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Bhoutan
Druk Gyalkhap

27 30 N, 90 30 E
Le Bhoutan est un Etat indépendant de l'Himalaya oriental, borné au Nord et à l'Est par la Chine (Tibet), au Sud, par l'Etat indien d'Assam, et à l'Ouest, par le Sikkim, qui fait également partie de l'Inde.
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Carte du Bhoutan.
Carte du Bhoutan. Source : The World Factbook.
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Géographie physique

Relief.
Montagnes.
Le Bhoutan est dominé par les montagnes de l'Himalaya, qui forment une frontière naturelle avec la Chine (Tibet). Ces montagnes s'étendent sur la majeure partie du pays, avec des sommets élevés et des vallées profondes. Les pics les plus élevés sont situés dans le nord du pays, à la frontière avec le Tibet.
• Le mont Gangkhar Puensum est le point culminant du Bhoutan et l'un des sommets les plus élevés du monde non escaladés. Il atteint environ 7570 mètres d'altitude. En raison de son importance culturelle et spirituelle, il est interdit aux alpinistes.

• Le mont Jomolhari, situé à la frontière entre le Bhoutan et le Tibet, est également un sommet important et atteint environ 7314 mètres d'altitude.

Collines et vallées.
En dessous des hauteurs himalayennes, les collines et les vallées du Moyen Himalaya sont caractérisées par des pentes plus douces et des altitudes plus basses. Ces zones sont couvertes de forêts denses et de prairies de haute montagne.

Le Bhoutan possède plusieurs vallées profondes, comme la vallée de Paro et la vallée de Punakha, qui sont importantes pour l'agriculture et les établissements humains.

Hydrographie.
Les cours d'eau.
Les nombreux cours d'eau du Bhoutan, tous dirigés vers le Sud, se frayent difficilement un passage à travers d'étroits défilés, coupés de précipices, pour gagner enfin le Brahmapoutre

• La Chhu, une des principales rivières du Bhoutan, coule dans la partie est du pays et se dirige vers le fleuve Brahmapoutre en Inde.

• La Wang Chhu traverse la vallée de Thimphu et est essentielle pour la capitale du pays, Thimphu. Elle contribue à l'approvisionnement en eau et à l'irrigation.

• La Punatsang Chhu traverse la vallée de Punakha et rejoint la rivière Mo Chhu pour former le fleuve Sankosh en direction de l'Inde.

Lacs.
Le lac de Tshophu, situé à haute altitude dans le nord du Bhoutan, est un exemple typique de lac glaciaire. Le Lac de Doyong, autre lac glaciaire, est situé à des altitudes élevées. il est important pour ses écosystèmes de montagne.

Géologie et ressources naturelles.
Le Bhoutan est géologiquement complexe avec des formations tectoniques résultant de la collision entre la plaque indienne et la plaque eurasienne. Cette activité tectonique a formé les chaînes de montagnes de l'Himalaya.

Le pays possède des ressources naturelles telles que l'hydroélectricité, en raison de ses rivières puissantes et des montagnes, qui sont exploitables pour générer de l'énergie hydroélectrique. Le pays possède également des minéraux et des ressources forestières.

Climat.
Le climat du Bhoutan varie avec l'altitude du lieu; brĂ»lant dans les plaines du Sud, il se transformĂ© en hiver perpĂ©tuel sur les cimes neigeuses de l'Himalaya. Les pluies descendent en torrents des hauteurs; mais dans le voisinage de Thimphu, la capitale, elles sont modĂ©rĂ©es. Le sol reçoit de frĂ©quentes averses, mais elles ne sont pas comparables aux pluies tropicales du Bengale. Par suite de l'altitude Ă©levĂ©e et de la nature escarpĂ©e des montagnes, de terribles orages sĂ©vissent dans les vallĂ©es et dĂ©vastent souvent les campagnes. D'ailleurs le nom de Bhoutan signifie "pays du Dragon de tonnerre". 

Flore et faune. 
Les forêts du Bhoutan sont riches en grands arbres, tels que le hêtre, le frêne, le bouleau, l'érable, le cyprès, l'if. Le pin et le sapin revêtent les montagnes élevées; le chêne et le rhododendron se rencontrent jusqu'à près de 3000 m. On y voit aussi le cannellier, la rubharbe géante, l'edelweiss, et le coqueliquot bleu (fleur nationale). Ces forêts jouent un rôle important dans la régulation du climat et la conservation de la biodiversité.

Les rĂ©gions infĂ©rieures des montagnes fourmillent d'animaux . Les Ă©lĂ©phants sont assez nombreux; mais les tigres sont devenus très rares, sauf  dans le voisinage de la rivière Tista. Les lĂ©opards abondent dans la vallĂ©e de Hah; les daims se rencontrent partout; on en voit quelques-uns de très grande espèce. On trouve le chevrotain-musc dans les neiges; le cochon sauvage habite souvent des parages très Ă©levĂ©s. Les Ă©cureuils de grande taille sont communs. On trouve aussi l'ours brun de l'Himalaya et le grand rhinocĂ©ros indien (Rhinoceros unicornis). Les faisans, les oiseaux des jungles, les pigeons et en gĂ©nĂ©ral le menu gibier abondent. Il existe aussi une race de cheval, ou plutĂ´t de poney, le tangan, dont les habitants se servent comme animal domestique. C'est un poney de race très fine, et qu'on ne trouve dans aucune des contrĂ©es voisines.

Le Bhoutan a mis en place plusieurs parcs nationaux et réserves naturelles pour protéger ses écosystèmes uniques, tels que le Parc National de Jigme Dorji et le Parc National de Phibsoo, qui abritent une faune diverse et rare. Le pays est connu pour ses politiques environnementales strictes, visant à préserver ses forêts et sa biodiversité. Environ 72% du pays est couvert de forêts. Mais le Bhoutan est vulnérable aux impacts du changement climatique, notamment les glissements de terrain et les inondations causés par la fonte des glaciers.

Géographie humaine

Population.
La popultion du Bhoutan s'élève à environ 770 000 habitants . le pays a un taux de croissance démographique modéré, avec une population relativement jeune. Une grande partie de la population est jeune, bien que le pays commence à voir une légère augmentation de la proportion des personnes âgées en raison de l'amélioration des soins de santé.

Environ 60% de la population vit en milieu rural. Les principales villes sont Thimphou (la capitale), Paro, Phuentsholing, et Punakha. Thimphou, est la plus grande ville avec environ 115 000 habitants. C'est le centre politique et économique du pays.

Le Bhoutan abrite plusieurs groupes ethniques distincts. Les principaux groupes ethniques du Bhoutan sont les Ngalops, les Sharchops, et les Lhotsampas, chacun avec sa propre langue, culture et histoire :

• Les Ngalops sont considérés comme les descendants des populations tibétaines qui se sont installées au Bhoutan il y a plusieurs siècles. Ils vivent principalement dans l'ouest du Bhoutan. Ils parlent le dzongkha, la langue nationale du pays, et pratiquent le bouddhisme vajrayana, la religion dominante du Bhoutan. Les Ngalops ont joué un rôle central dans le développement politique et culturel du Bhoutan moderne.

• Les Sharchops sont considérés comme les habitants indigènes de l'est du Bhoutan où ils vivent principalement. Ils parlent majoritairement le tshangla, également connu sous le nom de sharchopkha. Les Sharchops sont principalement bouddhistes, avec certaines influences animistes et hindoues. Bien qu'intégrés dans la société bhoutanaise, il existe parfois des tensions ethniques entre eux et les Ngalops.

• Les Lhotsampas sont des populations d'origine népalaise qui se sont installées dans le sud du Bhoutan au début du XXe siècle. On les rencontre principalement dans le sud du Bhoutan et ils parlent le népalais. Ils sont majoritairement hindous, mais comptent aussi quelques bouddhistes et chrétiens. Les Lhotsampas ont été au coeur de tensions ethniques et politiques, en particulier dans les années 1990, lorsque le gouvernement bhoutanais a voulu promouvoir la culture Driglam Namzha (marquée en particulier par le port d'un costume traditionnel) et a mis en place des politiques strictes de nationalité et d'immigration, entraînant l'expulsion de nombreux Lhotsampas vers le Népal.

Outre ces trois groupes principaux, le Bhoutan abrite également plusieurs groupes ethniques plus petits, notamment :
• Les Brokpas sont un groupe semi-nomade vivant dans l'est du Bhoutan (régions de Merak et Sakteng). Ils sont éleveurs de bétail et agriculteurs.

• Les Lepchas sont un groupe ethnique ancien également présent dans le Sikkim et la région de Darjeeling en Inde.

• Les Doyas sont un petit groupe ethnique vivant dans le sud-ouest du Bhoutan. Ils sont principalement agriculteurs.

Le Bhoutan a fait des progrès significatifs dans l'amélioration de l'accès à l'éducation, avec des taux de scolarisation en augmentation. L'enseignement est gratuit et obligatoire jusqu'au niveau secondaire. Le système de santé est en amélioration, avec des soins de santé gratuits fournis par l'État. Des efforts sont faits pour améliorer l'accès aux services de santé dans les zones rurales.

Quelques-unes des principales villes du Bhoutan

• Thimphu est la capitale politique, économique et administrative du Bhoutan. Située dans la vallée du même nom à plus de 2300 mètres d'altitude, elle est devenue capitale en 1961 et s'est transformée depuis en un centre urbain moderne tout en respectant les règles strictes de préservation culturelle. Elle abrite le palais royal, les bureaux du gouvernement, le parlement, des institutions religieuses, des universités, des musées et les principales entreprises du pays. Thimphu est l'une des rares capitales au monde à ne pas avoir de feux de signalisation. C'est aussi le coeur culturel du pays, avec des festivals traditionnels, des marchés artisanaux, et des institutions éducatives comme l'Institut Zorig Chusum dédié aux arts traditionnels.

• Phuentsholing est la principale porte d'entrée du Bhoutan depuis l'Inde, située au sud-ouest à la frontière avec l'État indien du Bengale-Occidental. Bien que ne faisant pas partie des hautes vallées himalayennes, elle est vitale pour le commerce, les échanges transfrontaliers et la logistique. Elle héberge de nombreuses entreprises, des institutions douanières, et sert de point de transit pour les marchandises entrant dans le pays. Elle représente également un point de contraste entre le dynamisme frontalier et la lenteur réglementée du développement bhoutanais intérieur.

• Paro se signale par pour son importance historique, religieuse et touristique. SituĂ©e dans une vallĂ©e fertile Ă  l'ouest du pays, elle abrite l'unique aĂ©roport international du Bhoutan, ce qui en fait un point d'entrĂ©e stratĂ©gique pour les visiteurs. Paro est aussi le site de nombreux monuments historiques, comme le cĂ©lèbre monastère de Taktshang (la « tanière du tigre »), le dzong de Paro, et plusieurs temples anciens. 

• Punakha est l'ancienne capitale du Bhoutan et reste aujourd'hui le siège hivernal de la plus haute autorité religieuse du pays, le Je Khenpo. Elle est située à une altitude plus basse que Thimphu et jouit d'un climat plus doux. Son dzong, situé à la confluence de deux rivières, est l'un des plus majestueux du pays et un site central pour les cérémonies nationales et religieuses. Punakha conserve une importance cérémonielle, religieuse et agricole.

• Gelephu, située également au sud, à la frontière avec l'Inde, est un centre commercial régional important, plus calme que Phuentsholing mais avec un potentiel croissant en raison de sa position géographique stratégique. Elle est en train de se développer comme pôle régional pour l'industrie légère et l'agriculture, avec des projets de zone économique spéciale.

• Trongsa, située au centre du pays, joue un rôle historique central. Son imposant dzong, perché sur une crête au-dessus d'une gorge, est considéré comme la clé du contrôle de l'est du pays. Traditionnellement, tout roi bhoutanais devait avoir été gouverneur de Trongsa avant de monter sur le trône. La ville reste un point de passage obligé sur la route est-ouest du pays.

• Trashigang est la principale ville de l'est du Bhoutan et un centre éducatif et administratif important pour les districts orientaux. Elle accueille l'un des campus de l'Université royale du Bhoutan et joue un rôle régional dans le commerce, l'agriculture et la gouvernance locale. La ville est également le point de départ vers les zones reculées de l'est himalayen.

• Samdrup Jongkhar est une autre ville frontalière au sud-est du pays, ouverte sur l'Assam indien. Elle est un centre commercial et un lien logistique entre l'est du Bhoutan et les marchés indiens. Elle est également un point d'entrée pour les visiteurs venus du nord-est de l'Inde.

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Culture.
La culture du Bhoutan est délibérément protégée comme un élément fondamental de son concept de Bonheur National Brut (BNB). Loin de subir passivement les influences extérieures, le Bhoutan a fait le choix conscient de moderniser le pays sans sacrifier son héritage unique, résultant en une société où les traditions ancestrales coexistent avec un développement prudent et mesuré.
Le concept de Bonheur National Brut, ou BNB, représente une philosophie de développement alternative et holistique qui a été introduite au Bhoutan par le quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, au début des années 1970. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la croissance économique mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB), le Bhoutan a choisi de placer une certaine idée (très conservatrice et totalitaire) du bien-être et du bonheur de sa population au coeur de sa vision nationale. Le BNB reconnaît que le développement ne doit pas être uniquement matériel, mais qu'il doit également intégrer les dimensions religieuses, émotionnelles et culturelles de la vie humaine. Il s'agit d'un équilibre entre le progrès économique et la préservation des valeurs culturelles, de l'environnement et d'une bonne gouvernance. Le concept repose sur quatre piliers fondamentaux, qui servent de guide pour la planification et la prise de décisions politiques. Ces piliers sont : la bonne gouvernance, le développement socio-économique durable et équitable, la préservation et la promotion de la culture, et la conservation de l'environnement. Chaque pilier est considéré comme essentiel et interconnecté pour atteindre le bien-être global. Le BNB n'est pas seulement une théorie; il est intégré dans les processus de planification nationale, l'évaluation des politiques publiques et même le développement des projets locaux. Le gouvernement bhoutanais s'efforce d'évaluer l'impact de ses actions sur le bien-être général, au-delà des simples indicateurs économiques. L'objectif ultime est de créer une société où les conditions sont propices au bonheur et au bien-être de tous les citoyens, en assurant un équilibre entre les besoins matériels et spirituels. Le Bonheur National Brut est ainsi devenu la signature distinctive du Bhoutan sur la scène internationale, offrant un modèle de développement discutable sur bien des points, mais qui a le mérite de remettre en question les approches conventionnelles centrées exclusivement sur l'économie.
Au centre de la vie bhoutanaise se trouve le bouddhisme Vajrayana, en particulier la lignĂ©e Drukpa Kagyu, qui imprègne tous les aspects de la sociĂ©tĂ©.  Il est pratiquĂ© par environ 75% de la population. Il joue un rĂ´le central dans la culture et les traditions du Bhoutan. L'hindouisme, pratiquĂ© principalement par les Lhotsampas dans le sud du pays, est la deuxième religion la plus pratiquĂ©e. Les monastères et les moines bouddhistes (les lamas) ont une influence significative sur la vie sociale et politique.

La religion n'est pas seulement une foi, mais le cadre moral, social et artistique du pays. Monastères perchés sur les falaises, stupas colorés et drapeaux de prières flottant au vent sculptent le paysage. Les fêtes religieuses, les rituels quotidiens et l'influence des moines et lamas jouent un rôle central dans la vie de chaque individu et dans les affaires de l'État. Le bouddhisme influence l'architecture, l'art, les lois et la perception même de la vie, de la mort et de la nature.

L'architecture bhoutanaise est immédiatement reconnaissable. Les imposants dzongs, forteresses-monastères qui servent de centres administratifs et religieux, sont des exemples emblématiques avec leurs murs blanchis à la chaux s'évasant vers le haut, leurs grandes cours intérieures, leurs temples richement décorés et leurs toits en bois peint. Les maisons traditionnelles du Bhoutan ont trois ou quatre étages; tous les planchers sont en bois blanc; et des deux côtés de la maison se trouve une véranda ornée de sculptures, généralement peintes. Leurs portes, leurs fenêtres, leurs panneaux sont souvent le fruit d'un artisanat remarquable. On a parfois dit que ces maisons ont une certaine ressemblance avec les chalets suisses, mais les habitants ignorent l'usage des cheminées. Des règles strictes régissent la construction pour assurer la continuité de ce style unique, qui intègre souvent des symboles bouddhistes et des motifs auspicieux.

Le costume traditionnel, le gho pour les hommes (une robe courte relevée à la ceinture) et la kira pour les femmes (une longue robe attachée aux épaules et cintrée à la taille), est un élément essentiel de la culture bhoutanaise. Son port est obligatoire dans les lieux officiels, les monastères et lors des festivals, et est largement adopté dans la vie de tous les jours par de nombreux Bhoutanais. Le tissu de la kira, généralement tissé à la main, peut être d'une incroyable finesse et complexité, ce qui fait de chaque pièce une œuvre d'art. Ces vêtements, avec leurs accessoires (la ceinture kera, les broches koma, le chemisier tego et l'écharpe cérémonielle rachu ou kabney), sont un puissant marqueur d'appartenance culturelle.

Le dzongkha est la langue officielle. DĂ©rivĂ© de la langue parlĂ©e dans les dzongs, il est activement promu par le gouvernement dans l'Ă©ducation et les mĂ©dias afin de renforcer l'unitĂ© nationale et de prĂ©server le patrimoine linguistique face Ă  la mondialisation. Il existeaussi  de nombreuses langues et dialectes rĂ©gionaux, notamment le tshangla (parlĂ© par les Sharchops) et le nĂ©palais (parlĂ© par les Lhotsampas).

Les treize arts et métiers traditionnels, connus sous le nom de zorig chusum, sont profondément ancrés dans la culture bhoutanaise et étroitement liés au bouddhisme. Ils englobent la peinture (représentant des divinités, des mandalas, des scènes de vie du Bouddha), la sculpture (sur bois, argile ou pierre), le travail des métaux précieux, la menuiserie ornementale, la maçonnerie, le tissage de textiles complexes, la broderie, la fabrication de papier fait main, la vannerie, la forge, l'orfèvrerie, la coulée (statues) et la couture/taille. Ces arts sont transmis de génération en génération et sont visibles partout, des peintures murales des temples aux motifs sur les bâtiments et les objets du quotidien.

Les festivals, notamment les tshechus, sont des événements culturels et sociaux majeurs. Organisés dans les cours des dzongs ou des monastères, ils attirent des foules de toutes les régions. Leur point culminant sont les danses masquées (cham), exécutées par des moines et des laïcs. Ces danses sont des drames religieux qui racontent des légendes bouddhistes, enseignent la morale, bénissent l'assistance et exorcissent les mauvais esprits. Les costumes élaborés et les masques aux expressions saisissantes transforment les danseurs en manifestations de divinités ou de démons. Au-delà de leur signification religieuse, les tshechus sont des occasions vitales pour les communautés de se rassembler, d'échanger et de célébrer.

L'étiquette et les bonnes manières sont régies par le code traditionnel de driglam namzha, qui met l'accent sur le respect des aînés, la politesse, la courtoisie et le comportement approprié dans diverses situations sociales. L'hospitalité est une valeur fondamentale, et les visiteurs sont accueillis avec chaleur. Les liens familiaux et communautaires sont très forts, formant le socle de la vie sociale.

La cuisine bhoutanaise se signale par son goût prononcé pour les piments, souvent utilisés non pas comme une simple épice mais comme un légume principal. Le plat national est l'ema datshi, un curry de piments cuisinés dans une sauce au fromage. Le riz, notamment le riz rouge local, est un aliment de base, accompagné de divers plats de légumes, de viandes (porc, boeuf, poulet) et de produits laitiers (fromage et beurre de yak ou de vache).

La musique et la danse traditionnelles, souvent accompagnées d'instruments comme le lingm (flûte), le dramyen (luth) ou le yangchen (cithare sur table), jouent un rôle important dans les cérémonies religieuses et les festivals. Il existe également des formes de musique et de danse folkloriques régionales qui racontent des histoires de la vie quotidienne, d'histoire et de mythologie.

Le tir à l'arc (dha), pratiqué avec des arcs et des flèches traditionnels en bambou, est le sport national et une passion partagée. Les compétitions sont des événements animés, accompagnés de chants, de danses et de rituels complexes, avec des cibles éloignées de plus de 100 mètres.

Le gouvernement investit dans la prĂ©servation du patrimoine, soutient les artisans, encourage le port du costume traditionnel, promeut la langue officielle et gère le tourisme de manière Ă  minimiser son impact culturel. 

Economie.
Agriculture.
La base de l'alimentation des habitants est la viande, - surtout de porc, - les navets, le riz, la farine d'orge et le thĂ©. Leur boisson favorite est le chong, distillation de riz ou d'orge et de millet, et le maroua, bière obtenue par la fermentation du millet. 

Les montagnes escarpĂ©es dominent le paysage et rendent la construction des routes et de toute autre infrastructure difficile et chère. Aussi l'Ă©conomie (très dĂ©pendante de l'Inde), une des moins dĂ©veloppĂ©es du monde, est-elle surtout basĂ©e basĂ©e sur l'agriculture et la sylviculture, auxquelles se dĂ©dient 90% des Bhoutanais. La structure gĂ©ologique du sol, rĂ©duit cependant l'espace rĂ©gulièrement cultivĂ© Ă  des limites très restreintes. Dans la montagne, autour des habitations, le sol est dĂ©frichĂ© et donne de belles rĂ©coltes d'orge, de blĂ© et de sarrazin; le millet et le moutardier sont aussi cultivĂ©s en abondance. La pomme de terre a Ă©tĂ© introduite dans le pays dès le XIXe siècle. Le blĂ© et l'orge ont une graine riche, et le climat s'adapte fort bien Ă  la vĂ©gĂ©tation des plantes europĂ©ennes. Les Bhoutanais disposent leurs champs par sĂ©ries de terrasses taillĂ©es dans le flanc des coteaux; chacune de ces terrasses est soutenue par des remblais de pierres, s'Ă©levant parfois Ă  une hauteur de 6 Ă  7 m. Les champs sont clos de haies de pins ou de murs. Un système complet d'irrigation dessert un village entier, l'eau Ă©tant amenĂ©e, souvent de fort loin, au moyen d'aqueducs de pierre. 

Industrie.
A côté de cette agriculture, il existe une minuscule industrie manufacturière de type familial; les produits sont tous consommés sur place. Ils consistent en vêtements de coton et en cuir grossier, imparfaitement tanné, servant à fabriquer des chaussures communes. Une plante, le Daphne papyrifera, fournit traditionnellement le papier.

Chaque programme économique tient compte du désir du gouvernement de protéger l'environnement et les traditions culturelles du pays. Le pays s'ouvre ainsi avec prudence au développement du secteur touristique et défend une politique de "tourisme à faible impact et à haute valeur".

Les contrôles tâtillons et les politiques commerciales et financières plutôt floues découragent les investissements.

Le Bhoutan dispose de ressources hydroélectriques abondantes, ce qui en fait un exportateur majeur d'électricité, principalement vers l'Inde.

Ajoutons que le  Bhoutan mesure son dĂ©veloppement en termes de Bonheur National Brut (BNB) plutĂ´t que de Produit IntĂ©rieur Brut (PIB), mettant l'accent sur le bien-ĂŞtre et le bonheur des citoyens. 

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