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La RĂ©publique
islamique d'Iran
est un Etat du Moyen-Orient (Asie).
Ce pays, connu autrefois en Occident sous le nom de Perse, correspond Ă
une partie seulement de l'Iran géographique, ou Iran proprement dit, qui
est un plateau de forme trapézoïdale, et qui
s'Ă©tend entre la mer Caspienne et les steppes
du Turkestan
au Nord et le golfe Arabo-Persique et
l'Océan Indien au Sud. A l'Ouest ce
plateau est limité par la vallée du Tigre (en Irak)
et les montagnes de l'Arménie
(Petit Caucase),
à l'Est par la vallée de l'Indus. La surface de ce plateau peut être
évaluée, en chiffres ronds, à 2.600.000
km², dont la plus grande moitié, 1.648.000
km², forme le territoire de l'Iran; le reste est partagé entre l'Afghanistan
et le Pakistan.
La population de l'Iran est de près de 66,5 millions d'habitants (2009).
L'Iran, qui est une république'
théocratique,
dirigée par un clergé chiite,
et administrativement divisée en 30 provinces (ostanha, singulier
: ostan). La capitale est Téhéran.
Autres grandes villes : Chiraz,
Ispahan,
Abâdân, Tabriz,
Meched.
Les divisions
administratives de l'Iran
Ardabil
Azarbayjan-e
Gharbi
Azarbayjan-e
Sharqi
Bushehr
Chahar
Mahall va Bakhtiari
Esfahan
(Ispahan)
Fars
Gilan
Golestan
Hamadan |
Hormozgan
Ilam
Kerman
Kermanshah
Khorasan-e
Jonubi
Khorasan-e
Razavi
Khorasan-e
Shomali
Khuzestan
Kohgiluyeh
va Buyer Ahmad
Kordestan
(Kurdistan) |
Lorestan
Markazi
Mazandaran
Qazvin
Qom
Semnan
Sistan
va Baluchestan
Tehran
(Téhéran)
Yazd
Zanjan |
L'orographie de
l'Iran.
Le plateau iranien
se maintient Ă la hauteur de 1500 Ă 2500 m au-dessus du niveau de la
mer. Il est délimité par deux grandes chaînes de montagnes,
dont plusieurs pics dépassent 5000 m. La chaîne du Nord se sépare des
montagnes d'Arménie sous le nom de Karadagh,
contourne la côte méridionale de la mer Caspienne
sous le nom d'Albourz, Alborz ou Elbourz (Hara-BerezaĂŻti de l'Avesta),
d'où se détachent les monts du Tâlich, du Guilân et du Mazandéran;
son point culminant, qui est aussi celle de l'Iran, est la masse volcanique
du DĂ©mavend ou Kuh-e Damavand (5671 m). Il se termine, au Sud-Est de la
Caspienne, par les montagnes du Khoraçan
(Boudjnourd, Binalout), qui se rattachent, Ă la source de l'Atrek, aux
montagnes des frontières du Turkménistan,
le Dereguez, le Kopet-Dagh et le Kuren-dagh, puis il lance encore dans
l'Est, au delà de la frontière avec l'Afghanistan,
les deux chaînes parallèles du Safid-Kouh (montagne blanche) et du Siyâh-Kouh
(montagne noire). Le système de montagnes du Khoraçan est, au point de
vue géologique, de la même formation que l'Albourz.
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Carte
de l'Iran. Source : The World Factbook.
(Cliquer
sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).
La chaîne du Sud commence également dans
les monts d'Arménie (Petit
Caucase) et se dirige vers le Sud-Est, d'abord à cheval sur la frontière
avec l'Irak (Kurdistan),
ensuite en Iran mĂŞme, jusqu'aux bords du golfe Arabo-Persique. Les Anciens
donnèrent à ces monts le nom de Zagros, que les géographies modernes
leur ont conservé (Kûhhâ Ye Zâgros, en farsi). Cette chaîne prend
ensuite la direction Est, parallèlement à la côte de l'Océan
Indien jusque vers l'embouchure de l'Indus : les monts du Makran
bordent, dans leur partie occidentale le golfe
d'Oman, et se poursuivent au Sud du Pakistan.
C'est
Ă travers le Zagros que passait la route historique entre le plateau iranien
Ă la MĂ©sopotamie;
le défilé qui la ferme est appelé Porte du Zagros par Ptolémée
et Porte MĂ©dique par Strabon.
Ce chemin, qui existe toujours, a continué par la suite à être suivi
par le commerce, aussi longtemps que la situation politique l'a permi :
il part de Bagdad,
remonte la vallĂ©e de la Diyâla et d'un de ses affluents de gauche jusqu'Ă
la passe de Kérend, qui marque la frontière entre Irak
et l'Iran, et d'où l'on gagne la petite ville de Bâkhtâran (Kermânchâh),
puis Bisitun,
où se trouve gravée, sur le rocher, la grande inscription de Darius
Ier, et
l'on aboutit Ă Hamadan.
Dans la partie Sud-Est des mont Zagros
(provinces du Fars du Homozgan), on trouve des routes qui mènent de Bandar-e'Abbâs
et de Bandar-e Bushehr à Chirâz;
cette dernière, autrefois un sentier de montagne excessivement difficile,
était la route des caravanes, qui allait du golfe Arabo-Persique à Téhéran
en passant par Ispahan
et Kachan.
Géologiquement, les chaînes du Sud et de
l'Est forment un seul système, composĂ© en grande partie de calcaire Ă
nummulites (début du Cénozoïque). Dans
le Zagros, on rencontre le granit, qui commence
au lac d'Ourmia (Daryâcheh-ye Orûmiyeh) et forme l'Alvend (3571 m), au-dessus
de Hamadân. L'intérieur du plateau est coupé, dans l'angle Nord-Ouest,
de masses volcaniques, telles que les deux volcans
éteints du Sahènd (3712 m) et du Sabalan (4814 m).
Ce plateau lui-mĂŞme
est loin d'être uniforme; il est coupé de petites chaînes, généralement
de mĂ©diocre hauteur, mais qui, dans les chaĂ®nes qui bordent l'Iran Ă
l'Est peuvent aussi atteindre 4000 m (comme au Taftân, haut de 4002 m,
dans le Baloutchistan
iranien). Il comprend enfin un grand désert nommé
Dasht-e Kavîr (Grand désert salé), formé d'une large ceinture de décombres
de pierres concassées, qui commence à partir des collines qui entourent
ce désert, se continue par un sol jaune salé ou du sable et se termine
au centre par un lac salé ou les débris de celui
qui y existait. Au Sud-Est de ce désert est le Dasht-e Lût (désert du
Lut), qui ressemble davantage à un désert sablonneux avec quelques rares
incrustations salines, sans traces d'humidité.
Les
ressources minérales.
Le fer, le plomb
et le cuivre sont abondants en AzerbaĂŻdjan; l'Albourz
a des mines de fer et de houille;
on trouve aussi ce dernier près de Tabriz.
Nichâpour est célèbre par ses turquoises, Yezd (Yazd) par son marbre
jaune et transparent, les îles du golfe Arabo-Persique, Ormuz
(Hormoz) et Qeshm, par leur sel gemme et leur ocre. L'Iran possède également
du gaz naturel et d'importantes réserves de pétrole. Ce dernier produit
représente d'ailleurs 80% des exportations du pays, surtout en direction
de la Chine et du Japon.
L'Hydrographie
de l'Iran.
Les cours d'eau
de l'Iran forment deux systèmes entièrement différents, celui de la
périphérie, comprenant les fleuves qui se jettent dans l'Océan
Indien et le golfe Arabo-Persique, ou dans la dépression de la Caspienne
et de l'Aral (dépression touranienne); et celui
du centre, contenant les rivières n'ayant pas d'écoulement au dehors
et se jetant dans des lacs, tels que le Mûriân
et le lac d'Ourmia, ou dans le désert.
Le Sefid ou Qezel-Owzan forme une remarquable
exception à cette distribution; né dans les montagnes
du Kurdistan, il se dirige vers le Nord, perce l'AIbourz au moyen de vallées
profondément creusées et se jette dans la Caspienne, non loin de Rasht.
Il rentre donc dans le système de la périphérie et il faut lui adjoindre
le Lâr, sorti du Damavând, l'Atrek (Atrak) et le Gorgân, qui ont leurs
sources dans les montagnes du Khoraçan : tous se jettent dans la Caspienne.
Le Silup, le Shûr Kûl, le Mand sont de
petits fleuves qui se jettent dans l'Océan
Indien ou dans le Golfe Arabo-Persique. Le Kârûn, rivière de Shûshtar
et d'Ahvâz, navigable jusqu'à 180 kilomètres au-dessus de son embouchure,
unit ses eaux au Chatt-el-Arab,
dans le delta que forme celui-ci avant de tomber
dans le golfe Arabo-Persique; la Karkheh, rivière du Luristan, se perd
dans des marais entre Ahvâz et le Tigre; enfin, la Sirvân et Petit Zab,
tous deux nés en Iran, atteignent le Tigre et forment ses principaux
affluents de gauche.
Dans le Seistan (Sîstân),
à la frontière avec l'Afghanistan, le bassin
du lac Hâmoun, reçoit plusieur petites rivières;
la plupart venant d'Afghanistan. En dehors du Hâmoun, série de marécages
qui forment un grand lac après les pluies abondantes,
on compte le lac de Chirâz,
qui n'est guère qu'un marais salé; le lac Niriz ou Bakhtégân, qui recueille
les eaux du Bend-Emir, formées du Polwar ou Mourgbab, qui coule près
des ruines de Pasargadeet
de Persépolis,
et du Kor; le lac d'Ourmia ou Dervâï-Châhi, à 1250 m au-dessus du niveau
de la mer, avec 15 m seulement Ă sa plus grande
profondeur, dont les eaux sont presque aussi salées que celles de la mer
Morte.
Le climat.
Le climat de l'Iran est extraordinairement
sec; on a estimé l'humidité contenue dans
l'air à 11,2%, dans le désert central, ce qui
en fait le point l'un des points les plus secs de la Terre.
Il tombe peu d'eau; la hauteur annuelle de la pluie
ne dépasse pas 254 mm sur le plateau central, la moitié à peine de ce
chiffre dans la plus grande partie de l'intérieur et au Sud-Est (Baloutchistan
iranien). En revanche, le climat est très humide dans le Gilân et le
Mazandéran, sur les bords de la mer Caspienne,
ou les brises humides du Nord, arrêtées par l'Albourz,
se résolvent en pluies chaudes. L'hiver est très
froid, l'été très chaud; les nuits de la belle saison sont fraîches.
Il pleut en novembre, mars et avril; il neige en décembre et en février.
Dans le Nord-Ouest (Azerbaïdjan), l'hiver est très rude, tandis qu'il
se manifeste à peine dans la dépression du Hâmoun.
La flore et la
faune.
La végétation
est pauvre; le platane, le peuplier, le cyprès
et le palmier nain sont à peu près les seuls arbres
que l'on rencontre. Les bords de la Caspienne font naturellement exception,
et sont couverts d'une riche végétation paludéenne, ou domine la vigne
sauvage; les flancs des montagnes sont couverts
de belles forêts. Les fruits sont variés et abondants;
on trouve la prune, la poire,
le melon, l'orange, la pĂŞche, la figue, la pistache,
l'amande. Le jasmin et la rose ont été célébrés
par les poètes persans. L'Asa foetida se trouve dans le Khoraçan et le
Baloutchistan; le tabac et l'indigo sont cultivés dans quelques localités,
le riz et la canne Ă sucre
sur les rives de la Caspienne, le cotonier Ă©galement, ainsi que dans certaines
contrées du plateau central, telles que le Khoraçan et l'Azerbaïdjan.
Le blé et l'orge sont cultivés
partout.
Une espèce particulière d'ours
(Ursus syriacus) et de renard habite le plateau central, ou l'on rencontre
encore le loup, l'ocelot, l'onagre, la chèvre sauvage, le sanglier, la
gazelle; le vautour persique (Gyp fulvus) plane dans les airs, ainsi que
sur les hautes montagnes l'aigle des Alpes ou
loemmergeier; les nombreux rossignols, dont les poètes ont chanté les
amours platoniques avec la rose, peuplent les buissons. On connaît un
scorpion
noir très dangereux; dans différents endroits, on est exposé aux piqûres
d'une punaise venimeuse. Les fourrés marécageux des bords de la Caspienne
recèlent des lynx, des loups, une espèce particulière d'axis (Cervus
caspius). On ne rencontre plus le lion, jadis fréquent, dans les forêts
du Zagros. Les gazelles et les onagres se trouvent surtout dans le Sîstân.
Trois races de chevaux, l'arabe, le turcoman, le persan, sont soumises
à l'élevage. Chirâz,
Ispahan
et les montagnes au Nord de Shûstar produisent des mulets. Le Khoraçan
élève des chameaux réputés, soit à une bosse, soit à deux. (C.
Huart).
Quelques-unes
des grandes villes de l'Iran
•
Téhéran (Province de Téhéran).
- Environ 9 millions d'habitants (ville) et plus de 16 millions (zone métropolitaine).
Capitale et plus grande ville de l'Iran, située au pied des montagnes
de l'Alborz.. Centre politique, Ă©conomique et culturel du pays, abritant
le gouvernement, des institutions académiques et des entreprises majeures.
Célèbre pour ses musées, ses parcs et sa modernité.
• Mashhad
(Province du Khorasan-e Razavi). - Environ 3 millions d'habitants. Deuxième
plus grande ville d'Iran et centre religieux majeur. Célèbre pour le
sanctuaire de l'Imam Reza, le plus grand lieu de pèlerinage chiite en
Iran. Mashhad est Ă©galement un centre commercial important, notamment
avec ses Ă©changes avec les pays d'Asie centrale.
• Ispahan
(Province d'Ispahan). - Environ 2 millions d'habitants. Une des villes
les plus historiques et artistiques du pays, connue pour son architecture
islamique, ses mosquées, ses ponts et ses bazars. L'une des capitales
culturelles de l'Iran, avec des monuments emblématiques tels que la place
Naghsh-e Jahan et la mosquée du Shah.
• Karaj
(Province d'Alborz). - Environ 1,9 million d'habitants. Ville située près
de Téhéran, c'est un centre industriel et résidentiel en pleine expansion.
Karaj a vu une croissance rapide, notamment en tant que banlieue de la
capitale.
• Shiraz
(Province du Fars). - Environ 1,8 million d'habitants. Célèbre pour son
histoire en tant que centre de la culture perse et du savoir. Connue |
pour
ses poètes (Hafez, Saadi), ses jardins, et ses monuments comme la mosquée
Nasir-ol-Molk et le tombeau de Cyrus à proximité de Persépolis.
•
Tabriz
(Province d'AzerbaĂŻdjan oriental). - Environ 1,6 million d'habitants.
Située dans le nord-ouest de l'Iran, Tabriz est un important centre industriel,
commercial et culturel. Elle est connue pour son bazar historique, classé
au patrimoine mondial de l'Unesco, et sa communauté azérie.
• Qom (Province
de Qom). - Environ 1,2 million d'habitants. Centre religieux et théologique
majeur, Qom est le foyer du clergé chiite et des principales institutions
religieuses du pays. Elle est également un centre de pèlerinage pour
le sanctuaire de Fatima Masoumeh.
• Ahvaz
(Province du Khouzistan). - Environ 1,3 million d'habitants. Ville industrielle
située dans le sud-ouest de l'Iran, importante pour l'industrie pétrolière.
Située sur les rives du fleuve Karoun, Ahvaz est un carrefour commercial,
notamment pour les ressources naturelles.
• Kermanshah
(Province de Kermanshah). - Environ 950 000 habitants. Située dans l'ouest
de l'Iran, Kermanshah est une ville historique avec des monuments importants
tels que le site de Bisotun, classé au patrimoine mondial. Centre agricole
et industriel, avec une forte communauté kurde.
• Rasht
(Province du Guilan). - Environ 700 000 habitants. Située au nord, près
de la mer Caspienne, Rasht est un centre commercial et agricole important,
connu pour sa verdure et son climat tempéré. Capitale de la province
du Guilan, elle est réputée pour ses spécialités culinaires et son
tourisme cĂ´tier. |
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Azam
Hadj Heydari, Le
prix de rester humain, JC Gawsewitch, 2010.
Mohammad-Reza
Djalili, L'Iran de A à Z, André
Versaille, 2010.
Armin
Arefi, Rubans
et turbans : Iran, la jeunesse contre les mollahs, Editions
Denoël, 2010. |
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