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Pan est le dieu grec des bergers, protecteur des troupeaux et des habitants des bois et des prairies. Pan était regardé comme fils d'Hermès et d'une fille de Dryops, surprise par le dieu tandis qu'elle gardait les troupeaux de son père ; certains scoliastes nomment sa mère Callisto, Oencis ou Thymbris; d'autres l'appellent Pénélope, l'identifiant parfois avec la femme d'Ulysse. Pan naquit avec des cornes, de la barbe, un nez recourbé, une queue et des pieds de bouc, complètement poilu, de telle sorte que sa mère, épouvantée, s'enfuit. Son père l'emporta dans l'Olympe, où il devint le favori des dieux, surtout de Dionysos; d'après d'autres, il fut élevé par les nymphes. Pan. C'était un dieu agreste, qui vivait dans les bois et les prés, s'abritant dans les cavernes, parcourant les sommets des montagnes, protégeant et fécondant les troupeaux, chassant les bêtes sauvages, pêchant dans les cours d'eau. Il s'ébattait avec les nymphes, en particulier Écho et Pitys (nymphe du pin). Amateur de musique, il avait inventé la syrinx, flûte des bergers, et s'était fait d'une coquille une sorte de trompette avec laquelle il intimida les Titans durant leur combat contre les dieux olympiens. Divinité des bois et des solitudes, il inspire parfois aux humains une subite terreur (panique) par ses apparitions inattendues. Comme les autres esprits des bois et des champs, en particulier Dionysos et Cybèle, dont il fut plus tard rapproché, son culte prend une certaine allure mystique. Il est l'un des premiers auteurs de la divination, doué du don prophétique; les Arcadiens voulaient qu'il eût instruit Apollon. Pan enseignant à Olympos à jouer de la syrinx. Musée National. Naples. Le pin et le chêne lui étaient consacrés. On lui offrait des boucs, des agneaux, des vaches, du miel, du lait. A côté de lui, on vénérait les Panisques, démons féminins et masculins, qu'on représentait comme ses femmes et ses enfants. Le centre du culte de Pan était l'Arcadie, et il est le héros d'un des Hymnes homériques. C'est d'Arcadie que son culte semble s'être propagé dans le reste de la Grèce. Ses fêtes s'y nommaient Lycées. Ses principaux sanctuaires étaient en Arcadie à Heraa, sur le Nomion (près de Lycosoura), sur le mont Parthénios, à Mégalopolis, à Acacesion, où un feu perpétuel brûlait dans son temple auquel était annexé un vieil oracle; d'autres sont cités dans l'antre Corycien du Parnasse, à Troezen, sur l'Eresinus, entre Argos et Tégée, à Oropos, à Athènes, près de Marathon, sur l'île de Psyttalie, et en Thessalie à Homala. On rapproche son nom du verbe grec paô, du latin pasco (paître). Le calembour, qui plus tard l'assimilant à to pan, le tout, en fit un symbole de l'univers, ne peut être mentionné qu'à titre de curiosité historique et comme indice des déviations que le symbolisme alexandrin fit subir à la vieille religion grecque. On confondait Pan ainsi envisagé avec l'Osiris des Égyptiens : de là le nom de Panopolis (auj. Akhmin) donné par les Grecs à une ville de la Haute Égypte où Osiris était adoré. Les artistes figurent Pan, tantôt avec des pieds de bouc, des cheveux crépus, une longue barbe, des cornes de bouc, comme un demi-animal, tantôt comme un beau jeune homme aux cheveux flottants, signalé seulement par des cornes naissantes, la houlette du berger et la syrinx. Des bas-reliefs le montrent présidant paisiblement aux danses des nymphes, près des grottes ou des sources. Le type élégant, préféré par les monnaies arcadiennes, fut de plus en plus effacé par l'autre. On s'amuse à représenter Pan ivre, poursuivant les nymphes, battu par les satyres. On lui donne aussi pour cortège des êtres de même forme, dits pans, égipans (c.-à-d. pans-chèvres), êtres qui diffèrent peu des satyres. Son effigie a fourni plusieurs des traits du diable. (A.-M. B.). |
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