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Le Riz (Oryza),
dont le nom viendrait, dit-on, de l'arabe"
erus, dont les Grecs auraient fait oryza et que Linné
lui a conservé, est un genre de plantes rangée parmi les
céréales et de l'ordre des Graminales,
type de la famille des Oryzées, caractérisé par des
épillets uniflores, disposés
en grappes lâches, 2 glumes navipulaires, petites; 2 glumelles
carrées dont l'inférieure est terminée par une arête
droite, 2 petites écailles à la base de l'ovaire; 6 étamines,
ovaire surmonté de 2 styles; fruit
: caryopse comprimé; feuilles
planes, panicules rameuses. Les espèces,
très peu nombreuses, habitent tous les pays chauds. Parmi elles,
la plus intéressante est le Riz commun, qui fera le sujet de cet
article.
Le Riz commun, Riz cultivé (Oryza
sativa, Lin.) est la plante qui nourrit la plus grande quantité
des habitants du globe. Non seulement elle fait la base de l'alimentation
de la plupart des peuples intertropicaux de l'ancien et du nouveau monde,
mais encore il s'en consomme une quantité énorme dans les
autres parties du globe. Malheureusement la farine du riz ne peut être
panifiée, par l'absence du gluten qui fait une des qualités
essentielles du froment. L'Asie et les îles qui en dépendent
produisent de nombreuses variétés de cette plante obtenues
par la culture qui y est pratiquée dès la plus haute antiquité;
ainsi le goudouli de l'Inde a le grain presque rond; dans la variété
nommée Berrafouli, il est long de plus de 13 mm. L'Europe méridionale
en produit plusieurs variétés; nous citerons le Riz sans
barbe, qui se distingue par l'absence de l'arête qui surmonte le
grain dans les autres. Bien que plus précoce et plus fécond
que la variété commune, il est cependant moins recherché
à cause de son aspect d'un blanc grisâtre, et a laissé
la supériorité commerciale à l'espèce type.
Quant à la variété dite Riz sec, Riz de montagne,
que l'on avait vantée comme pouvant se cultiver sans irrigations,
l'expérience a prouvé que c'était une illusion. Nous
mentionnerons encore le Riz impérial, très cultivé
en Chine à cause de sa précocité et de l'abondance
de ses produits.
Un climat et une exposition chauds, des
plaines découvertes et sans ombre, des eaux abondantes, douces,
chargées s'il se peut de substances organiques : telles sont les
conditions essentielles de cette culture, qui s'accommode, du reste, de
presque toute espèce de terrain. Les frais nécessités
par la construction des dignes rendraient la méthode alterne très
onéreuse, malgré la plus-value des produits qu'elle donne.
Aussi ce mode de culture est-il généralement abandonné
et s'en tient-on à la permanence, pendant un certain nombre d'années,
dans les mêmes terrains. Quant aux engrais, les eaux bien aérées,
chargées de matières fertilisantes, d'une température
douce, sont déjà une condition favorable; on ajoutera à
cela le fumier de cheval dans les terrains frais et le fumier de vache
dans les terrains secs. Mais la partie la plus importante de cette culture
consiste dans la préparation du sol et la construction des digues
pour la conservation des eaux. Les graines de semence seront choisies de
préférence dans des rizières de culture alterne, si
cela est possible, ou tout au moins tirées des pays chauds; quantité
est d'environ 200 litres par hectare.
Les semailles se feront en avril pour les
nouvelles rizières, en mai pour les anciennes; avant cette opération,
on devra placer pendant 8 ou 10 heures les sacs de graines dans un fossé
plein d'eau, afin de les ramollir; après cela on aplanit le sol
au moyen d'une lourde planche et la semence est jetée à la
volée comme le froment, et recouverte par le limon que vient y déposer
l'eau constamment agitée. Dans les premiers jours on baisse le niveau
de l'eau afin qu'elle s'échauffe; quand les premières feuilles
paraissent, on relève ce niveau à mesure que la plante grandit,
jusqu'à ce qu'il ait atteint 0,12 m à 0,16 m. Le Panic pied
de coq (Panicum crus galli, Lin.) est une plante qui croit souvent dans
les rizières, elle doit être sarclée avec soin, car
elle nuit beaucoup au riz. Lorsque le grain est mûr, ce qui se voit
à la couleur jaunâtre des panicules, on enlève l'eau
pour faire la récolte. Celle-ci se fait-à la faucille, et
le battage au fléau ou au dépiquage. Cela fait, on détruit
les digues transversales, on fait avec la charrue des sillons dans la longueur
de la rizière pour faciliter le dessèchement pendant l'hiver,
au printemps on fume, s'il y a lieu, après un labour. On reconstruit
les dignes transversales et on ensemence de nouveau. Voilà quel
est le mode de culture du riz en Italie, dans quelques parties de la France
méridionale; il offre dans les autres contrées des différences
sur lesquelles nous ne pouvons nous étendre.
Les Orientaux sont amateurs d'un mets connu
sous le nom de Pilau dont ils consomment une assez grande quantité;
il consiste à faire cuire le riz avec de la volaille coupée
en morceaux et du bouillon assaisonné avec du sel et du safran et
arrosé de beurre fondu et roussi. On prépare aussi avec le
riz une espèce d'eau-de-vie à laquelle on donne le nom de
rac, ou aras. La farine de riz porte généralement le nom
assez impropre de crème de riz. Enfin, les pailles dites d'Italie,
qui servent à fabriquer certains objets, comme chapeaux, etc., sont
des pailles de riz. pour la plupart. (F-N.). |
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