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Les Echidnés
Les Monotrèmes Les Ornithorhynques Les Echidnés
On donne le nom d'Echidnidés ou Tachyglosses à deux genres de Mammifères monotrèmes, caractérisés par une queue rudimentaire; le corps couvert de piquants en dessus; les ongles libres; les mâchoires lisses : les Tachyglossus ou Echidnés à nez court et les Zaglossus ou Echidnés à long nez. Ces animaux ont le corps lourd, ramassé, un peu aplati; le cou court, passant insensiblement d'un côté au tronc, de l'autre à la tête, qui est ronde, allongée, relativement petite, et brusquement terminée par un rostre mince, allongé, cylindrique, assez large à sa naissance, s'amincissant insensiblement et se terminant par une pointe obtuse, où se trouve un orifice buccal très petit et étroit. La mâchoire supérieure dépasse un peu l'inférieure. Près de son extrémité s'ouvrent les narines, qui sont petites et ovales. La peau nue qui revêt cette partie du bec est tendre et un peu mobile. Les yeux sont petits, enfoncés, latéraux et munis d'une membrane clignotante comme ceux des oiseaux. Il n'y a pas trace de pavillon de l'oreille

Le conduit auditif externe, caché sous les piquants, s'ouvre à la partie postérieure de la tête. Il est très large, mais son ouverture est réduite à une fente ayant la forme d'un S, recouverte par un repli cutané que l'animal soulève quand il écoute, et qu'il peut fermer complètement. Les membres sont courts, forts, épais; d'égale longueur. Les jambes de derrière sont fortement recourbées en dehors et en arrière; celles de devant sont droites. Toutes ont cinq doigts, peu mobiles, emprisonnés par la peau jusqu'à la naissance des ongles, qui sont propres à fouir, par conséquent très longs et très forts, surtout ceux des pieds de devant. Chez le mâle, les pattes de derrière portent au talon un éperon corné, de 1 cm long à peu près, fort, pointu, percé d'un trou, et communiquant avec une glande particulière, à peu près du volume d'un pois; éperon que l'on considère comme l'arme défensive principale de l'animal, et que l'on a comparé, à tort, à la dent venimeuse des serpents

La queue est rudimentaire, épaisse, tronquée du bout et reconnaissable seulement à la forme de ses piquants. La langue, recouverte à sa racine de petites verrucosités épineuses, pointues, dirigées en arrière, peut saillir de 6 à 8 cm. hors des mâchoires; des glandes salivaires volumineuses la recouvrent d'un enduit visqueux, qui sert à l'animal à saisir et à retenir sa nourriture; le palais porte sept rangées transversales de petites écailles cornées, dures, pointues, dirigées en arrière, correspondant aux papilles de la langue et remplaçant les dents. Les glandes mammaires ont environ six cents conduits excréteurs.

Echidné (Tachyglossus aculeatus).
Un Echidné (Tachyglossus aculeatus).

L'Echidné à nez court

Le nom de fourmilier hérisson que les premiers observateurs ont donné à cet animal suffirait pour le caractériser. Les indigènes l'appellent nikobéjau, janouimbine et cogera; les colons européens le nommèrent hérisson.

L'adulte a 50 centimètres environ de long, et 16 de haut; sa queue a au plus 14 mm. Les deux sexes ne diffèrent l'un de l'autre que par la présence de l'éperon : le mâle seul en est pourvu. Les jeunes se distinguent par leurs piquants plus courts. Les piquants recouvrent toute la partie supérieure du corps, à partir de l'occiput. Ils sont très épais, à peu près d'égale longueur jusqu'aux fesses; là ils s'écartent et forment deux faisceaux, entre lesquels se trouve la queue. Ceux du dos sont un peu plus courts que ceux des côtés; ceux-ci ont en moyenne 6 cm long, ceux-là de 3 à 6 cm. Ils sont entourés, à la racine, de poils courts, d'environ 15 mm de long, et qu'on ne peut voir qu'en écartant les piquants. Ces poils revêtent seuls la tête, les membres et le ventre : ils sont raides, soyeux, et d'un brun foncé.  Les piquants sont d'un blanc jaunâtre à pointe noire. La pupille est noire, l'iris bleu, la langue d'un rouge vif.

Moeurs, habitudes et régime. 
L'Echidné habite les montagnes plus que la plaine, de préférence les forêts sèches, où il se creuse des terriers entre les racines des arbres, et arrive jusqu'à une altitude de 1000 mètres au dessus du niveau de la mer.

Il reste caché pendant tout le jour, et rôde la nuit pour chercher sa nourriture. Il marche très lentement, en baissant la tête jusqu'au sol; Lorsqu'il creuse, ce qu'il fait à merveille, ses mouvements sont vifs; il travaille simultanément de ses quatre pattes, et disparaît dans la terre en un instant. On ne peut l'apercevoir facilement dans l'obscurité, à cause de sa couleur, qui est celle du sol. Il examine chaque fente, chaque trou; dès qu'il y flaire un aliment, il se met aussitôt à l'oeuvre pour l'agrandir. Sa nourriture consiste en vers et en insectes, surtout en fourmis et en termites. Il les cherche avec le bout de son museau, qui est très sensible, et paraît être un organe de tact, plutôt que d'olfaction. Pour s'emparer des insectes dont il se nourrit, il étend sa langue comme les fourmiliers et la retire brusquement lorsqu'elle est couverte de fourmis; comme eux aussi il avale beaucoup de sable et de petits fragments de bois secs. On en trouve toujours dans son estomac.

Lorsqu'on surprend un échidné, il se roule aussitôt en boule, et il devient alors difficile de le prendre, tant ses piquants sont acérés. Le mieux est, dans ces circonstances, de chercher à le saisir par les pattes de derrière sans s'inquiéter de tous ses mouvements. S'il a pu parvenir à se creuser un trou seulement de quelques centimètres de profondeur, on a beaucoup de peine à s'en emparer : comme les tatous, il se cramponne avec ses fortes griffes, appuie ses piquants contre les parois du trou, de manière à faire presque corps avec elles. Il se cramponne de même à tout autre objet.

" On m'apporta, dit le naturaliste G. Bennett, un échidné; je le mis dans ma boîte à herborisation pour pouvoir mieux le transporter. Mais, en arrivant à la maison, je vis qu'il adhérait au fond de la boîte, comme un escargot à une pierre. On ne voyait qu'un tas de piquants, tellement acérés qu'on ne pouvait les toucher sans se blesser. Il était impossible de le déta cher; il fallut introduire lentement une spatule sous son corps, puis le soulever de force. Lorsqu'on tient un de ces animaux dans la main, il est parfaitement inoffensif."
Les Aborigènes croient que le mâle blesse ses ennemis avec son éperon, et verse dans la plaie un liquide venimeux; toutes les observations ont démontré que ce n'était là qu'une fable. L'échidné mâle ne se sert nullement de son éperon comme d'une arme ; il ne cherche même jamais à résister. Il se défend, comme le hérisson, en se roulant en boule, ou, s'il en a le temps, en s'enfonçant sous terre. Cependant, il devient souvent la proie du thylacine, qui le dévore avec tous ses piquants.

L'échidné lorsqu'il est très inquiet, fait entendre un léger grognement. De tous ses sens les plus développés sont l'ouïe et la vue; les autres sont obtus.

La femelle met bas plusieurs petits en décembre, et les allaite pendant longtemps.

Il est très probable que l'échidné est sujet à une sorte de sommeil hivernal. Toujours est-il qu'on ne le voit que très rarement pendant les mois de sécheresse. Le froid paraît influer beaucoup sur lui. Quand la température baisse, même légèrement, il tombe dans une espèce de léthargie.

Captivité
Garnot, et plus tard Quoy et Gaimard, nous ont donné des détails sur la vie de l'échidné en captivité. Les derniers reçurent un mâle vivant à Hobart. Il paraissait insensible et stupide; il restait couché tout le jour, la tête entre les pattes, les piquants hérissés, sans être cependant roulé en boule, et il recherchait l'obscurité. Les efforts qu'il faisait pour sortir de sa cage témoignaient de son amour pour la liberté. Si on le mettait au-dessus d'une caisse pleine de terre, il ne mettait pas deux minutes à s'enfoncer entièrement sous le sol, et se servait à cet effet de ses pattes et de son museau. Plus tard, il commença à lécher la nourriture qu'on lui donnait, et finit par manger une pâtée liquide, faite avec de l'eau, de la farine et du sucre. Il mourut par suite d'un bain trop prolongé.

Garnot acheta un échidné à Fort-Jackson, d'un homme qui lui dit l'avoir nourri pendant deux jours d'aliments végétaux de toute sorte, et qui lui assura qu'en liberté, il mangeait des souris, etc. D'après ces données, Garnot enferma son animal dans une caisse avec de la terre, et lui donna des légumes, de la soupe, de la viande fraîche, des mouches, mais il ne toucha à aucun de ces aliments : il lappait seulement l'eau avec avidité, et vécut ainsi pendant trois mois, jusqu'à ce qu'on fût arrivé à l'île Maurice. Là, on lui donna des fourmis et des vers de terre; il refusa également de les manger : par contre, il semblait aimer le lait de coco. On espérait pouvoir l'amener en Europe, quand on le trouva mort, trois jours avant le départ.

Cet animal dormait environ vingt heures sur vingt-quatre; le reste du temps, il rôdait, Rencontrait-il un obstacle, il cherchait à l'écarter, et ne se détournait que lorsqu'il était bien convaincu de l'inutilité de ses efforts. Dans la chambre, il s'était choisi un coin pour y déposer ses ordures; un autre coin sombre, occupé par une caisse, lui servait de lieu de repos. Il paraissait souvent s'imposer certaines limites, et courir çà et là, sans jamais les dépasser. Il marchait la tête baissée, et quoique sa marche parût pénible et traînante, il parcourait de 12 à 14 mètres par minute. Son nez dur et mobile paraissait lui servir de guide. Pour écouter, il ouvrait les oreilles, comme le font les hiboux. Il était sauvage et délicat. Il aimait à être caressé, était très craintif, se roulait en boule, comme un hérisson, au moindre bruit; il agissait ainsi chaque fois qu'on posait le pied à terre près de lui, et ce n'était que longtemps après, quand le bruit avait totalement cessé, qu'il commençait à s'allonger.
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Echidné.
Un Echidné.

Un jour, il ne se promena pas; Garnot le retira de son coin et le secoua. Il remuait si peu qu'on aurait dit qu'il allait mourir. Garnot le mit au soleil, lui frotta le ventre avec un linge chaud, et bientôt il se remit et reprit son ancienne gaieté. Plus tard, il resta quarante-huit, puis soixante-douze et enfin quatre-vingts heures sans bouger; mais on ne troubla plus son sommeil. Quand on le réveillait, les choses se passaient comme nous l'avons dit : il n'était parfaitement actif que quand son réveil était spontané. Souvent, il rôdait pendant la nuit, mais si silencieusement qu'on ne s'en serait pas aperçu, s'il n'était venu se frotter aux jambes.

Les jeunes échidnés sont faciles à élever avec du lait; lorsqu'ils sont plus grands, que leurs piquants commencent à pousser, ils réclament une nourriture plus substantielle. Il faut les laisser de temps à autre aller jusqu'à une fourmilière, ou leur donner du blanc d'oeuf coagulé, en très petits morceaux, additionné de quantité suffisante de sable. Ils se trouvent très bien de cette nourriture. (A.E. Brehm).

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Dictionnaire Les mots du vivant
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