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On connaît sous le nom des sept Merveilles du monde des monuments de l'Antiquité réputés comme les plus magnifiques et les plus célèbres; l'expression est devenue proverbiale. Les monuments désignés sous ce nom l'ont été surtout depuis le règne d'Alexandre. On en trouve la description dans le traité De Septem orbis miraculis, attribué faussement à Philon de Byzance, ingénieur du IIe siècle av. J.-C., et traduit du grec en latin en 1640, par Léon Allatius : il a été inséré dans le Thesaurus antiquitatum Graecarum de Gronovius. Les sept merveilles étaient : 1° les jardins suspendus de Sémiramis les murs de Babylone;On dissocie parfois les murs et les jardins de Babylone, ce qui fait retirer de la liste le phare d'Alexandrie. D'autres auteurs substituent à ce phare le temple de Jérusalem comme septième merveille. A l'exception des Pyramides, tous ces édifices ont disparu. Les descriptions que les Anciens ont fait de ces monuments sont souvent mêlées de légendes et de quelques exagérations. Les murs et les jardins de Babylone. Les jardins supendus de Babylone. Lithographie de Ferdinand Knab (1886). Les jardins suspendus, nous racontent les anciens auteurs, furent imaginés par la reine Nétocris, épouse de Nabuchodonosor. Ils formaient un carré dont chaque côté avait 135 mètres, et étaient composés de plusieurs larges terrasses placées les unes au-dessus des autres, en forme d'amphithéâtre. La plus élevée égalait la hauteur des murs de la ville, et on montait d'une terrasse à l'autre, par un escalier large de 3 mètres. La masse entière était soutenue par de grandes voûtes bâties l'une sur l'autre, et fortifiées d'une muraille de 7 mètres d'épaisseur, qui l'entourait de toutes parts. Sur le sommet de ces voûtes, on avait posé de grandes pierres plates,de 6 mètres de long et de 1 mètre 40 de large; puis, par-dessus, une couche de roseaux enduits d'une grande quantité de bitume, sur laquelle il y avait deux rangs de briques liés fortement ensemble avec du mortier. Tout cela était couvert de plaques de plomb; et, sur cette dernière couche, se trouvait posée la terre du jardin. Ces plates-formes avaient été ainsi construites, afin que l'humidité. de la terre ne perçât pas en bas, et ne s'écoulât pas à travers des voûtes. La couche de terre qui y avait été jetée, était si profonde, que les plus grands arbres pouvaient y prendre racine; aussi toutes les terrasses étaient-elles couvertes de végétaux à haute futaie et de toutes sortes de plantes propres à les embellir. Sur la plus haute de ces terrasses, il y avait une pompe qui ne paraissait pas et qui servait à arroser tout le jardin. On avait ménagé, dans l'espace qui séparait les voûtes sur lesquelles était appuyé tout l'édifice, de grandes et magnifiques salles qui étaient fort bien éclairées, et avaient une vue des plus agréables. Les pyramides d'Egypte. Les Pyramides de Gizeh. Toutes les phrases qu'après Hérodote on a faites sur la haine que ces rois s'étaient attirée, par suite des corvées imposées aux Égyptiens qui travaillaient aux pyramides, peuvent être réduites à néant; les monuments contemporains, témoins bien plus croyables qu'Hérodote lui-même, nous montrent en effet que de leur vivant, et après eux, Khéops, Khephren et Mykérinos étaient honorés par un culte tout spécial. Parmi les spéculations et les rêveries qu'on fait naître ces pyramides, on ne mentionnera que celles qui les ont faites servir soit à conserver les blés, soit à combattre, l'irruption des sables du désert. Les pyramides, quelles qu'elles soient, sont des tombeaux, massifs, pleins, bouchés partout, même dans leurs couloirs les plus soignés, sans fenêtres, sans portes, sans ouvertures extérieures. Elles sont l'enveloppe extérieure et à jamais impénétrable d'une momie, et une seule d'entre elles aurait montré à l'intérieur un chemin accessible, d'où, par exemple, des observations astronomiques auraient pu être faites comme du fond d'un puits, que la pyramide aurait été ainsi contre sa propre destination. En vain dira-t-on que les quatre faces orientées dénotent une intention astronomique; les quatre faces sont orientées parce qu'elles sont dédiées, par des raisons mythologiques, aux quatre points cardinaux et que, dans un monument soigné comme l'est une pyramide, une face dédiée au Nord, par exemple, ne peut pas être tournée vers un autre point que le Nord. Dans le péristyle intérieur, des bas-reliefs offraient Iphitos couronné par son épouse Echeria. Le naos ou nef n'était pas couvert et à son extrémité apparaissait la statue de Zeus, ouvrage de Phidias et exécutée en or et en ivoire. Le dieu était représenté assis sur son trône. Dans cette position, il avait 10 mètres de hauteur, le soubassement 4 m et le marchepied 1 m. Une couronne d'olivier ornait la tête de Zeus; sur sa main droite, le maître de l'Olympe soutenait une Victoire était aussi d'or et d ivoire, dans la gauche, il tenait un sceptre composé d'or, d'argent, d'airain, de pierres précieuses, et surmonté d'un aigle; sa chaussure était d'or ainsi que le manteau, sur lequel des lis avaient été ciselés; et enfin 4 lions couchés supportaient le marchepied. Zeus Olympien, par Phidias. Le trône, semblable à un fauteuil, avait 13 mètres de hauteur. Sur les quatre pieds, Phidias avait figuré des victoires, des sphinx, Artémis et Apollon, perçant de leurs traits les enfants de Niobé; les traverses représentaient des athlètes combattant, et Héraclès triomphant des Amazones; enfin, sur le fronton qui décorait ce trône, au-dessus de la tête de Zeus, étaient les Charites, les Heures et les saisons, dans l'attitude de danseuses; et tous les bas-reliefs de ces figures se trouvaient taillés dans l'ivoire, l'ébène, et rehaussés de pierreries. Sur les bas-reliefs du soubassement, étaient représentés le Soleil, montant sur son char; Zeus et Héra; une Charite, Hermès et Hestia se tenant par la main; Eros recevant Aphrodite sortant de l'Océan et couronnée par Pitho; Apollon, Artémis, Hermès et Héraclès; puis Poséidon et Amphitrite,et Artémis montée sur un cheval. Le pavé, devant la statue, était de marbre noir, et entouré d'un rebord circulaire de marbre de Paros, destiné à recevoir l'huile versée sur ce pavé, dans le but d'empêcher l'humidité d'approcherla statue; et une inscription, placée sous les pied de celle-ci, portait : Phidias, fils de Charmidès, Athénien, m'a fait. Le mausolée d'Halicarnasse. Le tombeau de Mausole à Halicarnasse. Lithographie de Ferdinand Knab (1886). Le temple d'Artémis, à Ephèse. On racontait, chez les Anciens, que son architecte désespérant un jour de réussir à placer au-dessus de la porte une pierre d'une énorme dimension, vit la déesse lui apparaître en songe, pour l'engager à ne pas perdre courage, et qu'il viendrait à bout de son entreprise. En effet, la pierre se plaça d'elle-même; le lendemain matin; à l'endroit qu'elle devait occuper. Le temple d'Artémis à Ephèse. Lithographie de Ferdinand Knab (1886). Le temple était situé à quelque distance de la ville, et autour de lui était un grand nombre d'édifices destinés à ceux qui le desservaient. Il jouissait du droit d'asile et de plusieurs autres prérogatives. Un nommé Erostrate, voulant s'immortaliser, incendia ce temple le jour même de la naissance d'Alexandre le Grand, c'est-a-dire en 356 av.J.-C.. Lorsque le conquérant macédonien entra en Asie Mineure pour attaquer la Perse, il offrit aux Éphésiens, qui alors s'occupaient de relever leur temple, de se charger des frais de ce travail, s'ils voulaient consacrer par une inscription qu'il était l'auteur de cette réédification; mais ces offres furent adroitement écartées par les habitants d'Éphèse, jaloux de relever eux-mêmes le monument qui avait été si longtemps la gloire de leur cité. Le colosse de Rhodes. Le colosse de Rhodes. Ce colosse était l'oeuvre de Charès (Charétès) de Lindos, qui y travailla durant douze années, et il coûta 300 talents. Renversé par un tremblement de terre au bout de ciquante-six ans, il étonnait encore l'imagination par ses flancs entrouverts qui offraient comme de vastes cavernes. Un roi d Egypte, qui s'empara de Rhodes, chargera 900 chameaux de ses débris qu'il fit transporter à Alexandrie. L'intérieur contenait, dit-on, plusieurs centaines de pièces et un grand nombre d'escaliers qui le faisaient ressembler à un labyrinthe; et ces escaliers étaient construits de telle manière que les bêtes de somme pouvaient les monter facilement. En 1182, et après divers écroulements causés, soit par des séismes, soit par la négligence de l'entretien, le phare n'offrait plus que 27 mètres de haut, et une mosquée avait alors été bâtie à son sommet; enfin un dernier tremblement de terre le détruisit de fond en comble en 1303. (DM). Le phare d'Alexandrie.
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