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L'art et les arts > Musiques et danses |
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On donne le nom
de danse à une suite de pas et de gestes rythmés. Attestée dans
les monuments des anciennes civilisations, la compénétration des deux
arts, musique et danse, paraît si intime,
que leur communauté d'origine a pu être regardée comme vraisemblable,
et que l'on a proposé de considérer la danse comme l'inspiratrice et
la source de la musique.
Quoi qu'il en soit des découvertes ou
des hypothèses fournies par l'ethnographie et l'archéologie, l'art musical,
chez les peuples de l'Europe, procède de deux courants dont la part respective
ne saurait être délimitée et qui sont la parole et le geste, la poésie
chantée et la danse. Celle-ci reste inséparable du rythme
musical, qui, seul, lui confère la vie.
A New ballet by Paul Gilliam, par les danseurs du Ballet de Montgomery (Alabama). Photo : George F. Landegger / Carol M. Highsmith. Que par sa destination et son caractère, la danse soit religieuse, guerrière, plastique, ou populaire, la variété de ses manifestations et leur constant renouvellement entraînent une mobilité semblable dans les formes musicales qui les complètent et qui, souvent, s'en séparent et acquièrent une existence propre. (M. Brenet). La danse dans l'histoireL'Antiquité.La danse commença, dans l'Antiquité, par être un exercice sacré : les Égyptiens, dans leurs initiations, dansaient autour des autels pour figurer la marche des astres autour du soleil. Leurs prêtres dansaient autour du boeuf Apis. On trouve dans l'Ancien Testament
quelques passages qui montrent la danse associée, en certains cas, Ã
des actes religieux : Moïse
et sa soeur Marie, lit-on, dansèrent et chantèrent, après le passage
de la mer Rouge; les Hébreux infidèles
à Yahveh dansèrent autour du veau d'or,
en la solennité ordinaire
de l'Eternel, les filles de Scilo sortant pour danser avec des flûtes
(Juges,
XXI, 19-21); David dansant devant l'arche,
quand les Lévites la portèrent à Bethléem
(II Samuel,
VI, 44). Après le retour de l'exil, les Hébreux dansaient aux flambeaux
sur le parvis du temple, lors de la fête
des Tabernacles. Néanmoins, il paraît certain que chez eux la danse ne
faisait pas partie du culte proprement dit.
Scène de danse dans l'ancienne Egypte. La
danse chez les Grecs.
La
danse chez les Romains.
Le Moyen âge.
La danse de la
Renaissance à 1900.
La gaillarde. La plupart de ces danses furent importées de l'étranger : le menuet et la pavane, d'Espagne; la chaconne et la gaillarde, d'Italie. A la fin du XVIIIe siècle, il y eut la gavotte, qui tenait du menuet et d'une danse plus agitée : on la dansait encore dans les salons au commencement du XIXe siècle; la valse, danse tournante empruntée aux Allemands et aux Autrichiens, et dansée sur un air à trois temps par une dame et un cavalier; la contredanse, ou danse de campagne (country dance), prise aux Anglais; elle s'exécute par quadrilles de 4 personnes, dont la moitié de chaque sexe, sur un air à deux-quatre, ou six-huit allegretto, ordinairement composé de trois reprises de 8 mesures chacune, et répété suivant le nombre des danseurs. Des marches et des contremarches en forment la chorégraphie. Au commencement du XIXe siècle, on en soignait beaucoup les pas, et des danseurs de société, tels que Trénitz, par exemple, se firent une réputation dans les salons par la manière dont ils les exécutaient : plus tard, on se contenta de pas à peine accusés. Parmi les danses de cette époque, on compte le galop, espèce de course à deux personnes, un cavalier et une dame, sur un air à deux-quatre, fort animé; la polka, la mazurka, la redowa, la schottish, etc., importées de la Pologne et de la Hongrie. Quelques anciennes danses des provinces françaises se sont perpétuées : de ce nombre sont la bourrée d'Auvergne, la farandole du Languedoc, les branles de Bretagne. Parmi les danses particulières aux autres pays, citons la gigue d'Ecosse, le boléro, le fandango, la cachucha d'Espagne, etc. (B). La danse au XXe
siècle.
Ce renouvellement est approfondi et apporté en France par les Ballets Russes de Sergeï Diaghilev, le grand mérite aura été de savoir réunir autour de lui quelques-uns des plus grands talents de sont époque. Il prend le contrepied de Petipa, qui misait tout sur le clinquant et la performance technique, mais sait retirer tous les enseignements des innovations de son prédécesseur. Pour Diaghilev la danse ne doit pas être le prétexte de quelque chose qui s'apparenterait à un simple spectacle de foire où l'on se contenterait d'étonner le spectateur. Elle doit s'inscrire dans un spectacle total : la chorégraphie, la musique et le décor doivent former un tout harmonieux. Le fil narratif dont était longtemps resté prisonnier le ballet, reste cependant secondaire. La soif d'absolu
de Mikhaïl Fokine (1880-1942), qui a travaillé un temps avec Petipa,
s'accorde avec les ambitions de Diaghilev. Il sera le premier chorégraphe
des Ballets russes, et sera suivi de Léonide Massine, Bronislava Nijinska,
ou encore de George Balanchine. Quant aux danseurs, eux aussi, pour quelques-uns,
ont d'abord dansé pour Petipa, comme Anna Pavlova (1881-1931), Tamara
Karsavina, Cechetti, etc. D'autres rejoignent les Ballets russes un peu
plus tard, Ã l'instar de Vaslav Nijinsky (1890-1950), Bulgakov, Lioubov
Egorova, Serge Lifar, Markova, Spessivtseva, Alice Nikitina, Danilova,
etc. Et pour les décors et les costumes ce sont encore aux meilleurs que
s'adresse Diaghilev : Benois, Roerich, Bakst, Derain, Matisse, Picasso,
Braque, Juan Gris, Rouault, etc.
L'apogée des Ballets russes, entre 1909 et 1929, est jalonnée de nombreuses oeuvres pour lesquelles des musiciens nouveaux ont été sollicités : Schéhérazade (1910) et Le Coq d'or (1914), sur des musiques de Rimsky-Korsakov, L'Oiseau de feu (1911) de Stravinsky, Daphnis et Chloé (1912) de Ravel, Le Sacre du Printemps (1913) encore d'Igor Stravinsky, Parade (1916) d'Erik Satie (chorégraphie de Léonide Massine et livret de Jean Cocteau,décoré par Pablo Picasso), La Chatte (1927) d'Henri Sauguet. Après cela, la danse de scène ne sera plus jamais la même. La Révolution soiviétique a sans doute étouffé la créativité de l'Ecole russe - beaucoup de ses représentants quitteront le pays pour s'installer en Europe occidentale ou en Amérique -, mais elle n'en a pas stoppé la production. Elle laisse même encore s'épanouir des danseurs comme Rudolf Noureïev et Mikhail Baryshnikov. Le Mariinsky (renommé Kirov pendant l'ère soviétique), à Saint-Pétersbourg, et le Bolchoï, à Moscou, continuent , dans une émulation réciproque, de porter haut les couleurs de la danse classique en Russie. On peut mentionner pendant cette période les ballets de Roméo et Juliette (1935) et de Cendrillon (1945), sur une musique de Sergei Prokofiev, ou encore Spartacus (1957), d'Aram Khachaturian. Le
style néo-classique.
• Lifar dirige
les ballets de l'Opéra de 1931 à 1958
et revivifie la vieille tradition romantique,
en même temps qu'il prépare les voies nouvelles qu'ouvriront Roland
Petit (1924-2011) et Maurice Béjart (1927-2007). Contrairement à Diaghilev,
aussi bien préoccupé de la danse que du décor et de la musique, Lifar
redonne à la danse son importance centrale. Plusieurs de ses ballets feront
date : Icare (1936), le Chevalier et la Demoiselle (1941),
le Boléro de Ravel, les Animaux modèles (1942) et Septuor
(1950). Parallèlement, le chorégraphe a pris la direction artistique
d'une compagnie privée, Nouveau Ballet de Monte-Carlo, devenu en 1950
le Grand Ballet du Marquis de Cuevas. Ce sera une aventure peu innovante,
mais prestigieuse par le nombre d'étoiles de toutes origines qui y participeront
: Yvette Chauviré, Janine Charrat, Alicia Markova, Ludmilla Tcherina,
Liane Daydé, Jacqueline Moreau, Renée Jeanmaire, Youly Algaroff, Georges
Skibine, Skouratoff, John Taras, Rudolf Nouréiev. Noms auxquels il convient
d'ajouter celui des danseuses Solange Schwarz, Lycette Darsonval, indissociables
de celui de Serge Lifar.
• Quant à Balanchine, il est d'abord passé par Paris où il a monté le Fils prodigue, puis après des détours par Londres et Copenhague, il se dirige vers les Etats-Unis, où il se fait un nom, dès 1934, avec Sérénade. La danse classique n'a pas une longue tradition dans ce pays, mais le terrain a déjà été préparé par quelques pionnières telles que Ruth Saint Denis, Martha Graham, Agnes De Mille et Doris Humphrey. Balanchine achève de l'y installer. Créateur de la School of American Ballet, Balanchine a été aussi l'animateur, à sa fondation en 1948, du New York City Ballet. Parmi les ballets de cette période, il convient de mentionner Le Lac des cygnes, (1951), Casse-Noisette (1954), Agon (1957), Monumentum pro Gesvaldo (1960), Songe d'une nuit d'été (1962), Coppélia (1974), etc. Le chorégraphe, qui a travaillé aussi bour Broadway et Holywood, s'entoure de musiciens tels que Ianis Xenakis et Anton Rubinstein, et de danseurs et danseuses tels que Maria Tallchief, Tanaquil Leclerc, Violette Verdy, Suki Schorer, Suzanne Farrel, Conrad Ludlow, Gelsey Kirkland, ou encore Jerome Robbins (1918-1998), qui sera aussi, entre 1948 et 1958, directeur adjoint du New York City Ballet, et le chorégraphe, à Broadway, de West Side Story (1957). • L'influence de l'école russe se retrouve aussi dans d'autres pays. Ainsi, dès 1920, Rolf de Méré fonde à Stockholm les Ballets suédois, qui auront une histoire brève, mais laisseront quelques moments marquants avec Les Mariés de la Tour Eiffel, la Création du Monde, l'Homme et son désir, et auxquels collaboreront, chacun dans son domaine, Francis Picabia, Fernand Léger, Giorgio de Chirico, Jean Cocteau, Paul Claudel, Erik Satie et Darius Milhaud. Il aura seulement manqué un chorégraphe d'un même calibre. En Angleterre, l'héritage des Ballets russes a été autrement plus important, avec Mary Rambert (1888-1982), qui avait travaillé avec Nijinsky pour le Sacre du printemps, et qui, à Londres, à partir de 1918, redore le lustre de la danse classique avec quelques autres, parmi lesquels Frederick Ashton, Antony Tudor (London Ballet), Ninette de Valois (1898-2001), fondatrice du Vic-Wells Ballet, Kenneth MacMillan, ou encore les grandes figures du Sadler's Wells Ballet, prolongement du Vic-Wells Ballet (Margot Fonteyn, John Crauko, Alfred Rodrigues, Michaël Sanes, etc.). L'expressionnisme
allemand et la danse moderne.
La Danse macabre de Mary Wigman, par E. L. Kirchner (1925). La danse expressionniste, née en Allemagne, fait aussi école après la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis, sous l'influence de Laban et Wigman et de Schlemmer. Alwin Nikolaïs (1910-1993) et Murray Louis en seront les porte-drapeaux principaux, suivis de Susan Buirge (née en 1940) et de Carolyn Carlson (née en 1943), l'une et l'autre venues ensuite s'installer en France. Alwin Nikolaïs lui-même viendra en France où il créera, à Angers, le Centre national de danse contemporaine, en 1978. De nombreuses passerelles
existent entre la danse expressionniste et ce qu'on a convenu d'appeler
la danse moderne. Cette dernière étant plus spécialement américaine,
même si elle est d'abord théorisée, dès 1900, par le français François
Delsarte, et peut-être plus soucieuse de spontanéité. Isadora Duncan
(1877-1927) est le premier nom qui se rattache à cette mouvance, suivi
de celui de Loïe Fuller (1862-1928).
Affiche de Loïe Fuller aux Folies Bergère. Viennent ensuite Ruth Saint Denis (1877-1968) et Ted Shawn, fondateurs de la Denishawn School, qui donnent à la danse moderne une nouvelle impulsion, et Martha Graham (1984-1991) et ses élèves et successeurs (Erick Hawkins, Paul Taylor, Alvin Ailey, Lester Horton etc.), qui l'ont portée à son apogée. Merce Cunningham
(1919-2009), sans doute le chorégraphe le plus influent du siècle, formé
lui aussi par Martha Graham, mais également influencé par la danse classique,
l'expressionnisme abstrait et aussi par la musique aléatoire par John
Cage, introduit la danse basée sur le hasard, le chaos, l'aléatoire.
Une émancipation qui ouvre la voie à la danse post-moderne et contemporaine.
La
mouvance post-moderne et ses déclinaisons.
New-yorkaise à l'origine, la danse post-moderne se transforme, tout au long des dernières décennies du XXe siècle, puis, en franchissant l'Atlantique avec William Forsythe, au ballet de Stuttgart (1973), puis au ballet de Francfort (1984) ou avec Mark Morris, qui passe quelque temps à Bruxelles. L'école hollandaise sera représentée par Jirà Kylián et Hans van Manen, qui a également formé l'Espagnol Nacho Duato. En France, on retrouve la mouvance post-moderne, par exemple, dans le rapprochement de la danse et de la musique pop, avec Roland Petit et le Ballet de Marseille (ballet de La Rose malade, sur une musique de Pink Floyd, 1972). De son côté, Maurice Béjart, avec sa Symphonie pour un homme seul (1955), compose un ballet sur la musique électroacoustique de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry; ce dernier et Michel Colombier lui fournissent aussi célèbre la musique de la Messe pour le temps présent (1967), avec sa couleur rock-jerk. Carolyn Carlson, qui a également travaillé avec Pierre Henry et d'autres musiciens contemporains (René Aubry, Philip Glass, Kaija Saariaho, Gavin Bryars, etc.) se tourne aussi vers la musique de jazz (Michel Portal). La
danse contemporaine.
En France, il convient de noter le rôle moteur d'Alwin Nikolaïs, et de deux de ses anciennes danseuses Susan Buirge et Carolyn Carlson, dans la constitution de ce l'on a appelé la Nouvelle danse française. Celle-ci est représentée notamment par Dominique Bagouet, Philippe Decouflé, Patrice Grimout, Alain Buffard, Jean-Claude Gallotta, Karine Saporta, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Odile Duboc, Angelin Preljocaj, et quelques autres. Dans la nouvelle génération on peut aussi nommer : Kader Belarbi, Josef Nadj, Jérôme Bel, Akram Khan, Michèle Anne De Mey, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, Boris Charmatz, Mourad Merzouki, Blanca Li, etc. Aux Etats-Unis, la plupart du temps inscrits
dans le sillage de Merce Cunningham et du Judson Dance Theater, on trouve
Lucinda Childs, Steve Paxton ou Meredith Monk, et dans la nouvelle génération
Meg Stuart. En Suède, on peut mentionner Mats Ek (fils de la danseuse
et chorégraphe Birgit Cullberg). En Allemagne, on citera William Forsythe,
qui a quitté le ballet de Francfort en 2005, dirige, depuis, dans cette
même ville (et à Hellerau) sa propre compagnie. En Belgique : Anne Teresa
De Keersmaeker; en République Tchèque et aux Pays-Bas, Jirà Kylián.
Notons encore que le Japon de l'après-guerre, sans abandonner ses propres fondamentaux, a rejoint les préoccupations de la chorégraphie occidentale. On retiendra les noms de Miura Isso, Hijikata Tatsumi, Oono Kazuo, Ashikiwa Yoko, Ushio Amagatsu. Hideyuki Yano, a apporté en France, depuis 1973, cettte approche nouvelle qui mêle danse et théâtre nô. Danses
de société.
Danse disco. Source : Openclipart / Merlin. Mouvements de danseNous compléterons cet exposé historique en donnant quelques notions sur la technique de la danse telle que Blasis l'a indiquée d'après Noverre. Les attitudes et les mouvements décrits ne sont exécutés avec perfection que par les danseurs scéniques dont c'est la profession, mais les règles sont les mêmes pour tous.Les positions.
Première position. Les jambes sont très étendues, les deux talons rapprochés l'un contre l'autre, les pieds complètement en dehors et sur la même ligne.Pour saluer, on fait porter le poids du corps sur la jambe qui est en avant, on ramène la seconde pour prendre la quatrième position, puis la troisième, puis la seconde ; on porte alors le poids du corps sur la seconde jambe et on ramène l'autre à la première position, on fléchit les jarrets et on incline le corps et la tête en laissant tomber les bras. Les dames, pour faire la révérence, s'inclinent après que le pied a pris la première position, afin de s'arrêter à la quatrième quand elles plient les genoux et inclinent la tête. Les pas.
Les
battements.
Les grands battements se font en détachant une jambe de l'autre, et l'élevant à la hauteur de la hanche dans toute son étendue. Après l'exécution du battement, les jambes se placent de nouveau en cinquième position. On les croise derrière ou devant. Les grands battements forcent le danseur à tourner complètement ses jambes en dehors, et lui donnent beaucoup de facilité pour les mouvements des cuisses, pour les hauts développements et l'exécution des grands temps. Ils se font en avant ou en arrière.Les entrechats. L'entrechat est un pas léger où les danseurs du corps de ballet déploient toute leur agilité. Durant son exécution les jambes du danseur se croisent rapidement, et retombent, soit à la cinquième position, soit en attitude sur une jambe, comme dans l'entrechat à cinq, à neuf, la cabriole, les brisés et les ronds de jambes en l'air. Tous ces pas, finissant alors sur une jambe, doivent aussi se terminer par quelques-unes des attitudes ou arabesques indiquées précédemment. Les entrechats commencent généralement par un assemblé, un coupé ou un jeté; le corps s'élançant alors en l'air, les jambes passent à la cinquième position pour se croiser et se couper. Dans les entrechats, on peut couper quatre, six, huit, dix et jusqu'à quatorze fois. Mais ces tours de force exagérés nuisent à la grâce du mouvement. Les pirouettes.
Un danseur traditionnel thaïlandais. Source : The World Factbook.
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