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La Mîmânsâ
(en sanscrit, investigation) est une
école philosophique de l'Inde,
l'un des six Darsanas (systèmes
classiques et orthodoxes). Elle se subdivise en deux écoles : l'une
qui est l'école proprement dite de la Mimânsâ et qui
s'intitule Purva mimânsâ; l'autre appelée Uttara mimânsâ
ou védanta. Nous n'avons a nous occuper ici que de la Mimânsâ
proprement dite.
Elle fut fondée par Djaimini; mais
ici, comme en tout ce qui touche à l'histoire ancienne de l'Inde,
on ne peut fixer une date bien précise. Cependant la Mimânsâ
paraît décidément antérieure à l'Uttara,
comme l'indiquent d'ailleurs leurs noms respectifs. Djaimini qui est regardé
comme le fondateur de la Purva Mimânsâ, passe également
pour le révélateur du Samavêda; mais cette opinion
est peu sûre. De ce fait que Djaimini lui-même, ainsi que d'autres
maîtres, Atreya, Badari, Badarayana,, Labucayana, etc., se trouvent
cités dans les sutras, qui composent le texte de la Mimânsâ,
on peut conclure que ce texte a été rédigé,
non par lui-même, mais par ses disciples. L'enseignement oral du
maître n'aurait été que postérieurement transcrit
par son école.
On ne peut pas considérer, à
proprement parler, la Purva Mimânsâ comme une école
de philosophie; c'est un système d'interprétation et d'argumentation
mystique, et un système en quelque sorte tout pratique qui ne se
rapporte qu'aux oeuvres et aux observances religieuses. Mais, dans sa course
à travers les idées védiques ou supposées telles,
cette école touche à toutes les grandes questions logiques,
métaphysiques et morales. Seulement, les conclusions qu'elle présente
ne sont pas originales et elle se propose moins de découvrir la
vérité que d'appuyer et d'affirmer par une argumentation
rigoureuse l'enseignement religieux des Védas.
Le texte de la Mimânsâ est
composé de sutras ou axiomes d'une forme concise jusqu'à
l'obscurité; ces sutras composent douze lectures, subdivisées
en chapitres. Les chapitres sont divisés eux-mêmes en sections
ou topiques, que les Hindous appellent adhicarmas.
On évalue à 2652 le nombre des sutras, et celui des adhicarmas
à 915.
On ne pourrait que difficilement interpréter
le sens de ces sutras si les glossateurs ne venaient à l'aide. Un
des plus anciens commentateurs de la Purva Mimânsâ est Vriticarra.
(PL). |
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