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Le mot patte
ne correspond à aucune réalité morphologique; il désigne
seulement des appendices des Arthropodes
et des Vertébrés ayant les mêmes
fonctions de soutien et de locomotion, sans
qu'il y ait entre eux d'homologie.
Les soies plus ou moins complexes des vers
Chetopodes représentent une forme rudimentaire
de pattes. Les Péripatidés, qui vivent dans les lieux humides
et ombragés de l'hémisphère austral, portent sur chaque
somite une paire de mamelons charnus, coniques, terminés à
leur extrémité libre par une griffe bifurquée. Chez
les Myriapodes, les pattes deviennent articulées,
mais encore relativement simples. Elles acquièrent au contraire
une grande complexité dans les autres groupes d'Arthropodes et s'y
adaptent aux fonctions les plus diverses.
Chez les Crustacés
supérieurs, on voit tous les termes de transition entre les mâchoires,
les pattes-mâchoires et les pattes ambulatoires; celles-ci ne sont,
en somme, qu'une adaptation à la fonction locomotrice d'appendices
primitivement identiques; chez les Limules, toutes
les pattes ambulatoires sont disposées, autour de la bouche,
leur article basilaire sert à broyer les aliments, et elles se terminent
par une pince destinée à les saisir, Ce sont donc des pattes-mâchoires
dans toute l'acception du terme.
Chez les Araignées
et les Scorpions, on trouve également
des pattes disposées pour servir à la préhension ou
à la mastication des aliments. Le nombre des pattes ambulatoires
est réduit à quatre paires.
Ce nombre s'abaisse à trois paires
chez les Insectes, et les pattes de certains
de ces animaux présentent des adaptations remarquables; pour la
préhension (Mante religieuse, Nèpe cendrée), le fouissage
(Courtilière), le saut (Sauterelle), la natation (Hydrophile, Notonecte,
Corise), la marche sur l'eau (Hydrométrides) ou à la face
inférieure d'un plafond (Mouches), la récolte du pollen
(Abeilles), etc.
Chez les Vertébrés, les membres,
régulièrement au nombre de quatre, prennent le nom de pattes
lorsqu'ils permettent la marche sur terre. Telles sont les pattes des Amphibiens
et des Reptiles; dans ces deux groupes, une
ou les deux paires de pattes peuvent manquer (Cécilies, Ophidiens);
chez les Reptiles fossiles, elles étaient
souvent remplacées par des nageoires
ou transformées en ailes. Les Oiseaux
descendent de certains Reptiles jurassiques.
Chez les Mammifères,
les pattes présentent des adaptations diverses pour la course (Ongulés),
le saut (Kangourous),
le fouissage (Fourmiliers), la natation (Cétacés,
Pinnipèdes), le vol
(Chiroptères), la préhension
(main de l'Humain). En général, plus
l'animal est destiné à fournir une course rapide, plus le
nombre des rayons des membres se réduit et plus l'animal marche
sur I'extrémité de ses doigts.
(Dr L. Laloy). |
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En horticulture
on donne le nom de patte, ou celui de griffe, à la
racine des renoncules,
des anémones, etc.
Dans la nomenclature botanique,
ce nom a été donné à un grand nombre de plantes
parmi lesquelles :
Patte d'araignée,
nom vulgaire de la Nigelle de Damas (Nigella Damascena, Lin.). - P.
ou Pied de Griffon, c'est l'Ellébore fétide. - P.
de Lapin, c'est une espèce d'Orpin (Sedum), l'Orpin velu. -
P. ou Pied de lion, nom vulgaire de plusieurs Composées,
et particulièrement de l'Alchemille commune. - P. de loup,
c'est le Lycopode commun. - P. d'oie, nom vulgaire de l'Ansérine
des murailles. - P. d'ours, nom donné à l'Acanthe
molle.
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