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Le
Lion, type du genre Felis (ou Uncia de Cope), a été
longtemps considéré comme la plus grande et la plus puissante
espèce du groupe des Félidés,
bien que le Tigre le surpasse ce rapport.
L'aspect imposant que donne au Lion la longue crinière qui couvre
son cou, a dû contribuer beaucoup à lui faire donner le titre
de « roi des animaux » dont les anciens l'ont décoré
assez gratuitement. Comme l'espèce est répandue sur les régions
de l'Asie occidentale et de l'Afrique
septentrionale voisines de l'Europe qui ont été
le berceau de la civilisation moderne, le Lion a été connu
de toute antiquité : les Hébreux,
les Egyptiens,
les Grecs
et les Romains
en parlent dans tous leurs écrits, et du temps de Pompée
on en vit plus de six cents à la fois, amenés probablement
d'Afrique,
dans les arènes de Rome.
- Un couple de lions, au Zimbabwe. Tout le monde connaît le Lion et sait que le mâle adulte seul porte la crinière qui le caractérise : la Lionne et le jeune mâle jusqu'à l'âge de trois ans en sont dépourvus : cette crinière n'est complètement poussée que vers cinq ou six ans. La couleur du pelage est un jaune brun uniforme et sans taches, mais la crinière est quelquefois plus foncée, d'un brun presque noir. L'extrémité de la queue est munie d'une touffe de longs poils : en outre les genoux portent souvent des touffes semblables, et certains individus pré sentent en dessous une longue frange qui semble prolonger la crinière sur la ligne médiane du ventre. Le jeune, à sa naissance, offre des taches brunes, pleines, plus ou moins distinctes, sur le fond fauve du pelage; ces taches disparaissent bientôt. La taille chez le mâle atteint 3 m et demi dont 1 m pour la queue; la femelle est un peu plus petite. Le Lion se plaît
dans les plaines sablonneuses entrecoupées de prairies, de rochers
et de buissons qui lui permettent de se mettre à l'affût près
des cours d'eau où viennent boire les grands herbivores dont il
lait sa nourriture. Bien qu'on le voie souvent pendant le jour, au moins
dans les pays où il n'est pas inquiété par l'humain,
c'est surtout la nuit ou au crépuscule qu'il se met en chasse. Ses
rugissements, qui s'entendent de très loin, trahissent sa présence,
surtout lorsque plusieurs bandes viennent boire à une même
fontaine, et tous les voyageurs sont d'accord sur l'émotion involontaire
qui s'empare du chasseur lorsqu'il entend ce formidable concert, à
quelques pas de son campement, dans les solitudes de l'Afrique. La démarche
ordinaire du Lion est un pas assez allongé pour franchir rapidement
une grande distance; quelquefois il trotte, et son galop, qui n'est qu'une
succession de bonds, égale celui d'un cheval, bien qu'il ne puisse
être soutenu longtemps.
Un lion en Ouganda. Ordinairement le Lion attaque sa proie par surprise, à la manière du chat, en s'embusquant sur le passage de l'animal et s'élançant sur lui d'un seul bond. S'il a manqué son coup, il fait encore deux ou trois bonds, mais renonce ensuite à sa poursuite et revient à son affût. Buffles, antilopes, zèbres, girafes sont ses victimes ordinaires : il s'attaque même aux jeunes éléphants et rhinocéros. Dans les pays de culture, les troupeaux de boeufs, de moutons et les chevaux sont souvent attaqués par lui. Sa force est assez grande pour traîner un boeuf avec ses dents jusqu'à une grande distance du point où il l'a égorgé. II est rare qu'il s'attaque aux humains lorsqu'il n'est pas irrité ou inquiété par celui-ci, et il ne le fait jamais pour le seul plaisir de tuer. Souvent même il se contente du cadavre d'un animal abattu par un chasseur, et dont la chair n'est plus fraîche, plutôt que de prendre la peine de chasser lui-même. Il faut donc en rabattre à la fois de la férocité, du courage et de la magnanimité que la légende a prêtés au Lion : comme tous les carnivores, hardi lorsqu'il est irrité ou poussé par la faim, le Lion devient prudent et pacifique lorsque son appétit est satisfait, laissant passer près de lui, ou même évitant l'humain désarmé qu'il rencontre à l'improviste. Ordinairement sa démarche n'a rien de majestueux, car il avance en tenant la tête basse, et c'est seulement lorsqu'il se trouve en présence de l'humain, qu'il se redresse pour l'observer, s'empressant d'ordinaire de battre en retraite avec un sourd rugissement. Le Lion paraît monogame et reste avec la Lionne tant que les jeunes ont besoin d'être protégés, leur fournissant leur nourriture et les dressant à se la procurer eux-mêmes. Il y a ordinairement par portée de deux à quatre petits, qui suivent les parents jusqu'à l'âge d'environ trois ans. On conçoit donc que l'on rencontre souvent des troupes plus ou moins nombreuses, renfermant même des adultes du même sexe qui semblent s'associer pour la chasse, mais qui se livrent aussi quelquefois de furieux combats, poussés par la jalousie ou par la faim. Le Lion se montre rarement dans les forêts et ne monte qu'exceptionnellement aux arbres (Lions du Manyara). - La distribution géographique du Lion est très remarquable. A l'époque actuelle, il habite toute l'Afrique au Sud du Sahara. En Asie, on le trouve plus que dans le Nord-Ouest de l'Inde (Gujarat) où, il s'étendait autrefois jusque dans le centre. Nulle part en Inde le Lion ne se rencontre avec le Tigre, et l'on conçoit sans peine que ces deux grandes espèces s'excluent mutuellement de leurs territoires de chasse. On sait aujourd'hui que le prétendu Lion de l'Inde, dont on a voulu faire une espèce à part, présente une crinière aussi fournie que celle des Lions d'Afrique: il n'existe en réalité qu'une seule espèce de Lion (Felis leo ou Uncia leo), et la brièveté de la crinière est un caractère purement individuel qui n'est pas rare chez le Lion d'Afrique. Le Lion existait encore en Europe à l'époque d'Hérodote et probablement beaucoup plus tard, dans la région qui s'étend au Sud des Balkans jusqu'à l'isthme de Corinthe, à l'Ouest jusqu'à l'Achéloüs et la chaîne du Pinde. D'après Boyd Dawkins, c'est au commencement de l'ère chrétienne que le Lion aurait été exterminé en Europe. Paléontologie.
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