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Yalta


 

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Yalta est une ville d'Ukraine, située au bord de la mer Noire, dans la partie la plus méridionale de la Crimée, occupée par la Russie depuis 2014. C'est une station balnéaire, peuplée d'environ 80 000 habitants (le double si l'on considère l'agglomération).

La ville est protégée par les montagnes de Crimée au nord, qui s'élèvent à plus de 1500 mètres d'altitude. Le mont Aï-Petri (1 234 mètres), accessible par un téléphérique, est l'un des sommets les plus emblématiques de cette chaîne et offre des vues spectaculaires sur la ville et la mer. Les montagnes autour de Yalta sont principalement constituées de calcaire, ce qui a conduit notamment à la formation de grottes karstiques. La ville elle-même est construite sur des terrains escarpés, avec de nombreux quartiers qui s'étendent en hauteur sur les collines environnantes, donnant une vue panoramique sur la mer Noire. 

La mer Noire est un élément central de la vie locale, attirant des touristes pour la baignade, les sports nautiques et la plaisance. Le port de Yalta est un point de départ pour les croisières locales et un important centre d'activité touristique. Il est également utilisé pour la pêche et abrite de nombreux yachts, ajoutant au charme balnéaire de la ville. La petite rivière Uchan-Su traverse la ville, formant la célèbre cascade d'Uchan-Su en amont dans les montagnes de Crimée. La cascade, avec sa chute d'environ 98 m, est l'une des plus hautes de la région et une attraction populaire pour les visiteurs. La région de Yalta possède également des sources d'eau minérale, qui sont utilisées dans des complexes de bien-être et des stations thermales.

Yalta bénéficie d'un climat méditerranéen, caractérisé par des hivers doux et des étés chauds et ensoleillés. Ce climat est similaire à celui de la Riviera française ou italienne, ce qui en fait une destination prisée pour les vacances balnéaires. La température hivernale moyenne est autour de 4 à 7 °C. En été, les températures varient entre 24 et 28 °C, avec des précipitations modérées. Le climat est également marqué par une brise marine régulière, qui rend l'atmosphère agréable même lors des journées chaudes. Grâce à son climat, Yalta possède une flore méditerranéenne, avec des palmiers, des cyprès, des oliviers et des plantes exotiques. Les jardins botaniques de la région, tels que le Jardin botanique de Nikita (fondé en 1812) à proximité, abritent de nombreuses espèces végétales de climats tempérés et subtropicaux. La ville est par ailleurs entourée par des zones naturelles protégées, dont la Réserve naturelle de Crimée, qui préserve la faune et la flore locales et les paysages de montagne. 

Monuments.
Palais de Livadia.
Situé à environ 3 km de Yalta, ce palais blanc néo-Renaissance fut la résidence d'été des tsars russes, notamment du tsar Nicolas II. C'est au palais de Livadia qu'a eu lieu la Conférence de Yalta en 1945 (V. ci-dessous). Le palais abrite aujourd'hui un musée où l'on peut découvrir des expositions sur la famille impériale et la conférence historique.

Cathédrale Alexandre-Nevski.
Construite au XIXe siècle, la cathédrale Alexandre-Nevski est un lieu de culte important pour les habitants et un symbole de l'influence orthodoxe en Crimée. Cette église orthodoxe est un bel exemple d'architecture néo-russe, avec ses dômes dorés et ses fresques colorées. 

Château du Nid d'Hirondelle.
Avec son emplacement spectaculaire, le château du Nid d'Hirondelle offre une vue imprenable sur la mer et la côte, ce qui en fait un lieu très populaire pour les photos. Construit près de Yalta en 1912, ce château néo-gothique perché au sommet d'une falaise à 40 mètres au-dessus de la mer Noire est l'un des monuments les plus emblématiques de Crimée.

Promenade de Yalta (Naberejnaya).
La promenade Naberejnaya, le long de la côte est bordée de palmiers, de cafés, de restaurants, et de boutiques. Elle est animée par des artistes de rue, des musiciens et des spectacles en plein air. C'est un lieu de détente populaire pour les locaux et les touristes, offrant une vue sur la mer et sur les montagnes, ainsi qu'un aperçu de la vie locale.

Maison-musée Anton Tchekhov.
La maison d'Anton Tchekhov, également connue sous le nom de Maison Blanche, a été la résidence de l'écrivain russe 'Anton Tchekhov de 1899 à 1904. Tchekhov y a écrit plusieurs de ses oeuvres célèbres, comme La Cerisaie. Aujourd'hui, la maison est transformée en musée qui expose ses effets personnels et des manuscrits, offrant un aperçu de sa vie et de son travail.

Palais Massandra.
Le palais Massandra de style français, construit pour l'empereur Alexandre III à la fin du XIXe siècle, est entouré de magnifiques jardins. Le palais abrite des expositions historiques et artistiques.

Théâtre d'été de Yalta et festivals.
Le théâtre d'été de Yalta est un lieu culturel qui accueille des spectacles en plein air, notamment des concerts, des festivals et des pièces de théâtre. 

Histoire de Yalta.
Jusqu'en 1945.
Les premiers habitants de la région de Yalta sont les Tauri, un peuple antique mentionné par Hérodote. La Crimée attire dès lors diverses civilisations méditerranéennes, notamment les Grecs qui fondent des colonies autour de la mer Noire. Au cours du Moyen Âge, la région de Yalta est contrôlée par l'Empire byzantin, puis par les Khazars, les Tatars de Crimée et d'autres puissances régionales. Sous l'influence de ces empires, Yalta devient un port commercial, reliant les régions du sud de la Russie avec les marchés méditerranéens.

En 1783, la Russie impériale annexe la Crimée, intégrant Yalta et la péninsule à son territoire après une série de guerres contre l'Empire ottoman. Sous l'Empire russe, Yalta se transforme en une station balnéaire populaire parmi la noblesse et les classes aisées de Russie. Le climat doux de la région attire des personnalités importantes, notamment la famille impériale, qui fait construire des résidences d'été, comme le célèbre palais de Livadia. A la fin du XIXe siècle, le dramaturge Anton Tchekhov réside à Yalta

Après la Révolution d'Octobre (1917), Yalta, comme le reste de la Crimée, devient le théâtre d'affrontements entre les forces "blanches" (antibolcheviques) et "rouges" (bolcheviques). Yalta est intégrée à l'Union soviétique en 1922, et son statut de station balnéaire se maintient, attirant non seulement des Soviétiques mais aussi des touristes étrangers. Cependant, elle est lourdement touchée par la Seconde Guerre mondiale. La ville devient un lieu d'importance historique mondiale en 1945, lorsqu'elle accueille la conférence entre les dirigeants des Alliés où ceux-ci vont discuter des plans pour l'après-guerre, notamment le redécoupage de l'Europe et la fondation des Nations Unies.

Conférence de Yalta (1945).
La Conférence de Yalta  s’est tenue du 4 au 11 février 1945, entre les trois grands leaders alliés de la Seconde Guerre mondiale : Winston Churchill (Premier ministre britannique), Franklin D. Roosevelt (président des États-Unis), et Joseph Staline (dirigeant de l'Union soviétique). Elle s'est déroulée dans le contexte de la fin imminente de la guerre en Europe, alors que les forces alliées progressaient rapidement vers la victoire sur l'Allemagne nazie. Cette réunion  avait pour but de planifier l'après-guerre en Europe et de s’assurer que l'Allemagne et ses alliés ne menacent plus la paix mondiale. Elle visait également à clarifier les sphères d'influence des puissances alliées et à établir des bases pour la coopération entre elles après la guerre.

Les Alliés souhaitaient établir une stratégie commune pour terminer rapidement le conflit en Europe. Plusieurs décisions majeures ont ainsi été prises :

• L'Allemagne devait être divisée en quatre zones d'occupation, chacune contrôlée par une des puissances alliées (États-Unis, Royaume-Uni, Union soviétique et France). Berlin, la capitale, devait également être divisée en quatre zones, bien qu'elle se trouve en plein coeur de la zone soviétique.

• Il fut décidé que l'Allemagne paierait des réparations de guerre, notamment à l'Union soviétique qui avait subi d'énormes pertes humaines et matérielles.

• L'Union soviétique, en échange de son engagement contre le Japon, a obtenu la reconnaissance de ses futures zones d'influence en Europe de l'Est, y compris en Pologne. Il a été convenu que des élections libres auraient lieu dans les pays d'Europe de l'Est..

• Les Alliés ont décidé de créer une organisation internationale, l'ONU, pour remplacer la Société des Nations et promouvoir la paix. Le système de veto pour les membres permanents du Conseil de sécurité (dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'URSS, la Chine, et la France) a également été discuté.

Les accords de Yalta, et surtout le partage de l'influence en Europe de l'Est, ont semé les graines de la Guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique. Staline ne respecta pas les engagements pris à Yalta concernant la tenue d'élections libres, imposant des régimes communistes dans les pays d'Europe de l'Est sous son contrôle. La division de l'Allemagne a entraîné la création de la RDA (République démocratique allemande, sous contrôle soviétique) et de la RFA (République fédérale d'Allemagne, sous influence occidentale). Berlin elle-même devint un symbole de la division Est-Ouest. Les accords ont permis à l'Union soviétique de consolider son contrôle sur une grande partie de l'Europe de l'Est, y établissant des régimes communistes alliés à Moscou. Cela a entraîné la création du bloc de l'Est et le Pacte de Varsovie. La création des Nations Unies, en 1945, a marqué le début d'une nouvelle ère de diplomatie multilatérale, et l'organisation est devenue un acteur central dans la gestion des crises internationales et le maintien de la paix.

La conférence de Yalta a parfois été vue comme un « abandon » des pays d'Europe de l'Est à l'influence soviétique. En Occident, certains ont vu les décisions prises à Yalta comme une concession excessive faite à Staline, qui a permis la mise en place de régimes autoritaires communistes. Les engagements de Staline concernant les élections libres et la démocratie n'ont jamais été tenus, ce qui a conduit à des décennies de domination soviétique sur l'Europe de l'Est.

Yalta depuis 1945.
Sous l'URSS, Yalta reste une destination prisée pour les vacances des travailleurs soviétiques et se développe en tant que centre touristique. Avec la dissolution de l'Union soviétique en 1991, Yalta devient une partie de l'Ukraine indépendante. Cette transition entraîne des changements économiques et politiques pour la ville, qui continue de dépendre du tourisme. Mais la Crimée est annexée par la Russie en 2014 Depuis lors, Yalta fait partie de facto de la Fédération de Russie, bien que cette annexion, illégale au regard du droit international, ne soit pas reconnue par la communauté internationale. Aujourd'hui, Yalta demeure une ville historique et touristique, appréciée pour son climat, ses plages, et son patrimoine culturel. Les tensions politiques autour de la Crimée affectent cependant son développement économique et ses relations internationales.

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Dictionnaire Villes et monuments
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