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Les fleurs |
On donne le nom
de fleur, chez les Phanérogames,
à l'ensemble des organes de la fécondation (androcées
et gynécée), qu'ils soient
ou non entourés d'enveloppes florales
(corolle et calice, ou périanthe);
si l'androcée ou le gynécée est absent, on donne encore
le nom de fleur à l'ovaire ou aux étamines
qui restent. Enfin, par extension, on appelle fleurs stériles celles
qui sont réduites aux enveloppes florales, soit par avortement,
soit par transformation des organes de la fécondation. La fleur
a pour fonction spéciale de donner naissance au fruit
et à la graine, c.-à-d. d'assurer
la reproduction de l'espèce. Toutes les parties de la fleur, sépales,
pétales, étamines, carpelles,
sont des feuilles modifiées. Quant à
la disposition relative des diverses parties d'une fleur complète,
elle est donnée par son diagramme.
Diagramme.
On construit les diagrammes en menant des
plans perpendiculaires à l'axe de la fleur ou du bouton
floral; rarement une seule section perpendiculaire suffit pour avoir le
diagramme complet; le plus souvent on doit pratiquer deux sections, l'une
au niveau de l'ovaire, l'autre à une certaine distance, et l'on
superpose les deux sections en faisant coïncider leurs centres pour
avoir la projection de toute la fleur sur un même plan horizontal.
- Fig. 3 - Diagramme pentamère. Dans les exemples choisis, les sépales, les étamines du verticille externe et les loges de l'ovaire sont sur les rayons, les pétales et les étamines du verticille interne sur les interrayons. II peut n'y avoir qu'un verticille d'étamines; les pétales et les sépales, au lieu d'être alternes, peuvent être opposés, l'ovaire peut par exemple être trimère (triloculaire) et les autres verticilles floraux pentamères, etc., d'où des diagrammes de type très différents. On voit donc que les diagrammes permettent
de saisir d'un coup d'oeil la disposition relative des différentes
parties de la fleur. De plus, la comparaison des diagrammes de groupes
plus ou moins voisins peut faire ressortir des affinités importantes.
Réciproquement, les affinités connues entre des groupes de
plantes permettent de compléter le diagramme de certaines fleurs
en représentant les parties qui devraient s'y trouver et qui ont
avorté. Le diagramme obtenu directement est appelé empirique,
le diagramme complété est le diagramme théorique.
Prenons pour exemple le diagramme empirique et théorique d'une fleur
de Graminée (fig. 4).
Fig. 4 - Fleur de Graminée; a, diagramme empirique; b, diagramme théorique. Aux fleurs régulières, irrégulières
et asymétriques correspondent naturellement des diagrammes réguliers
(présentant plusieurs plans de symétrie), irréguliers
(offrant un seul plan de symétrie : Vicia cracca, par exemple, asymétriques
(Alchemilla arvensis, par exemple). Les fleurs régulières
sont encore appelées actinomorphes, les fleurs irrégulières
zygomorphes.
Dans la construction des diagrammes, nous
avons jusqu'à présent supposé les pièces des
différentes verticales séparées les unes des autres;
or, il peut y avoir concrescence des pièces d'un même verticille
entre elles (calice gamosépale,
corolle-gamopétale,
étamines réunies en tube); ces dispositions peuvent être
indiquées sur les diagrammes; voici l'exemple d'une corolle gamopétale,
celle du Laurier (fig. 5), et l'exemple d'une fleur (Geranium pratense)
dont les étamines sont soudées (fig. 6). De plus des concrescences
peuvent avoir lieu entre les parties de verticilles différentes;
ainsi par exemple dans la grande Consoude il y a soudure des étamines
avec la corolle (fig. 7). D'autres fois il y a réduplication des
organes, ce que les diagrammes représentent aisément.
Fig. 7 - a, corolle de la Consoude avec étamines soudées; b, diagramme de la même fleur. Enfin, outre les types décrits, il existe des diagrammes avec deux ou six pièces florales par verticille, c.-à-d. dimères et hexamères; ils sont rares et nous n'y insisterons pas. Organographie.
Nous ne pouvons insister sur toutes les formes et irrégularités du réceptacle; on conçoit que sa forme joue un rôle important au point de vue de la hauteur d'insertion des différents verticilles, d'où les dispositions connues sous les noms d'hypogynie (le plan de l'androcée est situé plus bas que celui du gynécée, le périanthe et les étamines sont hypogynes), de périgynie (plan du réceptacle horizontal ou dans les cas de concavité du réceptacle implantation des étamines et du périanthe sur les bords de la cupule au même niveau que le gynécée porté sur le cône central relevé), enfin d'épigynie (le plan de l'androcée est plus élevé que celui du gynécée); il est évident qu'on peut observer toutes sortes de transitions d'une disposition à l'autre. Ajoutons que dans l'hypogynie l'ovaire est dit supère, que dans l'épigynie il est dit infère. Rarement une plante ne porte qu'une fleur; lorsqu'il en existe un grand nombre, elles naissent diversement sur la tige ou les rameaux et se groupent diversement; cette disposition a reçu le nom d'inflorescence. Lorsqu'un ou plusieurs de ces verticilles manquent, les fleurs sont dites incomplètes. Assez souvent, en dehors du calice, on remarque un verticille d'écailles vertes ou de bractées, assez semblables à des sépales et formant comme un calice supplémentaire; c'est le calicule. Toutes les fleurs qui renferment à la fois des étamines et un pistil sont hermaphrodites; celles qui ne renferment que des étamines sont appelées fleurs mâles, celles qui ne renferment que le pistil sont des fleurs femelles; ces deux sortes de fleurs sont dites unisexuées. Lorsque les fleurs mâles et femelles se développent sur un même pied, la plante est dite monoïque (Bouleau, Ortie, Noisetier, Concombre, etc.), lorsque les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées sur des individus différents, la plante est dite dioïque (Peuplier, Saule, Houblon, Mercuriale, etc.). Les plantes qui ont à la fois des fleurs mâles, femelles et hermaphrodites, sont dites polygames (Érable). Nous avons déjà dit que les fleurs réduites à leurs enveloppes florales sont dites stériles; on les appelle encore neutres; les plantes qui les portent possèdent en même temps des fleurs sexuées (fleurs extérieures des Composées Corymbifères et de la Viorne, dont les variétés cultivées peuvent n'avoir que des fleurs neutres). Chez certains végétaux cryptogames, les Mousses (Bryophytes), par exemple, on désigne parfois sous le nom de fleurs le premier état des organes sexuels, archégone, anthéridie, etc. (Dr L. Hahn).
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