité. Une des innovations de l'école
italienne a consisté à introduire dans la sculpture
les éléments qui sont le propre de la peinture,
le mouvement, l'expression, le sentiment, le drame.
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Les
ornementations du portail de l'église
San Stefano, Ã Venise.
(Ecole
de Bartolomeo Buon). ©
Photos : Serge Jodra, 2011- 2012.
La sculpture du
XVIIe au XIXe
siècle.
Au XVIIe
siècle, la sculpture tomba dans l'exagération du pittoresque : le Bernin,
l'Algarde, Puget firent palpiter le marbre et
multiplièrent les accidents de la lumière et de l'ombre.
Le XVIIIe
siècle exagéra à son tour la morbidezza du modelé et la grâce
des contours, et poussa la prétention jusqu'à vouloir enjoliver l'antique.
Pendant cette dernière période, l'école française supplanta l'école
italienne; quelques-uns de ses maîtres eurent du moins le mérite d'imprimer
à leurs portraits un cachet de véritable élégance. Canova
ramena la statuaire à l'imitation de l'antique; mais il garda de l'époque
précédente un goût immodéré pour les attitudes gracieuses.
La sculpture
du commencement du XIXe siècle se ressentit
d'ailleurs de l'influence exercée par le peintre David;
elle devint classique, académique. Le romantisme eut ses représentants
en sculpture; mais leurs oeuvres n'ont pas eu et ne pouvaient avoir le
même succès que celles des peintres attachés au même principe. Toutefois,
la réaction contre la routine académique a donné d'excellents résultats
dans la statuaire et produit des oeuvres puissantes ou gracieuses, mais
toujours personnelles et franchement inspirées de la nature.
La sculpture dans
divers pays d'Europe.
Allemagne.
Après les premières miniatures de l'école
allemande, où les proportions du corps humain étaient aussi peu respectées
que chez les peintres byzantins, et qui avaient été précédées par
les miniatures irlandaises, l'art de la sculpture, comme celui de la peinture,
produisit bientôt quelques morceaux qui ouvrirent une nouvelle voie dans
laquelle la chaise en ivoire de l'archevêque Maximilien, faite à Ravenne,
au VIe siècle, peut être regardée comme une des premières oeuvres de
mérite. Le style gothique devait plus tard relever avec éclat l'art de
la sculpture tombé dans l'oubli et ressuscité déjà , mais d'une manière
encore barbare, par l'architecture romane.
Saint Bernwald de Hildesheim, du XIe
siècle, a laissé des ouvrages en métal qui, avec la statuaire de toute
cette école de la Saxe-Inférieure du Xe
au XIIIe siècle, jointe à celle du midi
de l'Allemagne, représentent l'art roman déjà avancé et l'art gothique
de la sculpture dans sa naissance.
La fin de l'époque gothique et la renaissance
ont fourni une longue série de sculpteurs d'outre-Rhin qui ont illustré
par le nom de la ville d'Uberlingen dont elle baigne les quais. L'église
gothique, préservée de l'incendie de 1697 qui consuma les autres bâtiments
du monastère sécularisé en 1803, lorsque les bords du Rhin avaient été
conquis par la France, et dont la majeure partie date de la fin du XVIIe
siècle, époque où ils furent reconstruits, de 1697 à 1700, par l'architecte
Franz de Bezau, possède vingt-sept autels, un grand nombre de bas-reliefs,
de pyramides, de balustrades, de niches, de statues, de statuettes, de
groupes, de vases à bas-reliefs historiés, de monuments funéraires,
de porte-cierges et de lampadaires, d'appliques de bras et autres monuments
d'ornementation combinés avec la statuaire, le tout exécuté en marbre
blanc et rose d'une même teinte, ainsi qu'en bronze ciselé, les uns et
les autres, comme les sculptures en bois des stalles du choeur, beaux et
harmonieux. Le tabernacle et les dix stalles en chêne placées à droite
et à gauche du portail représentent seuls les sculptures de l'époque
gothique. La sacristie, dont la décoration offre d'autres chefs-d'oeuvre
en marbre et en stuc, de l'ornementation du dix-septième et du dix-huitième
siècle, contient aussi plusieurs belles armoires en bois sculpté, pièces
peut-être uniques par leurs dimensions; enfin, les monuments que l'on
trouve réunis à l'église de Salem forment le musée le plus complet
de la sculpture ornementale style Louis XVI,
et une mine précieuse pour les artistes et les industriels qui veulent
reproduire ce genre, recherché aujourd'hui en France plus que ceux des
époques de Louis XIV et de Louis XV.
L'église avec crypte de Saint-Blasien,
dans la Forêt-Noire,
qui date à peu près de la même époque que les monuments de l'église
de Salem, offre aussi une heureuse application des ornements du style Louis
XVI, mais adapté ici à une construction de style italien semi-antique.
Précédé d'un péristyle que supportent quatre colonnes doriques, ce
beau temple, dont même aucune grande ville ne possède l'équivalent,
est composé d'une immense rotonde formée par des colonnes dont le pourtour
est surmonté de loges et d'une coupole-rotonde à laquelle se trouvent
reliés le choeur et le sanctuaire d'une forme oblongue, flanqué également
de colonnes en pourtour. L'architecte d'Ixnard, qui a dressé les plans
et fourni les dessins des détails dès 1741, y a su appliquer d'une manière
très heureuse les ornements du style Louis XVI sur un monument dont le
principal corps, la rotonde à coupole, paraît être imité du Panthéon.
L'édifice a été élevé de 1781 à 1783, et les sculptures exécutées
par Giegels, de Landsberg.
Suisse.
La sculpture, comme la peinture suisse,
appartient, pour ce qui concerne son caractère et souvent même sa partie
technique, à l'école d'outre-Rhin; on connaît un bas-relief en pierre,
la Sainte-Angoisse d'Oberwinterthur, qui remonte au VIIIe siècle. Quant
aux sculptures sur ivoire exécutées à la fin du IXe
siècle à Saint-Gall, par Tutilo, elles ont même tout à fait le caractère
des sculptures de l'école basse-saxonne. Les statues de la cathédrale
de Bâle, du XIIIe siècle, portent ces
mêmes empreintes, mais le tombeau du quatorzième siècle, à Neuchatel,
offre des parties qui peuvent le faire attribuer à des sculpteurs de l'école
française. Les sculptures exécutées en Suisse au XVIIe
siècle sont, comme partout ailleurs, les produits d'un déplorable déclin,
du à l'influence de l'art italien mal compris. Les églises des Jésuites
y sont remplies, comme en Allemagne et dans les Pays-Bas, de rocailles
coloriées et d'autres semblables oripeaux. L'école moderne de Genève,
qui a eu des maîtres tels que Chapronnier et Pradier, est plus française
que suisse.
Hollande.
Il est difficile de fixer des dates certaines
aux apparitions des premières sculptures en Hollande, que l'on est autorisé
à classer parmi les produits des écoles allemande et flamande. L'influence
des graveurs hollandais et allemands, celle de la sculpture flamande d'Anvers,
de Malines et de Bruges, paraissent avoir dominé plus tard dans la sculpture
hollandaise, qui n'offre pas un caractère national tranché; la statuaire,
proprement dite, ne remonte pas dans ce pays au delà du XVe
siècle; mais la sculpture, particulièrement celle sur bois, s'est déjÃ
manifestée à des périodes plus reculées, et elle y est très bien représentée
par les stalles de l'église de Dordrecht, exécutées en 1537 par Jean
Aartz Z. Terlee. Un des plus beaux monuments de la statuaire se trouve
à l'église de Bréda : c'est le tombeau du comte Engelbrecht de Nassau,
du XVIe siècle.
Beaucoup de sculpteurs hollandais se sont
distingués à l'étranger, tels que Claes Sluter, l'auteur du Puits de
Moïse, du XVe siècle, à Dijon; Geryt,
qui a travaillé pour Philippe le Bon; Copin, dont on trouve des ouvrages
à Tolède; Gerhart, de qui Augsbourg et Munich possèdent des statues
en bronze; De Vries, l'élève de Jean de Bologne, l'auteur du Mercure
et de l'Hercule des fontaines d'Augsbourg, du Mercure et Psyché au Louvre,
attribué à tort à son maître, et qu'il exécuta en 1593, à Prague,
pour Rodolphe II, etc.; van Santen, dit le Flamingo, mort à Rome en 1623,
et autres. Les deux de Kayser, auteurs de la statue d'Érasme à Rotterdam,
des mausolées du Taciturne et de Tromp à Delft, et de celui de Guillaume
de Nassau à Leuwarde, sont les sculpteurs hollandais les plus marquants
du XVIe siècle.
Flandres.
Dans les Flandres proprement dites, où
le menhir dit de Brunehaut, près de Tournay, représente la première
tentative de l'art monumental, la statuaire, qui révèle encore l'influence
du Nord pour ce qui concerne les productions du Moyen âge, remonte Ã
la fin du XIIIe siècle, comme il est prouvé
par les monuments de Henri Ier qui existaient à l'église Saint-Pierre
de Louvain, et qui y ont été restaurés d'après d'anciens dessins. Plus
tard, lorsque les artistes avaient l'habitude de voyager en Italie, l'influence
de l'école de ce pays devint dominante dans les Flandres, à partir du
règne d'Albert et d'Isabelle (1599), jusqu'à la fin du XVIIe
siècle, et surtout à Anvers, où la décadence dans la sculpture avait
tout envahi, même sous la direction de Rubens. Les figures dans les églises
montrent le tortillonnement de corps que l'on retrouve, plus accentué
encore et poussé jusqu'à la caricature, dans les églises des Jésuites,
à la fin de ce même siècle et au XVIIIe.
Italie.
Nicolas, de Pise, mort en 1270, et Giovani
Pisano, son fils, introduisirent le style germanique dans la sculpture
italienne, qu'ils relevèrent ainsi de sa longue décadence, et qui fut
successivement cultivée avec éclat par Andréa Pisano, Orcagna, de l'école
toscane, Jacopo della Quercia, Lorenzo Ghiberti, les della Robbia et Donatello,
auxquels il faut ajouter les maîtres de l'école florentine : Rustici,
Centucci et Michel-Ange, dont les disciples Lombardi et Tatti se signalèrent
à Venise. Benvenuto Cellini et plusieurs autres artistes éminents étaient
aussi habiles statuaires qu'excellents orfèvres et ciseleurs. Bernini
et Algarde peuvent être regardés comme les coryphées de la décadence
du VIIe siècle.
France.
En France, où l'art de la sculpture ornementale
et la statuaire ont été presque confondus d'abord avec celui de l'architecture
très riche en ornements, et cela jusqu'à la fin du XVe
siècle, on peut citer les noms des statuaires Anderne, l'auteur du tombeau
du duc de Monmouth, à Westminster, exécuté vers 1422; Jean Juste, l'artiste
du tombeau de Louis XII (mort en 1515); Cloux, Avernier, Boulin, Huet,
Lerou, Colombe, Texier, Richier et plusieurs autres, tous de la seconde
moitié du XVe siècle et du commencement
du seizième, parmi lesquels quelques artistes marquants. Les noms des
sculpteurs du sarcophage d'Abélard et Héloïse, exécuté avant 1142,
et des bas-reliefs du pourtour de Notre-Dame à Paris, sont inconnus. Jean
Goujon (1510-1572) doit être regardé comme le véritable créateur de
la sculpture en France, qui est cependant restée bien longtemps encore
plus italienne que française, car Germain Pilon et Jean Goujon sortirent
de l'école de Fontainebleau, dont les chefs étaient le Primatice et Cellini.
On peut en dire autant de Jean Cousin et de Jean de Bologne.
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Le
groupe d'Amphitrite de l'une des fontaines de la place Stanislas, Ã Nancy,
dues Ã
Barthélémy
Guibal (ca. 1750). Source : The World
factbook.
Pierre Puget est le premier statuaire véritablement
français, artiste de très grand mérite et d'une originalité incontestable,
qui fut suivi par les sculpteurs moins originaux Sarrazin, Anguier, Théodon,
Lehongre, Buirette, Girardon, Coysevox, Coustou, Stodtz, Lepautre et autres,
des règnes qui précèdèrent la première révolution, et dans laquelle
le célèbre Houdon (1741-1828) occupe une place à part.
Après la sculpture du joli représentée
parfaitement par les oeuvres d'un Clodion, on peut citer celles de Rude,
de David d'Angers, de Barye, etc., statuaires qui ont su donner plus de
puissance et plus de nerf à leurs créations.
Angleterre.
En Angleterre, ce sont les menhirs d'Abury
(Wittshire) qui constituent probablement les plus anciens monuments précurseurs
de la sculpture; l'obélisque historié à Sueno, en Écosse, attribué
au IXe siècle, pourrait cependant bien
être
du XIe, et représenter la plus ancienne
sculpture anglaise, si toutefois ce monolithe n'est pas d'une époque encore
plus moderne, à en juger d'après les coiffures des personnages. Viennent
ensuite des monuments sépulcraux, parmi lesquels ceux en bois et à plaques
en émaux cloisonnés du tombeau érigé en 1323 à Aymer de Valence, assassiné
à Bayonne en 1296, sont peut-être les plus anciens conservés, car le
tombeau de Henri III (1272), également érigé à Westminster et célèbre
par ses mosaïques céramiques, est l'oeuvre de l'Italien Cavallini et
ne montre, du reste, que de la sculpture architecturale. Gibbon, Wilton,
Banks, Stone, Kent, Flaxman, Nollekens, Bacon et lady Seymour-Damer, sont
les uniques sculpteurs anglais, Ã partir du XVIIe
siècle, parmi lesquels Flaxman seul a acquis une réputation qui a passé
le détroit.
Espagne.
Les plus anciennes sculptures en Espagne,
probablement l'oeuvre des habitants primitifs de la péninsule ibérique,
sinon des Phéniciens, sont les célèbres Toros, dits de Guisando. L'art
arabe et moresque, qui n'était qu'un dérivé de l'art byzantin, n'a presque
laissé aucun produit de la statuaire, si ce n'est quelques lions ou autres
animaux en pierre, et l'art exercé en Espagne, après la prise de Cordoue
en 1492 par Gonzalve, montre en tout l'influence étrangère et particulièrement
italienne jusqu'au XVIIe siècle, où l'école
vraiment espagnole s'est formée. Rodrigo, Ortiz, Siloé, Cruz et Villapando
sont les sculpteurs espagnols du XVe siècle
dont les noms sont connus; les sculpteurs des des XVIe,
XVIIe et XVIIIe
siècles, qui presque tous ont excellé dans la sculpture en bois à décor
polychrome dite estofada, c'est-à -dire exécutée sur de l'or bruni et
gravé à la pointe.
Scandinavie.
En Scandinavie, particulièrement en Norvège,
on avait élevé dès le XIe siècle, des
églises entièrement construites en bois, où la sculpture était appliquée
à profusion et montrait un caractère très original. Sergel et Flagelberg
étaient des sculpteurs suédois du XVIIe siècle, et Thorwaldsen le plus
célèbre sculpteur danois au siècle suivant.
Pays
slaves.
Il y a peu de chose à dire de la sculpture
slave. Ce n'est qu'en Russie que l'on rencontre quelques oeuvres importantes,
et encore paraissent-elles exécutées par des Byzantins et des Allemands,
telles que les portes en bronze dites de Korssan, à l'église de Novgorod,
du commencement du XIIIe siècle, sinon
de la fin du XIIe. On les attribue aux
Allemands Riguin, Waismuth et Abraham, contemporains de l'archevêque Wichmann
de Magdebourg (1156-1192), et probablement de l'école bas-saxonne.
(A. Demmin / NLI).
La sculpture depuis
1900.
Le
Modernisme du début du XXe siècle.
Pablo Picasso et
Georges Braque révolutionnent la sculpture avec leurs formes fragmentées
et abstraites (Le Cubisme).
Les oeuvres en bronze et en assemblage de Picasso, comme Guitare
(1912), sont emblématiques.
Le Futurisme
(1909-1914) est notamment représenté par Umberto Boccioni, qui introduit
le mouvement et la dynamique dans la sculpture, comme dans Formes uniques
de continuité dans l'espace (1913). Le Constructivisme (1913-1930)
de Vladimir Tatline et Naum Gabo utilisent des matériaux industriels et
des formes géométriques pour interroger les concepts d'espace et de structure.
Marcel Duchamp et
Jean Arp, initient le mouvement Dada (1916-1924). Duchamp introduit
le concept de ready-made avec des objets trouvés transformés
en oeuvres d'art, bouleversant les notions traditionnelles de sculpture.
LeSurrealisme (1924-1945), quant à lui est représenté par Alberto Giacometti
et Jean Arp : Giacometti sculpte des formes allongées et éthérées,
tandis qu'Arp utilise des formes biomorphiques et abstraites.
L'expansion
des possibilités du milieu du siècle.
L'après-guerre
est le temps de l'Expressionisme abstrait et de l'Art informel
représentés par David Smith et Louise Nevelson. Smith utilise le métal
soudé pour créer des formes abstraites monumentales. Nevelson engage
une expérimentation sur les assemblages en bois et les environnements
sculpturaux. Le Minimalisme (1960-1970) favorise, avec par exemple
Donald Judd et Carl Andre, les formes géométriques simples, les matériaux
industriels et une esthétique de dépouillement.
Claes Oldenburg,
dans la mouvance du Pop Art (1960-1970), transforme des objets du
quotidien en sculptures monumentales et ludiques. Joseph Beuys et Sol LeWitt
développent pour leur part l'Art conceptuel (1960-1970). Beuys
intègre des performances et des objets symboliques dans ses oeuvres. LeWitt
utilise des structures modulaires et des instructions pour créer des sculptures
conceptuelles.
L'âge
de la globalisation et de la diversité.
A partir de 1970,
le Land Art apparaît, qui utilise des éléments naturels pour
créer des oeuvres en plein air, comme Spiral Jetty de Robert Smithson.
Le Postmodernisme,
à partir des années 1980 est représenté par Jeff Koons et Anish Kapoor.
Koons propose des thèmes de consommation et de kitsch avec des sculptures
polies et surdimensionnées. Kapoor utilise des formes organiques et des
matériaux innovants pour créer des oeuvres monumentales.
La dernière décennie
du XXe siècle se signale par un retpour
au Conceptualisme, par, si l'on préfère, par l'apparition du Néo-Conceptualisme.
Damien Hirst utilise des animaux et des matériaux divers pour créer des
oeuvres provocantes. HRachel Whiteread crée des sculptures en coulant
des objets du quotidien pour dégager l'idée d'un espace négatif.
Premier
quart du XXIe siècle.
Innovation et interdisciplinarité
sont les mots clés pour caractériser les premières décennies du XXIe
siècle. Olafur Eliasson et Antony Gormley utilisent la lumière, les projections
et les nouvelles technologies pour créer des expériences immersives.
Gormley représente le corps humain dans l'espace avec des sculptures interactives.
Ai Weiwei combine art, architecture et activisme politique. El Anatsui
utilise des matériaux recyclés pour aborder des thèmes de colonialisme
et de consommation.-
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En
bibliothèque -
Sur l'histoire de la sculpture, on peut consulter les auteurs suivants
: Emeric David, Recherches sur l'art statuaire, 1805, et Histoire
de la sculpture française, publiée par P. Lacroix et Duseigneur,
1853; Cigognara, Histoire de la sculpture, en italien, Venise 1813,
et Prato, 1824 ;Clarac,
Musée de sculpture
antique et moderne, 1821-52; Flaxman,
Leçons sur la sculpture, Londres, 1829; Folkstone Williams, Histoire
de la sculpture sur bois, en anglais, Londres, 1835. |
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