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Le Soleil |
Aperçu |
On l'a souvent
dit, dans l'immensité de l'univers, le Soleil n'est qu'une
simple étoile parmi des millions d'autres,
« un simple soldat dans l'armée du ciel ». Et, pour
la Terre, au contraire, il est le centre autour
duquel elle gravite et le foyer vital d'où reçoit la chaleur
et la lumière tout le système d'astres dont elle fait partie
intégrante et qui, sous la nom de système
solaire, comprend de nombreux corps de dimensions et masses
diverses, tous bien plus petits que lui, et qui constituent son cortège
de planètes, d'astéroïdes,
de comètes, etc.
Une vision sans doute trop simple pour ne pas mériter quelques aménagements. Le Soleil est effectivement par bien des aspects (par sa gravité, par son rayonnement) le centre du Système solaire. Mais ce constat reste partiel. Par exemple, la matière de laquelle est faite chaque planète et le Soleil lui-même vient d'ailleurs. Les atomes qui la constituent ont été synthétisé par d'autres étoiles, qui ont ont beau être anonymes et même peut-être disparues depuis longtemps, n'en sont pas moins plus centrales que le Soleil de ce point de vue. "Notre" système est autant la Voie lactée, que le seul Système solaire. Et que dire du Soleil en tant qu'étoile? Simple étoile, le Soleil l'est assurément, mais elle est peut-être moins banale qu'on tendrait à le dire. La plupart des étoiles vivent en couple avec une autre étoile, parfois davantage. De ce point de vue le Soleil appartient donc à une minorité. Tout aussi crucial : sa masse est relativement importante, et la grande majorité des étoiles ont des masses et des dimensions bien plus modestes. Ajoutez à cela que malgré ses crises ponctuelles, notre Soleil est aussi une étoile plutôt tranquille, qui est restée globalement très stable depuis plusieurs milliards d'années. Ce n'est peut-être pas si courant. Les astronomes ont tardé à connaître un jumeau présentable du Soleil, même s'ils citaient des étoiles qui lui ressemblent beaucoup. La situation a peut-être changé depuis la publication, début janvier 2004, des caractéristiques très précises de l'étoile 18 Scorpii (Scorpion), qui effectivement lui confèrent une grande ressemblance avec notre astre du jour. Auparavant, on se contentait de parler d'étoiles "de type solaire" (un terme qui ne désignait pas seulement son type spectral), et qui souvent étaient la cible de la recherche de systèmes planétaires. C'est le cas, par exemple, de 51 Pegasi (Pégase) autour de laquelle a été détectée la première planète extrasolaire en 1995. Cela ajouté à la centaine de planètes découvertes les années suivantes, a bien de quoi faire penser que les systèmes planétaires pourraient être très communs autour des étoiles comparables au Soleil. Mais que signifie dans ce cas "comparables"? Même masse, même phase d'évolution, même âge? Quoi d'autre? Étrangement la découverte des premières planètes extrasolaires à révélé une diversité inattendue dans les configuration possibles des systèmes planétaires. D'où ce paradoxe apparent, qui veut que depuis que l'on dispose d'éléments supplémentaires pour placer le Soleil et son cortège de planètes sous une loi commune à d'autres étoiles, on découvre des raisons supplémentaires de le trouver encore plus singulier. Le Soleil est ainsi unique, non pas parce qu'il serait très spécial (car en étudiant le Soleil, les astronomes peuvent comprendre des choses qui sont valables non seulement pour lui, mais qui le restent encore pour la plus lointaine étoile de la plus lointaine des galaxies), mais parce que chacune des centaines de milliards d'étoiles de la Galaxie est unique.
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Rouages |
On
peut distinguer dans le Soleil deux domaines : celui qu'on voit, et celui
qu'on ne voit pas... Une boutade, qui a son fond de vérité
au demeurant, puisqu'il est commode de distinguer un intérieur du
Soleil, accessible seulement par des méthodes indirectes, et une
atmosphère d'où provient le rayonnement électromagnétique
que l'on peut observer et étudier directement.
L'intérieur du Soleil La masse et la phase d'évolution dans laquelle se trouve une étoile suffisent à décider de sa structure interne. Pour le Soleil et pour les autres étoiles de la séquence principale de masse analogue ont aura donc la même stratification des régions internes. Au centre se trouve le coeur ou noyau, qui est le siège des réactions de fusion thermonucléaires, autour se rencontre l'enveloppe, divisée en zone radiative interne et en zone convective. Le coeur
La zone convective
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La
Surface et l'atmosphère
Il n'y a sans doute pas d'intérieur et d'extérieur du Soleil comme il existe l'intérieur et l'extérieur d'un carton à chaussures, par exemple. Mais il existe une région de transition, au-dessus de la zone convective de l'enveloppe solaire de laquelle du rayonnement peut s'échapper vers l'espace environnant, et même vers le reste de l'univers. C'est dans cette région, appelée la photosphère, que l'on peut faire commencer l'atmosphère du Soleil. Une atmosphère, complexe, dans laquelle on reconnaît plusieurs autres couches, lors qu'on s'élève en altitude : la chromosphère, d'abord, puis la couronne. Cette dernière, très diluée dans l'espace interplanétaire, se prolongeant d'ailleurs fort loin (au-delà des principales planètes) sous la forme de vent solaire, dans un volume appelé l'héliosphère. Chaque couche de l'atmosphère solaire possède non seulement des caractéristiques globales (gradients de température et de pression, notamment) qui lui lui sont propres, mais aussi des structures observables localement, telles que des taches, des protubérances, etc. Certaines de ces structures sont aussi clairement attachées à une couche donnée, tels les granules de la photosphère et les supergranules de la chromosphère, et elles représentent des éléments stables (pou plutôt stationnaires), caractéristiques de ce que les astronomes appellent le Soleil calme. Mais d'autres structures, dont l'importance est variable au fil du temps, sont caractéristiques des moments de crise du Soleil, autrement dit du Soleil actif. Et s'il est commode de mentionner encore chacune de ces structures en les rattachant à la couche de l'atmosphère solaire dans laquelle elle prend son plein développement (les taches dans la photosphère, les protubérancesdans la couronne, etc.), il convient de noter que l'activité solaire est un tout, et que tous les éléments qui l'expriment sont reliés les aux autres dans le temps et dans l'espace.
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L'activité
solaire
Les étoiles de la séquence principale de masse moyenne, comme notre Soleil, représentent un îlot de stabilité lorsqu'on les compare à la plupart des autres étoiles. Elles maintiennent sur des durées très longues un éclat et des caractéristiques pratiquement constants. Elles sont pourtant sujettes aussi à des variations dont l'étude du Soleil ici encore peut donner la meilleure idée. Les variations du Soleil peuvent se manifester sur des échelles de temps et d'énergie très diverses. Certaines sont très longues (plusieurs années à plusieurs siècles) et cycliques, et peuvent affecter de façon notable l'éclat du Soleil, peut-être son diamètre. Le plus évident de ces cycles est celui du nombre de taches visibles sur la photosphère solaire, qui suit une période moyenne de 11 ans environ. Mais il existe aussi d'autres variations plus brèves, sporadiques, qui se manifestent préférentiellement à des moments précis de ce cycle, justement. Ce sont les éruptions solaires. Les éruptions résultent d'ajustements brutaux du champ magnétique solaire. Elles s'accompagnent d'éjections explosives de matière le long de lignes de champ magnétique. Contrairement, par exemple, aux naines rouges, également sujettes à de telles crises, l'énergie émise, à diverses longueurs d'ondes, à ces instants modifie assez peu l'éclat global de notre étoile. Ces accès de violence à la riche phénoménologie définissent ce que l'on appelle l'activité du Soleil. |
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Les
relations Soleil-Terre
La chaleur du
Soleil.
Il semble que ce soit Bouguer et Mairan qui les premiers qui aient cherché à mesurer l'intensité de la chaleur solaire. Saussure a fait en 1788 sur le mont Blanc des expériences pour déterminer cette intensité de la chaleur solaire, et a, le premier, construit des appareils pour l'utiliser. John Herschel, pendant son séjour au Cap de Bonne-Espérance, de 1834 à 1838, avec l'actinomètre inventé par son père, et Pouillet à Paris, en 1838, avec les pyrhéliomètres qu'il avait construits, trouvèrent à peu près le même nombre pour l'intensité de la radiation solaire. Selon Pouillet, le nombre 1,7633 représentait, en calories, la valeur de la constante solaire, aux limites de l'atmosphère. Des valeurs de la constante solaire supérieures à la précédente ont été ensuite obtenues. Ainsi, J.-D. Forbes a trouvé 2,85 en 1842 sur le Faulhorn (Alpes bernoises).
Par delà ces
phénomènes spectaculaires et de quelques autres, la variation
dans l'apport d'énergie en provenance du Soleil (lors des périodes
d'activité, et donc modulée au long des différents
cycles) est susceptible d'avoir des effets sur le climat de notre planète.
Ainsi, en 1893 Walter Maunder taille remarqué le nombre très
bas de taches solaires (et d'aurores polaires) entre 1645 et 1715. Cette
diminution a pu être mise en relation avec un un refroidissement
climatique, ou du moins, en Europe, avec une succession d'hivers
plus froids que pendant d'autres périodes.
Mais on doit noter que, malgré les progrès notables enregistrés au cours des dernières années dans ce domaine, les modalités des processus en cause ne sont pas encore bien comprises, pas plus d'ailleurs que n'est connue leur importance quantitative réelle. |
En
bibliothèque - Jean-Claude
Pecker , Le Soleil est une étoile, Presses-Pocket / Explora,
1992, une très bonne entrée en matière.
En librairie - Jean-Claude Pecker, Sous l'étoile Soleil, Fayard, coll. Le temps des sciences, 1984, une somme. Du même, L'avenir du Soleil, Hachette, 1990. Pierre Lantos, Le Soleil en face, Le Soleil et les relations Soleil-Terre, Masson, 1997, tout y est dit en peu de mots et beaucoup de schémas; du même, Le Soleil, PUF (QSJ), 1994. Sur les relations Terre-Soleil, on consultera également avec profit : Jean Lilensten et Pierre-Louis Blelly, Du Soleil à la Terre, aéronomie et météorologie de l'espace, Presses universitaires de Grenoble, 1999. Une belle approche pédagogique, agréablement illustrée et destinée au étudiants de second cycle. Elisabeth Nesme-Ribes, Gérard Thuillier, Histoire solaire et climatique, Belin, 2000, un ouvrage plus facile d'accès que |
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