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Les Sept Dormants, martyrs. - Pendant la persécution de Decius (250), sept frères, jeunes hommes de noble famille, Maximianus, Malchus ou Marcus, Martinianus, Constantinus, Dionysius, Johannes et Serapio se réfugièrent-dans une caverne, après avoir courageusement résisté aux menaces du gouverneur d'Ephèse, qui voulait les contraindre à apostasier. On les emmura dans cette caverne, afin de les faire périr, et avec eux leur chien, qui les avait fidèlement suivis. Avant que le mur fût achevé, un chrétien avait jeté dans la caverne une plaque de cuivre sur laquelle il avait écrit la relation du fait.

Les martyrs s'endormirent; cent cinquante-huit ou cent quatre-vingt dix-sept années plus tard, en 408 ou en 447, sous le règne de Théodose II, ils se réveillèrent, croyant n'avoir dormi qu'une seule nuit, et ils envoyèrent, pour acheter des vivres en la ville, l'un d'eux, qui fut fort étonné d'apercevoir le signe de la Croix sur les portes, et qui étonna pareillement les marchands en leur présentant de la monnaie du temps de Décius. L'évêque d'Ephèse, l'empereur et l'impératrice s'empressèrent d'aller à la caverne pour admirer le miracle; mais les sept martyrs, après avoir rendu témoignage à la résurrection des morts, s'endormirent de nouveau et ne s'éveillèrent plus. La caverne ou ils avaient été enfermés devint célèbre par la dévotion des fidèles. Ou la montre encore aux voyageurs. Leurs reliques furent portées à Marseille, où l'église Saint-Victor possède le grand coffre de pierre qui a servi à ce transport. 

Cette légende, à laquelle Jacques de Sarug, évèque de Syrie (521), consacra une homélie, fut traduite du syriaque en latin et reproduite par Grégoire de Tours (De Gloria martyrum). Les noms des sept dormants sont inscrits, avec quelques variantes, dans les calendriers des Grecs, des Latins, des Abyssins et des Russes. Le ménologe grec contient un huitième nom, qui est celui du chien. Dans l'Église latine, leur commémoration a lieu le 27 juillet dans l'Église grecque, le 4 août, jour de l'emmurement, et le 22 octobre, jour du réveil. Ce miracle est relaté dans le Coran (sourate 18); et les musulmans, particulièrement les marins, considèrent les noms des gens de la caverne comme des talismans puissants. Le chien a obtenu une place dans le paradis de Mahomet. Un passage de Paul Diacre (De gestis Longobardorum) indique que cette légende avait passé jusqu'en Scandinavie; sur un monument chinois, on voit l'image du tombeau de sept hommes et d'un chien. Quelque chose d'analogue se trouve dans la plupart des mythologies. (E.-H. Vollet).

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