Découverte |
On
se fourvoierait si, se fiant à sa forme ou à son nom, on
voulait faire de la Petite Ourse
une sorte de modèle réduit de la Grande
Ourse. En réalité, ces deux constellations ont
bien peu de choses en commun. La Petite Ourse n'occupe qu'une place modeste
dans le ciel et ne doit sa réputation qu'à
une seule caractéristique : son étoile
la plus brillante se trouve à moins de 1° du pôle nord
céleste.
En tant
que la plus proche du pôle, l'étoile
polaire n'a, d'ailleurs, pas toujours été et ne sera pas
toujours la même. A raison, en effet, du phénomène
de la précession, sa distance au
pôle varie. Actuellement (2004), elle en est à environ 43'
29". Elle en sera au plus près, en 2105, à 26'30". Puis,
pendant 13 000 ans environ, le pôle s'éloignera d'elle jusqu'à
s'en trouver à 46°, et elle s'en rapprochera ensuite à
nouveau, de façon à revenir à ses positions
premières après un cycle de 25 765 ans. Il y a quarante-six
siècles, en l'an 2700 avant notre ère, c'était Alpha
du Dragon qui était l'étoile polaire,
et elle était célèbre sous ce nom en Chine et en Égypte.
On notera à ce sujet que lorsqu'on lit que le couloir principal
de la grande pyramide est orienté approximativement vers l'étoile
polaire, c'est bien de l'étoile polaire d'aujourd'hui (Polaris)
qu'il s'agit, et non pas vers Alpha du Dragon, comme on le lit aussi parfois.
La grande pyramide est fixe par rapport à notre
planète, et c'est en direction de son pôle céleste
qu'elle est en fait orientée, pas vers telle ou telle étoile...
Le pôle passa
ensuite près d'iota du Dragon (magnitude 5), puis entre Bêta
de la Petite Ourse et Kappa du Dragon, et vers 800 ap. J.-C., près
d'une toute petite étoile double de la Girafe.
Notre étoile polaire actuelle a pris ce nom aux environs de l'an
1000. Elle le devra céder en l'an 4000 à gamma de Céphée,
en l'an 7 500 à Alpha de Céphée, en l'an 10000 à
Alpha du Cygne, en l'an 13 500 et pour trois mille
ans environ à Véga de la Lyre, l'astre
le plus éclatant de l'hémisphère nord.
Le ciel austral n'a
aucune étoile polaire digne de ce nom, car Bêta de l'Hydre
mâle, qu'on désigne souvent par l'appellation de Polaire
du sud, est à 11° du pôle. L'étoile visible à
l'ail nu, la plus proche du pôle sud, est en réalité
une étoile de magnitude six, Sigma de l'Octant,
qui n'en est distante que de 44' 42" et qui s'en éloigne d'environ
5" par an.
Ses deux autres étoiles
notables, Kochab (ou Kocab) et Pherkad se situent
respectivement à 130 et 500 années-lumière.
La première est de magnitude apparente 2,07 et brille comme 190
soleils (magnitude absolue : -0,87), la seconde est de magnitude apparente
3 et de magnitude absolue -2,84 (mille soleils). |
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Polaris
= Cynosura (la tête du Chien), est un système
multiple
situé à 430 années-lumière. C'est une
une binaire physique, révélée par la spectroscopie,
dont la période de révolution est de 29,6 ans. C'est aussi
une double optique. Son faux compagnon se trouve à 18,3" et est
de magnitude 9.
La principale composante du couple physique,
Polaris A est d'une magnitude absolue d'environ -3,64 (la luminosité
de 2000 soleils). C'est (ou c'était?) une étoile
variable classée parmi les Céphéides,
des étoiles sensiblement plus massives et chaudes que notre Soleil
traversant un bref stade d'instabilité au cours de leur évolution
tardive (l'étoile qui donne son nom à cette famille
de variables est Delta de Céphée).
Pendant longtemps on a ainsi constaté de faibles variations de luminosité
de la Polaire oscillant entre les magnitudes 1,95 et 2,05 en quatre jours.
Mais l'amplitude de ces oscillations s'est mise à diminuer au cours
des dernières décennies.
A la fin
du XIXe siècle, la variation se
situait autour d'un dixième de magnitude; mais en 1983 elle n'était
plus que de 0,05 magnitudes et, en 1992, les dernières mesures ne
révélaient plus qu'une variation de 0,01 magnitude.
Depuis quelques années, elles ne sont
plus perceptibles. L'étoile a-t-elle cessé soudain d'être
une Céphéide? Douteux. S'est-elle mise temporairement en
sommeil? Peut-être, mais alors comment expliquer ce phénomène?
Polaris appartient à un groupe de céphéides de faible
amplitude (moins de 0,5 magnitudes), dont la courbe de lumière est
pratiquement sinusoïdale, contrairement à celle, asymétrique,
des céphéides ordinaires. Or il s'avère que ces étoiles
sont souvent, comme la Polaire, des binaires spectroscopiques. Peut-être
alors faut-il invoquer dans cette atténuation puis pratiquement
disparition des pulsations un rôle modérateur de cette étoile
très proche.
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Exploration |
La
galaxie spirale barrée NGC 6217 (coordonnées
: 16h 32mn 29s, 78° 11' 48") ne sera mentionnée que pour mémoire.
Elle est assez faible (magnitude 12,10). On l'observe de 3/4.
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NGC
6217. Source : The
STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago
Mundi, © 2011.
Trois autres galaxies
sont à noter dans la constellation de la Petite Ourse : NGC 6251
(elliptique avec deux noyaux de Seyfert et associé à une
source gamma), NGC 5832 (spirale barrée), et surtout, mais
pratiquement indétectable avec les instruments astronomiques de
loisir : |
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Curiosités |
La
Naine de la Petite Ourse ( = UGC 9749) (Coordonnées-:
15h 09mn 11s; +67° 12° 52"),qui est une galaxie naine sphéroïdale
(type morphologique dSph), membre du Groupe Local,
et parmi les plus proches de la Voie Lactée
(distance environ 200 000 années-lumière), dont elle est
un satellite. Elle possède peu de matière interstellaire
ordianire, mais les études cinématiques de ses étoiles
montrent que la matière sombre y est excessivement dominante. |
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La constellation contient
le point d'origine apparent (radiant) des étoiles
filantes de l'essaim des ursides, qui est associé à
la comèteTuttle.
Celles-ci peuvent s'observer vers le 23 décembre. Leur ZHR
est cependant faible (autour de 10 en moyenne). |
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