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 Histoire de l'Asie > La Chine
La RĂ©publique de Chine
1912-1949

La fondation de la RĂ©publique (1912)

Les derniers temps de la dynastie Qing.
La dynastie Qing, qui régnait depuis 1644, était perçue comme de plus en plus corrompue et inefficace. Les Qing n'ont pas réussi à moderniser le pays et à le défendre contre les agressions étrangères, notamment les Guerres de l'opium et la perte de territoires à des puissances occidentales et au Japon. Malgré quelques tentatives de réforme, comme la Réforme des Cent Jours en 1898, les efforts pour moderniser le gouvernement et l'armée ont été largement inefficaces. Les réformes de la fin des Qing n'ont pas répondu aux attentes croissantes de la population et ont souvent été perçues comme trop peu et trop tard. L'économie chinoise était en difficulté, exacerbée par les impôts élevés et les famines. Les mécontentements sociaux étaient nombreux, notamment parmi les paysans et les ouvriers. Des idées révolutionnaires et républicaines ont commencé à se diffuser parmi les Chinois, en grande partie grâce aux efforts de réformateurs et révolutionnaires tels que Sun Yat-sen. Les sociétés secrètes et les groupes nationalistes ont joué un rôle crucial dans la diffusion de ces idées.

La révolution de 1911.
Le soulèvement de Wuchang (10 octobre 1911) est considéré comme le début officiel de la Révolution de 1911, également connue sous le nom de Révolution Xinhai (Xīnhài Gémìng). Des soldats de l'armée nouvelle, influencés par des idées révolutionnaires, se sont révoltés contre les autorités Qing. Ce soulèvement a rapidement gagné le soutien de nombreuses provinces. Après Wuchang, d'autres provinces ont déclaré leur indépendance vis-à-vis de la dynastie Qing. En quelques mois, la majorité des provinces chinoises étaient en rébellion ouverte contre les Qing. Le 1er janvier 1912, Sun Yat-sen a été proclamé président provisoire de la République de Chine à Nanjing (Nankin). Cela a marqué en la fin formelle de la dynastie Qing, bien que l'empereur Puyi n'ait abdiqué officiellement que le 12 février 1912. C'était aussi la fin de plus de 2000 ans de règne impérial en Chine.

La République de Chine a été fondée, avec Sun Yat-sen comme son premier président. La jeune république a rapidement été confrontée à de nombreux défis internes, à commencer par ceux posés par les luttes de pouvoir et les divisions entre différentes factions. Si bien que la révolution n'a pas mis fin aux troubles en Chine. La jeune république a dû faire face à des seigneurs de guerre, des conflits internes et l'invasion japonaise, conduisant finalement à la guerre civile chinoise et à la montée du Parti communiste chinois.

La période de la Beiyang (1912-1928)

Présidence de Yuan Shikai (1912-1916).
On a donné le nom de période de la Beiyang (1912-1928) à l'époque qui époque qui suit la fondation de la République de Chine. Après l'abdication de l'empereur Puyi en février 1912, Sun Yat-sen, le président provisoire, a démissionné en faveur de Yuan Shikai, un puissant général de l'armée Beiyang, qui promet d'unifier le pays. Yuan Shikai a été officiellement élu président de la République de Chine en mars 1912, mais il a rapidement cherché à centraliser le pouvoir et à écarter les forces révolutionnaires et républicaines. En 1915, Yuan Shikai a tenté de se proclamer empereur de Chine, ce qui a provoqué une large opposition et une série de révoltes. Face à la pression massive, il a abandonné cette tentative en mars 1916 et est mort peu de temps après en juin 1916.
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Yuan Shikai.
Yuan Shikai.

Seigneurs de la guerre (1916-1928).
Après la mort de Yuan Shikai, la Chine est tombĂ©e dans une pĂ©riode de fragmentation et de conflits entre diffĂ©rents seigneurs de guerre, chacun contrĂ´lant diffĂ©rentes rĂ©gions du pays. Les chefs militaires issus de l'armĂ©e Beiyang se sont divisĂ©s en plusieurs factions rivales. L'armĂ©e Beiyang, initialement formĂ©e et modernisĂ©e par Yuan Shikai, est d'ailleurs devenue la source principale des seigneurs de guerre. Les factions les plus notables incluent la clique d'Anhui, la clique du Zhili et la clique de Fengtian. De nombreuses guerres Ă©clatèrent entre ces cliques, dont la Guerre Zhili-Anhui (1920) et la Première et Deuxième guerres Zhili-Fengtian (1922, 1924).  Ces conflits affaiblirent encore davantage le pays et empĂŞchèrent toute forme de stabilitĂ© politique. Ils ont causĂ© d'importantes souffrances civiles, avec des pertes humaines considĂ©rables, des famines, des destructions matĂ©rielles et des dĂ©placements de populations. Elles ont Ă©galement ont affaibli la Chine, rendant le pays vulnĂ©rable aux ingĂ©rences Ă©trangères, notamment du Japon, qui a profitĂ© de cette pĂ©riode d'instabilitĂ© pour Ă©tendre son influence en Mandchourie. 
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Des cliques et des claques

Les cliques  Ă©taient des factions militaires et politiques qui ont jouĂ© des rĂ´les majeurs dans la politique chinoise pendant la pĂ©riode des seigneurs de la guerre, qui a suivi la chute de la dynastie Qing en 1911 et prĂ©cĂ©dĂ© la consolidation du pouvoir par le Parti communiste chinois en 1949. Les guerres qui ont opposĂ© ce cliques ont exacerbĂ© la fragmentation politique de la Chine et ont finalement facilitĂ© la montĂ©e en puissance du Kuomintang, qui a pu unifier la Chine sous son contrĂ´le. L'instabilitĂ© et le mĂ©contentement gĂ©nĂ©ral ont Ă©galement crĂ©Ă© un terreau fertile pour l'Ă©mergence et la croissance du Parti communiste chinois.

• La Clique d'Anhui (çš–çł») Ă©tait dirigĂ©e par Duan Qirui, un ancien Premier ministre de la RĂ©publique de Chine et un important militaire. Le nom "Anhui" vient de la province d'origine de nombreux membres de la clique.Ellei a dominĂ© la politique chinoise entre 1916 et 1920 et abĂ©nĂ©ficiĂ© d'un soutien substantiel de la part du Japon. Les membres de cette clique Ă©taient gĂ©nĂ©ralement favorables Ă  une centralisation du pouvoir et Ă  une modernisation militaire rapide. Ils Ă©taient impliquĂ©s dans des conflits internes pour contrĂ´ler le gouvernement central. La clique d'Anhui (dirigĂ©e par Duan Qirui) a Ă©tĂ© affaiblie après sa dĂ©faite lors de la guerre Zhili-Anhui en 1920, face Ă  la clique de Zhili (dirigĂ©e par Cao Kun et Wu Peifu). L'enjeu de cette guerre Ă©tait  le contrĂ´le du gouvernement central et des rĂ©gions stratĂ©giques.

• La Clique du Zhili (ç›´çł») Ă©tait dirigĂ©e par Feng Guozhang, et plus tard par Wu Peifu et Cao Kun. Son nom se rĂ©fère Ă  l'ancienne province de Zhili, qui correspond aujourd'hui Ă  la province du Hebei et Ă  la municipalitĂ© de PĂ©kin. La clique de Zhili a pris de l'importance après la victoire contre la clique d'Anhui en 1920 et a exercĂ© une influence considĂ©rable dans les suivantes. Cette clique soutenait Ă©galement la centralisation du pouvoir mais Ă©tait en concurrence avec d'autres cliques pour le contrĂ´le de PĂ©kin. Elle  Ă©tait gĂ©nĂ©ralement perçue comme plus modĂ©rĂ©s par rapport Ă  la clique d'Anhui. La clique de Zhili s'est confrontĂ©e Ă  celle de Fengtian, dirigĂ©e par Zhang Zuolin, au cours de deux guerres. La Première Guerre Zhili-Fengtian (1922) Ă©tait un conflit pour le contrĂ´le de PĂ©kin et de l'autoritĂ© centrale. La clique de Zhili en est sortie victorieuse. Zhang Zuolin a Ă©tĂ© forcĂ© de se retirer en Mandchourie, ce qui a consolidĂ© le pouvoir de la clique de Zhili dans le nord de la Chine. La Deuxième Guerre Zhili-Fengtian (1924) a opposĂ© les mĂŞmes protagonistes. C'Ă©tait une tentative de Zhang Zuolin de reprendre le contrĂ´le de PĂ©kin après sa dĂ©faite en 1922. Celui-ci y est parvenu avec l'aide de la Clique d'Anhui et de Feng Yuxiang, un alliĂ© qui a trahi la clique de Zhili prenant PĂ©kin et expulsant Cao Kun du pouvoir.

• La Clique de Fengtian (奉系) Ă©tait dirigĂ©e par Zhang Zuolin, un puissant seigneur de la guerre de Mandchourie. Son nom provient de l'ancienne province de Fengtian, aujourd'hui le Liaoning. Cette cllique a gagnĂ© en pouvoir après la première guerre Zhili-Fengtian en 1922. Elle a contrĂ´lĂ© la Mandchourie et a exercĂ© une influence significative sur PĂ©kin pendant les annĂ©es 1920. La clique de Fengtian Ă©tait bien organisĂ©e militairement et a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien du Japon, notamment pour des raisons Ă©conomiques et stratĂ©giques en Mandchourie. Zhang Zuolin avait pour objectif de contrĂ´ler le gouvernement central tout en consolidant son pouvoir rĂ©gional en Mandchourie. Il a Ă©tĂ© assassinĂ© en 1928 par des agents japonais, ce qui a conduit Ă  un affaiblissement de sa clique. Son fils, Zhang Xueliang, a pris la relève, mais la clique a perdu de son influence avec l'avènement du Kuomintang et l'expansion des forces communistes. En 1926, une coalition a Ă©tĂ© dirigĂ©e par le Kuomintang (KMT), sous la direction de Chiang Kai-chek, et des alliĂ©s rĂ©gionaux contre la Clique de Fengtian. La Guerre Anti-Fengtian (1926) est entrĂ©e dans le cadre de l'ExpĂ©dition du Nord lancĂ©e pour unifier la Chine et Ă©liminer les seigneurs de la guerre. La Clique de Fengtian vaincue,  Zhang Zuolin a Ă©tĂ© obligĂ© de se retirer en Mandchourie, et le KMT a consolidĂ© son contrĂ´le sur une grande partie de la Chine centrale et orientale.

A cette époque, les puissances étrangères, profitant de la faiblesse du gouvernement central, ont continué à exercer une influence sur la Chine, notamment par le biais de concessions et de zones d'influence. Mais aussi de nouvelles forces politiques font leur apparition ou gagnent en importance. Le Guomindang, Kuomintang ou Kuo-Min-Tang (KMT), sous la direction de Sun Yat-sen, a continué à promouvoir l'idée d'une Chine unifiée et républicaine. En 1923, Sun Yat-sen a établi une alliance avec l'Union soviétique, recevant une aide militaire et des conseillers pour former l'armée révolutionnaire nationale (ARN). En 1921, le Parti communiste chinois (PCC) a été fondé à Shanghaï, initialement avec une petite base de soutien. Le PCC a également reçu un soutien et une formation de l'Union soviétique.

Lancée par le Kuomintang sous la direction de Chiang Kai-chek après la mort de Sun Yat-sen, une campagne militaire, l'expédition du Nord (1926-1928), est lancée qui vise à unifier la Chine en vainquant les seigneurs de guerre. Cette campagne sera largement couronnée de succès, permettant au KMT de prendre le contrôle de la majeure partie du pays. En 1928, le KMT a réussi à établir un gouvernement central à Nankin, marquant la fin de la période de la Beiyang et le début de la période du gouvernement nationaliste.

L'ère du Kuomintang et la réunification (1928-1937)

La décennie de Nankin.
En 1928, le gouvernement nationaliste du KMT a Ă©tabli sa capitale Ă  Nanjing (Nankin), marquant le dĂ©but de ce qui est souvent appelĂ© la dĂ©cennie de Nankin (1928-1937). 

Le gouvernement nationaliste a entrepris des rĂ©formes pour moderniser l'infrastructure Ă©conomique, y compris la construction de chemins de fer, de routes et de ports.  Des efforts ont Ă©tĂ© faits pour stabiliser la monnaie et rĂ©former le système fiscal afin d'accroĂ®tre les revenus de l'État. Le KMT a Ă©galement encouragĂ© la modernisation sociale en promouvant l'Ă©ducation, en luttant contre les pratiques traditionnelles nuisibles comme le bandage des pieds, et en favorisant la santĂ© publique. La pĂ©riode a vu une revitalisation culturelle, avec des mouvements pour redĂ©couvrir et moderniser la culture chinoise. 

Le KMT a réalisé des avancées significatives dans l'infrastructure, l'éducation et l'industrie, jetant les bases de la modernisation chinoise. Nankin a été transformée en une capitale moderne, symbolisant les aspirations de modernisation du KMT. Mais malgré les réformes, la Chine a continué de faire face à des problèmes économiques significatifs (pauvreté rurale, inflation et inefficacité administrative). La corruption et le clientélisme au sein du gouvernement nationaliste ont également entravé les efforts de modernisation.
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Han-Yang

Panorama des usines métallurgiques de Han-Yang au début du XXe siècle.

Le  gouvernement nationaliste a eu du mal Ă  exercer un contrĂ´le total sur l'ensemble du pays. De nombreuses rĂ©gions sont restĂ©es sous l'influence des seigneurs de guerre locaux ou des communistes. Les tensions internes ajoutĂ©es Ă  la menace japonaise qui se profiler ont limitĂ© la capacitĂ© du KMT Ă  gouverner efficacement. L'expansionnisme japonais, en particulier, a posĂ© une menace croissante, dès 1931, quand le le Japon a envahi la Mandchourie, Ă©tablissant l'État fantoche du Mandchoukouo (Les Toungouses). Le KMT a Ă©tĂ© incapable de rĂ©pondre efficacement Ă  cette agression.

L'opposition communiste.
Le Parti communiste chinois (PCC), après avoir initialement coopéré avec le KMT pendant l'expédition du Nord, est devenu une force d'opposition après la rupture de cette alliance en 1927, connue sous le nom de la Purification de Shanghai, où Chiang Kai-chek a réprimé brutalement les communistes.

Le PCC a entamé une longue période de guerres de guérilla contre le KMT, établissant des bases rurales et conduisant à des soulèvements armés. En 1934, le PCC était en difficulté face aux campagnes d'encerclement et d'anéantissement menées par le Kuomintang (KMT). Ces campagnes visaient à détruire les bases communistes dans les régions rurales, en particulier dans le Jiangxi, où se trouvait la République soviétique chinoise. Les communistes, sous la pression intense des forces nationalistes, ont décidé de mener une retraite stratégique pour échapper à l'encerclement et trouver une nouvelle base sûre. Cet épisode, appelé à devenir l'un des mythes fondateurs de la future Répulique populaire de Chine, est connu sous le nom de Longue marche. Elle a conduit les troupes communistes du Jiangxi au Shaanxi.
 

La Longue marche

La Longue marche a débuté en octobre 1934. Environ 86 000 soldats et cadres du Parti communiste chinois, ainsi que des civils, ont quitté la base communiste du Jiangxi pour échapper aux forces du Kuomintang. Les premiers jours ont été particulièrement difficiles, avec de lourdes pertes subies en traversant les lignes nationalistes et les obstacles naturels.

Mao Zedong (Mao Tsé-toung) et Zhou Enlai (Chou En-lai) ont progressivement pris le contrôle des décisions stratégiques au cours de la marche, en remplaçant les dirigeants militaires plus orthodoxes. La stratégie de Mao consistait à éviter les batailles frontales avec le KMT, en utilisant des tactiques de guérilla et en cherchant à atteindre des zones moins surveillées par les nationalistes.

Les marcheurs ont traversé certaines des régions les plus difficiles de Chine (montagnes escarpées, rivières rapides, marécages...). Ils ont parcouru environ 9000 kilomètres en un peu plus d'un an. Parmi les épisodes les plus célèbres de la Longue marche, on compte la traversée du pont Luding sur la rivière Dadu, qui est devenue une légende de bravoure et de détermination.

Bien que la stratégie de Mao ait consisté à éviter les batailles majeures, il y a eu plusieurs engagements militaires notables au cours de la Longue marche. Les communistes ont souvent dû affronter des armées nationalistes locales et des seigneurs de guerre. Les communistes ont également réussi à recruter des soldats et à gagner le soutien de la population locale dans certaines régions traversées.

En octobre 1935, environ 8000 à 9000 survivants de la Longue marche ont atteint la région de Shaanxi, où ils ont établi une nouvelle base à Yan'an. Cette région est devenue le centre de la révolution communiste en Chine pour les dix années suivantes. Malgré les lourdes pertes, la Longue marche aura, au final, été un succès stratégique pour le PCC, permettant à ses forces de survivre et de se regrouper dans une région plus sûre.

La Longue Marche a aussi renforcé le leadership de Mao Zedong au sein du PCC. Son approche stratégique et son charisme personnel ont consolidé son autorité, évinçant les rivaux internes et établissant une ligne de conduite maoïste pour le parti. Mao a été reconnu comme le principal leader du PCC lors de la conférence de Zunyi en janvier 1935, au milieu de la Longue marche.

La Longue Marche a permis au PCC de survivre à une période critique de la guerre civile chinoise et de continuer à se battre contre le KMT. Les communistes, après avoir établi leur base à Yan'an, ont pu reconstruire leurs forces et joueront bientôt un rôle crucial dans la résistance contre l'invasion japonaise (1937-1945).

La guerre sino-japonaise (1937-1945)

Les efforts de modernisation et de rĂ©forme du KMT ont Ă©tĂ© interrompus par la guerre avec le Japon qui allait causer des destructions massives et des pertes humaines Ă©normes. Une pĂ©riode de souffrances intenses pour la Chine, qui va aussi jouer un rĂ´le clĂ© dans le contexte plus large de la Seconde Guerre mondiale. 

Le Japon, en quête de ressources et de territoires pour soutenir sa croissance industrielle et militaire, avait déjà établi un contrôle sur la Corée et la Mandchourie (créant le Mandchoukouo en 1931). Les ambitions expansionnistes japonaises se sont étendues vers la Chine, un pays affaibli par des décennies de troubles internes et de guerres civiles. Le 7 juillet 1937, un affrontement mineur entre les troupes japonaises et chinoises près du pont Marco Polo, près de Pékin, a servi de déclencheur à une invasion japonaise à grande échelle de la Chine.

Les phases de la guerre.
Invasion japonaise et chute des grandes villes (1937-1938).
Les forces japonaises ont rapidement envahi le nord et le centre de la Chine. Elles prennent Pékin, Tianjin, et Shanghaï. En décembre 1937, les Japonais ont pris Nankin, la capitale nationale, commettant des atrocités massives connues sous le nom de Massacre de Nankin, où des centaines de milliers de civils et de prisonniers de guerre ont été tués.

Stabilisation et guerre de résistance (1938-1941).
Le gouvernement nationaliste de Chiang Kai-chek a déplacé sa capitale à Chongqing et a organisé une résistance prolongée. Le Parti communiste chinois, dirigé par Mao Zedong, a mené des opérations de guérilla dans les zones rurales sous son contrôle.
Les Japonais ont poursuivi leur avancée et ont capturé Wuhan (1938):, mais ont rencontré une résistance farouche, entraînant un ralentissement de leur progression.

Guerre d'usure (1941-1945) .
 Après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en dĂ©cembre 1941, la guerre sino-japonaise est intĂ©grĂ©e dans le théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale. Les AlliĂ©s, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, ont commencĂ© Ă  soutenir davantage la Chine par le biais de fournitures et de conseillers militaires. Les Japonais ont lancĂ© des offensives pour tenter de briser la rĂ©sistance chinoise, y compris la campagne Ichigo (1944) visant Ă  relier leurs territoires en Chine du nord et du sud et Ă  neutraliser les bases aĂ©riennes amĂ©ricaines. Les forces chinoises, bien qu'affaiblies et divisĂ©es entre les nationalistes et les communistes, ont continuĂ© Ă  rĂ©sister et Ă  mener des actions de guĂ©rilla.

Au sortir de la guerre.
La guerre a pris fin en aoĂ»t 1945 avec la capitulation du Japon après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki et l'entrĂ©e en guerre de l'Union soviĂ©tique contre le Japon. La Chine a Ă©tĂ© reconnue comme l'un des vainqueurs de la guerre et a obtenu  la restitution des territoires prĂ©cĂ©demment occupĂ©s par le Japon.

La guerre a causĂ© des pertes humaines Ă©normes, avec des estimations de morts chinoises allant de 10 Ă  20 millions, incluant des civils et des militaires.  Les destructions matĂ©rielles ont Ă©tĂ© colossales, affectant gravement l'infrastructure, l'Ă©conomie et les villes chinoises.

La guerre a modifiĂ© les dynamiques politiques en Chine, affaiblissant gravement le gouvernement nationaliste de Chiang Kai-chek et renforçant le Parti communiste chinois, qui avait Ă©tendu son influence et son contrĂ´le territorial pendant le conflit.  Les tensions entre le KMT et le PCC, mises de cĂ´tĂ© temporairement pendant la guerre contre le Japon, ont rapidement Ă©clatĂ© en une guerre civile après 1945, conduisant finalement Ă  la victoire communiste et Ă  la crĂ©ation de la RĂ©publique populaire de Chine en 1949.

La guerre civile chinoise (1945-1949)

La guerre civile chinoise (1945-1949) a opposé le Parti nationaliste chinois (Kuomintang, KMT) dirigé par Chiang Kai-chek et le Parti communiste chinois (PCC) dirigé par Mao Zedong. Cette guerre a mené à la création de la République populaire de Chine (RPC) en 1949.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite du Japon en 1945, la Chine est sortie affaiblie mais victorieuse, avec des tensions persistantes entre le KMT et le PCC. Pendant la guerre contre le Japon, les deux parties avaient maintenu une alliance fragile contre un ennemi commun, mais les rivalités n'avaient jamais été complètement résolues. Les deux partis avaient des visions divergentes pour l'avenir de la Chine : le KMT favorisait un gouvernement centralisé sous sa direction, tandis que le PCC prônait une révolution communiste et un système de gouvernance basé sur le modèle soviétique. Les négociations de paix d'après-guerre, telles que la Conférence de Chongqing en 1945, n'ont pas réussi à trouver un compromis durable entre les deux factions.

Le déroulement de la guerre civile.
Les forces en présence.
D'un côté se trouvait donc le KMT, qui possédait une supériorité numérique et matérielle initiale, avec une armée mieux équipée et le soutien des États-Unis, mais sa gouvernace du pays avait souffert de corruption généralisée et d'une mauvaise gestion économique, ce qui avait diminué le soutien populaire et sa capacité à maintenir une discipline militaire efficace. Face à lui se trouvait le PCC, qui utilisait des tactiques de guérilla efficaces et bénéficiait du soutien populaire dans les zones rurales, où les paysans s'étaient vu promettre une réforme agraire et une redistribution des terres confisquées aux propriétaires terriens. Ils ont également reçu une aide matérielle de l'Union soviétique.

Les hostilités.
En 1946, des affrontements armĂ©s ont Ă©clatĂ© entre les forces du KMT et celles du PCC, marquant le dĂ©but de la guerre civile Ă  grande Ă©chelle.  Les premiers combats ont Ă©tĂ© principalement concentrĂ©s dans le nord de la Chine, oĂą les communistes avaient Ă©tabli des bases solides. Les tactiques de guĂ©rilla et la mobilitĂ© des forces communistes ont surpassĂ© les mĂ©thodes plus conventionnelles et rigides utilisĂ©es par le KMT. La bataille de Huaihai (1948-1949) a Ă©tĂ© une des batailles les plus importantes de la guerre oĂą les forces communistes ont infligĂ© une dĂ©faite majeure aux troupes nationalistes. Ils ont aussi Ă  cette occasion s'emparer de vastes quantitĂ©s d'armes et de munitions. A la mĂŞme Ă©poque, les communistes ont encerclĂ© et capturĂ© PĂ©kin (alors appelĂ©e Beiping), consolidant leur contrĂ´le sur le nord de la Chine. Les forces communistes ont lancĂ© des offensives dĂ©cisives dans le sud, capturant des villes stratĂ©giques et forçant les troupes nationalistes Ă  se replier.

Fin de la guerre et conséquences.
En 1949, les forces nationalistes étaient en déroute, et le PCC a capturé Nanjing, la capitale nationale. Chiang Kai-chek et les restes du KMT se sont retirés à Taïwan, où ils ont établi un gouvernement en exil. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong a proclamé la fondation de la République populaire de Chine (RPC) depuis la place Tiananmen à Pékin. La guerre civile a ainsi marqué le début de la division de la Chine en deux entités, la RPC sur le continent et la République de Chine (ROC) à Taïwan, une situation qui persiste encore aujourd'hui.

La guerre civile aura causĂ© des millions de morts et des destructions massives, perturbant profondĂ©ment la sociĂ©tĂ© chinoise. La victoire du PCC va transformer la Chine en un État communiste, alignĂ© avec l'Union soviĂ©tique et engagĂ© dans des rĂ©formes radicales sous le leadership de Mao Zedong. 


 
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