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Les
Chiites
ou Shî'ites constituent l'une des deux grandes branches de
l'Islam (celle dont l'expression est la plus ésotérique),
l'autre étant représentée par les Sunnites.
Les Chiites ne reconnaissent qu'Ali pour légitime successeur de
Mahomet, et que les descendants d'Ali pour imams
ou souverains pontifes. Ils rejettent les explications théologiques
d'Abou Bekr, d'Omar et d'Othman. Le nom de Chiites
(Cha'ïa = fraction, parti, hérésie) leur est
donné par les Sunnites, qui se disent
seuls orthodoxes; mais ils s'appellent eux-mêmes Adéliés,
partisans de la justice.
Les dissidences qui les séparent des Sunnites peuvent être ramenées à trois points principaux : 1° Ils rejettent les trois premiers califes, Abou-Bekr, Omar et Otsman et les considèrent comme des usurpateurs. La qualité d'imam ne peut sortir de la famille d'AIi, et, en raison de son origine divine, elle ne doit pas être abandonnée aux caprices du suffrage populaire; elle se transmet en vertu d'une délégation expresse et textuelle : ouaciat-nouss. L'imam est impeccable et souverainement juste;La plupart des Chiites admettent, après Ali, douze imams, qui sont les successeurs légitimes du Prophète, et regardent un certain Ismaël comme le dernier; ils croient que cet Ismaël qui disparut sans qu'on connût son sort, doit tôt ou tard revenir sur la terre, et ils attendent son retour. La secte des Chiites se forma à la suite de l'assassinat d'Ali et de l'usurpation des Omeyyades, qui exclurent les descendants d'Ali (659). Les Chiites occupent particulièrement l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Nord de l'Arabie. Les Chiites se divisent
en quatre grandes branches : les Imamïa, Imamites ou Chiites duodécimains
(largement majoritaires, et à l'origine de la République
islamique en Iran), les Zeïdia ou Zéïdites (Nord-Ouest
du Yémen), les Ismaïlia ou Ismaéliens,
dont le chef spirituel du rameau principal (Nizariyya)
est l'Aga Khan, et les Ghoulât (= outrés, parmi lesquels sont
les Alaouites, minorité à laquelle
appartiennent les dirigeants actuels de la Syrie) :
Les Zeïdïa.
Les Zeïdïa se sont divisés en trois fractions : 1° Les Djaroudïa, disciples d'Aboul-el-Djaroud, qui donnent à Ali ('Ali) la qualité d'imam, en vertu d'une tradition du prophète, tout en ne lui en conférant pas le titre. Nécessairement, ils déclarent infidèles les disciples de Mohammed qui n'ont pas admis cette tradition et n'ont pas suivi Ali, après la mort du Prophète;Les Imamïa. La deuxième branche des Chiites, les Imamïa (Imamites) est la seule secte des irréductibles qui essaye de démontrer, par des faits, l'idée primordiale des Cha'ïa, à savoir que Mohammed a désigné Ali comme son successeur. Ils appuient leur démonstration sur des paroles prononcées par Mohammed au moment où il commença à faire du prosélytisme. Ali accepta, comme on le sait, d'être son vicaire, et, dans une autre circonstance, Mohammed reconnut le jugement d'Ali supérieur à celui de ses autres compagnons. C'est cette conception qui les fit se séparer d'Ali, lors de l'arbitrage. Plus de 12 mille d'entre eux le renièrent. Le Kitab-el-Maouagif, parlant des Imamïa, s'exprime ainsi : « Ils étaient des gens de prière et de jeûne (c'est-à-dire qu'ils s'acquittaient ostensiblement de leurs obligations); c'est à leur intention que, parlant à ses disciples, le prophète de Dieu a dit : Si l'un de vous voit ces gens prier, il pensera que sa prière ne vaut pas la leur et il pensera de même, pour son jeûne, s'il les voit jeûner ».Les Ismaéliens. Nous arrivons, enfin, aux Ismaïlïa (Ismaéliens), la fraction chiite qui à joué le plus grand rôle, et, dont les doctrines sont les mieux connues. Les Ismaïlïa avaient pour principes fondamentaux la transmigration de la « Raison universelle » et de l'âme émanées d'un Dieu inaccessible à la raison humaine, Dieu autrement grand et autrement puissant que celui du Coran. Les prophètes et les imams pouvaient seuls bénéficier de cette Incarnation, dont la conséquence était la venue d'un messie qui prenait le nom de Mahdi, messie plein d'équité pour les descendants d'Ali et leurs adeptes, armé de vengeance pour les oppresseurs. Il synthétisait le Brahma créateur, le Vishnou conservateur et Sauveur, le Shiva générateur et destructeur des Hindous. Partisans outrés d'Ali et de sa sainte famille, ils bornaient à sept, le nombre des imams qui avaient hérité, légitimement, de l'autorité spirituelle et temporelle du Prophète. Or, à la fin du VIIIe siècle de notre ère, Ismaïl, fils de Dja'far, septième imam de la postérité d'AIi et désigné comme pontife par son père encore vivant, mourut sans transmettre à son successeur la parcelle divine « l'imamat ne pouvant remonter du fils au père ». Beaucoup de ses partisans refusèrent de croire à sa mort : « il avait simplement disparu et, certes, il ne pouvait manquer de revenir ».On en conclut que c'était le messie attendu, et c'est ainsi que fut constituée la secte des Ismaïlïa dont les disciples devaient ébranler de tous côtés les esprits. La Perse, la Syrie, la Mésopotamie, la Mecque et Médine, furent envahies par leurs doctrines qui, durant plusieurs siècles, firent trembler les califes sur leurs trônes. Plusieurs fois réformées, elles revêtent un caractère religieux, philosophique, politique et social avec l'oculiste A'bdallah, fils de Maïmoun, humanitaire et libéral sous les descendants du fondateur de la dynastie des Fatimides (909 de notre ère), (Sa'ïd, désigné sous le nom d'Obeïd, et plus connu sous celui d'Obeïd Allah, petit-fils d'A'bd-Allah ben Maïmoun), monstrueux et criminel avec le calife Hâkem et Hassan ben Sabbah, surnaturel, avec le thaumaturge Râchid-ed-din. Les Ghoulât.
Keïssanïa
(Razamïa, Hichamïa, Bananïa).
Les Razamïa. - Les Razamïa, du nom de Razem ben Siaq, enseignaient les doctrines de la métempsycose et déclaraient licite ce qui est prohibé par le Coran. D'après Chahrestani et Massoudi, les Razamïa seraient une branche des Keïsssanïa dérivée, elle-même, des Chiites. Barbier de Meynard la cite la première en date comme ayant « transformé la secte mère, en quelques années, au point de lui faire perdre son caractère original ». Le savant auteur des Prairies d'or (Massoudi) nous dit :Les Sabaïa.« La secte des Keïssanïa se partage en plusieurs opinions dissidentes. Quant à son nom, elle le doit à Mokhtar ben Ali-Obeïd le Takéfite, dont le nom était Keissan et le surnom Abou-Amrah; on croit qu'il fut ainsi nommé par Ali, fils d'Abou-Taleb ».D'autres, cependant, pensent que Keissan-Abou-Amrah est un autre personnage qu'il ne faut pas confondre avec Mokhtar. Les Sabaïa, disciples d'Abdallah ben Saba, celui qui, ayant dit à Ali : « Tu es réellement la divinité », se vit exiler à Madaïn. Selon Ibn-Saba, Ali n'est pas mort; Ibn-Moldjem, son assassin, aurait frappé un démon ayant pris la figure d'Ali. Ce dernier est dans les nues; le tonnerre est sa voix et les éclairs sont les étincelles qui jaillissent du fouet qu'il a en main. Il descendra, plus tard, sur la terre et y répandra l'équité. Pénétrés de cette idée, les Sabaïa invoquaient Ali (le Prince des Croyants), toutes les fois qu'ils entendaient gronder la foudre. Les
Kamilïa.
Les
Moghairïa.
Les
Mansourïa.
Les
Khattabïa.
Les
Zerarïa.
Les
Younissïa.
Les
Mofaouidha.
Les
Badaïa.
Les
Dammïa et les Ghorabïa.
« Mohammed ressemblait à Ali comme un corbeau ressemble à un autre corbeau, et une mouche à une autre mouche. Dieu envoya Gabriel à Ali, mais Gabriel se trompa », disaient-ils.Les Nacirïa ou Noçaïri (Alaouites) et les Ishaqia. Les Nacirïa et les Ishaqia sont des partisans outrés d'Ali et du onzième imam des chiites. Leurs doctrines dérivent de celles enseignées, à la fin du IXe siècle, par un nommé Hassan-el-A'skar, de Sourmaura, près de Bagdad. D'après Salisbury, Hassan-el-A'skar se serait appelé Mohammed ben Nosaïr, d'où le nom de Nosaïris (Nacirïa). Les Nacirïa non seulement existent encore en Syrie, où ils sont connus sous le nom d'Ansariés ou Alaouites, mais c'est parmi eux que recrute la classe aujourd'hui au pouvoir. Guyard nous fait connaître que la population du Sommaq n'était, au IXe siècle, composée que de leurs partisans, et Eugène Richtenberger, dans la Revue politique et littéraire du 6 avril 1889, s'exprime ainsi, à leur sujet : « Dans cette ville (Lattaquieh, Syrie), existent des Ansariés, peuplade bizarre, dont les pratiques religieuses sont assez extraordinaires et peu connues. Leur religion tient, paraît-il, à la fois, du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam. Ils adorent Dieu et Ali, reconnaissent Jésus et Mohammed comme des prophètes et professent un grand respect pour les morts. En outre, ils ont l'avantage de faire leurs prières avec le secours de prêtres.-» (O. Depont
/ X. Coppolani).
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