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Le Sri Lanka,
que l'on a appelée Ceylan jusqu'en 1972,
doit son nom actuel à une référence aux poèmes mythologiques des brahmanes
de l'Inde septentrionale, qui appelaient cette
île Langkâ ou Srok Langkâ, terme d'origine sanscrite voulant
dire obtenir et signifiant l'île où l'on obtient le bonheur,
l'île
Fortunée. On l'a encore appellée encore Tâmra parna, ce qui
veut dire feuille de cuivre, d'après une espèce de bois de sandal d'un
rouge foncé. Quant au nom de Ceylan, c'est une forme corrompue
du mot Sinhala qui, d'après Lassen, signifierait l'asile des
lions.
Les premiers habitants de Sri Lanka étaient les Veddas, un peuple autochtone. Vers 600, les premiers colons indo-aryens arrivent d'Inde du Nord et s'installent dans la région d'Anuradhapura. Le royaume d'Anuradhapur (du nom de sa capitale), fondé en 377 av. JC, par le roi Pandukabhaya devient le premier grand royaume cinghalais. Le bouddhisme est introduit sur l'île en 250 av. JC.par le moine Mahinda, fils de l'empereur indien Ashoka. Le roi Devanampiya Tissa adopte cette religion, qui devient la religion dominante. De grands monastères bouddhistes et de stupas (le Ruwanwelisaya et le Thuparamaya) sont construits au Ier siècle av. JC à Anuradhapura. Au cours des deux siècles suivants, le royaume prospère grâce à une agriculture avancée et à des systèmes d'irrigation sophistiqués. La capitale devient un centre important de commerce et de culture bouddhiste. Un déclin s'amorce au IIIe siècle, en raison des invasions des Cholas du sud de l'Inde. Les rois cinghalais repoussent finalement les envahisseurs et rétablissent la stabilité. Finalement, les Cholas s'emparent d'Anuradhapura en 1017 et établissent leur contrôle sur la majeure partie du Sri Lanka. Ils déplacent la capitale à Polonnaruwa. En 1070, le roi Vijayabahu Ier chasse les Cholas et restaure l'indépendance de l'île. Le roi Parakramabahu Ier (1153-1186 l'un des plus grands souverains de Sri Lanka, renforce l'infrastructure agricole, restaure les systèmes d'irrigation et étend le royaume. En 1215, Magha, un prince du royaume du Kalinga (Inde de l'Est) pille Polonnaruwa et entraîne le déclin du royaume. Le centre du pouvoir se déplace vers le sud-ouest de l'île. A partir du XIIIe siècle, plusieurs royaumes régionaux émergent, dont les royaumes de Jaffna au nord et de Kotte au sud-ouest. La période est marquée par des conflits internes et des luttes pour le pouvoir. Des invasions successives de pirates arabes contribuent à ruiner le Sri Lanka. Les Occidentaux connaissaient l'île depuis l'Antiquité. Pline l'Ancien fait mention de quatre ambassadeur de Taprobane venus à Rome. Quelques médailles romaines paraissent justifier le dire de Pline, dont l'assertion avait été l'objet de nombreuses critiques. Dès les premiers siècles de notre ère, de nombreux rapports commerciaux avaient été établis entre les habitants de l'Europe méridionale et ceux de l'Inde et de Ceylan. Marco Polo et Nicolas de Conte en font mention. Mais c'est seulement à partir de 1505 que les Portugais arrivent sur l'île et commencent à s'impliquer dans les affaires locales, établissant des postes de commerce et font alliance avec les rois cinghalais de Kandy. En 1578, les Portugais se fortifient à Colombo et à Galle et peu après dépossèdent les Cinghalais de tout le littoral. Ils annexent le royaume de Kotte en 1507 après la mort du roi Dharmapala, mais rencontrent une résistance féroce de la part du royaume de Kandy dans les montagnes du centre. En 1603, les Hollandais font alliance avec le roi de Kandy contre les Portugais et après une lutte qui dure jusqu'en 1650. Les Portugais sont chassés de l'île, dont le littoral reste au pouvoir des Hollandais. cette époque, Louis XIV, sur le conseil de Colbert, fait une tentative incomplète pour fonder une colonie française dans l'île. Les Hollandais, après plusieurs luttes sanglantes avec les habitants , les forcent peu à peu à se réfugier dans les parties les plus inaccessibles du pays. En 1795, quand la Hollande a été transformée par les Français en république batave, les Anglais prennent possession du Sri Lanka, qui leur sera formellement cédé par la paix d'Amiens et qui se soumettra complètement à eux en 1815, après la capture du roi de Kandy Sri Vikrama Rajasinha. Le Sri Lanka devient une colonie britannique unifiée sous le nom de Ceylan. En 1848, une révolte des cinghalais contre la domination britannique, dirigée par les chefs locaux comme Puran Appu, est réprimée. A partir de cette époque et jusqu'à l'indépendance en 1948, les Anglais possédèrent sans forte contestation cette belle île de l'océan Indien. Placée sous la dépendance immédiate de la couronne britannique dont le gouvernement résida à Colombo, Ceylan forma, avec les petites îles situées sur ses côtes, un gouvernement colonial. Il fut divisé en cinq provinces administratives subdivisées en districts. Les planteurs britanniques y développèrent des cultures d'exportation, telles que le thé, le café ou la canelle, et firent venir de puis l'Inde du Sud pour travailler dans les plantations une abandonte et très peu onéreuse main-d'oeuvre tamoule. Au début du XXe siècle, le mouvement pour l'indépendance commence à gagner du terrain, influencé par des mouvements similaires en Inde. Le Ceylon National Congress (CNC) est formée en 1919 pour plaider en faveur de réformes politiques et d'une plus grande autonomie. Le gouvernement britannique accorde en 1931 le suffrage universel aux hommes et aux femmes de plus de 21 ans, et un Conseil d'État est créé avec des membres élus et nommés. En 1931 une régime d'autonomie interne est mis en place. La nouvelle Constitution de Ceylan est adoptée en 1947, établissant un gouvernement semi-autonome. Don Stephen Senanayake devient le premier Premier ministre de Ceylan. Le 4 février 1948, Ceylan obtient son indépendance du Royaume-Uni et devient un dominion au sein du Commonwealth britannique. Dès 1948, la loi sur la citoyenneté de Ceylan prive de nombreux Tamouls indiens de leur citoyenneté, exacerbant les tensions ethniques. En 1956, le Parti de la liberté du Sri Lanka (SLFP) de S.W.R.D. Bandaranaike remporte les élections. Le Sinhala Only Act est adopté, faisant du cinghalais la seule langue officielle et marginalisant encore davantage la minorité tamoule. Bandaranaike est assassiné en 1959, et son épouse Sirimavo Bandaranaike devient la première femme Premier ministre au monde en 1960. Une nsurrection du Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), un groupe marxiste, est réprimée par le gouvernement en 1971. En 1972, Ceylan devient la République du Sri Lanka avec une nouvelle constitution, rompant officiellement les liens avec la monarchie britannique. Le Parti national uni (UNP) de J.R. Jayewardene remporte les élections de 1977 et introduit des réformes économiques libérales. Une nouvelle constitution est adoptée en 1978, faisant de Jayewardene le premier président exécutif du Sri Lanka. En 1983, le conflit entre les Tamouls et le gouvernement cinghalais Ãdevient une guerre civile ouverte après les émeutes anti-tamoules de juillet 1983 (connues sous le nom de Juillet noir), marquant le début d'un conflit armé prolongé avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). Les combats se sont poursuivis pendant plus de 25 ans , causant des milliers de morts et des déplacements massifs de populations. Un accord indo-sri-lankais est signé en 1987, et une force indienne de maintien de la paix (IPKF) est déployée dans le nord et l'est du Sri Lanka. L'IPKF se retire en 1990 après des combats intenses avec les LTTE. En 1993, le président Ranasinghe Premadasa est assassiné par les LTTE. Chandrika Kumaratunga du SLFP devient présidente en 1994. Elle tente de négocier la paix avec les LTTE, mais les hostilités reprennent rapidement. Bien que la Norvège ait organisé des négociations de paix qui ont conduit à un cessez-le-feu en 2002, les combats ont lentement repris et ont culminé en 2006. Le gouvernement a vaincu les LTTE en mai 2009. Au cours des années d'après-conflit, sous le président Mahinda Rajapaksa, le gouvernement a lancé des projets de développement d'infrastructures, dont beaucoup ont été financés par des prêts de la Chine. Son régime a été confronté à d'importantes allégations de violations des droits humains et à un rétrécissement de l'espace démocratique pour la société civile. En 2015, un nouveau gouvernement de coalition dirigé par le président Maithripala Sirisena du Parti de la liberté du Sri Lanka et le premier ministre Ranil Wickremesinghe du Parti national uni est arrivé au pouvoir avec des promesses de faire progresser les réformes économiques, de gouvernance, de lutte contre la corruption, de réconciliation, de justice et de responsabilité. Cependant, la mise en oeuvre de ces réformes a été inégale. En octobre 2018, le président Sirisena a tenté d'évincer le premier ministre Wickremesinghe, prêtant serment à l'ancien président Rajapaksa en tant que nouveau premier ministre et ordonnant la dissolution du parlement et la tenue d'élections. Cela a déclenché une crise constitutionnelle de sept semaines, qui a pris fin lorsque la Cour suprême a jugé les actions de Sirisena inconstitutionnelles. Rajapaksa a démissionné et Wickremesinghe a été réintégré. En novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa a remporté l'élection présidentielle et a nommé son frère, Mahinda, premier ministre. Une crise économique sans précédent a frappé le pays en 2022, provoquant des manifestations massives en avril. |
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