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La fondation de la RĂ©publique
(1912)
Les derniers temps
de la dynastie Qing.
La dynastie Qing,
qui régnait depuis 1644, était perçue comme de plus en plus corrompue
et inefficace. Les Qing n'ont pas réussi à moderniser
le pays et à le défendre contre les agressions étrangères, notamment
les Guerres de l'opium et la perte de territoires Ă des puissances occidentales
et au Japon. Malgré quelques tentatives
de réforme, comme la Réforme des Cent Jours en 1898, les efforts pour
moderniser le gouvernement et l'armée ont été largement inefficaces.
Les réformes de la fin des Qing n'ont pas répondu aux attentes croissantes
de la population et ont souvent été perçues comme trop peu et trop tard.
L'économie chinoise était en difficulté, exacerbée par les impôts
élevés et les famines. Les mécontentements sociaux étaient nombreux,
notamment parmi les paysans et les ouvriers. Des idées révolutionnaires
et républicaines ont commencé à se diffuser parmi les Chinois, en grande
partie grâce aux efforts de réformateurs et révolutionnaires tels que
Sun Yat-sen. Les sociétés secrètes et les groupes nationalistes ont
joué un rôle crucial dans la diffusion de ces idées.
La révolution
de 1911.
Le soulèvement
de Wuchang (10 octobre 1911) est considéré comme le début officiel de
la RĂ©volution de 1911, Ă©galement connue sous le nom de RĂ©volution
Xinhai (Xīnhà i Gémìng). Des soldats de l'armée nouvelle, influencés
par des idées révolutionnaires, se sont révoltés contre les autorités
Qing. Ce soulèvement a rapidement gagné le soutien de nombreuses provinces.
Après Wuchang, d'autres provinces ont déclaré leur indépendance vis-à -vis
de la dynastie Qing. En quelques mois, la majorité des provinces chinoises
étaient en rébellion ouverte contre les Qing. Le 1er
janvier 1912, Sun Yat-sen a été proclamé président provisoire de la
RĂ©publique de Chine Ă Nanjing (Nankin).
Cela a marqué en la fin formelle de la dynastie Qing, bien que l'empereur
Puyi n'ait abdiqué officiellement que le 12 février 1912. C'était aussi
la fin de plus de 2000 ans de règne impérial en Chine.
La RĂ©publique de
Chine a été fondée, avec Sun Yat-sen comme son premier président. La
jeune république a rapidement été confrontée à de nombreux défis
internes, à commencer par ceux posés par les luttes de pouvoir et les
divisions entre différentes factions. Si bien que la révolution n'a pas
mis fin aux troubles en Chine. La jeune rĂ©publique a dĂ» faire face Ă
des seigneurs de guerre, des conflits internes et l'invasion japonaise,
conduisant finalement à la guerre civile chinoise et à la montée du
Parti communiste chinois.
La période de la Beiyang
(1912-1928)
Présidence de Yuan
Shikai (1912-1916).
On a donné le nom
de période de la Beiyang (1912-1928) à l'époque qui époque qui suit
la fondation de la République de Chine. Après l'abdication de l'empereur
Puyi en février 1912, Sun Yat-sen, le président provisoire, a démissionné
en faveur de Yuan Shikai, un puissant général de l'armée Beiyang, qui
promet d'unifier le pays. Yuan Shikai a été officiellement élu président
de la République de Chine en mars 1912, mais il a rapidement cherché
à centraliser le pouvoir et à écarter les forces révolutionnaires et
républicaines. En 1915, Yuan Shikai a tenté de se proclamer empereur
de Chine, ce qui a provoqué une large opposition et une série de révoltes.
Face à la pression massive, il a abandonné cette tentative en mars 1916
et est mort peu de temps après en juin 1916.
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Yuan
Shikai.
Seigneurs de la
guerre (1916-1928).
Après la mort de
Yuan Shikai, la Chine est tombée dans une période de fragmentation et
de conflits entre différents seigneurs de guerre, chacun contrôlant différentes
régions du pays. Les chefs militaires issus de l'armée Beiyang se sont
divisés en plusieurs factions rivales. L'armée Beiyang, initialement
formée et modernisée par Yuan Shikai, est d'ailleurs devenue la source
principale des seigneurs de guerre. Les factions les plus notables incluent
la clique d'Anhui, la clique du Zhili et la clique de Fengtian. De nombreuses
guerres éclatèrent entre ces cliques, dont la Guerre Zhili-Anhui (1920)
et la Première et Deuxième guerres Zhili-Fengtian (1922, 1924).
Ces conflits affaiblirent encore davantage le pays et empêchèrent toute
forme de stabilité politique. Ils ont causé d'importantes souffrances
civiles, avec des pertes humaines considérables, des famines, des destructions
matérielles et des déplacements de populations. Elles ont également
ont affaibli la Chine, rendant le pays vulnérable aux ingérences étrangères,
notamment du Japon, qui a profité de cette période d'instabilité pour
Ă©tendre son influence en Mandchourie.
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Des cliques
et des claques
Les cliques
étaient des factions militaires et politiques qui ont joué des rôles
majeurs dans la politique chinoise pendant la période des seigneurs de
la guerre, qui a suivi la chute de la dynastie Qing en 1911 et précédé
la consolidation du pouvoir par le Parti communiste chinois en 1949. Les
guerres qui ont opposé ce cliques ont exacerbé la fragmentation politique
de la Chine et ont finalement facilité la montée en puissance du Kuomintang,
qui a pu unifier la Chine sous son contrôle. L'instabilité et le mécontentement
général ont également créé un terreau fertile pour l'émergence et
la croissance du Parti communiste chinois.
• La Clique
d'Anhui (皖系) était dirigée par Duan Qirui, un ancien Premier
ministre de la RĂ©publique de Chine et un important militaire. Le nom "Anhui"
vient de la province d'origine de nombreux membres de la clique.Ellei a
dominé la politique chinoise entre 1916 et 1920 et abénéficié d'un
soutien substantiel de la part du Japon. Les membres de cette clique Ă©taient
généralement favorables à une centralisation du pouvoir et à une modernisation
militaire rapide. Ils étaient impliqués dans des conflits internes pour
contrôler le gouvernement central. La clique d'Anhui (dirigée par Duan
Qirui) a été affaiblie après sa défaite lors de la guerre Zhili-Anhui
en 1920, face à la clique de Zhili (dirigée par Cao Kun et Wu Peifu).
L'enjeu de cette guerre Ă©tait le contrĂ´le du gouvernement central
et des régions stratégiques.
• La Clique
du Zhili (直系) était dirigée par Feng Guozhang, et plus tard par
Wu Peifu et Cao Kun. Son nom se réfère à l'ancienne province de Zhili,
qui correspond aujourd'hui à la province du Hebei et à la municipalité
de Pékin. La clique de Zhili a pris de l'importance après la victoire
contre la clique d'Anhui en 1920 et a exercé une influence considérable
dans les suivantes. Cette clique soutenait Ă©galement la centralisation
du pouvoir mais Ă©tait en concurrence avec d'autres cliques pour le contrĂ´le
de Pékin. Elle était généralement perçue comme plus modérés
par rapport à la clique d'Anhui. La clique de Zhili s'est confrontée
à celle de Fengtian, dirigée par Zhang Zuolin, au cours de deux guerres.
La Première Guerre Zhili-Fengtian (1922) était un conflit pour le contrôle
de Pékin et de l'autorité centrale. La clique de Zhili en est sortie
victorieuse. Zhang Zuolin a été forcé de se retirer en Mandchourie,
ce qui a consolidé le pouvoir de la clique de Zhili dans le nord de la
Chine. La Deuxième Guerre Zhili-Fengtian (1924) a opposé les mêmes protagonistes.
C'Ă©tait une tentative de Zhang Zuolin de reprendre le contrĂ´le de PĂ©kin
après sa défaite en 1922. Celui-ci y est parvenu avec l'aide de la Clique
d'Anhui et de Feng Yuxiang, un allié qui a trahi la clique de Zhili prenant
PĂ©kin et expulsant Cao Kun du pouvoir.
• La Clique
de Fengtian (奉系) était dirigée par Zhang Zuolin, un puissant
seigneur de la guerre de Mandchourie. Son nom provient de l'ancienne province
de Fengtian, aujourd'hui le Liaoning. Cette cllique a gagné en pouvoir
après la première guerre Zhili-Fengtian en 1922. Elle a contrôlé la
Mandchourie et a exercé une influence significative sur Pékin pendant
les années 1920. La clique de Fengtian était bien organisée militairement
et a bénéficié du soutien du Japon, notamment pour des raisons économiques
et stratégiques en Mandchourie. Zhang Zuolin avait pour objectif de contrôler
le gouvernement central tout en consolidant son pouvoir régional en Mandchourie.
Il a été assassiné en 1928 par des agents japonais, ce qui a conduit
Ă un affaiblissement de sa clique. Son fils, Zhang Xueliang, a pris la
relève, mais la clique a perdu de son influence avec l'avènement du Kuomintang
et l'expansion des forces communistes. En 1926, une coalition a été dirigée
par le Kuomintang (KMT), sous la direction de Chiang Kai-chek, et des alliés
régionaux contre la Clique de Fengtian. La Guerre Anti-Fengtian (1926)
est entrée dans le cadre de l'Expédition du Nord lancée pour
unifier la Chine et Ă©liminer les seigneurs de la guerre. La Clique de
Fengtian vaincue, Zhang Zuolin a été obligé de se retirer en Mandchourie,
et le KMT a consolidé son contrôle sur une grande partie de la Chine
centrale et orientale. |
A cette Ă©poque,
les puissances étrangères, profitant de la faiblesse du gouvernement
central, ont continué à exercer une influence sur la Chine, notamment
par le biais de concessions et de zones d'influence. Mais aussi de nouvelles
forces politiques font leur apparition ou gagnent en importance. Le Guomindang,
Kuomintang ou Kuo-Min-Tang (KMT), sous la direction de Sun Yat-sen, a continué
à promouvoir l'idée d'une Chine unifiée et républicaine. En 1923, Sun
Yat-sen a établi une alliance avec l'Union soviétique, recevant une aide
militaire et des conseillers pour former l'armée révolutionnaire nationale
(ARN). En 1921, le Parti communiste chinois (PCC) a été fondé à Shanghaï,
initialement avec une petite base de soutien. Le PCC a également reçu
un soutien et une formation de l'Union soviétique.
Lancée par le Kuomintang
sous la direction de Chiang Kai-chek après la mort de Sun Yat-sen, une
campagne militaire, l'expédition du Nord (1926-1928), est lancée qui
vise Ă unifier la Chine en vainquant les
seigneurs de guerre. Cette campagne sera largement couronnée de succès,
permettant au KMT de prendre le contrĂ´le de la majeure partie du pays.
En 1928, le KMT a réussi à établir un gouvernement central à Nankin,
marquant la fin de la période de la Beiyang et le début de la période
du gouvernement nationaliste.
L'ère du Kuomintang
et la réunification (1928-1937)
La décennie de Nankin.
En 1928, le gouvernement
nationaliste du KMT a Ă©tabli sa capitale Ă Nanjing (Nankin), marquant
le début de ce qui est souvent appelé la décennie de Nankin (1928-1937).
Le gouvernement nationaliste
a entrepris des réformes pour moderniser l'infrastructure économique,
y compris la construction de chemins de fer, de routes et de ports.
Des efforts ont été faits pour stabiliser la monnaie et réformer le
système fiscal afin d'accroître les revenus de l'État. Le KMT a également
encouragé la modernisation sociale en promouvant l'éducation, en luttant
contre les pratiques traditionnelles nuisibles comme le bandage des pieds,
et en favorisant la santé publique. La période a vu une revitalisation
culturelle, avec des mouvements pour redécouvrir et moderniser la culture
chinoise.
Le KMT a réalisé
des avancées significatives dans l'infrastructure, l'éducation et l'industrie,
jetant les bases de la modernisation chinoise. Nankin a été transformée
en une capitale moderne, symbolisant les aspirations de modernisation du
KMT. Mais malgrĂ© les rĂ©formes, la Chine a continuĂ© de faire face Ă
des problèmes économiques significatifs (pauvreté rurale, inflation
et inefficacité administrative). La corruption et le clientélisme au
sein du gouvernement nationaliste ont également entravé les efforts de
modernisation.
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Panorama
des usines métallurgiques de Han-Yang au début du XXe
siècle.
Le gouvernement
nationaliste a eu du mal Ă exercer un contrĂ´le total sur l'ensemble du
pays. De nombreuses régions sont restées sous l'influence des seigneurs
de guerre locaux ou des communistes. Les tensions internes ajoutĂ©es Ă
la menace japonaise qui se profiler ont limitĂ© la capacitĂ© du KMT Ă
gouverner efficacement. L'expansionnisme japonais, en particulier, a posé
une menace croissante, dès 1931, quand le le Japon a envahi la Mandchourie,
établissant l'État fantoche du Mandchoukouo (Les
Toungouses). Le KMT a Ă©tĂ© incapable de rĂ©pondre efficacement Ă
cette agression.
L'opposition communiste.
Le Parti communiste
chinois (PCC), après avoir initialement coopéré avec le KMT pendant
l'expédition du Nord, est devenu une force d'opposition après la rupture
de cette alliance en 1927, connue sous le nom de la Purification de
Shanghai, où Chiang Kai-chek a réprimé brutalement les communistes.
Le PCC a entamé
une longue période de guerres de guérilla contre le KMT, établissant
des bases rurales et conduisant à des soulèvements armés. En 1934, le
PCC était en difficulté face aux campagnes d'encerclement et d'anéantissement
menées par le Kuomintang (KMT). Ces campagnes visaient à détruire les
bases communistes dans les régions rurales, en particulier dans le Jiangxi,
où se trouvait la République soviétique chinoise. Les communistes, sous
la pression intense des forces nationalistes, ont décidé de mener une
retraite stratégique pour échapper à l'encerclement et trouver une nouvelle
base sûre. Cet épisode, appelé à devenir l'un des mythes fondateurs
de la future RĂ©pulique populaire
de Chine, est connu sous le nom de Longue marche. Elle a conduit
les troupes communistes du Jiangxi au Shaanxi.
La Longue
marche
La Longue marche
a débuté en octobre 1934. Environ 86 000 soldats et cadres du Parti communiste
chinois, ainsi que des civils, ont quitté la base communiste du Jiangxi
pour échapper aux forces du Kuomintang. Les premiers jours ont été particulièrement
difficiles, avec de lourdes pertes subies en traversant les lignes nationalistes
et les obstacles naturels.
Mao Zedong (Mao Tsé-toung)
et Zhou Enlai (Chou En-lai) ont progressivement pris le contrôle des décisions
stratégiques au cours de la marche, en remplaçant les dirigeants militaires
plus orthodoxes. La stratégie de Mao consistait à éviter les batailles
frontales avec le KMT, en utilisant des tactiques de guérilla et en cherchant
à atteindre des zones moins surveillées par les nationalistes.
Les marcheurs ont
traversé certaines des régions les plus difficiles de Chine (montagnes
escarpées, rivières rapides, marécages...). Ils ont parcouru environ
9000 kilomètres en un peu plus d'un an. Parmi les épisodes les plus célèbres
de la Longue marche, on compte la traversée du pont Luding sur la rivière
Dadu, qui est devenue une légende de bravoure et de détermination.
Bien que la stratégie
de Mao ait consisté à éviter les batailles majeures, il y a eu plusieurs
engagements militaires notables au cours de la Longue marche. Les communistes
ont souvent dû affronter des armées nationalistes locales et des seigneurs
de guerre. Les communistes ont également réussi à recruter des soldats
et à gagner le soutien de la population locale dans certaines régions
traversées.
En octobre 1935,
environ 8000 à 9000 survivants de la Longue marche ont atteint la région
de Shaanxi, où ils ont établi une nouvelle base à Yan'an. Cette région
est devenue le centre de la révolution communiste en Chine pour les dix
années suivantes. Malgré les lourdes pertes, la Longue marche aura, au
final, été un succès stratégique pour le PCC, permettant à ses forces
de survivre et de se regrouper dans une région plus sûre.
La Longue Marche
a aussi renforcé le leadership de Mao Zedong au sein du PCC. Son approche
stratégique et son charisme personnel ont consolidé son autorité, évinçant
les rivaux internes et Ă©tablissant une ligne de conduite maoĂŻste pour
le parti. Mao a été reconnu comme le principal leader du PCC lors de
la conférence de Zunyi en janvier 1935, au milieu de la Longue marche. |
La Longue Marche
a permis au PCC de survivre à une période critique de la guerre civile
chinoise et de continuer à se battre contre le KMT. Les communistes, après
avoir Ă©tabli leur base Ă Yan'an, ont pu reconstruire leurs forces et
joueront bientôt un rôle crucial dans la résistance contre l'invasion
japonaise (1937-1945).
La guerre sino-japonaise
(1937-1945)
Les efforts de modernisation
et de réforme du KMT ont été interrompus par la guerre avec le Japon
qui allait causer des destructions massives et des pertes humaines Ă©normes.
Une période de souffrances intenses pour la Chine, qui va aussi jouer
un rôle clé dans le contexte plus large de la Seconde Guerre mondiale.
Le Japon, en quĂŞte
de ressources et de territoires pour soutenir sa croissance industrielle
et militaire, avait déjà établi un contrôle sur la Corée
et la Mandchourie (créant le Mandchoukouo en 1931). Les ambitions expansionnistes
japonaises se sont étendues vers la Chine, un pays affaibli par des décennies
de troubles internes et de guerres civiles. Le 7 juillet 1937, un affrontement
mineur entre les troupes japonaises et chinoises près du pont Marco Polo,
près de Pékin, a servi de déclencheur à une invasion japonaise à grande
Ă©chelle de la Chine.
Les phases de
la guerre.
Invasion
japonaise et chute des grandes villes (1937-1938).
Les forces japonaises
ont rapidement envahi le nord et le centre de la Chine. Elles prennent
PĂ©kin,
Tianjin, et Shanghaï. En décembre 1937, les Japonais ont pris Nankin,
la capitale nationale, commettant des atrocités massives connues sous
le nom de Massacre de Nankin, oĂą des centaines de milliers de civils
et de prisonniers de guerre ont été tués.
Stabilisation
et guerre de résistance (1938-1941).
Le gouvernement
nationaliste de Chiang Kai-chek a déplacé sa capitale à Chongqing
et a organisé une résistance prolongée. Le Parti communiste chinois,
dirigé par Mao Zedong, a mené des opérations de guérilla dans les zones
rurales sous son contrĂ´le.
Les Japonais ont
poursuivi leur avancée et ont pris Wuhan (1938):,
mais ont rencontré une résistance farouche, entraînant un ralentissement
de leur progression.
Guerre
d'usure (1941-1945) .
Après
l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en décembre 1941, la guerre sino-japonaise
est intégrée dans le théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale.
Les Alliés, notamment les États-Unis
et le Royaume-Uni, ont commencĂ© Ă
soutenir davantage la Chine par le biais de fournitures et de conseillers
militaires. Les Japonais ont lancé des offensives pour tenter de briser
la rĂ©sistance chinoise, y compris la campagne Ichigo (1944) visant Ă
relier leurs territoires en Chine du nord et du sud et Ă neutraliser les
bases aériennes américaines. Les forces chinoises, bien qu'affaiblies
et divisées entre les nationalistes et les communistes, ont continué
à résister et à mener des actions de guérilla.
Au sortir de la
guerre.
La guerre a pris
fin en août 1945 avec la capitulation du Japon après les bombardements
atomiques de Hiroshima et Nagasaki et l'entrée en guerre de l'Union soviétique
contre le Japon. La Chine a été reconnue comme l'un des vainqueurs de
la guerre et a obtenu la restitution des territoires précédemment
occupés par le Japon.
La guerre a causé
des pertes humaines Ă©normes, avec des estimations de morts chinoises allant
de 10 Ă 20 millions, incluant des civils et des militaires. Les
destructions matérielles ont été colossales, affectant gravement l'infrastructure,
l'Ă©conomie et les villes chinoises.
La guerre a modifié
les dynamiques politiques en Chine, affaiblissant gravement le gouvernement
nationaliste de Chiang Kai-chek et renforçant le Parti communiste chinois,
qui avait Ă©tendu son influence et son contrĂ´le territorial pendant le
conflit. Les tensions entre le KMT et le PCC, mises de côté temporairement
pendant la guerre contre le Japon, ont rapidement éclaté en une guerre
civile après 1945, conduisant finalement à la victoire communiste et
à la création de la République populaire de Chine en 1949.
La guerre civile chinoise
(1945-1949)
La guerre civile chinoise
(1945-1949) a opposé le Parti nationaliste chinois (Kuomintang, KMT) dirigé
par Chiang Kai-chek et le Parti communiste chinois (PCC) dirigé par Mao
Zedong. Cette guerre a mené à la création de la République populaire
de Chine (RPC) en 1949.
Après la fin de
la Seconde Guerre mondiale et la défaite du Japon en 1945, la Chine est
sortie affaiblie mais victorieuse, avec des tensions persistantes entre
le KMT et le PCC. Pendant la guerre contre le Japon, les deux parties avaient
maintenu une alliance fragile contre un ennemi commun, mais les rivalités
n'avaient jamais été complètement résolues. Les deux partis avaient
des visions divergentes pour l'avenir de la Chine : le KMT favorisait un
gouvernement centralisé sous sa direction, tandis que le PCC prônait
une révolution communiste et un système de gouvernance basé sur le modèle
soviétique. Les négociations de paix d'après-guerre, telles que la Conférence
de Chongqing en 1945, n'ont pas réussi à trouver un compromis durable
entre les deux factions.
Le déroulement
de la guerre civile.
Les
forces en présence.
D'un côté se trouvait
donc le KMT, qui possédait une supériorité numérique et matérielle
initiale, avec une armée mieux équipée et le soutien des États-Unis,
mais sa gouvernace du pays avait souffert de corruption généralisée
et d'une mauvaise gestion économique, ce qui avait diminué le soutien
populaire et sa capacité à maintenir une discipline militaire efficace.
Face à lui se trouvait le PCC, qui utilisait des tactiques de guérilla
efficaces et bénéficiait du soutien populaire dans les zones rurales,
où les paysans s'étaient vu promettre une réforme agraire et une redistribution
des terres confisquées aux propriétaires terriens. Ils ont également
reçu une aide matérielle de l'Union soviétique.
Les
hostilités.
En 1946, des affrontements
armés ont éclaté entre les forces du KMT et celles du PCC, marquant
le début de la guerre civile à grande échelle. Les premiers combats
ont été principalement concentrés dans le nord de la Chine, où les
communistes avaient établi des bases solides. Les tactiques de guérilla
et la mobilité des forces communistes ont surpassé les méthodes plus
conventionnelles et rigides utilisées par le KMT. La bataille de Huaihai
(1948-1949) a été une des batailles les plus importantes de la guerre
où les forces communistes ont infligé une défaite majeure aux troupes
nationalistes. Ils ont aussi à cette occasion s'emparer de vastes quantités
d'armes et de munitions. A la même époque, les communistes ont encerclé
et capturé Pékin (alors appelée Beiping),
consolidant leur contrĂ´le sur le nord de la Chine. Les forces communistes
ont lancé des offensives décisives dans le sud, capturant des villes
stratégiques et forçant les troupes nationalistes à se replier.
Fin de la guerre
et conséquences.
En 1949, les forces
nationalistes étaient en déroute, et le PCC a capturé Nanjing, la capitale
nationale. Chiang Kai-chek et les restes du KMT se sont retirés à Taïwan,
oĂą ils ont Ă©tabli un gouvernement en exil. Le 1er
octobre 1949, Mao Zedong a proclamé la fondation de la République
populaire de Chine (RPC) depuis la place Tiananmen Ă PĂ©kin. La guerre
civile a ainsi marqué le début de la division de la Chine en deux entités,
la RPC sur le continent et la RĂ©publique de Chine (ROC) Ă TaĂŻwan, une
situation qui persiste encore aujourd'hui.
La guerre civile
aura causé des millions de morts et des destructions massives, perturbant
profondément la société chinoise. La victoire du PCC va transformer
la Chine en un État communiste, aligné avec l'Union
soviétique et engagé dans des réformes radicales sous le leadership
de Mao Zedong. |
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