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Dragon.
- Animal fantastique que l'on trouve dans la
croyance de nombreuses sociétés. C'est, en général,
une sorte de reptile,
hérissé de crêtes aiguillonnées, annelé,
aux replis tortueux, aux pattes armées de griffes puissantes, d'une
grandeur démesurée, fascinant et foudroyant d'un regard
terrible et perçant; vomissant des flammes ou empestant l'air de
son haleine; il a souvent plusieurs têtes et, souvent, des ailes.
- Le dragon suisse (Draco helveticus) d'Athanasius Kircher (XVIIe s.) n'avait que deux pattes... Il joue dans les mythes grecs, comme dans ceux du Nord et de l'Asie, le rôle de gardien des trésors. Dans les langues grecque et romaine, le mot de dragon est synonyme de celui de serpent. A ce titre, c'est l'animal sacré d'Asclépios, de Déméter et de différentes divinités; nous voyons Déméter, cherchant à travers le monde sa fille, montée sur un char traîné par des dragons ou des serpents; de même Triptolème apportant le blé aux humains. Dans ces cas, le dragon est ailé. Un dragon garde la fontaine de Castalie, un autre veille sur les pommes d'or du jardin des Hespérides, et est tué par Héraclès et transformé par Héra en étoile dans le ciel. A Colchis, c'est un dragon qui garde la Toison d'or et contre lequel combat Jason. Bellérophon
et Persée délivrent des princesses
gardées par des dragons, comme firent aussi les héros des
romans de chevalerie
: c'est ainsi que Gozon, chevalier de Malte,
tua un dragon formidable; le chevalier de Belsunce lutta, près de
Bayonne, contre un monstre de cette espèce;
Roland, dans l'Arioste (Roland
Furieux),
tue un dragon qui va dévorer une jeune fille, et Pétrarque
en poignarde un autre qui s'acharne à la poursuite de Laure.
Un dragon à trois queues. On retrouve le dragon dans les mythes chrétiens, où il représente soit l'esprit du mal, le Démon, soit les ravages produits par un débordement des eaux ou tout autre fléau (La religion populaire au Moyen Âge). Il est dès lors naturel de le trouver souvent représenté dans l'art religieux. Cet animal fantastique jouait aussi un grand rôle, en tant que monstre, dans les légendes de sainte Marthe, de saint Georges et de quelques autres saints populaires. Saint Michel est toujours représenté terrassant un dragon vomi par les enfers; il en est de même de Saint Georges. On admit le simulacre
de cet animal dans les processions. Beaucoup de villes ont ainsi
eu leur dragon particulier : A Tarascon, il s'appelle la Tarasque; à
Bergerac,
le Dragon de Saint-Front; en Lorraine,
le Graülly (ou Graouilly), la Lézarde à Provins,
la Gargouille
à Rouen; la Bonne sainte vermine ou
la Grand'gueule à Poitiers. Des légendes
similaires existent à Douai, à Chartres,
etc (Gargouilles).
Le Graülly de Metz. Aussi trouvons-nous
le Dragon sous les pieds des évêques à leurs tombeaux
et sur leurs crosses on le promène enchaîné le jour
de leur fête, et la liturgie catholique,
le cérémonial des cathédrales
de Rouen, de Paris,
de l'abbaye de Fleury nous ont conservé
le souvenir de ces dragons qui jouaient aussi dans les représentations
de mystères
du Moyen âge
un rôle important. Ils étaient de soie, très grands
et manoeuvrés par des enfants cachés à l'intérieur.
Guerrier allemand du Xe siècle; d'après une miniature du Psalterium Aureum de Saint Gall. En Chine et au Mexique, on a cru que les éclipses étaient causées par un serpent ou un dragon qui menaçait de dévorer le Soleil ou la Lune, et qu'on le mettait en fuite par le bruit des instruments de cuivre. (B. / GE).
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Dragon (héraldique). - Comme figure héraldique, le dragon est un animal de fantaisie, avec un corps de serpent, une tête de bête (parfois une tête et des pattes d'aigle), une poitrine parfois humaine, des ailes de chauve-souris; il peut posséder des pattes. On le représente vu de profil, la queue contournée en volute, et terminée ou non par un dard, comme la langue. On le dit langué de... lorsque la langue est d'un émail particulier. S'il est représenté avec un visage humain et une barbe composée de serpents, c'est le dragon monstrueux. |
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