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Le catholicisme

Le catholicisme est une branche du christianisme (croyance en la divinité de Jésus) et doctrine de l'Église romaine. L'Église romaine prend la qualification de catholique, c.-à-d. en grec universelle, pour les quatre causes suivantes : 
1° l'universalité des lieux dans lesquels l'Église est répandue; 

2° l'universalité des temps dans lesquels elle a subsisté, et de ceux dans lesquels elle subsistera; 

3° l'universalité de la doctrine qu'elle a enseignée sans mélange et sans altération; 

4° l'universalité des personnes de tout sexe, de tout âge, de toute condition, qui sont entrées dans son sein. 

La doctrine dite vulgairement catholique, c.-à-d. celle de l'Église latine, romaine ou d'Occident, a été formulée pour la dernière fois au XVIe siècle par le concile de Trente, pour qu'il ne fût pas possible de la confondre avec celle des Églises dites réformées. Le catholicisme admet l'authenticité, l'égale autorité de tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, et c'est à la fois sur ces livres canoniques et sur la tradition qu'il ferait reposer l'infaillibilité de l'Église; son symbole est celui des Apôtres. Comme traits caractéristiques, il admet encore le péché originel les sept sacrements, la présence réelle et la transsubstantiation dans l'eucharistie, la justification par les bonnes oeuvres, le Purgatoire, le sacrifice propitiatoire de la Messe pour les vivants et pour les morts l'efficacité salutaire des Indulgences, l'invocation des Saints, la vénération pour les reliques et les images du Christ, de la Vierge Marie et des Saints, l'utilité des prières pour les morts, la supériorité de l'Église de Rome, mère et maîtresse de toutes les autres, la nécessité de l'obéissance au souverain pontife, successeur de St Pierre et vicaire de Jésus.

La catholicité.
La qualification de catholique, c.-à-d., on l'a dit, d'universelle attribuée à l'Eglise, à la foi, à la tradition des chrétiens et même à la population chrétienne se trouve en fait dans des documents très anciens : dans la Lettre de saint Ignace aux chrétiens de Smyrne (VIII); dans la Lettre des chrétiens de Smyrne sur le martyre de saint Polycarpe (169) reproduite par Eusèbe (Hist. eccl., IV, 14) ; dans la Passio S. Pionii (254); dans les Stromates de Clément d'Alexandrie (VII) ; dans le fragment connu sous le nom de Canon de Muratori et généralement rapporté à la fin du IIe siècle (180-190), dans la Confession de foi remise à Constantin, par Arius et Euzoius, en 328 (V. Arianisme). Nous ne mentionnons pas ici l'insertion du mot dans le Credo, parce que l'époque de cette insertion est controversée. 

Quelle qu'ait été l'ignorance des anciens en matière de géographie et quelles que soient dans tous les temps les illusions produites par une foi enthousiaste, il n'est point vraisemblable que les chrétiens des premiers siècles, en donnant à leur église le nom de catholique, aient prétendu qu'elle était alors répandue dans tout l'univers. Il s'agissait pour eux, non d'une universalité actuelle et locale, mais d'une universalité virtuelle et d'avenir concernant la destinée promise et la mission donnée à l'Eglise. Ils appliquaient au Christ et à son eoeuvre les promesses contenues dans l'Ancien Testament : 

« Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (Genèse, XII, 3). Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité (XXVI, 4). Demande-moi, et je te donnerai pour héritage les nations et pour possession les extrémités de la terre (Psaume II, 8). Je t'ai donné pour être la lumière des nations et pour être mon salut jusqu'au bout de la terre (Esaie, XLIX, 6). Le Christ lui-même avait dit : Cet évangile du royaume de Dieu sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations, et alors la fin arrivera (S. Matthieu, XXIV, 14). Allez et instruisez toutes les nations... Et voici, je suis toujours avec vous jusqu'à la, fin du monde (XXVIII, 19-20). » 
D'autre part, à l'inverse des autres religions, lesquelles étaient pour la plupart des religions exclusivement nationales, la religion chrétienne avait été présentée par les apôtres, et surtout par saint Paul, comme essentiellement universaliste, n'admettant aucune différence entre le juif, le grec ou le barbare. Sous tous ces rapports, le mot catholique devait impliquer pour les chrétiens l'idée d'une universalité absolue, quoique future, ou si l'on préfère, l'idée d'une universalité en formation.

Vis-à-vis des hérétiques, cette qualification reçut une acception relative et antithétique, destinée à distinguer de la majorité des chrétiens et à exclure de l'Eglise des partis qui, eux aussi, prétendaient être chrétiens. Cette antithèse est ingénieusement exprimée par Pacien, évêque, mort vers 370 : Christianus mihi nomen est, Catholicus cognomen (l. Epist. ad Sempron.) On a dit qu'un édit de Théodose interdit le surnom de catholique aux églises qui n'acceptaient pas les décisions du concile de Nicée, et on a rapporté à cet édit l'origine du mot; mais on vient de voir qu'il était employé bien avant Théodose. Nous pouvons sans témérité ajouter qu'il dut être employé dès les premières hérésies, comme marque de distinction à l'encontre des minorités dissidentes. En effet, toute dissidence, alors même qu'elle est motivée par l'attachement ou le retour aux choses anciennes, apparaît superficiellement comme une innovation, parce qu'elle fait surgir un groupe nouveau à côté d'un groupe ancien. La formation de ce groupe détaché de la majorité commence ordinairement dans un temps qu'il est facile de préciser et dans des lieux peu étendus. A ces particularités originelles, que le temps et la croissance pourraient modifier, les catholiques se sont toujours hâtés d'opposer la durée, la diffusion de leur Eglise et le nombre des hommes qui lui sont assujettis, prétendant, suivant la célèbre formule de Vincent de Lerins (mort en 450), que cette Eglise enseigne et pratique ce qui a été et est enseigné et pratiqué toujours, partout et par tous : Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus ereditum est, hoc est vere proprieque catholicum (COMMONITORIUM PRO CATHOLICAE ECCLESIA ANTIQUITATE ET UNIVERSALITATE). 

Les protestants lisent dans leur culte le symbole des apôtres, qui professe la foi en l'Eglise catholique ou universelle; ils considèrent donc, eux aussi, la catholicité ou l'universalité comme un des caractères essentiels de l'Eglise; mais ils contestent les conclusions des docteurs catholiques. Dans ce débat, ils se servent précisément de la formule de Vincent de Lérins citée plus haut : Si ce qui est proprement et véritablement catholique, disent-ils, est ce qui est et a été cru toujours, partout et par tous, cela évidemment ne peut comprendre que ce qui a été enseigné et pratiqué en la première génération chrétienne. Ce qui était alors nécessaire l'est toujours, et ce qui était suffisant l'est encore. Inutile d'ajouter que ce qui est survenu depuis n'a pas toujours été. Or, d'âge en âge, l'Eglise dite catholique a introduit dans les choses des premiers jours une quantité énorme d'additions et de changements de la plus haute importance et dont la date peut être fixée. Il est outrecuidant de soutenir que toutes ces additions et tous ces changements ont été admis par des générations qui ne les ont ni connus ni même soupçonnés. En les incorporant dans son système, l'Eglise qui s'arroge le titre de catholique, à l'exclusion des autres, s'est mise en dehors de la vraie catholicité, laquelle ne comprend et ne peut comprendre que ce qui a été cru toujours, partout et pour tous. De sorte que ce qu'il y a de moins catholique, c'est le catholicisme, à cause du développement multiple, divers et exorbitant qu'il a donné et ne cesse de donner à sa doctrine, à son culte et à ses institutions. 

Quant à l'argument tiré du nombre, il est sans valeur, l'Eglise catholique l'ayant faussé durant de longs siècles, par l'extermination de ceux qu'elle appelait les hérétiques, persécutions, supplices et massacres. Depuis qu'elle a été dépouillée des armes de la violence, ceux qui se placent en dehors d'elle sont devenus plus nombreux que les catholiques ne l'étaient après quinze siècles. La proportion change d'année en année; et d'après l'accroissement qu'ont pris depuis deux-cent ans les populations hérétiques, il est vraisemblable que dans deux siècles au plus, elles seront plus nombreuses que les populations catholiques. D'ailleurs, le nouveau dogme de l'infaillibilité du pape, que l'Eglise d'Orient a toujours repoussé, vient de grossir considérablement leur nombre : il a fait hérétique une église qui avait toujours été considérée auparavant comme catholique, quoique schismatique. (E.-H. Vollet).

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Dictionnaire Religions, mythes, symboles
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