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Animaux > Mammifères |
Les comportements des Mammifères |
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Système nerveux | Reproduction | Comportement | Paléontologie | Classification |
Le
genre de vie des Mammifères est extrêmement
varié. Les plus grands d'entre eux, comme les Baleines, sont essentiellement
marins; les Chauves-souris volent presque
aussi facilement dans l'air que les Oiseaux,
les Kangourous
font des bonds prodigieux, les Tatous peuvent se rouler en une boule parfaite
et dévaler ainsi sur les penchants abrupts, les Singes semblent voltiger
entre les arbres au moyen de leurs bras longs et
de leur grande queue préhensile, etc. Les
formes nocturnes sont aussi nombreuses que les formes diurnes : les premières
ont les yeux organisés pour la vue de nuit, soit
que leur pupille s'ouvre démesurément,
comme chez les Chats et les Makis, soit que les
yeux, énormes, occupent presque toute la face, comme chez les Loris et
les Tarsiers. Leur régime alimentaire et les comportements qui en découlent
peuvent également être très variables. Il y a des Mammifères carnivores,
granivores, herbivores, etc. Certains Mammifères vivent en grands troupeaux,
d'autres en petites bandes ou en couples, d'autres enfin sont solitaires
et ne rencontrent leurs congénères qu'à la période du rut.
Mouvements Les Mammifères n'ont généralement pas une activité très grande : il en est peu qui soient continuellement en mouvement. L'on pourrait dire qu'ils prennent la vie au sérieux; qu'ils ne veulent pas dépenser leur force inutilement. Ce n'est, en effet, que dans le premier âge, ou lorsque l'amour les aiguillonne, quelquefois aussi lorsque la faim les presse, qu'ils jouent et s'agitent à plaisir. Le plus ordinairement ils semblent dominés par la matière, retenus par le poids de leur corps. Un Chien couché sur le dos, un Chat reposant sur un mol oreiller, un Boeuf ruminant, sont des types d'indolence. Et cependant les Mammifères sont loin d'avoir les mouvements bornés, car ils marchent, courent, sautent, grimpent, volent, nagent et plongent. Marche.
Saut.
Les Mammifères sont de tous les animaux ceux qui sautent le mieux, mais la force de projection n'est pas la même chez tous. Un Singe peut, d'un bond horizontal, atteindre une branche à 6 ou 10 mètres de haut; un Ecureuil saute d'une hauteur de 20 mètres et plus; un cerf passe par-dessus un obstacle de 2 mètres et demi de haut, un Lion de 3 mètres; un Chamois franchit un précipice de 3 mètres de large; un Bouquetin saute jusqu'à une hauteur verticale de 3 mètres. La marche sautillante des Marsupiaux sauteurs dépasse en rapidité la course de l'Humain. Grimper.
D'autres grimpeurs se cramponnent à l'écorce au moyen de leurs ongles recourbés, crochus, et ne se servent pas de leur queue ou l'appuient au plus contre le plan sur lequel ils grimpent. Les Ecureuils, les Chats, les Martes, les Ours, nous offrent des exemples de ce mode de grimper. Ils se meuvent très rapidement, courent sur des plans horizontaux, obliques, même verticaux, et quelques-uns, comme les Phalangers et les Opossums, sont encore pourvus d'une queue prenante, et ne le cèdent que peu aux Singes en agilité. Les Paresseux grimpent avec bien plus de lourdeur. Quoique les ongles qui arment leurs pieds soient vigoureux, ils s'en servent peu pour se cramponner à l'écorce; car ils grimpent, comme l'Humain, en embrassant toute la branche. D'autres animaux s'élèvent le long des parois de rochers, sur les flancs les plus raides des montagnes. Les Cynocéphales, qui sont maladroits sur les arbres, sont passés maîtres dans cette manière de grimper; les ruminants des montagnes les suivent de près. Ils ne font que monter; mais monter est, là , réellement grimper, et demande non moins de sûreté, non moins d'habileté que n'en offrent les animaux précédents. Du reste, on a vu dans les forêts primaires de l'Afrique des chèvres monter sur des troncs obliques et courir dans les branches. Les Singes, les Chats, les Ecureuils, les Martes non seulement grimpent, mais ils ont encore la faculté de descendre la tête la première; toutefois, dans ce dernier cas, ils glissent plutôt qu'ils ne rampent, et ne peuvent s'arrêter. Vol.
Natation et plongeon.
Pour suivre le développement de la faculté de nager et des organes de natation chez les divers Mammifères, considérons d'abord les animaux qui ne nagent pas volontiers. Leurs pieds enfermés dans un sabot sont les organes les plus imparfaits, mais que nous voyons se perfectionner à mesure que le sabot se divise. Parmi les multiongulés, nous trouvons des nageurs accomplis, un animal aquatique même, l'Hippopotame. La main est plus parfaite que le sabot; toutefois il faut encore une grande habileté pour pouvoir s'en servir comme d'un organe de natation. La nage est plus facile aux animaux qui ont des pattes. La membrane palmaire qui réunit les doigts fait de la patte une large rame, d'autant plus accomplie que la membrane est plus étendue. La présence de cette membrane n'est pas chose indispensable; la Musaraigne d'eau nage au moins aussi bien que l'Ornithorhynque, et à la place du pied palmé de celui-ci, elle n'a que quelques poils raides entre les doigts. Les Pinnipèdes forment transition entre les animaux à pattes et les Cétacés; leurs membres antérieurs et postérieurs sont devenus des nageoires, leurs doigts, en totalité, étant compris dans leur membrane natatoire, et les ongles seuls faisant encore saillie. Chez les Cétacés, les doigts sont réunis les uns aux autres par du tissu cartilagineux, et la nageoire n'a plus qu'un mouvement d'ensemble; les membres postérieurs ont disparu; mais la queue est aplatie et transformée en une véritable nageoire. Une telle différence dans les organes amène aussi une grande différence dans les mouvements. Les animaux à pattes ou à sabots trépignent dans l'eau, et se poussent ainsi en avant; les Cétacés et les Pinnipèdes se servent de leurs nageoires comme de rames, les avançant de flanc, les retirant à eux de face, ou mouvant de côté leur queue nageoire, comme le batelier qui fait progresser son canot à l'aide d'une seule rame à l'arrière. Les animaux à membrane natatoire nagent comme les canards ils rapprochent leurs doigts palmés lorsqu'ils projettent la patte en avant , ils les écartent lorsqu'ils frappent l'eau en la reportant en arrière. Si les observations du plus célèbre des baleiniers, Scoresby, sont exactes, la rapidité de la nage d'un grand Cétacé égale celle de la course chez les Mammifères, une Baleine harponnée, expliquait-il, plonge comme une flèche, avec une vitesse qui lui permettrait de parcourir en une heure 12 milles anglais, ou environ 20 kilomètres. Elle franchit la moitié de cette distance dans le même temps, et sans aucun effort. Moeurs, habitudes et régime. Sociabilité.
Le besoin, plus encore qu'un genre de vie identique, les réunit; devant la ligne de feu d'une steppe enflammée, on voit fuir ensemble, et sans qu'ils cherchent à se nuire, les ennemis les plus acharnés. Dans chaque bande, un animal occupe une position dominante. Parmi les Ruminants, les vieilles femelles, surtout celles qui n'ont pas de petits, sont investies de ce commandement; chez les Hyènes, la domination d'une femelle est la règle; chez d'autres, les Singes par exemple, ce sont des mâles qui sont chefs de bande, et ils n'y arrivent qu'après des combats acharnés et celui qui en sort vainqueur est reconnu comme chef. Ici c'est la force brutale qui l'emporte; là , c'est l'expérience ou la bonne volonté. Chez tous les animaux sociables, l'individu dominant veille à la défense et à la sûreté de toute la bande, et protège les membres les plus faibles, pour lesquels même il se sacrifie. Les moins forts, les moins intelligents se rassemblent autour des plus vaillants et des plus prudents, et leur obéissent pour se mettre en sûreté. Quelques Mammifères vivent solitairement. Le plus souvent ce sont de vieux mâles, que leur caractère méchant et maussade fait bannir du troupeau, ou qui s'en isolent volontairement. Il en est d'autres qui passent naturellement leur vie dans la solitude, et qui sont continuellement en guerre avec leurs semblables. Chez ceux-ci, le vainqueur tue souvent le vaincu. Diurnes et nocturnes.
Il n'y a que quelques espèces de Singes qui soient nocturnes. Parmi les Chauves-souris, au contraire, il en est peu qui apparaissent tant que le soleil est encore sur l'horizon. Les Insectivores, les Carnivores, les Rongeurs, les multiongulés, les Ruminants comptent bon nombre d'espèces nocturnes; parmi les animaux sans défense, plusieurs sont devenus nocturnes par crainte. Les animaux forts, très rapides à la course ou arboricoles, ont des habitudes diurnes; ils ont d'ailleurs plus de moyens d'échapper à leurs ennemis. On se tromperait, du reste, si l'on croyait que tous les animaux nocturnes sont plus plus vulnérables que les animaux diurnes; il suffit de citer les Chats, les Martes, les Cerfs qui reposent le jour et qui veillent la nuit, pour donner des exemples du contraire. On peut poser comme règle que les animaux sans défense, qui ne sont pas protégés par leur séjour même, sont des animaux nocturnes. Régime alimentaire.
Cette différence de régime indique une différence dans les moyens de se procurer la nourriture. Les uns prennent leurs aliments avec leurs mains; l'Eléphant les porte à sa bouche avec la trompe; le plus grand nombre les saisit avec la bouche, après les avoir fixés et maintenus avec les pattes. Parmi les carnivores, les uns, tels que les Chiroptères, les Chiens, les Loutres, les Pinnipèdes, les Cétacés prennent leur nourriture avec la bouche; les autres la saisissent avec leurs pattes ou leurs mains et la portent à la bouche; d'autres encore la déterrent avec leur museau, comme le font les Taupes, les Musaraignes, les Hérissons, les Porcs. Les Mammifères mangent beaucoup, mais relativement moins que les Oiseaux. Cela est en rapport avec leur moindre activité. Après le repas, ils se reposent, s'assoupissent comme les Ruminants ou s'endorment tout à fait. Ils ne sont que peu enclins à folâtrer, à se mouvoir inutilement; les jeunes animaux, seuls, le font avec plaisir, et par leurs jeux entraînent même leurs parents. Lorsqu'ils sont bien nourris, les Mammifères
prennent un poil lisse et brillant; de la graisse s'accumule dans les mailles
de leur tissu cellulaire et dans les cavités viscérales, pour les soutenir
pendant la période de famine.
Deux prédateurs à l'ouvrage. Sommeil hibernal.
Il est remarquable que les loirs, transportés en Europe de pays lointains, dorment pendant l'hiver, quand, dans leur pays d'origine, ils dorment pendant les fortes chaleurs. Mais dans les régions tropicales la saison de la sécheresse est à comparer à l'hiver des régions tempérées, et non pas à leur été. Avec le printemps, l'animal endormi se réveille, et commence à se nourrir des provisions qu'il a amassées l'été précédent. Au commencement, il dort encore souvent et longtemps; mais aussitôt qu'il peut quitter sa retraite, il se montre très actif : c'est le moment de la vie sexuelle. Les petits Mammifères, seuls, ont un véritable sommeil hibernal; les grands, comme les Ours, dorment des jours, des semaines même peut-être, sans prendre de nourriture. Comportements
reproducteurs.
Chez la plupart des espèces, après la période du rut, la plus grande indifférence règne de nouveau entre les deux sexes, et le mâle ne s'inquiète plus de la femelle. Quelques Ruminants, de petites Antilopes, et peut-être encore quelques Cétacés, sont les seuls qui vivent avec leur femelle pendant plus d'un an. Tous les autres mammifères sont polygames. Aucune espèce n'a plus de vingt-quatre petits d'une seule portée, et bien peu en ont au delà de quatorze ou seize. Les grands Mammifères sont moins féconds que les petits. Ceux-ci n'ont qu'une gestation de trois semaines, et consacrent le même temps à faire l'éducation des jeunes. Ceux qui portent plus de six mois n'ont qu'un petit par portée. Immédiatement après la naissance, la mère nettoie ses petits en les léchant; quelques femelles s'arrachent les poils pour leur former un doux berceau; le plus grand nombre, cependant, les expose sur la terre nue ou dans une caverne. Les nouveau-nés sont très différemment développés. Chez les marsupiaux, ils sont en quelque sorte informes, et la mère les dépose dans sa poche ventrale, où ils subissent une seconde gestation et achèvent leur développement. La plupart des Carnivores naissent aveugles et conservent cette cécité originelle une ou deux semaines. Les Mammifères qui devront mener une vie très agitée, naissent plus parfaits; ils suivent leur mère quelques heures après la naissance, mais ils ont longtemps besoin d'être allaités. Les Mammifères plus élevés mettent au monde des petits qui y voient, mais qui sont sans forces, et que la mère doit porter pendant des semaines; c'est ce que nous voyons pour les Singes et les Chauves-souris. Chez tous les Mammifères, la mère montre la plus grande tendresse à sa progéniture, et la défend au péril de sa propre vie contre tous les dangers; le mâle ne s'en s'occupe nullement; au contraire, il lui est souvent hostile, et la dévore quand il peut s'en emparer. Rarement, il concourt à la soigner et à l'élever; il ne la défend que quand le danger le menace lui-même. la mère n'en est que plus active. Seule, elle nourrit, nettoie, peigne, lave, protège ses nourrissons. Lorsque son lait devient insuffisant, elle chasse pour eux; seule, enfin, elle fait leur éducation, leur apprend à trouver leur nourriture, à saisir une proie, à courir, à grimper, à nager; elle les habitue à l'obéissance. L'attachement maternel la rend méchante, coléreuse, dangereuse pour des étrangers ou des ennemis, autant qu'elle est ingénieuse, douce, tendre, pour ses petits. Elle ne vit que pour eux. La femelle la plus grave, en devenant mère, devient enfant pour jouer avec ses nourrissons. Les jeunes Mammifères, quand ils sont devenus un peu maîtres de leurs forces, sont pour nous des êtres charmants. Cependant le temps amène des modifications dans les sentiments de la femelle. A mesure que ses petits grandissent, sa tendresse pour eux diminue; enfin, lorsqu'ils peuvent se suffire, tout sentiment filial ou maternel disparaît, chaque individu vit sans s'inquiéter des autres. Chez les espèces intelligentes, comme le Cheval et le Chien, pendant que la mère et le petit deviennent étrangers l'un à l'autre, après leur séparation, nous voyons les rapports entre frères survivre et ne s'éteindre que plus tard. Migrations.
Habitat et distribution géographique Habitat.
A la première vue, on reconnaît que les Pinnipèdes ou les Cétacés résultent d'une adaptation à la nage; la Chauve-souris, au vol; le Singe, l'Ecureuil, le Chat, au grimper; la Taupe, au creusement; les multiongulés, les Equidés, les Ruminants, à la course. La volonté, dans ces cas, intervient encore pour choisir le lieu où l'animal fixe sa résidence. Relativement aux ordres, nous pouvons dire : Les Singes de l'ancien continent habitent sur les arbres ou dans les rochers; les Singes du nouveau continent et les hémipithéciens sont exclusivement arboricoles. Les Chiroptères vivent dans l'air, mais dorment sur les arbres, sur les rochers ou dans des cavernes, voire de vieilles granges. Les Insectivores vivent les uns à terre, les autres sous terre, les autres sur les arbres. Les Carnivores habitent les arbres, les rochers, les plaines ou les coteaux nus ou boisés, les eaux douces ou salées; la plupart sont terrestres, et quelques-uns seulement mènent une vie en partie souterraine. Les Marsupiaux se trouvent sur la terre, dans des cavernes, dans l'eau, sur les arbres; les Rongeurs, partout, sauf dans la mer, et d'ordinaire dans des trous. Les Edentés sont des animaux terrestres, arboricoles, ou habitant des cavernes. Les pachydermes, la plupart vivent sur la terre, quelques-uns dans les marécages ou même dans l'eau. Les Equidés et les Ruminants sont des animaux terrestres, quelques-uns habitent dans les rochers; les Pinnipedes et les Cétacés sont des animaux marins. Distribution géographique.
Sur les continents, le cercle de dispersion
d'un Mammifère quelconque est plus restreint que dans la mer. Quelques
espèces n'habitent qu'une contrée très limitée. Relativement à ses
habitants, on a divisé la terre en plusieurs régions zoologiques. Chacune
de ces régions a ses animaux propres; deux régions correspondantes en
ont d'analogues, même quand l'une s'étend de la plaine à la montagne,
l'autre des latitudes inférieures jusqu'aux latitudes extrêmes.
Un groupe de Gorilles de montagne, au Rwanda. Source : The World Factbook. La première comprend le cercle polaire arctique. La différence entre les deux continents est marquée, mais peu prononcée. L'Ours blanc, deux Gloutons, le Renard bleu, plusieurs Lemmings, deux Lièvres des neiges, le Lagomys, le Renne, plusieurs Phoques, le Morse, le Cachalot, le Narval, la Baleine boops et la Baleine commune en sont les animaux caractéristiques. La région supérieure des Alpes, au-dessus de 2000 mètres d'altitude, correspond à la région polaire : elle est habitée par le Chamois, le Bouquetin, un Campagnol des neiges, la Marmotte et le Lièvre des Alpes. La zone tempérée de l'hémisphère nord est bien plus riche en genres et en espèces. Au point de vue du règne animal comme du règne végétal, elle comprend deux régions, la région orientale et la région occidentale. Wagner a divisé la première en cinq autres régions : Europe centrale, Europe méridionale, Afrique septentrionale, Sibérie du sud et steppes du Touran. A ces cinq régions sont communes : quatre espèces de Chauves-souris, deux Musaraignes, la Loutre, le Renard, le Rat et le Campagnol amphibie. Dans la plupart de ces régions on trouve-: des Chauves-souris, des Musaraignes, la Taupe, l'Ours, le Blaireau, presque tous les Mustélidés, le Loup, le Lynx, l'Ecureuil et la Souris. L'Europe centrale a en propre peu de Chauves-souris et de Musaraignes, un Loir, un Spalax, quatre Campagnols et l'Aurochs; l'Europe méridionale, quelques Chauves-souris, un Desman, la Taupe aveugle (Les Talpidés), la Boccamèle (espèce de Belette), une Mangouste, un Lynx, un Campagnol, un Lièvre et le Mouflon; l'Afrique septentrionale, le Magot, un Hérisson, un Macroscélide, l'Ichneumon, le Fennec, le Lynx du désert, l'Ecureuil barbaresque, une Gerboise; la Sibérie et le Touran, le Hérisson à grandes oreilles, le Corsac, le Manul, la Zibeline, l'Antilope des steppes. Le Blaireau, le Lynx, le Chat sauvage, le Hérisson, la Taupe, le Spalax, les Campagnols, le Cerf, le Chevreuil, le Mouflon et l'Aurochs doivent être regardés comme les animaux caractéristiques de la région orientale. La moitié occidentale de la zone tempérée est caractérisée par la présence de plusieurs Chauves-souris et Musaraignes particulières, des Ours d'Amérique, des Ratons, d'un Blaireau, des Mouffettes, de plusieurs Mustélidés, d'un Glouton, de la Loutre commune, de la Loutre de mer, de plusieurs Chiens, du Chat unicolore, de quelques Marsupiaux, de plusieurs Ecureuils, des Sciuroptères, des Marmottes, des Arctomys, de petits Rongeurs, de beaucoup de Lièvres, de plusieurs Cerfs, de deux Antilopes, du Mouton de montagnes et du Bison. On ne peut nier la grande ressemblance qu'il y a entre les animaux des deux moitiés orientale et occidentale de la zone tempérée. Il en est autrement si nous comparons entre elles les diverses contrées de la zone tropicale; chacune a sa physionomie spéciale; quelques types seulement se montrent communs à toutes. La richesse de la nature des tropiques est trop grande, les caractères de chaque contrée sont trop divers pour que les animaux ne présentent pas aussi les mêmes différences. La haute Asie forme la transition entre la zone septentrionale et la zone tropicale; elle tient des deux, aussi devons-nous en parler, au moins en passant. Elle comprend l'Asie centrale, le Japon, le Népal et les pays de l'Euphrate. Les animaux caractéristiques sont : le Cynocéphale du Japon, deux Chiroptères frugivores, quelques vraies Chauves-souris, des Musaraignes, une Taupe, l'Ours à collier, le Blaireau du Japon, le Putois rayé, quelques Mangoustes, quelques Genettes, des Ecureuils, des Polatouches, de petits Rongeurs, des Lièvres et des Marmottes spéciales, le Dziggetai ou Hémione, le Porc du Japon, le Chameau, le Chevrotain porte-musc, quelques Cerfs et Antilopes, le Bouquetin du Caucase, les Chèvres à bézoard, les Chèvres du Tibet, l'Argali, le Nahur, le Burrhal et d'autres Moutons, et le Yack. D'autres animaux appartiennent à la fois à la haute Asie et à la zone septentrionale, ou à la haute Asie et à la zone torride. L'Asie du Sud est plus riche que les contrées dont nous avons jusqu'ici fait la revue, et bien des animaux s'y trouvent exclusivement. Celle région comprend l'Inde, l'Indochine et l'Insulinde. C'est là que vivent l'Orang-outan, les Gibbons, la plupart des Macaques et des Loris, le Maki vain, la Roussette édule, les grandes Chauves-souris, l'Ours à collier, l'Ours jongleur, le Rat, plusieurs espèces de Civettes, de Genettes, de Mangoustes, plusieurs Chiens, le Lion d'Asie, le Tigre, la Panthère, le Guépard et d'autres Félidés, les plus grandes espèces de Ptéromys, plusieurs Tatous, l'Âne sauvage, l'Eléphant d'Asie, le Rhinocéros de l'Inde, le Tapir de l'Inde, plusieurs Porcs, parmi lesquels le Babiroussa, le Chevrotain porte-musc, le Nylgau, l'Antilope à quatre cornes, l'Antilope cerf et plusieurs espèces de Boeufs. L'Afrique a aussi
sa physionomie spéciale et ses animaux particuliers : le Gorille,
le Chimpanzé, les Cercopithèques, les Colobes,
les Cynocéphales, beaucoup d'Hémipithéciens, surtout à Madagascar,
des Chauves-souris particulières, le Hérisson,
des Musaraignes, plusieurs Genettes et Civettes, l'Otocyon à grandes oreilles,
le Fennec, plusieurs autres espèces de Chiens, les Hyènes, le Lycaon,
le Lion, le Léopard, le Guépard, le Serval, le Caracal, l'Ichneumon,
les Ecureuils terrestres ou Tamias, des Loirs spéciaux, les Gerboises
et les Gerbilles, le Fourmilier du Cap, deux Tatous, le Zèbre, le Couagga,
l'Eléphant d'Afrique, trois
Rhinocéros,
l'Hippopotame, le Damon, la Girafe, les
cinq sixièmes des Antilopes, quelques Bouquetins, le Mouton à crinière,
deux Buffles et une espèce de Phoque à oreilles.
Lémuriens acclimatés, dans un parc de Villahermosa (Mexique). © Serge Jodra. Mais il y a encore une grande ressemblance entre cette région et les parties analogues de l'Asie, même de l'Europe. Les animaux des steppes et du désert ressemblent à ceux des steppes du Touran. La faune de la partie du sol africain restée en forêt, se manifeste clairement; les Cerfs manquent dans l'Afrique centrale et méridionale, et les écureuils sont devenus animaux terrestres. Par ses pachydermes et par la Girafe, l'Afrique montre sa particularité. L'Amérique est tout l'opposé de l'Afrique. Ses montagnes élevées, ses forêts immenses ont marqué ses animaux de leur cachet. Sur cette terre, tout est nouveau, tout est particulier; les espèces animales ne rappellent que de loin les types de l'ancien continent. Les êtres les plus remarquables de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud sont les Singes hurleurs, les Singes à queue prenante, deux familles, en un mot, les Platyrrhiniens et les Arctopithéciens; les Vampires, des Ursidés, des Mouffettes, des Loutres, des Chiens, le Puma, le Couguar, le Jaguar, l'Once, le Chat océloïde, plusieurs Marsupiaux, beaucoup de Rongeurs, les Ratons, les Chinchillas, le Fourmilier, deux Tapirs, le Cochon musqué, quelques Cerfs, quatre Lamas, etc. Comparativement au nombre des ordres, des familles et des espèces d'Oiseaux, l'Amérique du Sud paraît pauvre en Mammifères, mais quand on réfléchit à la variété des genres et au nombre des espèces, on prend une autre idée. Quelques naturalistes ont séparé avec Wagner, du reste de l'Amérique du Sud, le Chili, les Pampas du Rio de la Plata, la Patagonie et la Terre de Feu, et en forment une région à part, qui ne renferme comme animaux spéciaux : qu'une Chauve-souris, une Mouffette, le Chien du détroit de Magellan, le Léopard des Pampas; plusieurs Rongeurs, parmi lesquels les Chinchillas et un Castor, et quelques Mammifères marins. Pauvre en Mammifères, l'Australie (et les îles voisines) se montre avec sa physionomie toute particulière. C'est le berceau des animaux à bourse. On connaît 140 espèces de Mammifères australiens, parmi lesquelles 110 sont des Marsupiaux: les Kangourous, les Phalangers, nous en sont des exemples. On y trouve en outre le Dingo, l'Ornithorhynque et l'Echidné. Si nous reprenons ces données au point de vue des ordres et des familles, nous arrivons aux résultats suivants. Les Singes ne se trouvent que dans les pays chauds; les régions orientale et occidentale présentent des familles, des genres, des espèces nettement distincts; les Hémipithéciens n'habitent que la zone torride de l'ancien monde. Les Marsupiaux ne se rencontrent qu'en Australie, en Amérique et en Asie; les Edentés manquent en Europe, les Ruminants et les multiongulés en Australie; les Equidés sont originaires exclusivement de l'Asie et de l'Afrique; les Chiroptères, les Carnivores, les Rongeurs, les Mammifères marins habitent toutes les régions du globe. Le cercle de dispersion de chaque espèce s'étend plus de l'Est à l'Ouest que du Nord au Sud, et les animaux de l'Est ressemblent plus à ceux de l'Ouest que ceux du Nord à ceux du Sud; il y a cependant des analogies entre les deux zones froides, arctique et antarctique, et même entre les pays nord et sud d'une même partie du mondè, de l'Afrique, par exemple. Un peut donc dire que dans des pays semblables habitent des animaux semblables, quelles que soient les distances qui les séparent. (A.E. Brehm). |
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