| Les Juifs ont transmis leurs fêtes aux religions dérivées de la leur, christianisme et islam. La plus considérable de ces institutions est celle du sabbat (shabbat), fête hebdomadaire où le repos est obligatoire; elle a persisté, sauf modification du jour (au lieu de samedi, dimanche ou vendredi) chez les chrétiens et les musulmans. D'ailleurs, tout le calendrier juif est dominé par le nombre sept. Cela est manifeste dans le Lévitique. Le septième jour de la semaine est voué au repos par le Pentateuque; la fête de la récolte est placée sept semaines après celle du printemps; les grandes fêtes ont lieu le septième mois de l'année; chaque septième année ou année sabbatique donne lieu à des cérémonies spéciales, de même qu'après sept semaines d'années viennent celles de la cinquantième année ou année du jubilé. Rappelons le passage du Deutéronome relatif aux fêtes, car c'est encore sur lui qu'est fondée l'obligation de l'observance religieuse des fêtes chrétiennes : « Vous célébrerez la fête des semaines en l'honneur du Seigneur, votre Dieu; vous lui ferez l'oblation volontaire des fruits du travail de vos mains, selon l'abondance que vous avez reçue de lui; vous ferez des festins de réjouissance, vous et vos enfants, vos serviteurs et servantes, le lévite qui est dans l'enceinte de vos murs, l'étranger, l'orphelin et la veuve qui demeurent avec vous. » Les fêtes sabbatiques sont les plus importantes, et la prescription fondamentale y est la cessation du travail. Mais il semble établi que, dès une antiquité reculée, les Juifs eurent des fêtes lunaires et des fêtes de saisons. Le 103e psaume dit naïvement : « Dieu a créé la lune pour marquer les jours d'assemblée. » Les grandes fêtes sont groupées autour des deux équinoxes de printemps et d'automne, aux mois de Tisri et de Nissan. Toutes les fêtes juives commencent à six heures du soir et durent jusqu'au lendemain à la même heure, une nuit, puis un jour. De ces fêtes, deux avaient un caractère expiatoire, celles du nouvel an et de la réconciliation des expiations; les autres, bien que la plupart aient été réglées sur des ryrhmes naturels, avaient été associées à la commémoration de grands événements légendaires ou historiques. Les cinq fêtes prescrites par le Pentateuque et observées toujours par les juifs actuels sont Pessah, le 14 Nissan (Pâques), fête du Printemps et de la sortie d'Egypte, suivie de la fête du Pain sans levain. Sabuot, le 6 et 7 Sivan, au bout de sept semaines, fête de la Récolte ou des Prémices, à laquelle on offrait au temple les prémices de la récolte; elle commémore en même temps l'octroi de la Loi sur le mont Sinaï. - Rosch-haschana, les 1er et 2 Tisri, fête du nouvel an, consacré au souvenir du passé, jour de l'examen de conscience (Jom haddin) et fête des Trompettes (Jour teroua), dont le son doit avertir les fidèles et les faire rentrer en eux-mêmes. Jom hakkipourim, jour des expiations, le 10 Tisri, jour de jeûne et d'abstinence religieuse qui est relié à la fête du nouvel an par huit jours de jeûne et d'expiations. Succot, du 15 au 23 Tisri, fête des Tabernacles ou de la Moisson, qui est en même temps consacrée à remercier Dieu de la protection accordée aux Hébreux durant leur séjour dans le désert. Il faut ajouter deux fêtes d'institution plus récente qui se rapportent à des événements historiques ou supposés tels : la fête des Lumières (Hanucca), le 25 Kislev, qui se prolonge pendant huit jours et rappelle la victoire des Macchabées sur les Syriens et la nouvelle consécration du temple accomplie alors (164 av. J.-C.); la fête des Sorts ou Purim, le 14 Adar, qui célèbre le salut des juifs échappant, grâce à Esther, à la destruction projetée par Aman. Les juifs fêtent encore trois nouvelles lunes; le 9 Ab est pour eux un jour de deuil où, par un jeûne, ils déplorent l'anniversaire de la ruine de Jérusalem. | |