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Iran
Jomhuri-ye Eslami-ye Iran

32 00 N, 53 00 E
La RĂ©publique islamique d'Iran est un Etat du Moyen-Orient (Asie). Ce pays, connu autrefois en Occident sous le nom de Perse, correspond Ă  une partie seulement de l'Iran gĂ©ographique, ou Iran proprement dit, qui est un plateau de forme trapĂ©zoĂŻdale, et qui s'Ă©tend entre la mer Caspienne et les steppes du Turkestan au Nord et le golfe Arabo-Persique et l'OcĂ©an Indien au Sud. A l'Ouest  ce plateau est limitĂ© par la vallĂ©e du Tigre (en Irak) et les montagnes de l'ArmĂ©nie (Petit Caucase), Ă  l'Est par la vallĂ©e de l'Indus. La surface de ce plateau peut ĂŞtre Ă©valuĂ©e, en chiffres ronds, Ă  2.600.000 km², dont la plus grande moitiĂ©, 1.648.000 km², forme le territoire de l'Iran; le reste est partagĂ© entre l'Afghanistan et le Pakistan. La population de l'Iran est de près de 66,5 millions d'habitants (2009).

L'Iran, qui est une république' théocratique, dirigée par un clergé chiite, et administrativement divisée en 30 provinces (ostanha, singulier : ostan). La capitale est Téhéran. Autres grandes villes : Chiraz, Ispahan, Abâdân, Tabriz, Meched.

Les divisions administratives de l'Iran

Ardabil
Azarbayjan-e Gharbi
Azarbayjan-e Sharqi
Bushehr
Chahar Mahall va Bakhtiari
Esfahan (Ispahan)
Fars
Gilan
Golestan
Hamadan
Hormozgan
Ilam
Kerman
Kermanshah
Khorasan-e Jonubi
Khorasan-e Razavi
Khorasan-e Shomali
Khuzestan
Kohgiluyeh va Buyer Ahmad
Kordestan (Kurdistan)
Lorestan
Markazi
Mazandaran
Qazvin
Qom
Semnan
Sistan va Baluchestan
Tehran (Téhéran)
Yazd
Zanjan

L'orographie de l'Iran.
Le plateau iranien se maintient à la hauteur de 1500 à 2500 m au-dessus du niveau de la mer. Il est délimité par deux grandes chaînes de montagnes, dont plusieurs pics dépassent 5000 m. La chaîne du Nord se sépare des montagnes d'Arménie sous le nom de Karadagh, contourne la côte méridionale de la mer Caspienne sous le nom d'Albourz, Alborz ou Elbourz (Hara-Berezaïti de l'Avesta), d'où se détachent les monts du Tâlich, du Guilân et du Mazandéran; son point culminant, qui est aussi celle de l'Iran, est la masse volcanique du Démavend ou Kuh-e Damavand (5671 m). Il se termine, au Sud-Est de la Caspienne, par les montagnes du Khoraçan (Boudjnourd, Binalout), qui se rattachent, à la source de l'Atrek, aux montagnes des frontières du Turkménistan, le Dereguez, le Kopet-Dagh et le Kuren-dagh, puis il lance encore dans l'Est, au delà de la frontière avec l'Afghanistan, les deux chaînes parallèles du Safid-Kouh (montagne blanche) et du Siyâh-Kouh (montagne noire). Le système de montagnes du Khoraçan est, au point de vue géologique, de la même formation que l'Albourz.
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Carte de l'Iran.
Carte de l'Iran. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

La chaĂ®ne du Sud commence Ă©galement dans les monts d'ArmĂ©nie (Petit Caucase) et se dirige vers le Sud-Est, d'abord Ă  cheval sur la frontière avec l'Irak (Kurdistan), ensuite en Iran mĂŞme, jusqu'aux bords du golfe Arabo-Persique. Les Anciens donnèrent Ă  ces monts le nom de Zagros, que les gĂ©ographies modernes leur ont conservĂ© (KĂ»hhâ Ye Zâgros, en farsi). Cette chaĂ®ne prend ensuite la direction Est, parallèlement Ă  la cĂ´te de l'OcĂ©an Indien jusque vers l'embouchure de l'Indus : les monts du Makran  bordent, dans leur partie occidentale le golfe d'Oman, et se poursuivent au Sud du Pakistan

C'est Ă  travers le Zagros que passait la route historique entre le plateau iranien Ă  la MĂ©sopotamie; le dĂ©filĂ© qui la ferme est appelĂ© Porte du Zagros par PtolĂ©mĂ©e et Porte MĂ©dique par Strabon. Ce chemin, qui existe toujours, a continuĂ© par la suite Ă  ĂŞtre suivi par le commerce, aussi longtemps que la situation politique l'a permi : il part de Bagdad, remonte la vallĂ©e de la Diyâla et d'un de ses affluents de gauche jusqu'Ă  la passe de KĂ©rend, qui marque la frontière entre Irak et l'Iran, et d'oĂą l'on gagne la petite ville de Bâkhtâran (Kermânchâh), puis Bisitun, oĂą se trouve gravĂ©e, sur le rocher, la grande inscription de Darius Ier, et l'on aboutit Ă  Hamadan. 

Dans la partie Sud-Est des mont Zagros (provinces du Fars du Homozgan), on trouve des routes qui mènent de Bandar-e'Abbâs et de Bandar-e Bushehr Ă  Chirâz; cette dernière, autrefois un sentier de montagne excessivement difficile, Ă©tait la route des caravanes, qui allait du golfe Arabo-Persique Ă  TĂ©hĂ©ran en passant par Ispahan et Kachan. 

GĂ©ologiquement, les chaĂ®nes du Sud et de l'Est forment un seul système, composĂ© en grande partie de calcaire Ă  nummulites (dĂ©but du CĂ©nozoĂŻque). Dans le Zagros, on rencontre le granit, qui commence au lac d'Ourmia (Daryâcheh-ye OrĂ»miyeh) et forme l'Alvend (3571 m), au-dessus de Hamadân. L'intĂ©rieur du plateau est coupĂ©, dans l'angle Nord-Ouest, de masses volcaniques, telles que les deux volcans Ă©teints du Sahènd (3712 m) et du Sabalan (4814 m). 

Ce plateau lui-même est loin d'être uniforme; il est coupé de petites chaînes, généralement de médiocre hauteur, mais qui, dans les chaînes qui bordent l'Iran à l'Est peuvent aussi atteindre 4000 m (comme au Taftân, haut de 4002 m, dans le Baloutchistan iranien). Il comprend enfin un grand désert nommé Dasht-e Kavîr (Grand désert salé), formé d'une large ceinture de décombres de pierres concassées, qui commence à partir des collines qui entourent ce désert, se continue par un sol jaune salé ou du sable et se termine au centre par un lac salé ou les débris de celui qui y existait. Au Sud-Est de ce désert est le Dasht-e Lût (désert du Lut), qui ressemble davantage à un désert sablonneux avec quelques rares incrustations salines, sans traces d'humidité.

Les ressources minérales.
Le fer, le plomb et le cuivre sont abondants en Azerbaïdjan; l'Albourz a des mines de fer et de houille; on trouve aussi ce dernier près de Tabriz. Nichâpour est célèbre par ses turquoises, Yezd (Yazd) par son marbre jaune et transparent, les îles du golfe Arabo-Persique, Ormuz (Hormoz) et Qeshm, par leur sel gemme et leur ocre. L'Iran possède également du gaz naturel et d'importantes réserves de pétrole. Ce dernier produit représente d'ailleurs 80% des exportations du pays, surtout en direction de la Chine et du Japon.

L'Hydrographie de l'Iran.
Les cours d'eau de l'Iran forment deux systèmes entièrement différents, celui de la périphérie, comprenant les fleuves qui se jettent dans l'Océan Indien et le golfe Arabo-Persique, ou dans la dépression de la Caspienne et de l'Aral (dépression touranienne); et celui du centre, contenant les rivières n'ayant pas d'écoulement au dehors et se jetant dans des lacs, tels que le Mûriân et le lac d'Ourmia, ou dans le désert.

Le Sefid ou Qezel-Owzan forme une remarquable exception à cette distribution; né dans les montagnes du Kurdistan, il se dirige vers le Nord, perce l'AIbourz au moyen de vallées profondément creusées et se jette dans la Caspienne, non loin de Rasht. Il rentre donc dans le système de la périphérie et il faut lui adjoindre le Lâr, sorti du Damavând, l'Atrek (Atrak) et le Gorgân, qui ont leurs sources dans les montagnes du Khoraçan : tous se jettent dans la Caspienne.

Le Silup, le ShĂ»r KĂ»l, le Mand sont de petits fleuves qui se jettent dans l'OcĂ©an Indien ou dans le Golfe Arabo-Persique. Le KârĂ»n, rivière de ShĂ»shtar et d'Ahvâz, navigable jusqu'Ă  180 kilomètres au-dessus de son embouchure, unit ses eaux au Chatt-el-Arab, dans le delta que forme celui-ci avant de tomber dans le golfe Arabo-Persique; la Karkheh, rivière du Luristan, se perd dans des marais entre Ahvâz et le Tigre; enfin, la Sirvân et Petit Zab, tous deux nĂ©s en Iran, atteignent  le Tigre et forment ses principaux affluents de gauche.

Dans le Seistan (Sîstân), à la frontière avec l'Afghanistan, le bassin du lac Hâmoun, reçoit plusieur petites rivières; la plupart venant d'Afghanistan. En dehors du Hâmoun, série de marécages qui forment un grand lac après les pluies abondantes, on compte le lac de Chirâz, qui n'est guère qu'un marais salé; le lac Niriz ou Bakhtégân, qui recueille les eaux du Bend-Emir, formées du Polwar ou Mourgbab, qui coule près des ruines de Pasargadeet de Persépolis, et du Kor; le lac d'Ourmia ou Dervâï-Châhi, à 1250 m au-dessus du niveau de la mer, avec 15 m seulement à sa plus grande profondeur, dont les eaux sont presque aussi salées que celles de la mer Morte.

Le climat.
Le climat de l'Iran est extraordinairement sec; on a estimĂ© l'humiditĂ© contenue dans l'air Ă  11,2%, dans le dĂ©sert central, ce qui en fait le point l'un des points les plus secs de la Terre. Il tombe peu d'eau; la hauteur annuelle de la pluie ne dĂ©passe pas 254 mm sur le plateau central, la moitiĂ© Ă  peine de ce chiffre dans la plus grande partie de l'intĂ©rieur et au Sud-Est (Baloutchistan iranien). En revanche, le climat est très humide dans le Gilân et le MazandĂ©ran, sur les bords de la mer Caspienne, ou les brises humides du Nord, arrĂŞtĂ©es par l'Albourz, se rĂ©solvent en pluies chaudes. L'hiver est très froid, l'Ă©tĂ© très chaud; les nuits de la belle saison sont fraĂ®ches. Il pleut en novembre, mars et avril; il neige en dĂ©cembre et en fĂ©vrier. Dans le Nord-Ouest (AzerbaĂŻdjan), l'hiver est très rude, tandis qu'il se manifeste Ă  peine dans la dĂ©pression du Hâmoun. 

La flore et la faune.
La végétation est pauvre; le platane, le peuplier, le cyprès et le palmier nain sont à peu près les seuls arbres que l'on rencontre. Les bords de la Caspienne font naturellement exception, et sont couverts d'une riche végétation paludéenne, ou domine la vigne sauvage; les flancs des montagnes sont couverts de belles forêts. Les fruits sont variés et abondants; on trouve la prune, la poire, le melon, l'orange, la pêche, la figue, la pistache, l'amande. Le jasmin et la rose ont été célébrés par les poètes persans. L'Asa foetida se trouve dans le Khoraçan et le Baloutchistan; le tabac et l'indigo sont cultivés dans quelques localités, le riz et la canne à sucre sur les rives de la Caspienne, le cotonier également, ainsi que dans certaines contrées du plateau central, telles que le Khoraçan et l'Azerbaïdjan. Le blé et l'orge sont cultivés partout.

Une espèce particulière d'ours (Ursus syriacus) et de renard habite le plateau central, ou l'on rencontre encore le loup, l'ocelot, l'onagre, la chèvre sauvage, le sanglier, la gazelle; le vautour persique (Gyp fulvus) plane dans les airs, ainsi que sur les hautes montagnes l'aigle des Alpes ou loemmergeier; les nombreux rossignols, dont les poètes ont chanté les amours platoniques avec la rose, peuplent les buissons. On connaît un scorpion noir très dangereux; dans différents endroits, on est exposé aux piqûres d'une punaise venimeuse. Les fourrés marécageux des bords de la Caspienne recèlent des lynx, des loups, une espèce particulière d'axis (Cervus caspius). On ne rencontre plus le lion, jadis fréquent, dans les forêts du Zagros. Les gazelles et les onagres se trouvent surtout dans le Sîstân. Trois races de chevaux, l'arabe, le turcoman, le persan, sont soumises à l'élevage. Chirâz, Ispahan et les montagnes au Nord de Shûstar produisent des mulets. Le Khoraçan élève des chameaux réputés, soit à une bosse, soit à deux. (C. Huart).

Quelques-unes des grandes villes de l'Iran

• Téhéran (Province de Téhéran). - Environ 9 millions d'habitants (ville) et plus de 16 millions (zone métropolitaine). Capitale et plus grande ville de l'Iran, située au pied des montagnes de l'Alborz.. Centre politique, économique et culturel du pays, abritant le gouvernement, des institutions académiques et des entreprises majeures. Célèbre pour ses musées, ses parcs et sa modernité.

• Mashhad (Province du Khorasan-e Razavi). - Environ 3 millions d'habitants. Deuxième plus grande ville d'Iran et centre religieux majeur. Célèbre pour le sanctuaire de l'Imam Reza, le plus grand lieu de pèlerinage chiite en Iran. Mashhad est également un centre commercial important, notamment avec ses échanges avec les pays d'Asie centrale.

• Ispahan (Province d'Ispahan). - Environ 2 millions d'habitants. Une des villes les plus historiques et artistiques du pays, connue pour son architecture islamique, ses mosquées, ses ponts et ses bazars. L'une des capitales culturelles de l'Iran, avec des monuments emblématiques tels que la place Naghsh-e Jahan et la mosquée du Shah.

• Karaj (Province d'Alborz). - Environ 1,9 million d'habitants. Ville située près de Téhéran, c'est un centre industriel et résidentiel en pleine expansion. Karaj a vu une croissance rapide, notamment en tant que banlieue de la capitale.

• Shiraz (Province du Fars). - Environ 1,8 million d'habitants. CĂ©lèbre pour son histoire en tant que centre de la culture perse et du savoir. Connue 

pour ses poètes (Hafez, Saadi), ses jardins, et ses monuments comme la mosquée Nasir-ol-Molk et le tombeau de Cyrus à proximité de Persépolis.

• Tabriz (Province d'Azerbaïdjan oriental). - Environ 1,6 million d'habitants. Située dans le nord-ouest de l'Iran, Tabriz est un important centre industriel, commercial et culturel. Elle est connue pour son bazar historique, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, et sa communauté azérie.
   
• Qom (Province de Qom). - Environ 1,2 million d'habitants.  Centre religieux et thĂ©ologique majeur, Qom est le foyer du clergĂ© chiite et des principales institutions religieuses du pays. Elle est Ă©galement un centre de pèlerinage pour le sanctuaire de Fatima Masoumeh.

• Ahvaz (Province du Khouzistan). - Environ 1,3 million d'habitants. Ville industrielle située dans le sud-ouest de l'Iran, importante pour l'industrie pétrolière. Située sur les rives du fleuve Karoun, Ahvaz est un carrefour commercial, notamment pour les ressources naturelles.

• Kermanshah (Province de Kermanshah). - Environ 950 000 habitants. Située dans l'ouest de l'Iran, Kermanshah est une ville historique avec des monuments importants tels que le site de Bisotun, classé au patrimoine mondial. Centre agricole et industriel, avec une forte communauté kurde.

• Rasht (Province du Guilan). - Environ 700 000 habitants. Située au nord, près de la mer Caspienne, Rasht est un centre commercial et agricole important, connu pour sa verdure et son climat tempéré. Capitale de la province du Guilan, elle est réputée pour ses spécialités culinaires et son tourisme côtier.

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Azam Hadj Heydari, Le prix de rester humain, JC Gawsewitch, 2010.

Mohammad-Reza Djalili, L'Iran de A Ă  Z, AndrĂ© Versaille, 2010. 

Armin Arefi, Rubans et turbans : Iran, la jeunesse contre les mollahs, Editions Denoël, 2010.

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