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Sept

Le nombre' sept joue un grand rôle chez les astrologues et alchimistes. Ce nombre est d'origine chaldéenne, il répond au quart du mois lunaire (Lunaison), origine de notre semaine. Il a été regardé comme représentant le nombre des planètes, et celui des métaux qui leur sont assimilés : 
1 - Or = Soleil
2 - Argent = Lune;
3 - Etain = Jupiter;
4 - Cuivre=Vénus;
5 - Plomb =Saturne
6- Fer  = Mars
7- Hermès = Mercure, métal et planète. 
A l'origine et jusqu'au VIe siècle de notre ère, Jupiter était attribue à l'électrum (alliage d'or et d'argent); et Hermès à l'étain. Ce parallélisme mystique entre les planètes et les métaux était étendu aux sept couleurs réputées naturelles, convention arbitraire qui a subsisté jusqu'à notre temps; aux sept transformations, etc.

Sept années formaient un cycle; l'année sabbatique des Hébreux (Judaïsme) comprenait sept ans; au bout de sept de celles-ci (soit quarante-neuf ans) venait l'année jubilaire. La fête de Pâques et la fête des Tabernacles duraient sept jours; de la Pâque on comptait sept semaines, et l'on célébrait la Pentecôte; le premier jour du septième mois était distingué par une solennité particulière, et une grande partie de ce mois était consacrée à des fêtes. La septième année était sacrée, et après sept fois sept ans, ou célébrait le grand jubilé. 

Une multitude presque innombrable de passages de l'Ancien Testament témoigne que l'on procédait le plus souvent par sept. Le monde est créé en sept jours. Abraham donne à Abimélech sept brebis en forme de contrat. Pharaon voit en songe sept vaches grasses et sept vaches maigres, sept épis pleins et sept épis vides, ce qui présageait sept années d'abondance et autant de stérilité. Moïse fait faire sept lampes pour le tabernacle; les souillures des femmes et des lépreux en voie de guérison duraient sept jours. On offrait sept agneaux à la fête de la Pentecôte, dans les néoménies, et généralement dans toutes les fêtes. Balaam fait élever sept autels, et immole sept veaux et sept béliers. A la prise de Jéricho, sept prêtres sonnent de la trompette, et tout le peuple fait sept fois le tour de la ville. Enfin le même nombre joue un rôle important dans les visions prophétiques.

Dans le Nouveau Testament, l'esprit immonde va chercher sept autres esprits plus méchants que lui pour envahir la maison du fort, armé; sept démons sortent de Marie-Madeleine; Jésus multiplie sept pains d'orge, on en remporte sept corbeilles de morceaux. Les Apôtres élisent sept diacres. L'Apocalypse est pleine de mystères fondés sur le nombre sept, comme les sept étoiles, les sept chandeliers, les sept esprits de Dieu, les sept lampes ardentes, les sept sceaux, les sept cornes et les sept yeux de l'agneau; les sept anges, les sept trompettes, et les sept tonnerres; les sept têtes du dragon et de la bête marine; les sept plaies mortelles, etc.

L'Eglise catholique a sept sacrements, sept péchés capitaux, répartit la journée en sept heures canoniques, célèbre les Sept douleurs et les Sept Joies de la Vierge, etc. Clément d'Alexandrie assigne à ce nombre mystique une origine : 

« La philosophie des barbares, dit-il, connaît un monde intellectuel et un autre sensuel; celui-là est l'archétype, celui-ci l'image de ce qu'on appelle le modèle. Le monde intellectuel correspond à la monade, le monde sensuel à l'hexade. » 
Il faut se rappeler que l'hexagone était considéré comme le plus régulier et le plus parfait des polygones, en ce que tous les côtés sont égaux aux rayons du cercle qu'on décrit autour de de ce polygone. La monade et l'hexade forment ensemble la sainte heptade.

Les Egyptiens , les Phéniciens , les Grecs, les Romains et en général les Anciens païens attachaient une haute idée de perfection aux septenaires : les Grecs l'appelaient septas, ou vénérable. Chez les Grecs, le nombre 7 était consacré à Apollon auquel on sacrifiait le septième jour avant la nouvelle lune (phases). On sait l'histoire légendaire de l'expédition des Sept contre Thèbes, celle des Sept Sages, des Sept Merveilles du monde, des Sept Dormants

Cicéron assure, dans le Songe de Scipion, qu'il n'est presque aucune chose dont ce nombre ne soit le noeud; et suivant le Timée de Platon, l'origine de l'âme du monde y est renfermée. Il y avait sept planètes et sept dieux planétaires. La Lune qui occupait le septième rang parmi ces sphères, est soumise à l'action du septième nombre; sa révolution propre s'achève en 28 jours, total des sept premiers nombres additionnés; elle offre quatre phases principales, chacune de sept jours, et ces phases peuvent être portées à sept. 

Les Anciens trouvaient encore dans la nature sept notes vocales, sept modes musicaux, d'où les sept cordes de la lyre et les sept tuyaux de la flûte de Pan; sept métaux, sept couleurs primitives; les sept Pléiades, les sept étoiles de la Grande Ourse et de la Petite Ourse. On trouve chez eux, les sept pilotes d'Osiris, les sept fils de Rhéa, les sept filles d'Astarté, les sept pyramides de Laconie, les sept portes du temple du Soleil à Héliopolis, les sept étages de la tour de Babylone, les sept tours résonnantes de l'ancienne Byzance, les sept marches du temple du Destin, les sept tablettes de leur livre, les sept voyelles que l'on prononçait dans les sacrifices, ou en invoquant les planètes, les sept villes du ciel des Scandinaves, les sept fleurets de la vision de Gylfe, dans l'Edda; les sept ouvertures de la statue de Moloch, etc. 

Les Romains élevaient sept autels, et immolaient sept victimes pour faire descendre les génies sur la terre; ils partageaient les enfers en sept régions, et le Tartare était environné d'un fleuve qui en faisait sept fois le tour; leur ville était assise sur sept collines; et l'univers partagé en sept climats, etc.

Chez les Persans nous trouvons les sept Amschaspands et les sept Darvands; les sept degrés de l'échelle des mystères de Mithra, les sept pyrées des adorateurs d'Ormuzd, les sept feux sacrés et planétaires.

Les Musulmans paraissent avoir attaché moins d'importance au nombre sept; nous ne voyons chez eux que les sept enfers destinés à se classes de pécheurs. Mais en revanche les les Druzes, sortis de l'Islam, l'ont consacré dans leur doctrine. Ainsi, chez eux, le nombre des imams, fixé à sept, se trouve figuré par les sept planètes, les sept cieux, les sept terres, les sept vertèbres cervicales, les sept ouvertures placées dans le visage de l'humain, etc. Toutes ces choses sont aussi les emblèmes des sept prophètes législateurs, et de leur sept successeurs taciturnes, de leurs sept vicaires, des sept dais ou missionnaires, les sept degrés de l'initiation ismaélienne (Chiites), etc.

Nous retrouvons chez les Hindous les sept planètes et les sept dieux planétaires; et en outre, les sept mondes ou lokas, les sept grands continents (dwipas), les sept mers qui entourent mont Mérou, les sept montagnes, les sept Manous, les sept classes de Richis, composées chacune de sept personnages, les sept fleuves sacrés, les sept chevaux du Soleil, ou son cheval à sept têtes.

Les sept objets précieux des Bouddhistes sont : 1° Lang-bo, un éléphant blanc; 2° Dam-tchouk, un cheval vert, qu'on voit ordinairement à côté du dieu Maïtari; 3° Makboun, un guerrier à visage bleu, cuirassé et portant un bonnet jaune de lama; 4° Dziomo, une belle vierge blanche; 5° Lon-bo, un ministre ou ambassadeur; 6° Nor-bon, un fruit qu'on prétend croître dans l'endroit le plus profond de l'Océan, et au moyen duquel les divinités peuvent déplacer des montagnes et exécuter d'autres prodiges; 7° le Ttchakra hindou, qui est la roue de la domination.

Ils vénèrent de plus sept Bouddhas principaux qui sont Djinendra, Sikhi, Viswabou, Krakoutchandra, Kanaka-Mouni, Kasyapa et Sakya-sinha.

Enfin, chez les autres peuples, nous voyons les sept choses précieuses de la roue d'or (tchakrararti) des Bouddhistes; les sept classes d'anges des Siamois; les sept Kamis du Japon; les sept cieux des Madécasses. Beaucoup de peuples regardent le septième enfant d'une famille comme pourvu de dons miraculeux.

Dans un jeu de cartes fort répandu, le sept représentait le diable et prenait toutes les autres cartes; au Nain jaune, le sept de carreau est la plus forte carte.

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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