| Le nom d'hippopotame, donné par Linné à ces animaux vient du grec hippos, cheval, et potamos, rivière. - Malgré ce nom, le lourd quadrupède qui le porte, n'a rien de commun avec le cheval. Aussi les Hollandais du Cap le nomment vache marine (Zee-koe). Son corps chargé de graisse, est recouvert d'une peau épaisse presque nue et humectée d'un suintement qui s'échappe de pores très visibles. Ce corps, long de 1,80 m, 2 mètres et plus, est porté sur des membres si courts (0,50 m de hauteur), que le ventre traîne presque à terre (hauteur totale de l'animal, 1,50 m à 1,65 m). La tête, coiffée d'oreilles courtes, munie de petits yeux, se termine par un mufle renflé et des lèvres monstrueuses qui dissimulent des dents incisives (4 en haut et en bas) courtes, coniques et recourbées en haut; longues, cylindriques, pointues et proclives en bas; et les canines droites et médiocres en haut, très grosses et recourbées en bas. Les deux mâchoires possèdent 6 molaires de chaque côté. Les pieds portent tous 4 doigts courts et trapus terminés chacun par un petit sabot. Ce gros et lourd mammifère vit dans les rivières d'Afrique, en Égypte, en Ethiopie, au Mozambique, au Kénya, en Tanzanie et dans tous les autres pays de la région des Grands Lacs, en Afrique du Sud, dans les Guinées, au Sénégal. L'eau semble son élément favori plutôt que la terre où il se meut péniblement; c'est surtout la nuit qu'il en sort. Il aime à fourrager dans les lagunes des bords des grands fleuves, à nager avec une certaine agilité, dans leurs eaux profondes où il ne montre à la surface de l'eau que la partie supérieure de sa tète. Les hippopotames plongent avec facilité et restent. sous l'eau un temps considérable (30 à 40 minutes). Les femelles n'ont qu'un seul petit qu'elles portent 10 mois et nourrissent près d'un an. Ces animaux paissent des plantes aquatiques et la nuit ils vont même pâturer dans les champs de maïs (et les jardins; ceux qu'on a en captivité mangent volontiers des fruits, des pommes de terre, des fourrages variés. Bien qu'ils ne ruminent pas, leur estomac est divisé en plusieurs poches. Une brutale stupidité paraît être le fond de leur caractère. Ils ont cependant l'instinct dû se creuser des fosses dans le lit des fleuves qu'ils habitent pour s'assurer au moins 2m,50 à 3 mètres d'eau, lorsque, pondant l'hiver, qui est la saison sèche, les eaux deviennent très basses; quelquefois ces fosses forment au centre du fleuve une tranchée continue. Delegorgue, dans l'Afrique australe, en a vu qui pouvaient contenir 10 ou 12 de ces animaux. Les hippopotames d'ailleurs quittent chaque année le haut des fleuves à mesure que leurs eaux s'épuisent et descendent peu à peu vers les embouchures. L'espèce qui vient d'être décrite a été nommée par les naturalistes H, arnphibius , Lin. Longtemps elle a constitué à elle seule le genre Hippopotame classé par G. Cuvier dans l'ordre des Mammifères pachydermes auprès des genres Cochon, Phacochère et Pécari. Aujourd'hui on en connait une autre espèce, d'un tiers plus petite, qui vit sur la côte de Guinée à Liberia ; c'est l'H. liberiensis de Morton. L'Europe possède dans les couches meubles récentes de son sol les débris de deux on trois espèces d'hippopotames plus petites que l'espèce principale. (Ad. F.). | |