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Animaux > Mammifères > Cétartiodactyles |
Suidés et Tayassuidés |
Les
Suiformes forment un groupe de mammifères
artiodactyles, dans laquelle on range les Suidés ou Porcins
(Porcs, Sangliers, Phacochères, Babiroussas, etc.) et les Tayassuidés
(Pécaris, Tayassus, etc.).
Les Suiformes peuvent se caractériser de la manière suivante : Ongulés artiodactyles (à doigts pairs), ayant à chaque membre deux sabots antérieurs et deux postérieurs, ceux-ci plus petits et relevés, ne touchant le sol que sur un terrain marécageux; pieds généralement courts et trapus. Corps ramassé, comprimé latéralement; cou très court, tête forte, conique, le museau allongé et terminé par un boutoir mobile propre à fouir. Oreilles bien développées. Queue grêle, allongée, rarement courte ou nulle. Peau épaisse, recouverte de poils peu abondants et très durs (soies), le cou et le dos portant souvent une crinière plus ou moins allongée. Molaires tuberculeuses (bunodontes); régime omnivore; estomac simple ou peu compliqué. Ne ruminant pas. Chez les Sangliers et les Cochons domestiques (Suinés), la denture peut être représentée par la formule suivante: [i. 3/3, c. 1/1, pm. 4/4 (ou 3/3), m. 3/3] X 2 = 44 ou 40 dents,Ce nombre peut être réduit à 38, chez les Pécaris, par exemple, ou présenter d'autres différences que nous indiquerons en traitant de chaque groupe en particulier. - Sanglier d'Inde (Sus scrofa cristatus). Les canines sont fortes, prismatiques, triangulaires, et, chez l'adulte, s'allongent et sortent de la bouche en forme de défenses : celles de la mâchoire supérieure se recourbent en dehors, et leur pointe est dirigée vers le haut, parallèlement à celles de la mâchoire inférieure. Le boutoir est renforcé par un os libre, isolé dans les chairs, mobile et relié aux intermaxillaires et aux os naseaux par des muscles et des cartilages; ce boutoir se termine en avant par une surface circulaire nue, couverte de follicules muqueux, dont le derme est amplement pourvu de vaisseaux et de nerfs qui en font un organe tactile d'une grande perfection, servant à l'animal pour découvrir les racines et les végétaux enfouis dans la terre, et qui constituent sa nourriture. Les mamelles sont au nombre de 8 à 10. Les jeunes portent une livrée de taches et de raies fauves sur un fond plus sombre. ClassificationLa classification des Suiformes distingue deux familles : les Suidés (Porcins) et les Tayassuidés (Pécaris). Les Suidés se divisent en quatre tribus dans lesquelles se répartissent cinq genres rassemblant au total 19 espèces. Les Tayassuidés comptent une seule tribu (ou sous-famille), divisée en trois genres, ne comprenant chacun qu'une seule espèce.-
Les Sangliers
et les Porcs.
Tous les Sangliers ont les mêmes moeurs : ils habitent les forêts marécageuses et les vallées des fleuves et des rivières d'Eurasie et d'Afrique, vivant par petites troupes composées de femelles et de jeunes, les vieux mâles se tenant isolés hors le temps de la reproduction; ils se nourrissent indifféremment de matières végétales (fruits, racines, bulbes), et de matières animales (petits animaux, cadavres, etc.). Leurs moeurs sont farouches et brutales, et lorsqu'ils sont irrités, leurs défenses les rendent très redoutables. Leur pelage est presque toujours souillé de terre par suite de l'habitude qu'ils ont de fouiller le sol avec leur grouin et de se vautrer dans la vase. De tous leurs sens, l'odorat est le plus développé en raison de la grande étendue des fosses nasales qui se prolongent très en arrière dans le crâne dont les parois présentent de nombreuses cellules en communication avec l'appareil olfactif. La chair de toutes les espèces est excellente et recherchée par l'Humain, qui seul, avec les grands Carnivores (Lion, Tigre), est assez hardi pour s'attaquer au Sanglier adulte. Le
Sanglier d'Europe.
Le Sanglier établit sa retraite ou bauge dans les grandes forêts d'où il ne sort guère que la nuit pour chercher sa nourriture. Il préfère les fourrés couverts de buissons, peu éloignés des champs cultivés et à proximité de quelque mare. Pendant le jour, il reste couché dans sa bauge, ou bien l'été, pendant la grande chaleur du jour, il va se vautrer dans les mares et prendre ce que les chasseurs appellent le souil. A l'approche du soir, il commence à fouiller la terre en creusant droit devant lui avec son boutoir armé de défenses, et plus profondément que le Cochon domestique. Il se nourrit indifféremment d'herbes, de glands, de faines, de racines, de tubercules, d'Insectes, de Reptiles, d'oeufs et de jeunes Oiseaux, de mulots, de levrauts, de faons de Cerf et de Chevreuil, et même de charognes. Il ravage les champs de pomme de terre et de maïs. D'un naturel sauvage et d'une force remarquable, il ne craint aucun des grands Carnivores d'Europe, fait tête aux Loups comme aux Chiens, et devient très dangereux pour l'Humain et les Chevaux quand il est attaqué ou poursuivi. Il mène en tout temps une vie vagabonde, émigrant de canton en canton, surtout en automne et en hiver; c'est ainsi qu'on le voit apparaître en nombre dans les localités où on n'en avait jamais vu précédemment. L'accouplement a lieu d'octobre à décembre : les mâles sont en fureur et se livrent des combats acharnés. Un peu plus de quatre mois après, en février, mars ou avril, la laie met bas trois à neuf marcassins qu'elle allaite pendant trois ou quatre mois, et qui la suivent longtemps encore après le sevrage, n'atteignant leur entier développement que vers cinq ou six ans, bien qu'ils puissent se reproduire dès leur seconde année. A six mois, quand ils suivent encore leur mère, on les appelle bêtes rousses, et plus tard bêtes de compagnie; à deux ans, ragots; ils se réunissent souvent alors en troupes formées de plusieurs portées avec leurs mères, et voyagent de compagnie. Les sangliers à leurs tiers an, les quartanniers de quatre ans et les vieux sangliers, vivent solitaires, ne recherchant les femelles qu'à l'époque du rut. Cette espèce, comme nous l'avons
dit, s'étend sur tout le nord de l'Ancien continent (région
paléarctique). Les naturalistes en ont distingué un certain
nombre de sous-espèces espèces méridionales et orientales
dont les limites sont très difficiles à fixer, et qui, pour
certaines, ne sont peut-être fondées que sur des différences
individuelles tenant à l'âge ou à l'abondance plus
ou moins grande de nourriture, suivant les endroits. En Malaisie
et en Indonésie, notamment, chaque île
paraît posséder une espèce distincte dont les caractères
se sont accusés par suite d'une ségrégation remontant
à une époque plus ou moins reculée.
Porcs. Le Cochon domestique (Sus Scrofa domesticus) est une sous-espèce de Sanglier. Le
Sanglier de Java.
On peut rapprocher du Sanglier de Java les espèces suivantes : Sus barbatus (Müller et Schlegel) de Bornéo; S. celebensis (Müller) de Sulawesi; S. philippensis (Nehring d'après Meyer), et enfin S. aheonobarbus (Huet), ces deux dernières des îles Philippines. Le
Sanglier nain
Le Sanglier nain, ne dépasse pas la taille d'un fort lièvre, et ressemble à un marcassin d'un mois, sauf la livrée qui caractérise ce dernier. Le pelage est très dur en dessus, d'un brun fauve tirant plus ou moins sur le gris; le ventre et les oreilles sont nues, il n'y a pas de crinière dorsale. Cet animal vit par bandes plus ou moins nombreuses sous la conduite d'un mâle, ce qui rappelle les moeurs des Pécaris américains, dont il se s'approche aussi par l'atrophie du quatrième doigt aux pattes postérieures. Les Potamochères.
Les Potamochères habitent, en troupes plus ou moins nombreuses, le bord des fleuves et des lacs de l'Afrique méridionale et centrale. Leurs moeurs sont semblables à celles des Sangliers d'Europe. -
Le
Patamochère roux.
Le
Potamochère du Cap.
Les
Hylochères.
Les Babiroussas
Des Babiroussas dans un parc zoologique. Photo : Schristia; licence : Creative Commons. Babiroussa
des Moluques.
Les Phacochères.
Tête de Phacochère. De tous les Suidés, le Phacochère africain est celui qui s'éloigne le plus de leur type ordinaire par sa denture, aussi a-t-on proposé d'en faire une famille ou sous-famille à part (Phacochaerinae), qui par ses caractères relie les Suidae aux Hippopotames. Dans ce groupe, les incisives et les prémolaires sont caduques, et celles-ci sont remplacées, chez l'adulte, par les molaires qui se développent d'avant en arrière comme chez l'Eléphant, sont très allongées, couvertes de tubercules, et ont de nombreuses racines. Il est rare de trouver la denture complète, la dernière molaire ne se développant qu'après la chute des prémolaires. Les incisives, également caduques, sont au nombre de 3 paires en haut et en bas. La formule dentaire complète serait comme dans le genre Sus : [i.3/3, c. 1/1, pm. 3/3, m.3/3] x 2 = 40 dentsCette formule ne s'observe que chez le jeune; celui-ci n'a même généralement que 36 dents bien développées (les arrière-molaires n'étant pas sorties), et la formule dentaire se trouve réduite chez l'adulte à 28, 24 et même 16 dents (4 canines et 12 molaires). Les canines très développées ont la même disposition que celle du genre Sus. Les Pécaris.
Pécaris à collier (Pecari tajacu). Photo : Alan Schmierer; licence : Crative Commons. Le comportement ressemble à celui des Sangliers, et le régime est omnivore, malgré la complication de l'estomac. Les Pécaris vivent par bandes nombreuses dans les forêts et ne recherchent pas l'eau et la vase avec autant de prédilection que les espèces de l'Ancien continent. lls mènent une existence nomade, à la recherche de leur nourriture, trouvant un abri dans les fourrés et les arbres creux. Ils ne craignent pas d'attaquer les serpents et, grâce à leur nombre, ils résistent avec succès aux attaques des Carnivores, des Chiens et de l'Humain même. Il est dangereux pour un chasseur isolé d'attaquer une bande de ces animaux, car, s'il est renversé, il succombe forcément sous le nombre; les Pécaris mordent avec férocité et mettent en quelques instants leur ennemi en pièces. On distingue trois genres monospécifiques dans cette famille. Le Pécari à lèvres blanches (Tayassu pecari) a plus d'un mètre de long, le pelage brun noir varié de fauve, avec la mâchoire inférieure blanche. Il habite l'Amérique du Sud (Guyane, Brésil, Paraguay, Pérou). Le Pécari à Collier (Pecari Tajacu) est plus petit d'un tiers, et se distingue du précédent par un large collier blanc. On le rencontre plus au Nord, car on le trouve dans les mêmes régions de l'Amérique méridionale, et de plus dans l'Amérique centrale, au Mexique, et dans le Sud des Etats-Unis, notamment dans l'Arkansas. Le Pécari du Chaco ou Tagua (Catagonus wagneri), habite la région occidentale du Gran Chaco (Centre-Nord de l'Argentine, Ouest du Paraguay, Sud-Est de la Bolivie); d'abord reconnu comme fossile, il été retrouvé vivant dans les années 1970. Sa taille est un peut supérieure à de celle du Pécari à lèvres blanches. (E. Trouessart). |
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