| Pâque juive, Pesah. - Si l'on suit la Bible, dès l'origine de la religion mosaïque, la pâque a été la plus grande fête instaurée par son fondateur. Le peuple hébreu la célébra la première fois au momemnt de quitter la terre d'Egypte. Par ordre de Moïse, le soir du 14e jour du premier mois de printemps, appelé nisan (nissan), chaque famille, au coucher du soleil, immola un agneau sans tache choisi d'avance, le fit rôtir, et, après avoir teint sa maison de son sang, le mangea durant la nuit avec des pains azymes. Cette cérémonie était appelée en hébreu Pesah (Pessah) ou phase, c'est-à-dire passage, parce qu'elle marquait, d'une part, le passage de l'ange, qui, en frappant les premiers-nés des Egyptiens, épargna ceux des hébreux, dont les maisons étaient marquées du sang de l'agneau, de l'autre, le passage d'Israël de la captivité a la liberté. Moïse fit le la célébration annuelle de la pâque un devoir rigoureux pour le peuple. Avec le cours des années, les scribes et les doc teurs ajoutèrent aux rites mosaïques un certain nombre d'usages, Dès le 10e jour du mois le nisan, on choisissait un agneau mâle, et, le soir du 14e jour, on l'immolait et on le mettait au four. La nuit venue, les Juifs se réunissaient par groupes de dix a vingt pour célébrer le festin pascal. l.e maître de la maison, après avoir été interrogea par le plus jeune des convives, devait rappeler à tous le sens symbolique de la cérémonie. A minuit, les portes du temple de Jérusalem s'ouvraient, et une foule immense y pénétrait pour entendre le chant des hymnes et assister aux sacrifices. La célébration de la solennité durait sept jours, pendant lesquels on ne devait user que de pains azymes : c'est pourquoi la pâque était appelée la fête des azymes. Aujourd'hui encore, les Juifs observent, autant qu'ils le peuvent, les coutumes traditionnelles touchant la pâque. | |
| Pâque ou mieux Pâques. - La fête chrétienne de Pâques, qui dérive de la Pâque juive, mais lui donne un sens différent, est destinée, à rappeler le souvenir de la résurrection de Jésus. Sa date, dont dépendent toutes les fêtes dites mobiles, est fixée au dimanche qui suit le 14e jour de la lune de mars. Le temps pascal, durant lequel la liturgie multiplie tous les signes de joie, s'étend depuis Pâques jusqu'à la veille du dimanche de la Trinité. Depuis le décret du quatrième concile de Latran (1215). il est ordonné à tous les fidèles avant atteint l'âge de discrétion de communier, ou, comme ou dit, de faire ses pâques, au moins une fois chaque année, au temps de Pâques. Ce temps, qui est appelé aussi temps pascal, ne correspond pas au temps pascal liturgique. Il est déterminé par l'évêque de chaque diocèse, et comprend habituellement la quinzaine qui précède la fête et la quinzaine qui la suit. L'établissement de la fête de Pâques remonte à l'origine même du christianisme. On réservait ce jour pour le baptême d'un grand nombre de catéchumènes. La fixation de la date de la fête de Pâques donna lieu à de longues discussions. Les Occidentaux, se conformant aux usages romains, avaient toujours célébré cette fête le dimanche qui suit le 14e jour de la lune de mars. Mais, en Orient, beaucoup de chrétiens s'autorisant, dit-on, de l'exemple laissé par l'apôtre saint Jean, la célébraient le jour même où tombait le 14e jour de la lune. Vers la fin du IIIe siecle, Victor, évêque de Rome, écrivit une lettre impérieuse aux prélats asiatiques, leur ordonnant de suivre l'exemple des chrétiens d'Occident. L'évêque d'Ephèse, Polycrate, avant répondu, non sans hauteur, que les Orientaux n'abandonneraient pas leur couutme traditionnelle, Victor rompit toute communion avec les évêques d'Asie. Le conflit ne prit fin qu'avec le concile de Nicée, qui, en 325, imposa à toute l'Eglise les usages romains, Les Grecs orthodoxes observent le décret du concile de Nicée; mais, comme ils n'ont pas admis la réforme grégorienne, leur pâque tombe douze jours après celle des latins. |