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Les
Hérissons
Les Erinaceidés |
Le
Hérisson est un genre de Mammifères
insectivores, rangé dans l'ordre des Erinacidomorphes, formé
de la seule famille des Erinaceidés, qui comprend les Gymnures
et les Hérissons proprement dits. Cette famille est caractérisée
par la forme du crâne et celle des molaires
qui ont quatre tubercules principaux avec un cinquième plus petit
et médian. L'acromion de l'omoplate
est bifide : le radius et le cubitus
sont libres, mais le tibia et le péroné
ont leur extrémité supérieure soudée ensemble.
Classification des Erinaceidés
Les Hérissons vraisLes Hérissons (Erinaceinés) diffèrent des Gymnures par leur denture profondément modifiée et réduite, leur palais imparfaitement ossifié, leur bassin plus large et leur pelage épineux. Dans le genre type (Erinaceus), la denture est la suivante :i.3/2, c.1/1, pm.3/2, m.3/3 x 2 = 36 dentsLes incisives supérieures médianes sont beaucoup plus longues que les autres et séparées l'une de l'autre sur la ligne médiane; la canine, au contraire, diffère à peine de l'incisive qui la précède et qui l'égale. Chez le Hérisson d'Europe, ces deux dents n'ont qu'une seule racine : elles en ont deux chez la plupart des autres espèces (Erinaceus collaris d'Asie, par exemple). Les incisives médianes inférieures sont larges et proclives. Ce genre est propre aux régions paléarctique, orientale (continentale) et éthiopienne. Hérisson
d'Europe.
Un Hérisson, avec ses poils transformés en piquants. Il habite indifféremment la plaine et la montagne, les bois, les champs et les jardins. Son terrier, qui ne s'étend pas au delà de trente centimètres sous terre, présente deux ouvertures, l'une au nord, l'autre au midi; le vent souffle-t-il avec force, il bouche celle qui s'y trouve exposée. C'est un animal nocturne. Pendant le jour, il se tient d'ordinaire, comme un reclus, dans une retraite obscure, dans le creux d'un arbre, sous un monceau de pierres, ou bien caché sous la mousse ou dans les haies, dans les broussailles ou dans un tronc d'arbre creux. Il n'en bouge jusqu'à l'arrivée de la nuit. Le crépuscule venu, il sort de sa somnolence, se montre assez actif, et vague de tous côtés en quête de sa subsistance. En marchant, il porte le nez à terre et flaire, comme un Chien, chaque objet qu'il rencontre. Au moindre bruit, il s'arrête, écoute et s'adresse à son odorat pour savoir d'où vient le danger, car ce sens lui sert mieux de guide que la vue, qu'il n'a pas très perçante. Sa nourriture principale consiste en Insectes, Chenilles et Limaces, Lézards, Souris et petits Oiseaux. Samie a même montré qu'il s'attaque aux Serpents. A l'occasion il mange des racines qu'il déterre en fouillant le sol superficiellement avec son groin. Il mange aussi les fruits tombés, mais il ne les emporte pas avec ses piquants, comme on le croit parfois; d'ailleurs il ne fait pas de provisions; à quoi lui serviraient-elles? il vit au jour le jour pendant la belle saison, et l'hiver, il tombe dans l'engourdissement : ses économies seraient donc hors de propos. Les petits, au nombre
de trois à cinq par portée et il y en a ordinairement
deux par an (en mai et en octobre), la gestation
étant d'un mois et demi. Ils viennent au jour les yeux et les oreilles
fermés. Les jeunes à leur naissance ont des piquants
courts, soyeux, incolores (ils se colorent à mesure qu'ils grandissent,
et finissent par devenir grisâtres à la racine, brun-noir
dans la partie médiane, blanches à leur extrémité
pointue), laissant voir leur peau rougeâtre,
mais qui durcissent bientôt à l'air : ils sont capables de
suivre leur mère presque aussitôt après la naissance.
Le Hérisson d'Europe (Erinaceus Europaeus). Le Hérisson marche lentement et court mal : sa seule défense consiste à se rouler en boule en gonflant sa peau et faisant saillir ses piquants, cachant sa tête et ses pattes sous le ventre, de manière à présenter l'apparence d'une énorme châtaigne hérissée partout de pointes acérées qui lui servent de bouclier même contre la morsure venimeuse de la Vipère et dont la piqûre rebute vite les Chiens et les autres animaux qui l'attaquent. La manière dont l'animal gonfle son tissu cellulaire sous-cutané lui permet de résister aux coups de pied ou de bâton avec lesquels on cherche à l'assommer et même de se laisser tomber sans danger du sommet d'un mur à pic. Pendant les grands froids, le Hérisson s'abandonne au sommeil hivernal qui est aussi profond chez lui que chez les Rongeurs. Dès le mois de septembre, est-il déjà chargé de graisse : c'est sur ce fonds qu'il doit vivre pendant ses six mois d'engourdissement. A l'approche de l'hiver, il se retire dans quelque trou creusé à la base d'un tronc d'arbre. A sept degrés au-dessus de zéro, il tombe en léthargie, roulé dans un nid de mousse ou de feuilles qui s'attachent facilement à ses piquants : le tout forme une grosse boule compacte, dont il est assez difficile de reconnaître la nature, mais qui met l'animal à l'abri du froid. On a beaucoup de peine à l'en tirer; à peine l'a-t-on réveillé, qu'il retombe aussitôt dans son profond sommeil : le retour du printemps y met fin naturellement. Les autres espèces
de Hérissons.
Une famille de Hérissons. Les GymnuresLes Gymnures sont un genre de Mammifères créé par Vigors et Horsfield (1828) pour un animal qui se rattache à la famille des Hérissons vrais (Erinaceinés), mais doit former dans cette famille une sous-famille à part (Galéricinés ou Gymnurinés), caractérisée par sa denture et l'absence d'épines dans le pelage. La formule dentaire est la suivante-:i.3/3, c.1/1, pm.4/4, m.3/3 x 2c.-à-d. huit dents de plus que les Hérissons qui n'ont que 36 dents, par suite de réductions portant sur les incisives et les prémolaires. Cette denture indique un type plus ancien et moins spécialisé que celui des Hérissons : parmi les Insectivores actuels, les Talpidae seuls ont encore 44 dents. Le Grand Gymnure.
Hylomys.
PaléontologieLe Hérisson commun est connu à l'état fossile dans les couches quaternaires, et des espèces du même genre (E. priscus, E. arvernensis, E. sansaniensis, etc.) vivaient déjà dans le Miocène d'Europe. Des genres voisins (Dimylus, Cordylodon, Tetracus, Palaeoerinaceus) sont de la même époque; ce dernier, dont le palais était complètement ossifié, paraît relier les vrais Hérissons aux Gymnures qui les ont précédés en Europe, avec les genres Necrogymnurus (ou Cayluxotherium) et Camphotherium, et qui présentent une denture beaucoup plus primitive et plus normale.Il a existé
en France, à l'époque tertiaire,
des Insectivores assez voisins des Gymnures et présentant la même
formule dentaire. Le Neurogymnurus cayluxi (Filhol) est des phosphorites
éocènes du Quercy, et le Cayluxotherium
elegans du même auteur n'en diffère pas. Deux autres espèces
du même gisement ont été nommés par Lydekker
N. major et N. minor. (E. Trouessart).
Postures de Hérissons. Source des gravures en couleurs : Biodiversity Heritage Library; Licence des gravures : Creative Commons. |
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