| Philémon, poète natif de Soles, en Cilicie, vers 360 av. J.-C., mort, presque centenaire, en 262 av. J.-C. II vint de bonne heure à Athènes et ne commença à être connu comme poète dramatique qu'en 330 av. J.-C. Devancier et rival de Ménandre dont il n'égale pas l'animation du dialogue et l'analyse délicate des caractères, il lui fut souvent préféré par les Athéniens dans les concours dramatiques. Peut-être lui savait-on gré d'avoir été le premier à donner à la comédie moyenne la forme perfectionnée par Ménandre et qui devint la comédie nouvelle. On sait peu de chose de sa vie; il fit un voyage en Orient, soit à la suite d'un exil, soit appelé par le roi Ptolémée à Alexandrie; pendant le trajet, le vaisseau qui portait le poète dut relâcher à Cyrène dont le tyran Magas avait été ridiculisé par Philémon : Magas tira de lui une vengeance plaisante en faisant placer une épée nue sur le cou de Philémon avec ordre de ne pas le blesser; il le congédia ensuite en lui donnant des jouets d'enfant. On ne connaît que deux ou trois de ses comédies par les mutations de Plaute (dans Mercator, Trinummus et probablement aussi Mostellaria). Il avait composé environ 100 comédies (dont quelques-unes se sont peut-être confondues avec celles de son fils); Meineke en a donné les titres; les fragments qui en subsistent ont été publiés par Kock (1884). Les pièces de Philémon, pleines de sentence et d'arguments philosophiques, sont plus agréables à la lecture qu'à la représentation; Apulée en fait grand cas. (Ph. B.). | |