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Ormuzd ou
Ormazd,
en zend Ehoro Mezdao (Ahura-Mazda = le seigneur très
savant), en pehlvi Hormisda, ou Hormizda-Choda d'où
les Grecs firent Oromazde et
Oromaze,
était chez les Perses le bon principe.
Il était en tout l'antagoniste d'Ahriman, et venait immédiatement
après le dieu suprême Zervane-Akérène, et était
à la tête des Amchaspands dont il faisait partie. Une des
meilleures manières de honorer était de cultiver la Terre,
de nourrir et de protéger les animaux domestiques. Le culte d'Ormuzd,
le Mazdéisme, s'est maintenu chez les
Parsis.
Ormuzd est la lumière primitive
c'est lui qui a ordonné le monde, qui a fait le Soleil
(Mithra), ainsi que toute l'armée des
étoiles
et des puissances bienfaisantes; c'est lui qui répand la lumière
et la chaleur, qui lutte contré l'esprit de ténèbres;
c'est aussi lui qui couronne les rois, qui a armé Djemchid et Féridoun,
qui a inspiré Zoroastre. C'est
lui encore qui est le verbe ou, comme le disaient les Parsis, Honover,
l'excellent, le pur , le saint qui était avant que le ciel fût.
Ce roi-verbe, cet Ormuzd-Honover, est en
même temps la lumière; ici se dévoile toute la théologie
parsique. Les peuples de ce vaste plateau qu'occupent aujourd'hui l'Iran,
l'Afghanistan, étaient actifs et belliqueux. L'idée de lutte
fut une de leurs idées favorites. Autour d'eux, à l'ouest
et au nord, étaient les nomades, hardis pillards. De là opposition
de l'Iran, pays du bonheur et de l'ordre,
au Touran, pays de la misère et du
chaos. Enfin l'Iran au ciel d'azur et sans nuages voyait son soleil poindre
derrière des montagnes inaccessibles.
Des montagnes entouraient la lisière septentrionale du pays. Dès
lors nord, nuit profonde, Touran, désordre, poison, massacre, misère
et malfaisance furent synonymes, ou bien s'impliquèrent mutuellement.
Au contraire sud, lumière, jour, Iran, santé, bonheur, richesse,
gloire, furent regardés comme ne formant qu'un seul et même
groupe.
Quels furent donc les traits fondamentaux
de la religion des Parsis?
1° Le dualisme,
2° la photopyrolâtrie (adoration
du feu-lumière ).
Ormuzd-lumière n'en est pas moins Ormuzd-Iran,
la terre chérie de la lumière. Il est aussi Ormuzd-Ardvisour
ou l'eau primordiale. Il a pour grand antagoniste Ahriman - les ténèbres
- Touran - stérilité. Ormuzd est tour la tour présenté
comme plus puissant que cet adversaire redoutable et comme égalà
lui. Les deux solutions dépendent du point de vue sous lequel on
le considère. Ormuzd est dans tous les, mondes visibles le délégué
de Zervane-Akérène, il émane de lui dans le temps,
il est en lui dans l'éternité. De là les deux qualifications
diverses dont le revêtent successivement ses adorateurs. Pour les
uns, il a commencé; pour les autres, il est éternel. Ce ne
sont pas des contradictions. Ormuzd-Honover existe d'abord indistinct et
enfoui au sein de l'être irrévélé s'en distingue-t-il,
il est sa semence, il est le fils de sa semence, il est sa parole, sa voix,
sa raison, son omniscience, son omnipotence, sa volonté, sa bonté.
Il est le premier-né de la création et la création
même. Il est l'image resplendissante de l'infini; il est le corps
des corps et l'âme des âmes. Il est le noyau et la substance
des êtres, le principe des principes, la loi permanente et vivante
autour de laquelle et en vertu de laquelle se produisent les êtres
et les phénomènes.
Le Zend-Avesta
lui donne les titres magnifiques d'essence ivre de béatitude, de
souveraine perfection, de juste juge. C'est lui qui est l'auteur de la
création pure, ciel, lumière, feu, astres, métaux,
espèce humaine et toutes ses races, troupeaux, eau, arbres, etc.
Il l'alimente et la conserve, il donne aux arbres leurs racines, et à
tous les êtres le feu qui les anime; il veille sur le juste, il ouvre
les voies de la pureté à celui qui a soif du bien; il aide
l'humain à l'heure de la mort. A l'instar des six fêtes qu'il
célébrait après chacun de ses six travaux (les six
principales époques de la création), il institue les six
Gahanbars ou fêtes de la création. Chacune durait cinq jours.
A la fin du monde, Ormuzd, pour achever la ruine d'Ahriman, enverra sur
la terre le prophète Sosioch, sauveur des âmes qui par lui
seront préparées à la résurrection générale.
Il siège au grand Pont-Tchinévad, qui forme la barrière
entre les deux mondes, et y juge les âmes.
Ormuzd dans toutes ces fonctions lutte
contre le génie immonde. Créateur, il restreint les prétentions
d'Ahriman; descendu sur la terre, il protège Djemchid,
Zoroastre,
Féridoun, et se déclare contre leurs ennemis; au lit de mort,
il écarte de l'agonisant la troupe des Devs.
Tour à tour on confond Ormuzd avec
Honover et l'arbre Hom dieu-homme et l'
du soleil. Mithra
est son propre Ferver, et on l'en distingue. Ainsi, par exemple, on dit
qu'Ormuzd triomphe d'Ahriman par Honorer.
La demeure d'Ormuzd s'appelle Béhecht,
et son royaume Gorotman. C'est la plus élevée des trois sphères
célestes; elle est, disent les livres zends, bien par-delà
l'Aldbordj. Le soleil roule bien au-dessous
de son trône, et semble pendre au-dessous de ce dôme magnifique
qu'illumine la présence d'Ormuzd, comme un riche diamant à
l'extrémité d'une chaîne précieuse. Du reste,
ou invoquait Ormuzd avant le soleil. Sous le nom de juste juge, il préside
au 1er, au 8 , au 15) , au 23 du mois.
Des quatre oiseaux célèbres dans la mythologie parsique,
Houfrachmodad est probablennent celui qui représente Ormuzd.
(M.). |
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