|
. |
|
![]() |
Nagasaki
est une ville du Japon![]() Longtemps un point de contact essentiel avec le monde extérieur, Nagasaki fut l'une des rares portes ouvertes du Japon au commerce international pendant la période d'isolement, sur l'île artificielle de Dejima. Nagasaki a été la deuxième ville à subir un bombardement nucléaire pendant la Seconde Guerre mondiale, le 9 août 1945. Elle a su ensuite se reconstruire et se tourner vers l'avenir. La construction navale reste une industrie importante, et le tourisme joue un rôle croissant dans l'économie locale. Les vestiges de Dejima, la cathédrale d'Oura, le Parc de la Paix et le Musée de la Bombe Nucléaire sont des témoignages poignants de l'histoire de Nagasaki. Géographie de
Nagasaki.
Cette topographie a contraint la ville à s'étendre principalement le long des vallées et sur les zones gagnées sur la mer, ce qui lui donne une forme allongée et étirée. Plusieurs cours d'eau, dont la rivière Urakami, traversent la ville et se jettent dans le port. Le climat de Nagasaki est de type subtropical humide, avec des étés chauds et humides et des hivers doux. Les précipitations sont abondantes tout au long de l'année, notamment pendant la saison des pluies en été et lors des typhons qui peuvent parfois toucher la région. Géographie
humaine.
La population de Nagasaki a été durement touchée par l'attaque nucléaire du 9 août 1945. Cet événement tragique reste au coeur de l'identité de la ville et a profondément influencé sa géographie humaine. La reconstruction de Nagasaki après la guerre a été un effort colossal, marquant un tournant dans son urbanisation et sa démographie. La ville a été reconstruite en intégrant des espaces verts et des mémoriaux dédiés à la paix, reflétant une volonté de mémoire et de prévention. Aujourd'hui, la population de Nagasaki est vieillissante et en déclin, comme beaucoup de villes japonaises régionales. L'économie de Nagasaki repose traditionnellement sur la construction navale, la pêche et le commerce portuaire. Le tourisme joue également un rôle de plus en plus important, attirant des visiteurs intéressés par l'histoire de la ville, le Mémorial de la Paix et sa culture. La ville s'efforce de diversifier son économie et de revitaliser ses quartiers, tout en préservant son patrimoine historique et culturel. La société nagasakienne est marquée par un fort sentiment communautaire et un attachement à la mémoire du passé. Le souvenir du bombardement nucléaire est omniprésent et se traduit par un engagement actif pour la paix et le désarmement nucléaire. Cette identité de "ville de la paix" est une composante essentielle de la géographie humaine de Nagasaki, influençant les politiques urbaines, les initiatives culturelles et l'engagement civique. L'organisation spatiale de Nagasaki reste complexe en raison de sa topographie. Les quartiers résidentiels s'étendent sur les collines, souvent accessibles par des rues étroites et pentues. Le centre-ville, reconstruit après la guerre, se concentre autour de la gare et du port, avec des zones commerciales, administratives et culturelles. Les industries, notamment les chantiers navals, occupent des espaces stratégiques le long de la baie. Histoire de Nagasaki.
La présence portugaise transforma Nagasaki en un centre cosmopolite. Des marchands, des missionnaires jésuites et des aventuriers affluèrent. Le commerce avec les Portugais apporta la prospérité à la région, avec l'échange de produits japonais comme l'argent et le cuivre contre la soie, les épices et les armes européennes. Les jésuites, menés par des figures comme Saint François Xavier (qui visita Nagasaki en 1549), jouèrent un rôle crucial dans la diffusion du christianisme. Nagasaki devint un important centre missionnaire, avec la construction d'églises et de séminaires. La population christianisée grandit rapidement, et Nagasaki devint un symbole de la présence chrétienne au Japon. Cependant, cette période de prospérité et d'ouverture ne dura pas. À la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe, le pouvoir central au Japon se consolida sous le shogunat Tokugawa. Les shoguns se méfiaient de l'influence croissante des Européens et du christianisme, qu'ils percevaient comme une menace à leur autorité et à l'unité du pays. La situation à Nagasaki devint de plus en plus précaire pour la population chrétienne. En 1597, Toyotomi Hideyoshi, prédécesseur des Tokugawa, fit crucifier vingt-six chrétiens à Nagasaki, un événement connu sous le nom des Vingt-six Martyrs du Japon. Ce fut le prélude à une persécution plus sévère. Au début du XVIIe siècle, le shogunat Tokugawa intensifia sa politique d'isolement national (sakoku). Le christianisme fut interdit, et les Européens furent progressivement expulsés du Japon. En 1637-1638, la rébellion de Shimabara, menée par des paysans chrétiens, fut brutalement réprimée. Cet événement renforça la détermination du shogunat à éradiquer le christianisme et à contrôler strictement les relations avec l'étranger. En 1639, les Portugais furent définitivement expulsés du Japon. Paradoxalement, Nagasaki conserva un rôle spécial même pendant la période d'isolement. Le shogunat autorisa le commerce avec les Néerlandais, mais uniquement à Nagasaki, sur l'île artificielle de Dejima construite spécialement pour cet usage. Dejima, achevée en 1636, était une petite île artificielle en forme d'éventail, strictement contrôlée par le shogunat. Les Néerlandais furent les seuls Européens autorisés à résider et à commercer au Japon pendant plus de deux siècles. Nagasaki devint ainsi la seule fenêtre du Japon sur le monde extérieur. Pendant la période d'Edo (1603-1868), la ville prospéra grâce à ce commerce exclusif avec les Néerlandais. Les marchandises néerlandaises, ainsi que les informations et les connaissances occidentales, affluèrent par Dejima. Les érudits japonais, intéressés par les sciences et les technologies occidentales, se rendaient à Nagasaki pour apprendre des Néerlandais et étudier les livres et les instruments importés. Nagasaki devint un centre d'apprentissage occidental au Japon, jouant un rôle crucial dans la diffusion des connaissances occidentales dans le pays. La ville connut une période de prospérité économique et culturelle unique, mélangeant des éléments japonais et étrangers. Cependant, la population chrétienne clandestine de Nagasaki, les Kakure Kirishitan ( = Chrétiens cachés), continua à pratiquer leur foi en secret, malgré la persécution. Le Japon resta largement isolé jusqu'au milieu du XIXe siècle. En 1853, le commodore américain Matthew Perry força l'ouverture du Japon aux échanges commerciaux avec l'Occident. Nagasaki fut l'un des premiers ports japonais à être rouverts au commerce international. Le traité de Kanagawa, signé en 1854, permit aux navires américains de s'approvisionner à Nagasaki et à Hakodate. D'autres traités suivirent avec d'autres puissances occidentales, et Nagasaki redevint un port international important. Avec la restauration de Meiji en 1868, le Japon entra dans une période de modernisation et d'occidentalisation rapide. Nagasaki joua un rôle de premier plan dans cette transformation. La ville devint un centre d'industrialisation, notamment dans la construction navale. Mitsubishi, l'une des plus grandes entreprises japonaises, établit ses chantiers navals à Nagasaki, profitant de la position stratégique du port et de son héritage maritime. Nagasaki devint un centre industriel important. La ville se développa rapidement et adopta des infrastructures modernes et une architecture influencée par l'Occident. La population chrétienne de Nagasaki sortit de la clandestinité et reconstruisit des églises, dont la cathédrale d'Oura, la plus ancienne église chrétienne existante au Japon. Le XXe siècle apporta des défis et des tragédies à Nagasaki. La ville continua à se développer comme un centre industriel et portuaire important, jouant un rôle clé dans l'effort de guerre japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, ce fut cette position stratégique qui la mena à son destin tragique. Le 9 août 1945, Nagasaki fut la deuxième ville au monde (après Hiroshima) à être victime d'une bombe nucléaire. La bombe, surnommée Fat Man, fut larguée par l'armée américaine et explosa au-dessus du quartier d'Urakami, détruisant une grande partie de la ville et tuant instantanément des dizaines de milliers de personnes. Des dizaines de milliers d'autres moururent des suites des radiations et des blessures dans les mois et les années qui suivirent. Après la guerre, Nagasaki se releva lentement de ses ruines. La ville se reconstruisit, avec un accent particulier sur la commémoration de la tragédie nucléaire et la promotion de la paix. Le Parc de la Paix de Nagasaki fut créé près de l'épicentre de l'explosion, et le Musée de la Bombe Nucléaire de Nagasaki fut construit pour témoigner de la dévastation et sensibiliser le public aux conséquences des armes nucléaires. Patrimoine culturel
et architectural.
Parmi les sites emblématiques, le Parc de la Paix et le Musée de la Bombe Atomique témoignent de la tragédie de 1945 et servent de mémorial pour la paix mondiale. Les ruines de la Cathédrale d'Urakami, autrefois la plus grande église d'Asie de l'Est avant d'être détruite par la bombe, et la cathédrale Ōura, la plus ancienne église gothique en bois du Japon, illustrent l'histoire du christianisme à Nagasaki. Le quartier de Dejima, ancienne île artificielle et comptoir commercial hollandais pendant l'époque d'Edo, est un site historique majeur qui témoigne de l'ouverture de Nagasaki sur le monde extérieur. Le Jardin Glover, avec ses maisons de style occidental du XIXe siècle, rappelle la présence de marchands étrangers et l'influence occidentale sur l'architecture de la ville. Les pentes hollandaises et les anciennes résidences de marchands chinois, comme le temple Sofukuji et le temple Kofukuji, complètent ce tableau d'une ville cosmopolite. L'architecture traditionnelle japonaise est également présente, notamment dans certains temples et sanctuaires plus anciens, mais elle est souvent imbriquée avec ces influences étrangères, créant un paysage urbain et multiculturel très particulier. |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|