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Mars
est l'une des trois planètes telluriques du Système
solaire; c'est la plus petite et la plus éloignée du Soleil.
Elle partage également nombre de caractéristiques avec les
petites
planètes, parmi lesquelles ont pourrait aussi
la ranger. Surnommée la planète rouge, Mars doit sa couleur de rouille
à la présence à sa surface de nombreuses roches riches en fer oxydé
(du fer hématite). Cette couleur peut expliquer son association avec la
guerre (et le sang) dans les légendes des premières cultures. Les pôles
sont recouverts de calottes blanches composées, comme sur Terre,
de glace. L'atmosphère
de Mars est très mince, seulement 1 % de celle de la Terre, mais elle
est suffisante pour que puissent s'y produire des tempêtes, parfois susceptibles
de soulever des nuages de poussières enveloppant la planète entière.
Bien que la surface soit aujourd'hui sèche et froide, les preuves recueillies
par les engins spatiaux suggèrent que Mars possédait autrefois des lacs
d'eau liquide.
-
Mars
et sa structure la plus remarquable, Valles Marineris, au centre. - Cet
immense système de failles s'étend sur tout un hémisphère de la planète.
Sur cette image, deux des trois grands volcans du plateau de Tharsis (Ã
gauche) sont également visibles : Pavonis Mons et (au-dessus) Ascraeus
Mons. Crédit :
NASA,
Viking
Project, US Geological Survey. |
Propriétés globales
de Mars.
Mars a un
diamètre de 6790 kilomètres, soit un peu plus de la moitié du diamètre
de la Terre, ce qui lui donne une surface totale presque égale à la surface
continentale (terrestre) de notre planète, et un volume d'un huitième
du volume de la Terre ou de Vénus. On peut calculer
à partir de la masse et du rayon de Mars sa densité moyenne (3,9 g/cm3),
ce qui est proche de celle de la Lune, et sensiblement
inférieure aux densités de Mercure, de Vénus
et de la Terre. La différence indique que la composition globale de Mars
doit être fondamentalement différente de celle de ces autres planètes.
Mars a probablement un noyau riche en fer plus petit (2900 km de diamètre
environ) et une croûte de silicates plus épaisse
que la Terre. Le manteau peut avoir 3500 km d'épaisseur et la croûte
environ 100 km de profondeur. La planète n'a
pas de champ magnétique global, bien qu'il existe en surface des zones
de forte magnétisation qui indiquent qu'il y avait un champ global il
y a des milliards d'années. Apparemment, Mars n'a pas aujourd'hui de matériau
liquide dans son noyau capable de conduire l'électricité.
La période de rotation
de Mars a été depuis longtemps déterminée avec une grande précision
grâce à l'observation du mouvement des marques de surface permanentes;
Le jour sidéral de la planète est de 24 heures 37 minutes 23 secondes,
soit un peu plus long que la période de rotation de la Terre. Ce qui signifie
que son cycle jour/nuit est similaire à celui de notre propre planète.
Mars tourne autour
du Soleil en 686,980 jours (= 1,81 année terrestre), et à une distance
moyenne de 227,92 millions de kilomètres ( = 1,52 UA).
Son orbite est plus allongée que celle de la Terre.
L'axe de rotation de Mars a une inclinaison d'environ 25,19°, par rapport
à la perpendiculaire au plan de son orbite, presque le même que l'inclinaison
de 23,5° de la Terre. Puisque l'inclinaison de l'axe provoque les saisons,
Mars traverse son année avec un cycle de saisons semblable à celles de
la Terre. Cependant, l'année martienne étant près de deux fois plus
longue, chaque saison y dure environ six de nos mois.
-
Falaises
du cratère martien Victoria, exploré par le robot Opportunity.
- Ce cratère, d'environ 800 m de diamètre et de 75 m de profondeur, se
situe près de l'équateur martien. Le promontoire au premier plan a été
nommé le Cap Saint-Vincent. Source : NASA/JPL/Cornell. |
La succession des
saisons martiennes se manifeste par des changements à la surface de la
planète. Ainsi, pendant l'hiver martien, dans un hémisphère donné,
on peut observer une calotte polaire. Au fur et à mesure que le printemps
martien arrive dans l'hémisphère nord, la calotte polaire nord se rétrécit
et le matériau des zones plus tempérées s'assombrit.
Des changements de
couleur au fil du temps peuvent aussi être causés par la poussière qui
recouvre la surface de la roche et qui peut être
emportée par des vents pouvant atteindre des centaines
de kilomètres à l'heure. Parfois, des tempêtes de poussière globales
se produisent et il est possible ensuite observer le changement de couleur
lorsque la poussière s'envole de certains endroits pour se déposer ailleurs.
En se retirant de tel endroit, elle exposera les zones sombres (roches
basaltiques) en dessous, et en reposant ailleurs, cette même poussière
pourra s'accumuler pour former de vastes étendues de sable et des champs
de dunes. Une telle tempête géante a ainsi été
observée de près par la sonde Mariner 9 peu avant sa mise en orbite autour
de Mars en 1971. La poussière ainsi soulevée a tardé plusieurs mois
avant de se redéposer.
Ajoutons que Mars
possède deux petits satellites (environ 20 km de diamètre) de forme
irrégulière nommées Phobos et Deimos
et qui pourraient être d'anciens
astéroïdes
capturés par l'attraction gravitationnelle de Mars.
Topographie.
Géologie
La meilleure résolution
des images de Mars que l'on puisse obtenir des télescopes au sol est d'environ
100 kilomètres, soit à peu près la même que celle offerte par la Lune
à l'oeil nu. A cette résolution, aucun indice de structure topographique
ne peut être détecté : pas de montagnes, pas de vallées, pas même
de cratères d'impact. En revanche, les calottes glaciaires polaires brillantes
sont facilement visibles, ainsi que les marques de surface sombres qui
changent parfois de contour et d'intensité d'une saison à l'autre. Il
a fallu attendre l'envoi de sondes spatiales pour disposer de meilleurs
détails.
La surface du
sol martien.
Les premiers engins
spatiaux à atterrir avec succès sur Mars ont été les sondes Viking
1 et 2, en 1975; depuis, au milieu de beaucoup d'échecs, d'autres expéditions
ont réussi à atteindre la Planète rouge et à y déposer, pour plusieurs
d'entre elles, des rovers d'exploration. Citons : Mars Pathfinder
(1996), Opportunity (2003), Spirit (2004), Phoenix (2018), Curiosity (2012),
InSight (2018), Perseverance (2020) (L'exploration
in situ de Mars).
Dotées de capacités d'analyse superficielle du sol, mais aussi d'imagerie,
ces sondes ont renvoyé des photos qui montraient un paysage désolé,
comprenant de nombreuses roches aux formes anguleuses, entrecoupées de
dépôts dunaires de sol rougeâtre à grain fin. Presque toute la planète
est recouverte d'une fine couche de poussière dispersée, comme on l'a
dit, par le vent.
Les terrains de plaine
relativement plat sur lesquels se sont posés les premiers atterrisseurs
présentaient des zones semblables à des dunes
et une surface poussiéreuse rougeâtre encombrée de blocs rocheux sombres.
Ils étaient composés d'argiles et d'oxydes de
fer, comme on s'y attendait depuis longtemps à cause de la couleur rouge
de la planète.
Par la suite, les
atterrisseurs, Ã l'instar de Mars Pathfinder et son rover Sojourner, ont
été envoyés dans des zones assez similaires, mais montrant aussi des
roches qui avaient visiblement été transportées
depuis des endroits géologiquement différents, soulignant l'impression
à longue distance de l'imagerie orbitale qu'on se trouvait dans d'anciennes
plaines inondables et où les couches de roches
sédimentaires, formées en présence d'eau, étaient communes.
-
Paysage
du cratère Gale. - Cette image composite montre les régions
les plus élevées du mont Sharp. Elle a été prise le 9 septembre 2015
par le rover Curiosity. Au premier plan (à environ 3 kilomètres du rover)
on observe une longue crête regorgeant d'hématite, un oxyde de fer. Crédits
: NASA/JPL - Caltech/MSSS. |
Le relief martien.
Ce sont aussi les
instruments des sondes spatiales envoyées sur place qui ont permis de
cartographier Mars avec une grande précision. Ainsi, par exemple, un altimètre
laser (Mola) embarqué par la sonde Mars Global Surveryor (MGS) en orbite
martienne (1997) a-t-il pu effectuer des millions de mesures de la topographie
de surface avec une précision de quelques mètres (une précision suffisante
pour mesurer le dépôt et l'évaporation annuels des calottes polaires).
Comme la Terre, la Lune et Vénus, la surface de Mars comporte des zones
continentales ou montagneuses ainsi que des plaines volcaniques étendues.
La différence entre l'altitude de la plus haute montagne (Olympus Mons)
et celle du fond du bassin le plus profond (Hellas) est de 31 kilomètres.
-
Hémisphères
Ouest (Valles Marineris) et Est de Mars (Hellas)
(projection orthographique). - Le renflement de Tharsis
avec ses volcans géants et la grande balafre tracée par Valles Marineris
marquent
le premier hémisphère; l'autre se signale principalement par la grande
masse sombre correspondant à Syrtis Major. Ci-dessous,
carte de Mars
(projection de Robinson, altimétrie : MGS/Mola). |
L'asymétrie
Nord-Sud.
L'hémisphère Sud
de Mars est plutôt montagneux. Son sol est très ancien, comme en témoignent
les nombreux cratères creusés par des météorites
qui le recouvrent. Les deux grands bassins d'impact Hellas Planitia et
Argyre Planitia sont situés dans cet hémisphère. En plusieurs endroits,
ce terrain est coupé par des ravins et des systèmes de vallées complexes,
qui semblent avoir été creusées par l'eau.
Au Nord de la planète,
au contraire, la surface, généralement formée de plaines volcaniques,
a été rajeunie par les coulées de laves d'immenses volcans aujourd'hui
éteints. On devine aussi l'existence de grands bassins d'impacts, tels
Chryse Planitia, bassin à plusieurs anneaux, mais bien moins clairement
définis que ceux d'Argyre et Hellas Planitia.
La division géologique
en hautes terres (terrae) plus anciennes et plaines basses (planitiae)
plus jeunes semble être caractéristique des planètes
telluriques, bien son origine puisse être différente. Sur Mars, l'altitude
moyenne des basses terres est d'environ 5 kilomètres inférieure à celle
des hautes terres. Les hautes terres correspondent à des régions où
la croûte est épaisse de 70 km; cette épaisseur n'est que de 40 km dans
les régions correspondant aux basses terres. Cette asymétrie pourrait
être la conséquence de dissimétries dans la convection du manteau ou
bien dans le nombre d'impacts météoritiques qui ont affecté la planète
aux premiers temps de son histoire.
La transition entre
hautes terres et basses terres n'est pas franche : de nombreuses buttes
apparaissent dans les régions intermédiaires. Elles sont interprétées
comme le résultat de l'érosion des hauts plateaux. Par ailleurs, de part
et d'autre de l'équateur de Mars se trouve un continent surélevé de
la taille de l'Amérique du Nord. Il s'agit
du renflement de Tharsis. Il s'agit d'une région volcanique surmontée
par quatre volcans géants, plus hauts qu'aucune
montagne terrestre.
Tharsis
et ses volcans.
La région de Tharsis
est un énorme renflement dans la lithosphère
de Mars d'à peu près 4000 x 3000 km, et qui s'élève à environ 9 km
au-dessus du niveau de référence à partir duquel sont calculées les
altitudes martiennes (ce niveau correspondant à l'altitude définie par
une pression atmosphérique de 6,2 hectopascals). Elle atteint même
des des altitudes bien plus grandes aux sommets de ses quatre volcans boucliers
Arsia Mons (17 760 m au dessus de la plaine environnante), Pavonis Mons
(14 058 m), Ascraeus Mons (18 225 m) qui forment la chaîne des monts
Tharsis (Tharsis montes) et, au Nord-Ouest, Olympus Mons (21 230 m, soit
24 000 au-dessus du niveau de référence).
-
Les
volcans de Tharsis; Ã droite : gros plan sur Olympus Mons, avec
sa vaste dépression sommitale (caldeira). - Le volcanisme de Mars
semble similaire au volcanisme de point chaud sur Terre. Des panaches chauds
montés des profondeurs de la planète ont dû ici aussi percer la lithosphère
pour former les volcans. Sur Terre, du fait de la tectonique des plaques,
la lithosphère se déplace par rapport à tel ou tel pananche; plusieurs
épisodes actifs d'une même panache donnent ainsi naissance à un chapelet
de volcans (par exemple ceux à l'origine des îles Hawaii), qui peuvent
même être très éloignés les uns des autres. Sur Mars, il n'y a pas
de plaques tectoniques, et, partant, aucune « dérive des continents »,
si bien que les différents épisodes d'activité d'un même panache font
monter le magma en un même point de la surface. Il s'ensuit que les volcans
martiens, au fil de leur histoire, accumulent de plus en plus de matière,
d'où des dimensions beaucoup plus importantes de ces volcans comparées
à celles de leurs équivalents terrestres. On ajoutera que la gravité
plus faible sur Mars facilite aussi la formation d'édifices volcaniques
plus élevés que sur Terre. |
Un renflement similaire
à celui de Tharsis, mais plus petit, se trouve dans la région d'Elysium,
au Sud-Est d'Utopia Planitia. On y trouve les volcans Elysium Mons, Hecates
Tholus et Albor Tholus. Cette région, comme celle de Tharsis est au centre
d'un vaste éventail de fractures. Celles-ci sont probablement apparues
en réponse à la formation des deux renflements crustaux.
Le volcanisme
martien.
Les plaines basses
de Mars ressemblent beaucoup aux mers lunaires, et elles ont à peu près
la même densité de cratères d'impact. Comme
les mers lunaires, elles se sont probablement formées il y a entre 3 et
4 milliards d'années. Apparemment, Mars a connu une activité volcanique
intense à peu près au même moment que la Lune,
produisant des laves basaltiques similaires.
Les plus grandes
montagnes volcaniques de Mars se trouvent, on l'a dit, dans la région
de Tharsis, bien que de plus petits volcans parsèment une grande partie
de la surface. Le volcan le plus spectaculaire de Mars est le mont Olympe
(Olympus Mons), avec un diamètre supérieur à 500 kilomètres, bordé
par un escarpement de 10 km de haut dont le sommet s'élève à plus de
20 kilomètres au-dessus des plaines environnantes. Le volume de cet immense
volcan est près de 100 fois supérieur à celui du Mauna Loa Ã
Hawaii.
Placé sur la surface de la Terre, Olympus recouvrirait une surface supérieure
à celle de la
Syrie ou le Sénégal.
On peut estimer l'âge
des volcans à partir du dénombrement des cratères d'impacts sur leurs
pentes. De nombreux volcans présentent un bon nombre de ces cratères,
ce qui suggère que leur activité a cessé il y a un milliard d'années
ou plus. Cependant, Olympus Mons a très peu de cratères d'impact. Sa
surface actuelle ne peut pas avoir plus d'environ 100 millions d'années;
il peut même être beaucoup plus jeune. Certaines des coulées de lave
d'apparence fraîche pourraient avoir été formées il y a cent ans, ou
un millier, ou un million d'années. Autrement dit, du point de vue géologique,
elles sont assez jeunes. Olympus Mons reste peut-être actif par intermittence
aujourd'hui. D'autres volcans martiens pourraient, eux, être âgés de
3,4 milliards d'années.
Crevasses et canyons
martiens.
Le renflement de
Tharsis présente de nombreuses formations géologiques intéressantes
en plus de ses énormes volcans. Dans cette partie de la planète, la surface
s'est bombée vers le haut, sous l'effet de fortes pressions ascendantes,
entraînant une fissuration tectonique étendue de la croûte.
Valles
Marineris.
Parmi les formations
tectoniques les plus spectaculaires de Mars figurent aussi les canyons
appelés Valles Marineris (du nom de Mariner 9, qui les a révélés
pour la première fois). Ils s'étendent de près du sommet du renflement
de Tharsis sur environ 5000 kilomètres (près du quart de la circonférence
de Mars), se fondant finalement dans une immense zone de « terrain chaotique
» entre Aurorae Planum et Margaritifer Terra.
S'il était sur Terre,
ce système de canyons couvrirait le Sahara d'Est
en Ouest. Le canyon principal mesure environ 7 kilomètres de profondeur
et jusqu'à 100 kilomètres de large, assez grand pour que le Grand Canyon
du fleuve Colorado s'intègre confortablement
dans l'un de ses canyons latéraux. La zone de failles atteint jusqu'Ã
600 km en son point le plus large.
-
Valles
Marineris, le plus grand canyon du Système solaire. - Reconstitution
en 3D à partir des données de l'altimètre de Mars Global Surveyor.
(Crédit : NASA/Arizona State University/ MGS/Mola). |
Le terme canyon
est ici un peu trompeur car les canyons de Valles Marineris n'ont pas d'exutoires
et n'ont pas été coupés par l'eau courante. Ce sont essentiellement
des fissures tectoniques, produites par les mêmes tensions crustales qui
ont provoqué le soulèvement de Tharsis. Cependant, l'eau a joué un rôle
ultérieur dans la formation des canyons, principalement en suintant des
sources profondes et en creusant les falaises. Cela a conduit à des glissements
de terrain qui ont progressivement élargi les fissures d'origine dans
les grandes vallées actuelles. Aujourd'hui, la principale cause d'érosion
dans les canyons est probablement le vent.
Alors que le renflement
de Tharsis et Valles Marineris sont impressionnants, en général, on voit
moins de structures tectoniques sur Mars que sur Vénus.
Cela peut refléter en partie un niveau général d'activité géologique
plus faible, comme on pourrait s'y attendre pour une planète plus petite.
Mais il est également possible que des failles étendues aient été enterrées
par des sédiments déposés par le vent sur une grande partie de Mars.
Comme la Terre, Mars a peut-être caché une partie de son histoire géologique
sous un manteau de sol.
-
--
Dune
de sable sombre sur un matériau plus clair. - Ce détail d'une dune
photographiée par le rover Curiosity dans le champs de dunes de
Bagnold, situé dans le cratère Gale, montre les ondulations créées
par le vent. Les crêtes sont espacées d'environ 3 mètres en moyenne.
Le motif formé ne s'observe pas à la surface de la Terre, mais ressemble
à celui que présentent certains fonds aquatiques sableux ou limoneux.
(Au loin, un paysage martien poussiéreux habituel apparaît en orange
clair). Crédit : NASA, JPL-Caltech, MSSS. |
Les calottes polaires.
Observées depuis
la Terre, les calottes polaires brillantes apparaissent
comme un des traits les plus caractéristiques de la surface de Mars. Elles
changent avec les saisons et leur étendue varie de la même façon que
la couverture de neige saisonnière sur Terre. La différence principale
est que les calottes saisonnières sur Mars ne sont pas composées de neige
ordinaire mais de CO2 gelé (neige carbonique). Ces
dépôts se condensent directement à partir de l'atmosphère lorsque la
température de surface descend en dessous d'environ 150 K. Les calottes
saisonnières se développent pendant les hivers martiens froids et s'étendent
jusqu'à environ 50° de latitude au début du printemps. Elles n'ont que
10° de diamètre à la fin de l'été.
Tout à fait distinctes
de ces minces calottes saisonnières de CO2 sont les
calottes permanentes ou résiduelles qui sont toujours présentes près
des pôles et dont on pense qu'elle représentent les sommets visibles
d'un pergélisol souterrain plus étendu.
• La
calotte permanente sud a un diamètre de 350 kilomètres et est composée
de dépôts de CO2 gelés ainsi que d'une grande quantité
de glace d'eau. Tout au long de l'été austral, elle reste au point de
congélation du CO2, 150 K, et ce réservoir froid
est suffisamment épais pour survivre intact à la chaleur estivale.
• La calotte
permanente du nord est différente. Elle est beaucoup plus grande,
ne rétrécissant jamais au-dessous d'un diamètre de 1000 kilomètres,
et est composée de glace d'eau. Les températures estivales dans le nord
sont trop élevées pour que le CO2 gelé puisse subsister.
Les mesures du Mars Global Surveyor ont établi les altitudes exactes dans
la région polaire nord de Mars, montrant qu'il s'agit d'un grand bassin
de la taille du bassin de l'océan Arctique.
La calotte glaciaire elle-même a une épaisseur d'environ 3 kilomètres,
avec un volume total d'environ 10 millions de km3
(similaire à celui de la
mer Méditerranée).
Si Mars avait jamais eu beaucoup d'eau liquide, ce bassin polaire nord
aurait contenu une mer peu profonde. Certaines images montrent de indications
d'anciens rivages.
Les images prises depuis
l'orbite martienne montrent également un type de terrain distinctif entourant
les calottes polaires permanentes. Aux latitudes supérieures à 80° dans
les deux hémisphères, la surface est constituée de dépôts stratifiés
récents qui recouvrent le sol cratérisé plus ancien en dessous. Les
couches individuelles ont généralement une épaisseur de dix à quelques
dizaines de mètres, marquées par une alternance de bandes claires et
sombres de sédiments. Le matériau des dépôts polaires comprend probablement
de la poussière transportée par le vent depuis les régions équatoriales
de Mars.
Les dépots de poussières
et de glace peuvent obéir à des processus cycliques de longues
durées. Les échelles de temps représentées par les couches polaires
sont des dizaines de milliers d'années. Apparemment, le climat martien
connaît des changements périodiques à des intervalles similaires Ã
ceux qui séparent les périodes glaciaires sur Terre. Les calculs indiquent
que les causes sont probablement également similaires : l'attraction gravitationnelle
des autres planètes produit des variations de l'orbite et de l'inclinaison
de Mars au fur et à mesure que le grand mouvement d'horlogerie du système
solaire s'exécute (un phénomène similiaire aux cycles de Milankovitch,
qui affectent l'orbite terrestre).
En 2008, la sonde
Phoenix a atterri près de la calotte polaire Nord en été. Sa découverte
la plus intéressante est survenue lorsque le vaisseau spatial a tenté
de creuser une tranchée peu profonde. Lorsque la poussière sus-jacente
a été enlevée, un matériau blanc brillant est apparu, interprété
comme une sorte de glace. De la façon dont cette glace s'est sublimée
au cours des jours suivants, il a été clair qu'il s'agissait d'eau gelée.
-
La
calotte polaire nord de Mars. - Chaque hiver, il se dépose sur la
calotte nord une nouvelle couche d'environ un mètre d'épaisseur composée
de dioxyde de carbone congelé provenant de l'atmosphère martienne. Cette
couche disparaît en été, laissant à nu une couche de glace d'eau qui
existe toute l'année. Des vents forts soufflent au-dessus du centre de
la calotte et tourbillonnent en raison de la rotation de Mars, contribuant
à la structure en spirale visible sur cette image. Crédit:
ESA/DLR/FU Berlin; NASA MGS MOLA Science Team. |
L'atmosphère de Mars
L'atmosphère
de Mars est extrêmement ténu. Elle ne représente que le 1/150e
de celle de la Terre. Sa pression de surface moyenne est de seulement 0,007
pascal, soit moins de 1 % de celle à la surface de la Terre. (C'est la
pression de l'air à environ 30 kilomètres au-dessus de la surface de
notre planète).
L'air martien est
composé principalement de dioxyde de carbone (95 %), auxquels s'ajoutent
environ 2,7 % d'azote , 1,6 % d'argon et de très petites quantités d'oxygène,
de monoxyde de carbone (CO) et de vapeur d'eau (0,03 %). Les proportions
des différents gaz sont similaires à celles de l'atmosphère de Vénus,
mais on trouve beaucoup moins de chaque gaz dans l'air ténu de Mars.
Une
atmosphère sous antiseptique. - Grâce aux conditions d'observation
très favorables présentées par Mars lors de son opposition de 2003,
des études conduites à l'aide du télescope James Clerk Maxwell (Hawaii),
ont pour la première fois mis en évidence la molécule
de peroxyde d'hydrogène
(H2O2) dans l'atmosphère martienne.
Les chercheurs s'attendaient à ce que sur Mars, comme sur la Terre,
la présence de catalyseurs dans l'atmosphère joue un rôle clé dans
les cycles chimiques les plus importants. Un rôle justement attribué
par les modèles théoriques au peroxyde d'hydrogène. Cette molécule
qui est aussi, soit dit en passant, le composant actif d'un antiseptique
bien connu, notre « eau oxygénée », pourrait donc ainsi bien commander
à la logique du fonctionnement chimique de l'atmosphère martienne.
Les vents et les
tempêtes.
La plupart des vents
mesurés sur Mars ne sont que de quelques kilomètres par heure. Et même
s'ils peuvent parfois atteindre des vitesses élevées (jusqu'à 400 km/h),
ils exercent beaucoup moins de force qu'un vent de même vitesse ne le
ferait sur Terre à cause de la très faible densité de l'atmosphère
martienne.
Le vent martien est
capable de soulever de très fines particules de poussière, qui peuvent
parfois développer des tempêtes de poussière à l'échelle de la planète,
un phénomène visible même depuis la Terre. Cela se produit généralement
vers le moment où la planète passe à son périhélie.
A cette époque, la température est relativement élevée et la calotte
polaire sud s'évapore rapidement et libère des substances volatiles,
ce qui augmente la pression atmosphérique. De nombreuses tempêtes de
poussière martiennes majeures ont commencé dans les bassins Argyre, Chryse,
Hellas, et Isidis, ainsi que dans la région de Valles Marineris.
--
Tourbillon
de poussière se déplaçant à travers Amazonis Planitia, sur Mars.
- Chaque après-midi ensoleillé, l'atmosphère de Mars devient turbulente
à mesure que la chaleur monte de la surface. Cette turbulence génère
de tourbillons de poussière (dust devils), avec des vitesses de
vent tangentiel allant jusqu'à 110 km/h, et qui jouent un rôle important
dans le soulèvement de la poussière fine dans l'atmosphère. Le tourbillon
photographié ici depuis l'espace par la caméra embarquée à bord de
Mars Reconnaissance Orbiter a un diamètre d'environ environ 30 mètres,
son panache atteint plus de 800 mètres au-dessus de la surface. Ne suivant
pas la trajectoire du tourbillon de poussière, le panache est soufflé
vers l'est par une brise d'ouest.Crédit : HiRISE,
MRO, LPL (U. Arizona), NASA. |
En l'absence d'eau
de surface, l'érosion éolienne joue un rôle majeur dans la sculpture
de la surface martienne. Le vent sur Mars joue également un rôle important
dans la redistribution des matériaux de surface.
-
Une
tempête au-dessus du pôle nord de Mars suivie par les caméras de Mars
Global Surveyor, en mars en 1999, alors que l'été martien se terminait
et que l'automne commençait. - Comme sur la Terre, de nombreuses tempêtes
violentes se forment dans les régions polaires martiennes. Ici, les contrastes
de température entre la calotte de gel saisonnière froide de dioxyde
de carbone et le sol chaud qui lui est adjacent, combinés à un flux d'air
polaire froid s'évaporant de la calotte, entraînent la poussière et
la canalisent dans des tempêtes de poussière tourbillonnantes le long
du bord de la calotte. (La calotte polaire nord est la surface claire et
spiralée en haut à gauche). (NASA/JPL/Malin Space
Science Systems) |
Les nuages.
Sur Mars, hors de
l'atmosphère, la plupart des composés volatils se rencontrent à l'état
de glaces dans les calottes polaires, mais il y a suffisamment de vapeur
d'eau pour que des nuages de glace d'eau se forment,
tôt le matin ou tard le soir, à des altitudes de 10 à 15 km. Outre les
nuages de poussière soulevés par le vent que l'on a évoqués, on observe
ainsi dans l'atmosphère martienne deux autres types de nuages :
• Les
nuages de glace d'eau. - Les nuages constitués de fines particules
de glace d'eau sont similaires à ceux de la Terre. IIs se forment
souvent autour des montagnes, comme cela se produit sur notre planète.
Sur Mars, c'est en été que les nuages de glace se forment sur les flancs
des montagnes; en hiver, des brumes apparaissent au-dessus des pôles.
• Les nuages
de dioxyde de carbone. - Le dioxyde de carbone (CO2
), qui est le principal constituant de l'atmosphère, peut se condenser
à haute altitude (et parfois même au sol), à des températures de l'ordre
d'environ 150 K (-123 °C) pour former des brumes de cristaux de neige
carbonique. (Ces nuages de CO2 n'ont pas d'équivalent
sur Terre, puisque sur notre planète les températures ne descendent jamais
assez bas pour que ce gaz se condense).
Cirrus
martiens photographiés par le rover Curiosity, le 17 mai 2019.
Il s'agit probablement de nuages de glace d'eau. Leur altitude est estimée
à une trentaine de kilomètres au-dessus du sol. Source
: NASA/JPL-Caltech; colorisation : Imago Mundi. |
La météo martienne.
Mars connaît des
climats comparables à ceux de notre planète. Les températures (mesurées
pendant plusieurs années par les stations météorologiques des sondes
Viking) varient considérablement avec les saisons. Cela est dû
à l'orbite excentrique et à l'inclinaison
axiale de Mars, mais aussi à l'absence d'océans
modérateurs et de couverture nuageuse consistante. En règle générale,
le maximum estival, mesuré par la station de Viking 1 était de 240 K
(-33 °C), chutant à 190 K (-83 ° C) au même endroit juste avant l'aube.
Les températures de l'air les plus basses, mesurées plus au nord par
Viking 2, étaient d'environ 173 K (-100 ° C). Pendant l'hiver, Viking
2 a également photographié des dépôts de givre (gel d'eau) sur le sol.
Quelle que soit la saison, la planète reste un monde très froid. La température
moyenne y est de -23 °C. La température la plus chaude enrégistrée
sur Mars (par le rover Spirit) était de 308 K (35-°C);
la plus froide, mesurée aux pôles, de 120 K (-153 °C).
La question de l'eau
liquide sur Mars
Bien que l'atmosphère
martienne contienne de petites quantités de vapeur d'eau et occasionnellement
des nuages de glace d'eau, l'eau liquide n'est
pas stable dans les conditions qui règnent aujourd'hui sur Mars. Cela
tient en partie aux basses températures qui règnent généralement sur
la planète. Il peut sans doute arriver que la température d'un jour d'été
ensoleillé dépasse le point de congélation, mais dans ce cas c'est la
basse pression qui empêche l'eau liquide
d'exister à la surface, sauf aux altitudes les plus basses. À une pression
inférieure à 0,006 pascal, le point d'ébullition est inférieur ou égal
au point de congélation : l'eau passe donc directement de l'état
solide à l'état de vapeur sans passer par l'état liquide (sublimation),
à l'image de ce qu'on observe avec la « glace sèche-»,
le dioxyde de carbone, sur Terre. Une possibilité reste cependant si l'on
note que les sels dissous dans l'eau abaissent son point de congélation.
Sous certaines conditions, l'eau salée peut donc parfois exister sous
forme liquide à la surface martienne. Mais si c'est la cas, elle ne peut
être présente qu'en très faibles quantités et, encore, temporairement.
C'est surtout dans le passé qu'il faut rechercher des indications de la
présence sur Mars d'eau liquide, en grandes quantités.
Les anciens cours
d'eau de Mars.
Bien qu'aucune étendue
d'eau liquide n'existe sur Mars aujourd'hui, les preuves s'accumulent indiquant
que des rivières coulaient autrefois sur la Planète rouge. Deux types
de formations géologiques semblent être des vestiges d'anciens cours
d'eau, les vallées de ruissellement et les vallées d'écoulement, tandis
qu'une troisième classe, dans laquelle on range des ravines plus petites,
suggère des jaillissements intermittents d'eau liquide, encore aujourd'hui.
Les
vallées de ruissellement.
Dans les plaines
équatoriales des hautes terres, il existe une multitude de petites vallées
sinueuses et ramifiées - généralement de quelques mètres de profondeur,
quelques dizaines de mètres de large et peut-être de 10 ou 20 kilomètres
de long. Elles sont appelés vallées de ruissellement (ou vallées
ramifiées) parce qu'elles ressemblent à ce que les géologues attendraient
du ruissellement de surface d'anciennes chutes abondantes de pluie.
Ces vallées de ruissellement semblent indiquer que dans un passé lointain
la planète avait un climat très différent. Les dénombrements de cratères
dans ces vallées montrent que cette partie de la planète est plus cratérisée
que les mers lunaires mais moins que les hautes terres lunaires. On en
déduit que les vallées de ruissellement sont probablement plus anciennes
que les mers lunaires. Elles sont vraisemblablement âgés d'environ 4
milliards d'années.
-
-
La
vallée de ruissellement de Warrego Valles et, à droite, la vallée
(possiblement) d'écoulement de Nanedi Valles. (Une hypothèse alternative
fait considérer Nanedi Valles comme le résultat d'un effondrement de
la surface en association avec un écoulement de liquide). (Crédit
: NASA). |
Les
vallées d'écoulement.
Les vallées
d'écoulement (ou vallées de débâcle) sont beaucoup plus grandes
que les vallées de ruissellement; les plus grandes d'entre elles sont
situés au nord du grand système de canyons et convergent vers le bassin
de Chryse Planitia (où la sonde Pathfinder a atterri), bien que d'autres
semblent être associés au bord nord-ouest d'Elysium. Ces vallées d'écoulement
mesurent typiquement 10 km ou plus de large et des centaines de kilomètres
de long. De nombreux éléments portent à penser qu'elles ont été creusés
par d'énormes volumes d'eau courante, bien trop importants pour être
produits par précipitations ordinaires. Elles semblent plutôt être liés
à une très ancienne période d'inondations, à une époque où le climat
était assez différent de l'actuel, permettant à l'eau liquide (probablement
recouverte de glace) d'exister en quantité à la surface martienne.
Pour autant que nous
puissions en juger, les régions d'où proviennent les vallées d'écoulement
contenaient une eau abondante gelée dans le sol sous forme de pergélisol.
Une source locale de chauffage a dû libérer cette eau, entraînant une
période d'inondation rapide et catastrophique. Peut-être que ce réchauffement
était-il associé à la formation des plaines volcaniques sur Mars, qui
remontent à peu près à la même époque que les vallées d'écoulement.
Il existe une hypothèse
selon laquelle les volcans de Mars, à l'époque où ils étaient encore
en activité, avaient libéré dans l'atmosphère d'énormes quantité
de CO2 et de vapeur d'eau. Une telle accumulation
de gaz dans l'atmosphère a dû, non seulement augmenter sa pression, mais
sur elle a aussi provoqué un important effet de serre. Le climat de la
Planète rouge a donc été plus chaud qu'actuellement. De plus, l'atmosphère
étant riche en vapeur d'eau, il s'y est formé des nuages qui sont retombés
en pluie, comme sur Terre, formant des fleuves et de grandes étendues
d'eau de surface (lacs, mers...). Mais lorsque les volcans se sont éteints,
l'atmosphère de Mars n'a plus été renouvelée. Elle s'est peu à peu
évanouie dans l'espace. Beaucoup de vapeur d'eau a ainsi été perdue.
Les fleuves et leurs exutoires ont disparu. L'effet de serre, quant Ã
lui, a diminué et le climat s'est refroidi. L'eau qui subsistait est alors
devenue glace. Elle reste désormais cachée, peut-on supposer, dans le
sous-sol ou sous la forme des banquises polaires.
-
Grandes
vallées d'écoulement entre Valles Marineris et Chryse Planitia. -
Ces vallées drainent une vaste région de chasmata (dépressions
escarpées, canyons) et de terrains chaotiques autour de Valles Marineris.
Les couleurs correspondent à l'altimétrie martienne établie par les
instruments de Mars Global Surveyor (rouge et jaune : altitudes élevées;
vert : altitudes intermédiaires; bleu : altitudes basses).
(Source : C. Vita-Finzi, D. Fortes, Planetary geology, an introduction,
2013; image : NASA/USGS). |
Les
ravines.
Les plus petits
ravins ont été découvert sur les images transmises par Mars Global Surveyor,
qui atteignaient une résolution de quelques mètres. Sur les parois abruptes
des vallées et des cratères aux latitudes élevées,
il existe de nombreux signes d'érosion qui ressemblent à des ravines
creusées par l'eau qui coule, présentant un parcours sinueux, des rochers,
et des débris dans leur fond.
Ces ravines
sont très jeunes : non seulement aucun cratère d'impact ne s'y superpose,
mais dans certains cas, les ravines semblent recouper des dunes récentes
déposées par le vent. Peut-être de l'eau liquide présente sous terre,
d'abord retenue derrière un bouchon de glace, peut-elle jaillir soudainement
pour produire des écoulements de surface de courte durée avant que l'eau
ne gèle ou ne s'évapore.
Les ravines ont aussi
la remarquable propriété de changer régulièrement avec les saisons
martiennes. De nombreuses traînées sombres s'allongent en quelques jours,
indiquant que quelque chose s'écoule vers le bas, soit de l'eau, soit
des sédiments sombres. S'il s'agit d'eau, cela nécessite une source continue,
soit de l'atmosphère, soit de sources qui puisent dans les couches d'eau
souterraines (aquifères). L'hypothèse de l'eau souterraine semble cependant
incompatible avec le fait que de nombreuses traînées sombres commencent
à haute altitude sur les parois des cratères.
Une indication supplémentaire
que les traînées sombres (appelées lignes de pente récurrentes)
sont causées par l'eau a été recueillie en 2015 lorsque des spectres
en ont été obtenus. On y a constaté la présence de sels hydratés produits
par l'évaporation de l'eau salée. Si l'eau est salée, elle peut rester
liquide assez longtemps pour s'écouler en aval sur des distances d'une
centaine de mètres ou plus, avant de s'évaporer ou de pénétrer dans
le sol. Cependant, cette découverte ne permet toujours pas d'identifier
la source ultime de l'eau.
-
Ravines
sur le bord du cratère Newton (Terra Sirenum).
Crédit
: MGS, JPL, NASA / Malin Space Science Systems.
Lacs et glaciers
anciens.
Les rovers
(Spirit, Opportunity, Curiosity, Perseverance) qui ont fonctionné ou fonctionnent
encore à la surface de Mars n'ont pas pu atteindre les sites tels que
les ravines, qui sont situés sur des pentes abruptes. Au lieu de cela,
ils ont exploré des sites qui pourraient être des lits de lacs asséchés,
remontant à une époque où le climat sur Mars était plus chaud et l'atmosphère
plus épaisse, c'est-à -dire à une époque où les conditions permettaient
à l'eau d'être liquide à la surface. De fait, il existe de nombreux
exemples de tels possibles petits
lacs martiens
asséchés, qui présentent des structures pouvant s'interpréter comme
les résultats d'une sédimentation.
• Le site
d'atterrissage de Spirit a été spécifiquement choisi pour pouvoir explorer
ce qui ressemblait à un ancien lit de lac dans le cratère d'impact Gusev,
dans lequel débouche une grande vallée (Ma'adim Vallis) par laquelle
l'eau aurait pu être apportée. Cependant,
lorsque la sonde a atterri, il a découvert que l'ancien lit du lac avait
été recouvert de fines coulées de lave, bloquant l'accès du rover aux
roches sédimentaires qu'on avait espéré
trouver. Restent toutefois des affleurements rocheux sur les collines qui
pourraient s'interpréter comme les résultats d'inondations et d'assèchements
successifs.
• Opportunity a
eu plus de chance. En étudiant les parois d'un petit cratère nommé Eagle,
il a détecté des roches sédimentaires disposées en couches. Ces roches
contenaient des preuves chimiques d'évaporation, suggérant qu'il y avait
bien eu un lac salé peu profond à cet endroit. Dans ces roches sédimentaires
se trouvaient également de petites sphères riches en hématite minérale,
qui ne se forme que dans les environnements aqueux. Apparemment, ce très
grand bassin a été autrefois sous l'eau.
El
Capitan, un rocher qui garde le souvenir de l'eau.
-
Plusieurs indices révélés
par l'étude de cette roche nommée El Capitan convergent pour conclure
à l'existence d'eau liquide a été présente, il y a probablement plus
d'un milliard d'années la région de Meridiani Planum où s'est posée
la sonde Opportunity. Citons : 1) une stratification, en principe caractéristique
des roches sédimentaires (une activité éolienne pourrait, il est vrai,
aussi l' expliquer); 2) la présence dans la roche de sulfates de fer et
de magnésium, qui ne se forment normalement sur Terre, que dans de l'eau
liquide; 3) l'existence de petites cavités interprétées comme le résultat
de la croissance d'anciens cristaux.
(Image
: NASA/JPL/Cornell). |
• Le rover
Curiosity a atterri à l'intérieur du cratère Gale, où des photos prises
depuis l'orbite suggèraient également une érosion hydrique passée.
Il a découvert de nombreuses roches sédimentaires, certaines sous forme
de mudstones ( = roches sédimentaire à grain fin, originellement
issues de boues) provenant d'un ancien lit de lac; il a également trouvé
des indices de roches engendrées par l'action des eaux peu profondes au
moment de la formation des sédiments.
Il existe aussi d'autres
indications, qui suggèrent l'existence de grandes quantités de glace
juste sous la surface de Mars. Aux latitudes moyennes, des photos haute
résolution prises en orbite (par Mars Global Surveyor, Mars Odyssey et
Mars Express) ont révélé des glaciers couverts de terre et de poussière.
Dans certaines falaises, la glace est observée directement. Ces glaciers
pourraient s'être formés pendant les périodes chaudes, lorsque la pression
atmosphérique était plus élevée; la neige et la glace pouvaient alors
précipiter.
-
Changements
observés à l'intérieur d'un cratère de la Terra Sirenum. - Le premier
cliché date de 2001, le second de 2005; la troisième image montre un
agrandissement de la traînée claire apparue dans l'intervalle. On connaît
aujourd'hui des dizaines de milliers d'exemples de ravines sur Mars, quelques-unes,
comme celle-ci, se forment encore de nos jours. Faut-il y voir des épanchements
d'eau qui se seraient rapidement solidifiée en parvenant en surface? D'autres
hypothèses sont possibles, les changements saisonniers de températures
peuvent, par exemple, modifier les propriétés physiques et chimiques
des sols et expliquer des changements de couleur ou même des coulées
qui ne doivent rien à l'eau. (Image : NASA/JPL/Malin
Space Science Systems ). |
Changement climatique
sur Mars.
Les arguments en
faveur de l'existence d'anciens fleuves et lacs d'eau sur Mars discutés
jusqu'à présent suggèrent qu'il y a des milliards d'années, les températures
martiennes devaient être plus chaudes et l'atmosphère devait être plus
substantielle qu'elle ne l'est aujourd'hui. Reste à expliquer le comment
d'une évolution aussi radicale. Le scénario envisagé peut être le suivant
:
Comme la Terre, Mars
s'est probablement formée avec une température de surface plus élevée
grâce à l'effet de serre. Mais Mars est une planète plus petite, et
sa gravité plus faible signifie que les gaz atmosphériques
peuvent s'échapper plus facilement que de la Terre (ou de Vénus). L'évaporation
progressive de l'atmosphère martienne dans l'espace a eu pour conséquence
une diminution de l'effet de serre et, partant, une abaissement de la température
à la surface.
Finalement, Mars
est devenue si froide que la majeure partie de l'eau a gelé hors de l'atmosphère,
réduisant encore sa capacité à retenir la chaleur. La planète a ainsi
connu une sorte d'effet de réfrigérateur incontrôlable, à l'opposé
de l'effet de serre incontrôlable qui s'est produit sur Vénus. Probablement,
cette perte d'atmosphère a eu lieu moins d'un milliard d'années après
la formation de Mars. Le résultat est l'actuelle Mars froide et sèche.
Cependant, les conditions
à quelques mètres sous la surface martienne peuvent être très différentes.
Là , de l'eau liquide (en particulier de l'eau salée) pourrait persister,
maintenue au chaud par la chaleur interne de Mars ou les couches isolantes
solides et rocheuses.
-
Paysage
du fond du cratère Gale photographié par le rover Curiosity en 2013.
- Parsemée çà et là de roches, qui conservent la marque des événements
anciens qui les ont formés, cette étendue était autrefois probablement
remplie d'eau et est aujourd'hui balayée par le vent. (Crédit
: NASA/JPL). |
Les tests concernant
l'absorption de nutriments et l'existence d'échanges gazeux n'ont pas
été négatifs, mais ils ont pu s'interpréter comme causés par des réactions
chimiques qui ont commencé lorsque de l'eau a été ajoutée au sol et
n'avaient rien à voir avec une activité biologique. En fait, ces expériences
ont surtout appris que le sol martien est beaucoup plus actif chimiquement
que les sols terrestres en raison de son exposition au rayonnement ultraviolet
solaire (puisque Mars n'a pas de couche d'ozone).
D'autres facteurs
sont susceptibles de modifier la climatologie martienne. Il existe ainsi
plusieurs indices que Mars a connu connaître des cycles climatiques Ã
long terme. En particulier, des dépôts fortement laminés (stratifiés)
suggèrent une histoire géologique d'alternance de climats plus chauds
et plus froids, qui a peut être été causée par l'évolution cyclique
évoquée plus haut de l'orbite et de l'inclinaison de la planète; l'excentricité
orbitale de Mars varie de 0,004 à 0,141 sur des dizaines de milliers d'années,
tandis que l'inclinaison de son axe oscille de 14°,9 à 35°,5.
Parfois, au cours
de ces longs cycles, l'une ou les deux calottes polaires peuvent fondre,
libérant une grande quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Un impact
occasionnel d'une comète pourrait aussi produire une atmosphère temporaire
suffisamment épaisse pour permettre à de l'eau liquide de rester à la
surface pendant quelques semaines ou quelques mois.
La recherche d'organismes
vivants sur Mars.
De tous les objets
du Système solaire, Mars semble être
le plus prometteur pour y rechercher des indications de l'existence d'organismes
vivants extraterrestres, soit qu'ils aient existé dans le passé, et que
l'on puisse retrouver sous la forme de microbes fossiles, soit même qu'ils
existent ecore aujourd'hui dans les profondeurs du sol martien. La seule
exigence partagée par tous les organismes vivants sur Terre est l'eau
liquide (l'eau liquide n'est pas du tout une condition suffisante, mais
elle est nécessaire). Par conséquent, le principe directeur pour évaluer
l'habitabilité sur Mars (et ailleurs) doit être la recherche de l'eau
liquide.
Tester la possibilité,
bien qu'improbable, d'une présence actuelle micro-organismes dans le sol
martien était l'un des principaux objectifs des atterrisseurs Viking en
1976 et ils transportaient à cet effet des laboratoires biologiques miniatures.
Bien qu'extrêmement sensibles, les expériences Viking n'ont détecté
aucun indice en faveur de l'existence d'organismes vivants sur Mars.
-
L'atterrisseur
Viking 2 sur le site d'Utopia Planitia. - Des échantillons de sol
martien était recueillis par le long bras mécanique et placés dans des
enceintes, où il était isolé et placé en contact avec différents de
gaz, isotopes radioactifs et nutriments pour observer ce qui se passerait.
Les expériences ont recherché des preuves de respiration par des animaux
vivants, d'absorption de nutriments offerts aux organismes éventuellement
présents et d'un échange de gaz entre le sol et son environnement pour
quelque raison que ce soit. Un quatrième instrument a pulvérisé le sol
et l'a analysé avec soin pour déterminer s'il contenant de la matière
organique ( = porteuse de carbone) et de quelle nature. |
La possibilité qu'il
existe des organismes vivants à la surface de Mars n'est pas complètement
exclue, mais elle semble négligeable. En revanche, il semble toujours
imaginable que des organismes vivants aient pu apparaître sur Mars il
y a environ 4 milliards d'années, en même temps que sur la Terre. Les
deux planètes offraient alors des conditions de surface très similaires.
La recherche de vie fossile sur Mars semble ainsi un objectif légitime.
C'est d'ailleurs déjà ce que visent les différentes missions du programme
Perseverance qui doit rapporter sur Terre (à l'horizon 2031) des échantillons
martiens.
-
Couches
de sédiments argileux dans Ladon Valles, partiellement recouverts de matériaux
bruns plus foncés soufflés par le vent (le médaillon montre des
couches d'un mètre d'épaisseur, de luminosité et de couleur variables).
- Le bassin de Ladon, situé dans Margaritifer Terra, témoigne d'une longue
histoire d'écoulement d'eau commençant relativement tôt dans l'histoire
de Mars il y a environ 3,8 milliards d'années et qui s'est poursuivie
jusqu'à il y a 2,5 milliards d'années. Pendant cette période, un lac
était très probablement présent dans le bassin de Ladon et dans le nord
de Ladon Valles. Des dépôts de sédiments argileux y ont été identifiés.
La présence d'argiles indique un environnement compatible avec le développement
d'organismes vivants, car les argiles se forment et restent stables dans
des conditions de pH neutre où l'eau persiste longtemps, ce qui minimise
l'évaporation pour former d'autres minéraux comme les sulfates. (D'après
Catherine Weitz et al., Icarus, vol. 384, 09/2022; image : NASA/HiRISE/Université
d'Arizona). |
Les satellites de
Mars : Phobos et Deimos
Mars possède deux très petits
satellites
de forme irrégulière, Phobos (= la Peur, en
grec) et
Deimos (= la Panique).
• Phobos
mesure 27 km de diamètre. Il orbite à 9380 km du centre de Mars et accomplit
une révolution en 459 mn (= 7 h 40 mn environ).
• Deimos
mesure 15 km x 12 km x 11 km. Le rayon de son orbite est de 23 459 km et
sa révolution s'accomplit en un peu plus d'un jour et quart (30
heures environ) .
La surface de Deimos est fortement cratérisée
et donc vraisemblablement très ancienne. Cependant, elle semble plus lisse
que celle de Phobos, car un sol poussiéreux de 10 m d'épaisseur recouvre
le satellite.
La composition de ces deux objets, apparemment
très différente de celle de Mars, incite à penser qu'il s'agit d'astéroïdes
capturés. Leur densité et leur couleur extrêmement sombre rappelle les
chondrites carbonées (météorites de type
C). La roche dont sont constitués ces satellites, supposée poreuse et
riche en carbone, pourrait également contenir de l'eau.
Phobos.
|
Deimos.
|
Troyens
On sait depuis 1990 que Mars possède plusieurs
troyens (= compagnons co-orbitaux). Le premier
à avoir été découvert est Eurêka (Astéroïde n° 5261), un objet
qui rappelle les astéroïdes de type A. Un autre a été détecté en
1998 (classe S ou D), un autre en 1999 (avec des caractérises qui le rapprocheraient
de Phobos), et trois autres encore, on été découverts en 2001. Tous
précèdent la planète sur son orbite de 60° (point
de Lagrange L5), sauf celui de 1999, qui la suit,
écartée de la même distance angulaire (point de Lagrange L4).
|
Jean-Pierre
Bibring, Mars
: Planète bleue?, Odile Jacob, 2009. - Il
y a de l'eau sur Mars, ou plutôt il en reste : on vient de la trouver.
La planète rouge aurait donc été bleue. Elle est morte aujourd'hui,
mais elle a peut-être abrité la vie, dans un passé que l'on sait désormais
déchiffrer. Jean-Pierre Bibring, l'un des principaux acteurs de l'exploration
martienne, nous fait revivre l'extraordinaire aventure qui vient d'aboutir
à cette découverte majeure. Majeure, car elle révolutionne notre connaissance
de l'histoire de Mars, laquelle éclaire d'un jour nouveau celle de la
Terre et des autres objets du système
solaire. Elle pose en termes inédits la question de l'apparition de
la vie : phénomène banal dans l'Univers, ou exclusivement terrestre?
Elle relance et oriente la recherche de vie extraterrestre. Enfin, au moment
où le climat de notre planète risque de basculer
dans l'inconnu, l'exploration de Mars permet de comprendre ce que la Terre,
où l'eau s'est maintenue depuis des milliards d'années, a de véritablement
singulier ; et qu'il faut à tout prix préserver. (couv.).
Francis
Rocard, Planète
rouge, Mars mythes et explorations, 2e éd., Dunod, 2006.-
Depuis
fort longtemps déjà Mars nous fascine et nous aide à comprendre l'Univers
: c'est son orbite particulière qui permit à Kepler de décrypter le
mouvement des planètes, c'est sur Mars que les hommes ont imaginé des
vies extraterrestres, et c'est sur Mars que des robots cherchent aujourd'hui
les traces de vie qui nous aideraient tant à comprendre l'apparition du
vivant dans l'Univers. Cet ouvrage nous entraîne tout d'abord dans l'histoire
de cette longue relation entre Mars et les Terriens. Puis il décrit l'épopée
des missions martiennes avec leur lot de succès et d'échecs. Il relate
les raisons de ces échecs avec leurs conséquences ainsi que les technologies
utilisées, et il rapporte certaines anecdotes vécues par les acteurs
de ces exploits. Tous ces événements sont décrits avec le souci de mieux
comprendre comment se construisent ces projets spatiaux hors du commun.
Récemment, Mars Express et les rovers de la NASA nous ont transmis des
informations cruciales sur l'histoire de la planète et particulièrement
sur cette période très ancienne où son environnement était probablement
propice à l'apparition de la vie. Cette version moderne de l'exploration
progresse sur les pas des pionniers qui explorèrent jadis la Terre préparant
un avenir plus lointain qui verra, probablement, un jour un homme fouler
le sol de la planète rouge. (couv).
Olivier
de Goursac, Visions
de Mars, La Martinière, 2004.- Cet ouvrage
rassemble pour la première fois une sélection des plus belles images
de Mars retravaillées par un spécialiste de l'imagerie spatiale. Olivier
de Goursac nous livre ici le résultat de nombreuses années de travail
consacrées au traitement de centaines de clichés. La plupart de ces photographies
n'ont jamais été dévoilées au grand public. L'auteur est parvenu Ã
améliorer de façon spectaculaire la qualité et la résolution de chaque
cliché qui révèle l'étonnante diversité des paysages et la profusion
des détails pittoresques. Une découverte de la planète rouge comme jamais
vous ne l'avez vue! (couv.).
Guillaume
Cannat et Didier Jamet, Mars
comme si vous y étiez, Eyrolles, 2004. --Il
y a eu de l'eau à l'état liquide sur Mars! Cette hypothèse
s'est renforcée grâce aux observations
des robots martiens américains Spirit et Opportunity et de la sonde européenne
Mars Express. Avec de l'eau, une atmosphère
et des températures à peine plus rigoureuses
qu'en Antarctique, les espoirs de découvrir des traces fossiles ou non
d'une certaine évolution biologique martienne
semblent aux yeux des amateurs de raccourcis de plus en plus grands. L'occasion
est belle de porter un nouveau regard sur la
planète
du dieu de la Guerre des Romains,
de voir en quoi elle se distingue ou se rapproche de la Terre,
comment son apparence nous renseigne sur son passé et nous informe sur
notre avenir. À l'heure où l'on reparle d'envoyer des humains sur Mars,
une lecture entièrement renouvelée du paysage martien s'impose. C¹est
ce que propose cet ouvrage grand public qui s'appuie sur les plus récentes
et les plus spectaculaires images de la planète rouge. (d'après la couv.).
F.
Forget, F. Costard, Ph. Lognognet, La planète
Mars, histoire d'un autre monde, Belin, 2006; Mary Chapman,
The
geology of Mars, evidence of earth-based analogs, Cambridge
University Press, 2007; David Harland,
Water
and the search for life on Mars, Springer, 2005. Serge Brunier,
Observer
Mars, Larousse, 2005; Eugène
Antoniadi, La planète Mars, Burillier.
Francis
Rocard, Planète rouge, Mars : mythes et explorations, Dunod, 2003.
- Pierre Lagrange, Hélène Huguet, Sur Mars (le guide du touriste
spatial), EDP Sciences, 2003. - Philippe Morel et al. Au plus près
de Mars, Vuibert, 2003. - Serge Brunier,
Observer Mars (avec une
carte de Mars, niveau débutant à amateur confirmé), Bordas, 2001.
- François Costard,
La planète Mars, PUF (QSJ), 2000. - Charles
Frankel, La vie sur Mars, Le Seuil, 1999.
Romans
: Ray Bradbury, Chroniques martiennes,
Gallimard, 2001; Fredric Brown, Martiens, go home!, Gallimard, 2000;
H.G. Wells, La Guerre des mondes, Gallimard,
1998. |
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