| Tabriz est une ville d'Iran, à 650 km au Nord-Ouest de Téhéran. Elle est située à l'extrémité d'une vaste plaine, un peu au Sud de la rivière d'Adji-Tchaï, qui arrose les jardins qui l'entourent : au Sud, on aperçoit le mont Séhend couvert de neige (3999 m). Tabriz a été traditionnellement un centre du tissage de la soie et a joué par sa situation un rôle de plate-forme commerciale. La légende attribue la fondation de Tabriz à Zobéide, épouse du calife Haroun ar-Rachid, qui, guérie de la fièvre, lui aurait donné son nom actuel (teb rîz = enlève la fièvre). Il est plus probable que ce nom provient des eaux chaudes qui existent dans son voisinage. Capitale du roi d'Arménie Tiridates III (fin du IIIe siècle ap. J.-C.), elle a succédé à Ganzaca (Takhti-Suléiman). Zobéide la reconstruisit et l'embellit (791). On y constate, en 1320 et 1341, des établissements vénitiens et génois. Ruinée par Tamerlan (1392), elle devint la capitale des Turcomans du Mouton-noir, expulsés par ceux du Mouton-Blanc en 1468. Elle a été désolée par de terribles tremblements de terre, notamment ceux de 1721 et de 1780 qui firent périr la plus grande partie de la population. Portail de la Mosquée Bleue à Tabriz. Anciens monuments : la Mosquée Bleue (Kaboud Mesdjid), dont il ne reste que le portail en ruines, décoré de panneaux de faïence émaillée (Faïences de la Perse); construite par Djihan Chah, dernier souverain des Turcomans du Mouton-Noir (1437-68), ou, selon la tradition locale, par l'empereur mongol Gazan Khan; la citadelle (ark), au Sud-Ouest de la ville, bâtie par Ali Chah; masse solide de maçonnerie de 40 mètres de hauteur, murs épais de 8 mètres à la base; c'est là que fut exécuté le réformateur Bab (juillet 1850); du haut de ses murailles, on précipitait jadis les épouses que l'on désignait comme "coupables"; on a renoncé, dit-on, à cet usage barbare depuis qu'une femme, soutenue en l'air par ses vêtements qui formaient parachute, tomba sans éprouver de mal. Ajoutons que Tabriz est entourée d'une double muraille extérieure en mauvais état. (Cl. Huart). | |