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0 00, 102 E | Sumatra (Pulau Sumatera) est une grande île de l'Indonésie, située au Sud-Ouest de la presqu'île Malaise ou de Malacca; superficie : 455.627 km² (avec les îles côtières vastes d'environ 10.000 km²). Population : 50,4 millions d'habitants (2013). Coupée par l'équateur, elle s'allonge du Nord-Ouest au Sud-Est, entre 5°39' de latitude Nord, 5° 58' latitude Sud , du 95° 11' de longitude Est à 106° 6' de longitude Est, baignée au Nord par la mer d'Andaman et le golfe du Bengale, à l'Ouest par l'océan Indien, au Sud par le détroit de la Sonde qui la sépare de Java, à l'Est par la mer de Java, la mer de Chine et le détroit de Malacca. La forme est celle d'un ovale allongé dont le grand axe mesure 1760 km du Nord-Ouest au Sud-Est, et la largeur croît du Nord au Sud depuis 160 jusqu'à 400 km. L'histoire de Sumatra. - L'île de Sumatra fut découverte en 1508 par le Portugais Siqueira, mais resta pendant fort longtemps très peu connue des Européens. Les Mémoires de Muller (1778) et ceux de Marsden (1793) attirèrent l'attention des Occidentaux sur cette île. L'établissement des Hollandais à Sumatra date de 1595. Dès 1698, les Anglais s'étaient établis à Bencounen, sur la côte occidentale. Mais, en 1824, ils cédèrent toutes leurs possessions de l'île aux Hollandais; Ceux-ci ,'eurent plus désormais qu'à imposer leur domination aux différents petits sultanats qui se disputaient, non sans rencontrer d'ailleurs de vives résistances, notamment chez les Atchinois, avec ils ont dû soutenir une longue guerre (1873-1374). L'île, comme le reste des îles de la Sonde restera possession des Pays-Bas jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Quand l'Indonésie se voit accorder, le 27 décembre 1949, l'indépendance (proclamée dès 1945), Sumatra suit le destin du pays. Des troubles séparatistes graves y ont eu lieu jusqu'en 2005 dans la région d'Aceh. Géographie physiqueSumatra a pour épine dorsale une chaîne de montagnes parallèle à son grand axe qui longe la côte occidentale, côte abrupte, presque rectiligne, rongée par l'océan. L'altitude moyenne de ces montagnes est de 1200 m; la chaîne est souvent double ou triple, avec des chaînons transversaux délimitant des cirques intérieurs. Le noyau est formé de schistes cristallins et de quartzites traversés par des injections de granit et de porphyre ces terrains ou le métamorphisme est très accentué offrent des talcschistes, des micaschistes, des grès et calcaires' paléozoïques, se rapprochant des terrains de la presqu'île malaise; d'épais calcaires carbonifères les recouvrent en partie; ils sont eux-mêmes surmontés de grès et de calcaires éocènes, de grès marneux et d'assises houillères de l'époque tertiaire. Ensuite survinrent les grandes éruptions volcaniques de Java et de Bornéo qui ont recouvert ces couches tertiaires de coulées de diorite, d'andésite, de basalte, de lave, et dressé au-dessus de la chaîne (dite monts Barisan) une soixantaine de volcans, dont six encore actifs. Ces sommets, qui atteignent 3805 m (mony Kerinci), dominent de très haut le reste de l'île. A l'Est des montagnes s'est formée la vaste plaine alluviale qui descend vers la côte orientale et se prolonge sous les flots par de vastes bancs de sable. La largeur de la zone montagneuse varie de 100 à 150 km, celle de la plaine de 100 à 250 km.- Carte de Sumatra. L'alignement montagneux, situé sur le prolongement des hauteurs birmanes d'Arakan et des îles Andaman et Nicobar, commence par les îlots de Pulau Breuheh (700 m) et de Pulau Weh (415 m), puis sur la grande île le volcan éteint de Selawa Agam (2088 m); le mont Mentelah (1942 m), le plateau d'Aceh (Atjeh ou Atchin), terminé à l'Est par le Tafelberg (1600 m.). A l'Ouest de ce plateau, la grande chaîne se continue riveraine de l'Océan par les volcans actifs d'Abong Abong (2985 m) et de Leuser (3381 m), le Bandahara (3012 m), le plateau de Toba, avec le mont Sinabung (2451 m) et le lac Toba, entouré de solfatares, les anciens cratères Balanga et Maledja, le Serét Berapi, volcan de 1788 m, et le majestueux mont Passaman ou Ophir (2927 m); les hautes terres de Padang sont dominées par le mont Marapi ou Singalang (2891 m); volcan encore très actif, le Talang (2543 m) également ignivome. Un peu au Sud est le Kerinci (Korintji ou Indrapoura), point culminant de l'île (3805 m), au vaste cratère encore fumant, puis le Kaba (1650 m), un des volcans les plus redoutés de Sumatra, le Bukit Masurai (2933 m), le Dempo (3159 m), le Karang; puis la chaîne se divise et va se terminer par trois presqu'îles, celles du cap Cina (Djina), du mont Semangka (2262 m) au bord de la baie de ce nom, et du Tangka (1042 m); enfin celle du Gunung Rajabasa (1341 m), au terme de laquelle le détroit de la Sonde n'a que 26 km de large entre Sumatra et Java; ce dernier volcan est sur l'alignement du fameux Krakatoa. La plaine orientale, accidentée de collines et de plateaux bas, offre une assez grande variété d'aspect, tantôt revêtue de la luxuriante végétation tropicale, tantôt aride et sèche, tantôt marécageuse; les forêts la revêtent en grande partie, et, sur le littoral, des îles basses et marécageuses se forment à l'embouchure des fleuves. Sur le rivage de Sumatra, on doit signaler : le bon port de Singkel, la baie Tapanouli, les trois petits ports de Padang, la baie de Benkoulen, celles de Kroé et Benkounat; au Sud de l'île, les deux profonds golfes de Semangka et de Lampong (avec le port de Telok-Betong), délimités par trois caps : Cina, Tikus et Tua (Touva). Sur la côte orientale nous rencontrons, au Sud, le Tanjung Kait, promontoire le plus oriental, le détroit de Bangka qui isole l'île de ce nom, la baie de l'Amphitrite en face des îles Lingga, à l'embouchure de l'Inderagiri; puis, sur le détroit de Malacca, l'île plate de Bangka, les îlots Aroa, le cap et la baie de Langsar; puis l'abrupte côte Nord-Est dont les rocs plongent sur une mer profonde; à l'extrémité septentrionale de l'île, s'ouvre la rade de Banda Aceh, abritée par les îles Weh. La côte occidentale n'a pas place pour des cours d'eau de quelque importance; ceux-ci descendent à l'Est, serpentant dans la plaine alluviale que leurs dépôts augmentent sans cesse; citons, du Nord au Sud, le Jamboaye, l'Asahari, le Kualu,le Barumun, le Rokan (280 km), le Siak navigable sur 120 km, et le Kampar, qui débouchent dans l'archipel marécageux riverain du détroit de Malacca; l'Inderagiri (Indraghiri), qui forme le lac de Singkara, en sort sous le nom d'Ombilin et arrose un bassin carbonifère; le Batang Hari, large de 400 m et profond fond de 5 m à 400 km de la mer; l'Air Musi (Mousi) ou rivière de Palembang, long de 350 km, finissant par un vaste delta inextricable de 300 km de front en face de l'île de Bangka. Le climat est tropical, très pluvieux et orageux (200 jours de pluie et 100 orages par an, en moyenne), les précipitations atteignent 4,73 m à Padang et dépassent généralement 2 m; la température moyenne est de 26 °C à 27 °C, et ses variations ne sont fortes que dans la montagne; l'action des moussons est prépondérante sur la côte Ouest; à l'Est, elle est moins sensible et l'on distingue surtout l'alternance de la brise de mer et de la brise de terre. Végétation et ressources minéralesLe climat assure à Sumatra une magnifique végétation tropicale, et les différentes cultures s'étagent à mesure que l'on s'élève des marécages de la côte qui borde le détroit de Malacca Jusqu'aux hauts sommets des montagnes, Celles-ci sont couvertes d'impénétrables forêts, où dominent l'ébénier, le teck, l'arbre de fer; aux basses altitudes, on cultive le riz, qui forme la base de l'alimentation; l'igname, la patate douce, la noix de coco, la pistache, le ricin, le sésame, la canne à sucre, le palmier. L'ananas, le poivrier, le citronnier, le bétel, etc., enfin le tabac et le café fournissent des produits d'exportation.De même, les richesses minérales sont variées et importantes. Dans les montagnes se trouvent de nombreuses mines d'or, des gisements de diamants, d'étain, de cuivre, de fer, de cristal de roche, etc. EthnographieL'île de Sumatra renferme des Indonésiens et diverses origines issues de leurs mélanges avec d'autres qui se sont rencontrées à ce carrefour extrême des routes terrestres et maritimes de l'Asie : Indiens et Tamouls de l'Inde; Chinois venus surtout du Kouang-toung, Bonghis, Arabes, assez nombreux depuis le XIIIe siècle dans les régions d'Aceh et de Palembang; Javanais et Soundanais de Java dans les districts méridionaux. Le fonds est formé des Indonésiens proprement dits et des Malais qu'on y rattache.Dans Ie Nord de l'île, la principale population est celle des Bataks qui peuplent les alentours du lac Toba et généralement les hauteurs entre 4° latitude Nord et le volcan Marapi. On en rapproche les Alas au Sud d'Aceh, convertis à l'Islam, les Gayon, voisins des Alas, et dans les vallées du Nord du mont Ophir, les Orang-Oulou et Orang-Loubou, aux modes de vie archaïques. Au Sud de l'île, sur le Hari et le Mousi supérieur, vivent les Koubous, semblables aux Bataks. Ils se sont métissés dans les basses vallées et près du mont Kerinci avec les Javanais, formant le peuple des Passoumah. Les Malais semblent avoir pour premiers centres le milieu de Sumatra et le Nord-Ouest de Bornéo. Dans notre île, leur berceau aurait été l'ancien royaume de Menangkabo, région haute du Padang, tout près des Bataks. Sur le littoral, les Malais sont métissés de Javanais au Sud, d'Arabes au Nord, d'Indiensus, de Chinois, de Tamouls, etc., un peu partout. Parmi les populations mixtes, les principales sont les Redjang au Sud-Ouest Malayo-Javanais; les Atchinais ou gens d'Aceh au Nord, Alas mélangés de Malais, d'Indiens et d'Arabes; les Palembang au Sud-Est, Javanais faiblement mélangés de Koubous et de Malais; les Lampong au Sud, Indonésiens mêlés de Soundanais (Javanais primitifs). D'une manière générale, les différences ethniques ne sont pas très accusées entre les habitants de Sumatra, et elles tiennent surtout à l'influence plus ou moins forte de tel ou tel élément étranger : indien d'abord, plus tard arabe, puis indo-javanais et enfin chinois et européen. La religion dominante est l'Islam, mais avec, des pratiques païennes et hindoues; les Bataks sont christianisés; les Kassim de Palembang conservent une religion autochtone. (GE). |
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