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La main
constitue la partie terminale du membre supérieur.
Elle fait suite au poignet et se divise en deux régions, la main proprement
dite et les doigts. La main présente à considérer
deux parties : la paume et le dos, dont la réunion en dedans et en dehors
constitue deux bords épais. La paume de la main offre une forme rectangulaire
dont le centre est légèrement excavé. Elle est limitée sur les quatre
côtés par des saillies : en haut le talon de la main; sur le côté externe,
l'éminence thénar; sur le côté interne, l'éminence hypothénar;
en bas, à la racine des doigts, on remarque une série de saillies interdigitales
formées par des pelotons adipeux et séparées par des parties déprimées
correspondant à l'axe des doigts. Outre les plis peu accusés et transitoires
que chaque mouvement de la main détermine, chacun connaît à la paume
des plis parfaitement fixes, qui, lorsqu'on regarde la main gauche, présentent
la forme d'un M, et à droite offrent une figure symétrique. C'est sur
l'interprétation de ces plis qu'est basée la pratique divinatoire
appelée chiromancie. De plus, la paume de la main est sillonnée de lignes
parallèles délimitant de fines saillies correspondant aux rangées de
papilles dermiques munies de corpuscules
de Meissner qui donnent à la région sa sensibilité spéciale.
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Os
de la main vus en arrière et (à droite) os de la main vus en avant.
- 1. Os du carpe. - 2. Deuxième os du métacarpe. Les trois derniers sont
parallèles. Le premier en est écarté. - 3. Première phalange de l'indicateur.
- 4. Deuxième phalange. - 5. Troisième phalange. -Le pouce n'a pas de
phalange moyenne. |
La
paume.
La peau de la paume
de la main est recouverte d'un épiderme résistant,
où le travail développe des callosités professionnelles. Elle est adhérente
dans sa partie médiane à l'aponévrose sous-jacente,
tandis qu'elle est beaucoup plus mobile sur les éminences
thénar et hypothénar. Sous la peau on trouve l'aponévrose palmaire.
Fine sur les deux éminences, elle prend entre elles une épaisseur et
une résistance considérables, et semble être une expansion du muscle
petit palmaire. A la partie inférieure, l'aponévrose s'attache par des
faisceaux longitudinaux à la peau interdigitale, tandis qu'au niveau des
doigts
elle se fixe sur les côtés et la face dorsale de la phalange
et sur la gaine des fléchisseurs.
L'aponévrose limite ainsi une loge médiane
très importante, tandis que les parties latérales qui vont s'attacher
à la face externe du premier métacarpien
et interne du cinquième forment deux loges : une pour l'éminence thénar
en dehors, l'autre en dedans pour l'hypothénar.
L'éminence thénar est formée par les
saillies des muscles qui servent à mouvoir le pouce;
ce sont de dehors en dedans : le court abducteur,
le court fléchisseur qui présente deux faisceaux entre lesquels passe
le long tendon du fléchisseur propre venu de
l'avant-bras, l'opposant et l'adducteur
du pouce qui, Ã la face palmaire, remplit l'espace compris entre le premier
et le deuxième métacarpien. L'éminence hypothénar est formée par les
saillies des muscles destinés au petit doigt;
l'abducteur, le court fléchisseur, l'opposant. Un petit muscle cutané
transversal (palmaire cutané) occupe la base de l'éminence hypothénar;
il est destiné à la peau du bord interne de la
main. La loge médiane renferme les tendons des muscles fléchisseurs commun
superficiel et fléchisseur commun profond, qui, après avoir passé sous
le ligament annulaire du carpe,
continuent leur trajet pour aboutir aux doigts. Des tendons du fléchisseur
profond, après leur dégagement .du ligament annulaire du carpe, partent
de petits muscles dits lombricaux
qui de là vont, en se réunissant .aux interosseux, au côté externe
de la première phalange.
Les tendons fléchisseurs venus du poignet
jusqu'à la main sont entourés d'une gaine synoviale
qui les accompagne et facilite leurs glissements. Cette gaine, distincte
habituellement pour le pouce où elle va
ordinairement jusqu'à l'extrémité du tendon fléchisseur propre, est
commune pour les autres doigts et s'arrête au niveau des phalanges, sauf
quelquefois pour le petit doigt où elle se continue par la gaine digitale
jusqu'à la troisième phalange.
Au-dessous du paquet des tendons fléchisseurs
se trouve une aponévrose profonde, aponévrose des interosseux, qui recouvre
les muscles interosseux. Elle s'attache sur les
bords des quatre derniers métacarpiens à l'extrémité inférieure desquels
elle forme le ligament transverse du métacarpe
qui s'oppose à l'écartement des os constituant le
squelette
de la main.
Face
dorsale.
Elle est plus simple que la face palmaire
dont elle présente la forme générale, sauf qu'elle est légèrement
convexe au lieu d'être excavée. La peau y est
fine et mobile, non adhérente aux parties sous-jacentes, garnie de poils
et de glandes sébacées. Dans l'extension des
doigts on y remarque quatre saillies et quatre dépressions peu accentuées
formées par le relief des muscles interosseux
dorsaux. Sous la peau se trouve l'aponévrose dorsale. Partie du ligament
annulaire dorsal du carpe, sorte d'épaississement oblique de l'aponévrose
antibrachiale tendue entre les deux os de l'avant-bras, elle se continue
sous la forme d'une toile mince sur toute la région, et se prolonge jusque
sur les doigts où nous la retrouverons. Entre la peau et cette aponévrose
se voit toujours une couche de graisse plus ou moins épaisse. Dans l'épaisseur
de l'aponévrose dédoublée en deux feuillets se trouvent les tendons
qui traversent le dos de la main pour aboutir aux doigts. Ce sont de dehors
en dedans : le long abducteur et le court extenseur
du pouce, puis l'extenseur propre de l'index
et l'extenseur commun. Sous les tendons extenseurs se rencontre une fine
aponévrose qui recouvre les interosseux dorsaux et la face dorsale des
métacarpiens.
Les métacarpiens constituent le squelette
de la main; ils sont au nombre de cinq, un pour chaque doigt.
Ce sont des os longs formés d'un corps légèrement
excavé sur la face palmaire, convexe vers la dos de la main et de deux
extrémités. L'extrémité supérieure de forme variable pour chaque métacarpien,
s'articule avec les os de la deuxième rangée du carpe.
Tandis que les articulations supérieures des quatre derniers métacarpiens
sont douées de très faibles mouvements et presque immobiles, celle du
trapèze
et du premier métacarpien est extrêmement mobile dans tous les sens et
c'est à son niveau que se passent les mouvements si variés dont le pouce
est doué. L'extrémité inférieure supporte la première phalange de
tous les doigts. Elle présente une tête arrondie, allongée dans le sens
antéro-postérieur et se prolongeant surtout sur la face palmaire, ce
qui permet une excursion plus grande au mouvement de flexion des doigts.
Entre les métacarpiens se trouvent les muscles interosseux au nombre de
sept : trois palmaires, adducteurs, et quatre dorsaux, abducteurs.
Squelette
de la main (d'après L. Testut, Anatomie humaine). 1, radius.
- 2, cubitus. - 3, scaphoïde. - 4, semilunaire. 5, pyramidal. - 6, pisiforme.
- 7, trapèze. - 8, trapézoïde. - 9, grand os. - 10, os crochu. 11, premier
métacarpe. - 12, autres métacarpes. -13, première phalange. - 14, les
autres. - 15, deuxième phalange. -16, troisième phalange. 17, troisième
phalange. |
Artères.
A la région palmaire les artères
forment deux systèmes ou arcades, l'une superficielle, l'autre profonde.
L'arcade superficielle est formée par la cubitale
qui vers le milieu de la paume de la main s'anastomose avec la radio-palmaire
branche de la radiale. Dans leur trajet, ces artères irriguent les parties
voisines, et de l'arcade partent des artères qui se dirigent vers la commissure
des doigts et là se bifurquant fournissent une collatérale à chacun
des doigts entre lesquels elles se trouvent placées. Le côté interne
du petit doigt reçoit une artère non bifurquée.
La radiale quittant le poignet se dirige vers le dos de la main, passe
dans la tabatière anatomique, et traverse le premier interosseux dorsal
pour venir à la paume de la main, avec une branche de la cubitale, former
l'arcade palmaire profonde en avant des interosseux. Dans ce trajet la
radiale fournit une artère dorsale du carpe qui,
se réunissant avec une branche de la cubitale, forme une arcade dorsale
d'où partent des branches intermétacarpiennes qui s'anastomosent
avec des branches palmaires de l'arcade palmaire profonde; ces dernières
s'anastomosent avec des rameaux venus de l'arcade palmaire superficielle.
La radiale fournit aussi, avant de se porter à la paume, la collatérale
externe du pouce.
Veines.
Contrairement aux artères, les
veines
sont plus développées sur le dos de la main. Venues des doigts, elles
forment une espèce d'arcade sur le dos de la main, puis se divisent en
deux groupes : groupe externe ou de la céphalique du pouce, groupe interne
ou de la salvatelle du petit doigt,
De là ces deux groupes de veines vont se continuer avec les veines de
l'avant-bras.
Vaisseaux
lymphatiques.
Les lymphatiques
venus des doigts suivent à la main le trajet des veines.
Nerfs.
La face palmaire de la main est innervée
par deux nerfs mixtes : le médian et le cubital
réunis en arcade par une branche grêle. Le médian innerve les deux tiers
externes de la paume de la main, les muscles thénar, sauf le court adducteur,
les deux premiers lombricaux. Le cubital innerve le tiers interne de la
paume, les muscles hypothénar, le court adducteur
du pouce, les deux derniers lombricaux et les interosseux. A la face dorsale
l'innervation est fournie par moitié par le radial en dehors, le cubital
en dedans. Ces nerfs à la face palmaire et à la face dorsale donnent
des rameaux interdigitaux qui, arrivés aux commissures des doigts, fournissent
en se bifurquant une branche collatérale à chacun des doigts entre lesquelles
ils sont placés. (Dr S. Morer). |
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