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Le
réalisme
magique est un genre littéraire et artistique qui mélange des éléments
du monde réel avec des éléments fantastiques ou surnaturels, intégrés
de manière si subtile qu'ils semblent faire naturellement partie de la
réalité. Ce genre remet en question notre perception de la réalité,
en montrant qu'elle peut inclure de multiples dimensions invisibles mais
significatives. Le réalisme magique crée une atmosphère poétique et
énigmatique, où le fantastique est souvent lié aux croyances, aux mythes,
et aux traditions culturelles.
Le réalisme magique
a pris son essor, et s'est constitué en genre distinct en littérature
avec les oeuvres d'auteurs d'Amérique latine dans les années 1960, pendant
ce qu'on appelle le Boom latino-américain. Gabriel GarcÃa Márquez
est l'un des plus célèbres représentants du genre avec son roman Cent
ans de solitude (Cien años de soledad), où il dépeint une
famille fictive dans la ville de Macondo, un lieu imprégné de phénomènes
surnaturels. Dans les arts visuels, il s'incarne dans des oeuvres qui combinent
des éléments réalistes et des situations étranges ou surréalistes,
créant une ambiance de mystère. On peut mentionner, par exemple, la grande
peinture murale exécuter par Leonora Carrington pour le Musée national
d'anthropologie de Mexico et intitulée Le Monde magique des Mayas
(1964). Mais le terme même de réalisme magique est plus ancien.
On le rencontre pour la première fois en 1925, chez le critique
littéraire Franz Roh. On peut en trouver des expression dans des bien
antérieurs, par exemple dans certains tableaux de Francisco Oller
(El Velorio, 1893) ou de Giorgio de Chirico (Le Chant d'amour,
1914), ou même dans un texte comme La Métamorphose (1912) de Franz
Kafka. Bien d'autres oeuvres tant picturales que littéraires relèvent
du réalisme magique avant les années 1960.
Le
slipstream et le réalisme magique
sont deux courants littéraires très proches qui mêlent le réel et le
fantastique. Ils se distinguent en principe par leur approche et leur ambiance,
mais, dans certaines oeuvres, les frontières entre les deux approches
peuvent être très indécises. Le slipstream, né dans la littérature
anglo-saxonne, est plus difficile à définir que le réalisme magique.
Il s'agit d'un genre à la frontière du fantastique, de la science-fiction
et de la littérature générale. Le terme, inventé par Bruce Sterling,
évoque un "courant secondaire", en marge des genres établis, où l'étrangeté
s'immisce dans le quotidien, créant un sentiment de malaise et d'incertitude.
Le slipstream s'intéresse à la dissonance cognitive et tend à susciter
un sentiment de décalage, sans pour autant plonger complètement dans
le surnaturel. Souvent, ces récits mettent en scène des réalités proches
de la nôtre mais légèrement déformées, explorant les limites du réel.
Exemples : Jonathan Lethem, Kelly Link, et certains textes de Neil Gaiman
et Haruki Murakami peuvent être considérés
comme des Åoeuvres de slipstream. On peut aussi mentionner, relevant du
slipstream, Tales from the Loop, une série TV, qui reprend l'univers
graphique (ordinairement qualifié de rétro-futuriste) de Simon Stålenhag.
Bien que les deux genres jouent avec la frontière entre le réel et l'irréel,
le réalisme magique est plus enraciné dans une réalité culturelle et
historique, intégrant le fantastique comme une dimension intrinsèque
de l'expérience humaine. Le slipstream, en revanche, propose une atmosphère
de distorsion où l'étrange ne fait pas partie de la normalité mais
perturbe les perceptions et les certitudes du lecteur.
Le réalisme magique
dans la littérature
Dans les ouvrages relevant
du réalisme magique, les éléments magiques ou surnaturels sont intégrés
dans le monde ordinaire de manière fluide et naturelle. Les personnages
n'expliquent pas les événements surnaturels. Ils les acceptent comme
une partie de leur monde, contrairement à la littérature fantastique
où les éléments surnaturels créent souvent de l'étonnement ou de la
peur. Par exemple, dans Cent ans de solitude de GarcÃa Márquez,
des personnages peuvent flotter ou revenir d'entre les morts, et cela
est accepté sans explication ni étonnement excessif.
Les frontières entre
le réel et l'irréel sont floues, laissant au lecteur la liberté d'interpréter
les événements. Le réalisme magique joue sur l'ambiguïté, où l'on
ne sait jamais vraiment si les éléments fantastiques sont le fruit de
l'imagination des personnages ou s'ils existent vraiment dans leur monde.
Cette ambiguïté renforce le mystère et invite à une lecture plus subjective.
Les auteurs de réalisme
magique utilisent un langage imagé pour décrire des scènes, des lieux,
et des personnages de manière très détaillée, usant volontiers de métaphores
poétiques. Ce style détaillé aide à ancrer les éléments magiques
dans une réalité tangible et accessible, rendant les phénomènes surnaturels
encore plus crédibles.
Le réalisme magique
sert fréquemment à questionner l'identité culturelle, l'histoire et
la mémoire. Il se base sur des mythes, des légendes et des traditions
propres aux cultures d'où il émane. Le réalisme magique fait coexister
les mythes, les croyances populaires et la réalité contemporaine. Les
récits s'inspirent de contes folkloriques ou de mythologies locales qui
viennent enrichir et approfondir l'intrigue. Cela crée un monde où
la réalité se compose aussi de mythes et de croyances ancestrales, encore
présentes dans la vie moderne.
Derrière les éléments
magiques, le réalisme magique aborde également des questions sociales
et politiques, en particulier les réalités et les injustices de la société.
Les éléments surnaturels peuvent être une métaphore pour les inégalités,
les oppressions, et les injustices vécues par les populations d'Amérique
latine.
Contrairement Ã
une structure narrative classique, le réalisme magique a tendance à s'inscrire
dans un temps cyclique, où le passé, le présent et le futur s'entrelacent.
Dans cette vision, l'histoire se répète ou des événements du passé
continuent d'influencer le présent. Cette approche permet de souligner
l'idée de destin et de répétition des erreurs humaines. Parfois, cela
reflète aussi des conceptions du temps inspirées des cultures autochtones
d'Amérique latine.
Quelques oeuvres
emblématiques du réalisme magique dans la littérature
•
Les nouvelles de Jorge Luis Borges. - Bien que
Borges ne sont pas systématiquement classé comme relevant du réalisme
magique. Mais certaines introduisent des éléments de mystère et d'irréel
dans des contextes réalistes. Dans L'Aleph ou La Bibliothèque
de Babel (1941), par exemple, des concepts philosophiques et métaphysiques
se mêlent à la réalité d'une manière qui défie la logique ordinaire.
• Le Royaume
de ce monde (El reino de este mundo, 1949) d'Alejo
Carpentier. - Ce roman cubain raconte la révolution haïtienne Ã
travers les yeux de Ti Noël, un esclave qui devient témoin de phénomènes
surnaturels et de transformations mystiques. Carpentier, qui a introduit
le concept de « réel merveilleux », similaire au réalisme magique,
traite ici l'interaction entre le monde matériel et le spirituel dans
le contexte de la culture afro-caribéenne.
• Pedro Páramo
(1955) de Juan Rulfo. - Ce roman mexicain est un
chef-d'oeuvre du réalisme magique. Juan Preciado, le protagoniste, se
rend dans la ville de Comala pour retrouver son père, Pedro Páramo, mais
découvre une ville hantée par des fantômes et des voix du passé. Les
éléments surnaturels servent à aborder les thèmes de la mort, du regret
et de la décadence, et à illustrer l'impact de l'histoire mexicaine
sur ses habitants.
• Pas de lettre
pour le colonel (El coronel no tiene quien le escriba 1961)
de Gabriel GarcÃa Márquez. - Ce roman
court raconte la vie d'un militaire sans nom qui attend chaque semaine
une lettre qui ne vient jamais. Bien que le surnaturel n'y soit pas explicite,
la façon dont GarcÃa Márquez décrit l'attente interminable et la
solitude du colonel, ainsi que l'absurdité de la bureaucratie, donne
à ce récit un ton d'étrangeté caractéristique du réalisme magique.
•
Cent ans de
solitude (Cien años de soledad, 1967) de Gabriel GarcÃa
Márquez. - Ce roman, l'une des oeuvres les plus typiques du réalisme
magique, raconte la saga de la famille BuendÃa dans la ville fictive de
Macondo, où des événements surnaturels (apparitions de fantômes, précognition,
pluie de fleurs jaunes) font naturellement partie de la vie quotidienne.
L'écrivain utilise ces éléments pour aborder les thèmes de la solitude,
du destin et des cycles historiques de l'Amérique latine. |
•
La Rue des boutiques obscures (1978) de Patrick
Modiano. - Ce roman possède une atmosphère ambiguë qui le rapproche
du réalisme magique. Guy Roland, le personnage principal, cherche à retrouver
son identité dans une ville où les frontières entre passé et présent,
mémoire et oubli, sont floues. Cette quête mêle mystère et réel d'une
manière qui évoque bien l'esprit du réalisme magique, malgré l'absence
de l'élément surnaturel.
•
La Chronique
d'une mort annoncée (Crónica de una muerte anunciad, 1981)
de Gabriel GarcÃa Márquez. - Bien que ce roman, lui non plus, ne contienne
pas d'éléments surnaturels, il dégage une atmosphère de fatalisme et
de mystère, propres au réalisme magique. L'histoire relate l'assassinat
de Santiago Nasar, un homme accusé d'avoir violé une femme, dans un
petit village. Le récit est imprégné d'un sens du destin inévitable
et de l'étrangeté de la vie quotidienne.
• La Maison
aux esprits (La casa de los espÃritus, 1982) d'Isabel
Allende. - Inspirée par l'oeuvre de GarcÃa Márquez, Isabel Allende
raconte l'histoire de la famille Trueba à travers plusieurs générations
au Chili. Des personnages comme Clara, une femme dotée de dons surnaturels,
et des événements surnaturels parsèment ce récit qui traite de l'amour,
de la violence, et des bouleversements politiques.
• L'Automne
du patriarche (El otoño del patriarca, 1975) de Gabriel GarcÃa
Márquez. - Dans ce roman, l'écrivain dépeint la vie d'un dictateur
imaginaire en Amérique latine. Le réalisme magique est moins évident
ici, mais la narration imprégnée d'images hallucinatoires renforce
l'absurdité et la déshumanisation du pouvoir tyrannique. Ce texte dénonce
les abus de pouvoir et la dégradation morale de la dictature.
• Comme l'eau
pour le chocolat (Como agua para chocolate, 1989) de Laura Esquivel.
- Ce roman suit l'histoire de Tita, une jeune femme qui n'est pas autorisée
à se marier à cause des traditions familiales. Tita exprime ses émotions
à travers la cuisine, et ses plats ont un effet magique sur ceux qui les
consomment. Ce récit aborde la passion, la répression, et les traditions,
en intégrant des éléments surnaturels liés à la culture et au folklore
mexicains. |
Le réalisme magique
dans la peinture et les arts visuels
Peinture.
Comme en littérature,
le réalisme magique dans la peinture et les arts visuels mêle des éléments
réalistes avec des éléments fantastiques ou mystérieux, intégrés
de manière subtile dans la réalité visuelle. Les peintres de réalisme
magique utilisent une technique détaillée et précise, presque
photographique, pour accentuer le contraste entre le réel et l'irréel.
Ils exploitent aussi la lumière pour créer des ambiances intenses, jouant
avec des ombres douces ou des sources de lumière irréalistes. Les compositions
peuvent être centrées sur les personnages, qui semblent pris dans un
moment suspendu ou énigmatique, ce qui donne à l'œuvre une qualité
théâtrale.
Quelques oeuvres
emblématiques du réalisme magique dans la peinture
•
El Velorio (Francisco Oller, 1893). - Ce tableau du peintre portoricain
Francisco Oller est un exemple précoce de réalisme magique. El Velorio
(La Veillée funéraire) représente une veillée funéraire traditionnelle
où la frontière entre les vivants et les morts semble s'effacer. Bien
que l'oeuvre reste en grande partie réaliste, elle capte une atmosphère
de mysticisme, avec des expressions et des détails qui révèlent une
profondeur spirituelle. Oller mêle ici la réalité sociale à des éléments
symboliques, rendant la scène quotidienne presque magique.
• Le Chant d'amour
(Giorgio de Chirico, 1914). - Chirico est d'abord un artiste métaphysique.
Mais dans Le Chant d'amour, il combine des objets inattendus (une
tête de statue grecque et un gant de caoutchouc) dans une scène réaliste,
d'où une sensation de mystère et de nostalgie. Sa technique de perspective
réaliste, combinée à des objets insolites, préfigure le réalisme magique
se retrouvera chez les artistes qui intégreront le surréel dans des scènes
familières.
• Danger dans
l'escalier (Pierre Roy, 1927). - Pierre Roy, artiste français associé
au surréalisme et au réalisme magique, crée des scènes où des objets
ordinaires deviennent mystérieux. Dans Danger dans l'escalier,
il représente un escalier avec des objets comme une boule et un pinceau
qui semblent en mouvement ou en transformation. Cette scène réaliste
avec des objets quotidiens intègre un élément de mystère, offrant une
vision étrange de la réalité domestique.
• Le Modèle
rouge (René Magritte, 1935). - Bien que Magritte soit associé au
surréalisme, certaines de ses oeuvres abordent des thèmes communs au
réalisme magique. Dans Le Modèle rouge, des chaussures se transforment
en pieds humains, un détail incongru qui perturbe la réalité de la scène.
Ce mélange de l'ordinaire et de l'étrange fait écho au réalisme
magique.
• La Ville endormie
(Paul Delvaux, 1938). - Ce peintre représente des paysages urbains et
intérieurs réalistes, où des personnages en costumes classiques ou nus
sont figés dans des poses mystérieuses et solennelles. Dans La Ville
endormie, il introduit des figures étranges dans une scène de ville
ordinaire, créant une atmosphère qui évoque le rêve ou le mythe. Les
oeuvres de Delvaux marient un réalisme minutieux et éléments surréels
pour évoquer un monde parallèle.
•
Les Deux Fridas
(Frida Kahlo,1939) - Généralement associée au surréalisme, Frida Kahlo
est aussi considérée comme une figure du réalisme magique. Dans Les
Deux Fridas, elle se représente en double, avec l'une des Frida
ayant un coeur ouvert et saignant. Cette oeuvre, Ã |
la fois
réaliste et symbolique, incorpore des éléments autobiographiques et
culturels mexicains, en créant une atmosphère magique qui renvoie Ã
des thèmes comme l'identité et la douleur émotionnelle. La symbolique
culturelle de Kahlo, fréquemment tirée du folklore et de la mythologie
mexicaine, illustre un mariage subtil entre le réel et le merveilleux.
• Nighthawks
(Edward Hopper, 1942). - Hopper n'est pas explicitement classé comme un
artiste de réalisme magique. Cependant, certaines de ses oeuvres, comme
Nighthawks (Oiseaux de nuit), créent une atmosphère d'étrangeté
et de mystère dans des scènes ordinaires. Cette peinture d'un diner
américain éclairé au néon, avec des personnages silencieux et isolés,
évoque une atmosphère énigmatique et suspendue, typique du réalisme
magique. Hopper utilise le silence et l'immobilité pour créer une tension
étrange qui transcende le quotidien.
• The Subway
(George Tooker, 1950). - Tooker est associé au réalisme magique en raison
de son style détaillé et de l'atmosphère étrange qui caractérise
ses œuvres. Dans The Subway (Le Métro), il dépeint des
personnages dans un réseau souterrain oppressant, avec des expressions
figées et une lumière froide. L'ensemble crée une ambiance inquiétante,
où la banalité du lieu se transforme en une scène hallucinatoire, évoquant
des thèmes d'aliénation et de mystère dans la modernité.
• Exploración
de las fuentes del rÃo Orinoco (Remedios Varo, 1959). - Remedios Varo,
artiste espagnole exilée au Mexique, est une figure importante du réalisme
magique dans les arts visuels. Dans cette oeuvre, elle montre un personnage
explorant une rivière (l'Orénoque) dans une scène étrange et fantastique.
Varo utilise des éléments alchimiques et oniriques dans des compositions
qui semblent réelles mais surréalistes à la fois. Ses peintures sont
des paysages intérieurs, combinant un réalisme minutieux avec des images
spirituelles et mythologiques.
• Le Monde magique
des Mayas (Leonora Carrington, 1964). - Carrington, une autre artiste
européenne qui a vécu au Mexique, intègre le folklore mexicain et les
mythes mayas dans ses oeuvres. Le Monde magique des Mayas (El Mundo
Mágico de los Mayas) est une peinture murale, qui représente des
figures mythologiques mayas dans un style détaillé et mystérieux. Le
surnaturel est ici perçu comme une dimension spirituelle du monde réel,
et Carrington mêle la réalité à des symboles mystiques inspirés de
ses expériences avec la culture maya et sa propre vision magique du monde. |
Cinéma et photographie.
Dans le cinéma,
des réalisateurs comme Guillermo del Toro et Alejandro Jodorowsky utilisent
des scènes réalistes mêlées de mythes, de folklore et d'éléments
surnaturels. En photographie, des artistes comme Graciela Iturbide et Manuel
Ãlvarez Bravo rendent compte de la réalité mexicaine avec des touches
de mystère qui révèlent la dimension spirituelle et magique de la vie
quotidienne.
Quelques oeuvres
emblématiques du réalisme magique au cinéma
•
Un été avec Monika (1953) d'Ingmar Bergman. - Le film raconte
la romance et les rêves d'une jeune femme, Monika, pendant un été.
Le réalisme magique n'est pas marqué par des événements surnaturels,
mais par une approche qui transforme les éléments simples et quotidiens
en une réalité suspendue.
• Les Ailes
du désir (1987) de Wim Wenders. - Dans ce film, des anges observent
les humains dans un Berlin déchiré par la guerre froide, et l'un d'eux
choisit de devenir humain. Ici, le surnaturel se mêle à la réalité
dans une évocation de la condition humaine et de la quête d'expériences
émotionnelles.
• Les Amants
du Pont-Neuf (1991) de Leos Carax. - Ce film utilise un style
visuel onirique pour raconter l'histoire d'amour entre deux marginaux.
Les décors et les situations sont exagérés pour susciter un sentiment
de magie autour de la relation des protagonistes, introduisant des éléments
poétiques dans leur vie.
•
La Cité des
enfants perdus (1995) de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro. - Ce
film raconte l'histoire d'un scientifique fou qui enlève des enfants
pour voler leurs rêves. L'univers visuel et narratif du film plonge
dans un monde sombre et fantastique, où le surnaturel fai tpartie intégrante
du quotidien.
• L'Échine
du diable (2001) de Guillermo del Toro. - Dans ce film, del Toro décrit
la réalité sociale de la guerre civile espagnole tout en introduisant
des éléments surnaturels comme les fantômes et les visions. Le fantastique
sert ici à révéler les traumatismes enfouis dans l'histoire, créant
une atmosphère de réalisme magique. |
•
La science des rêves (2006) de Michel Gondry. - Ce film suit
un homme dont les rêves s'entremêlent à sa réalité, ce qui rend floue
la limite entre les deux. Gondry utilise des techniques visuelles qui lui
permettent de plonger dans l'imaginaire du protagoniste, et de susciter
un sentiment de merveilleux dans des moments ordinaires.
• Le Labyrinthe
de Pan (El laberinto del fauno, 2006) de Guillermo del Toro.
- Ce film, ancré dans le contexte de l'Espagne franquiste, suit une jeune
fille qui découvre un monde fantastique peuplé de créatures magiques.
Les éléments de fantastique cohabitent avec la dure réalité, accentuant
la violence et les horreurs de la guerre tout en offrant un refuge poétique
à l'héroïne.
• Les Bêtes
du sud sauvage (Beasts of the Southern Wild, 2012) de Benh Zeitlin.
- Cette oeuvre indépendante magistrale suit une petite fille
vivant dans une communauté isolée de Louisiane, confrontée à des phénomènes
surnaturels en lien avec les catastrophes naturelles. Le film montre une
réalité dure mais remplie de créatures magiques et de visions, qui créent
un lien entre le monde intérieur de l'enfant et la nature environnante.
• Birdman
(2014) d'Alejandro González Iñárritu. - Ce film, construit comme un
seul plan-séquence, raconte l'histoire d'un acteur tourmenté par
des visions d'un personnage de super-héros qu'il a incarné. Les scènes
semblent souvent défier la logique et la gravité, créant une ambiance
où le réalisme magique devient une métaphore des conflits intérieurs
et psychologiques du personnage principal. |
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