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Les Kangourous |
Les Kangourous
(mot australien) sont une grande famille du groupe des Mammifères
Marsupiaux. Les caractères ostéologiques de cette famille
sont ceux des Marsupiaux en général; leur squelette
diffère de celui des Mammifères Placentaires ou Monodelphes
par l'existence des deux os marsupiaux dont sont également
pourvus les individus des deux sexes, et par la forme de la mâchoire
inférieure dont l'angle se recourbe en dedans en une apophyse
qui remplit plus ou moins complètement l'espace compris entre les
deux branches de cette mâchoire. Quant aux os
marsupiaux, ce sont deux espèces de baguettes mobiles articulées
sur la symphyse du pubis,
et logées dans l'épaisseur de la paroi abdominale à
laquelle ils donnent une plus grande résistance. Chez les femelles,
l'appareil de la lactation est situé sur le ventre dans l'espace
circonscrit par ces deux os marsupiaux et protégé soit par
deux plis cutanés longitudinaux, soit par une poche complète,
une sorte de bourse pourvue d'une ouverture unique et dans laquelle les
petits, qui sont à peine ébauchés en venant au monde,
séjournent un temps plus ou moins long, attachés chacun à
l'une des tétines qui leur fournit la nourriture.
- Kangourous. Source : The World Factbook. Les Kangourous ressemblent à tous les autres Marsupiaux par l'exiguïté du cerveau et de la boîte crânienne, par la petitesse des hémisphères cérébraux qui ne recouvrent jamais le cervelet, et par l'état très rudimentaire du corps calleux. Voici maintenant en quoi les Kangourous diffèrent des autres familles de Marsupiaux : il existe un contraste saisissant entre la partie supérieure de leur corps et le train postérieur. Il semble que la partie supérieure, tête, cou, épaules et membres antérieurs, ait subi une sorte d'atrophie. Cette partie supérieure est d'un très petit volume, mince et excessivement grêle. Les membres antérieurs sont d'une taille très petite et se terminent par des mains à l'avenant. L'arrière-train, au contraire, est extrêmement robuste; il donne attache à des membres postérieurs incomparablement plus longs que les membres thoraciques, pourvus d'os puissants et terminés par des pieds confor mes d'une façon toute spéciale. Tandis que les bras présentent à leurs extrémités des mains à cinq doigts égaux, les doigts des pieds sont le siège d'particularités notables : ainsi il n'y a plus trace de pouce; l'index et le médian très minces, rabougris, sont étroitement réunis à l'intérieur d'une seule gaine cutanée; par contre, le quatrième doigt est très long, très fort et armé d'une griffe acérée; le cinquième est également bien développé et armé pareillement d'une griffe puissante. En outre, la partie postérieure du corps se prolonge en une queue prodigieusement développée dont la charpente est souvent composée de plus de 20 vertèbres munies de fortes, apophyses qui donnent attache à des muscles puissants. Cette longue queue est comme un troisième membre qui vient s'ajouter aux deux membres abdominaux. Elle forme avec ces derniers une sorte de trépied sur lequel l'animal s'assoit lorsqu'il veut se reposer. Est-il en train de brouter, alors il s'appuie sur ses petites mains antérieures et passe ses longues jambes dans l'écartement que laissent entre eux les deux bras. S'il se met à courir, il étend la queue en l'air et replie les jambes sous son ventre de manière à les transformer en deux puissants ressorts. Par ce mécanisme, certaines espèces de Kangourous peuvent faire des sauts de 7 à 10 mètres de longueur et de 2 à 3 mètres de hauteur pourvu qu'alors ils appuient leur queue sur le sol en s'en servant comme d'un arc-boutant. Dans leurs chasses et dans leurs courses, les femelles des Kangourous emportent leurs petits dans la poche qu'elles ont sous le ventre. Si ceux-ci sont déjà forts, ils sortent de temps en temps de cet asile pour aller gambader sur l'herbe; mais, à la moindre apparence de danger, ils s'y réfugient de nouveau et savent en retrouver l'ouverture avec une adresse admirable. Les Kangourous constituent la famille des Poéphages ou Marsupiaux herbivores, et leurs dents, destinées à brevet, une nourriture végétale, diffèrent assez notablement de celles des autres Marsupiaux insectivores, carnivores ou frugivores. Pour chacune des deux moitiés des mâchoires, la formule dentaire est la suivante : 3/1. i + 0 ou 1/0.c + 1/1. pm + 4/4.m,en tout 30 dents au plus. Tandis que les six incisives supérieures ont une direction verticale, les deux incisives inférieures sont horizontales. Toutes les molaires ont leur couronne surmontée de deux éminences transversales. Les Kangourous sont conformés pour
vivre dans les savanes et dans les prairies sèches
de l'Australie. Les grandes espèces
vont à la pâture pendant le jour et dorment la nuit dans
les taillis et dans les buissons. Les petites espèces, pendant que
le soleil est au-dessous de l'horizon, se retirent dans des trous qu'elles
creusent dans le sol et qu'elles tapissent d'herbes
et de feuilles sèches. Les unes et les autres se nourrissent de
feuilles qu'elles ont arrachées aux plantes
et qu'elles dévorent en se dressant sur leur séant et en
s'aidant de leurs petites mains. Tous les Kangourous ont le corps couvert
de poils doux et serrés, entremêlés de quelques soies
plus raides.
Kangourou australien (Macropus giganteus). Les Kangourous n'habitent plus que l'Australie, la Tasmanie, la Nouvelle-Guinée, Célèbes, les Philippines. Leur habitat va se rétrécissant tous les jours. On les partage en plusieurs genres dont les plus remarquables sont : 1° Les Kangourous proprement dits, dont on compte une trentaine d'espèces. La plus remarquable est la Kangourou géant (Macropus giganteus), qui vit dans la Nouvelle-Galles du Sud. Cet animal offre le type le plus parfait de la famille. C'est chez lui que l'on constate la plus grande disproportion entre la longueur des pattes antérieures et celle des pattes postérieures. Il est dépourvu de canines. Dans cette espèce, les mâles ont environ 2 mètres de haut quand ils se tiennent assis sur leurs jambes et sur leur queue. Ils dépassent donc alors la taille d'un humain qui se tiendrait debout. Le mâle est d'un tiers plus grand que la femelle, et il petit peser jusqu'à 150 kilogrammes. Son pelage est d'un gris brun foncé sur le dos et d'un gris plus clair sur le ventre. Malgré sa force, c'est un animal craintif; son intelligence est des plus faibles; en captivité, il n'arrive pas à reconnaître ses gardiens et n'a pas le souvenir de ceux qui lui ont fait du mal. A l'état de liberté, la femelle met bas un ou deux embryons qui ne sont pas plus gros que le pouce. Dès qu'ils sont nés, elle les saisit avec la bouche et les introduit dans sa poche abdominale. Chaque petit y reste environ huit mois attaché à l'une des tétines. Pendant ce temps, il achève de se former et lorsqu'il est devenu assez fort, il commence à sortir de sa cachette; mais il retourne s'y blottir lorsqu'il se croit menacé. Toutes les autres espèces de Kangourous sont de taille notablement inférieure a celle du précédent. 2° Les Pétrogales, qui habitent au milieu des rochers. L'espèce la plus remarquable est le Pétrogale à pieds jaunes de la Nouvelle-Galles du Sud. Son corps mesure 60 centimètres de longueur et sa queue, terminée par un pinceau, a la même dimension. Ce Kangourou ne sort que la nuit. 3° Les Kangourous rats ou Potorous (genre Hypsiprymnus), qui vivent en société dans les savanes sèches où ils dorment tout le jour dans un trou. Ils se nourrissent de racines et de tubercules. Leurs membres antérieurs sont beaucoup plus courts que les postérieurs, et ils ont les molaires plissées. Il est parmi eux des espèces qui ne sont pas plus grosses qu'un rat ou même qu'une souris. L'animal le plus grand du genre est le Potorou à pinceau dont la taille est celle d'un lièvre ou d'un lapin. 4° Les Kangourous arboricoles ou Dendrolagues, qui, dans certaines parties de la Nouvelle-Guinée, passent leur vie sur les arbres et s'alimentent de feuilles et de bourgeons. Ils ont les membres antérieurs presque aussi longs que les postérieurs. L'espèce la plus remarquable est le Dendrolaque ursin, dont le corps et la queue atteignent chacun environ 60 centimètres. Les Kangourous, de même que toutes les autres familles de Marsupiaux, sont aujourd'hui étrangers à l'Europe. L'Amérique n'en possède même plus un seul, quoiqu'elle ait encore deux familles de Marsupiaux : les Sarigues ou Opossums et les Chironectes. Toutes les autres familles sont confinées dans l'Australie et dans les îles environnantes. Il n'en a pas toujours été ainsi : au Pléistocène, un assez grand nombre de Marsupiaux différents vivaient en Europe, et il y avait parmi eux des insectivores, des poéphages et peut-être même des carnivores. Il en fut de même pendant la période jurassique; mais tous ces Marsupiaux européens étaient de petite taille. L'Australie, à l'époque pléistocène, semble n'avoir pas eu de Kangourous; mais elle nourrissait alors des Marsupiaux insectivores gigantesques dont les Kangourous actuels pourraient être les descendants. Ces Marsupiaux étaient tous insectivores. Parmi eux, les deux espèces de plus grande taille étaient le Diprotodon et le Nototherium qui devaient avoir à peu près la grosseur de l'hippopotame et du Rhinocéros. |
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