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La
famille des Tayassuidés ou Pécaris correspond
au groupe des Suiformes vivant dans les régions
chaudes de l'Amérique (l'autre groupe,
celui des Suidés, étant propre à l'Ancien monde).
Cette famille comprend trois espèces, chacune rangée dans
un genre particulier : Pecari tajacu (Pécari à collier),
Tayassu pecari (Pécari à lèvres blanches) et Catagonus
wagneri (Pécari du Chaco).
Les Pécaris
sont des animaux à corps épais,
à jambes fines, à tête
forte, terminée par un groin. Ils se caractérisent encore
par la présence de trois doigts seulement
aux pieds de derrière; par une queue
tout à fait rudimentaire; par la présence, sur le dos, d'une
glande particulière sécrétant
un liquide à odeur très forte, et par le nombre de dents
qui n'est que de trente-huit : deux paires d'incisives
à la mâchoire supérieure
et trois à la mâchoire inférieur
Vivant par troupes
dans les forêts, ils se défendent
courageusement contre les Carnivores et même
contre l'Humain.
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Un
Pécari à collier.
Le Pécari
à collier.
L'espèce
Pecari tajacu, ou Pécari à collier, est représentée
par un petit Suiforme de 1,45 m à 1,65 m de longueur au plus, et
de 33 à 40 cm de hauteur. Cet animal a des formes assez élancées,
la tête haute, le museau obtus, des soies
proportionnellement longues et épaisses, d'un brun foncé
à la racine et à la pointe, annelées de fauve et de
noir dans le milieu. Entre les oreilles et le
long du dos, les soies s'allongent, sans former cependant une crinière.
La couleur générale de l'animal est un brun noirâtre,
passant au brun jaunâtre, sur les côtes, et s'y mélangeant
de blanc. Le ventre est brun, la poitrine blanche; une bande jaune part
de cette dernière région et monte jusqu'au-dessus des épaules.
La glande dorsale fournit un liquide à odeur pénétrante,
mais qui semble être fort du goût de ces animaux, car on les
voit se frotter mutuellement le dos avec leurs museaux.
Le Pécari
à collier est commun dans toutes les forêts de l'Amérique
du Sud, jusqu'à environ 1000 mètres au-dessus du niveau
de la mer.
Comportement.
Cette espèce
est très sociable et parcourt les forêts en troupes nombreuses,
sous la conduite du mâle le plus fort. Chaque jour elle change de
demeure. D'après Rengger, on peut suivre les Pécaris des
jours entiers, sans les voir.
«
Dans leurs voyages, dit ce naturaliste, rien ne les arrête, ni les
champs découverts, ni les cours d'eau. Arrivent-ils à un
champ, ils le traversent au galop; remontent-ils un cours d'eau, ils n'hésitent
pas à le franchir à la nage. Je les vis ainsi traverser le
fleuve du Paraguay, à un endroit où il avait plus d'une demi-lieue
de large. Le troupeau s'avançait serré, les mâles en
avant, les femelles suivies de leurs petits. On les entendait et on les
reconnaissait de loin, moins à leurs cris sourds et rauques, qu'au
bruit qu'ils faisaient en passant à travers les buissons. »
Bonpland,
dans une de ses excursions botaniques, fut prié un jour par
ses guides indiens de se cacher derrière un arbre;
ils craignaient qu'il ne fût renversé par un troupeau de Pécaris.
Les indigènes assurèrent à Humboldt,
que le Jaguar lui-même n'ose se hasarder
au milieu d'un troupeau de ces animaux, et que, pour n'en être pas
écrasé, il se sauve toujours derrière un arbre.
Les Pécaris
cherchent jour et nuit leur nourriture. Ils mangent des fruits
et des racines qu'ils déterrent avec
leur museau. Dans les endroits habités, ils pénètrent
souvent dans les plantations et les ravagent. Ils dévorent en outre
des Serpents, des Lézards,
des vers, des chenilles.
Dans leur manière
d'être, ils ressemblent beaucoup aux Sangliers;
mais ils n'en ont ni la gloutonnerie ni la malpropreté; ils ne mangent
que pour calmer leur faim, et ne se souillent dans les mares que pendant
la plus grande chaleur. Le jour, ils se cachent dans le creux des troncs
d'arbres, entre des racines; lorsqu'on les chasse, ils se réfugient
toujours dans une pareille retraite. Leurs sens
sont faiblement développés, sauf, peut-être, l'ouïe
et l'odorat; ils ont la vue mauvaise.
La femelle met bas
deux petits, qui, le premier jour déjà peut-être, et
assurément peu après leur naissance, suivent leur mère
partout. (AE Brehm). |
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