| Le nom de brise est donné dans un sens général à un vent modéré lorsque sa nature n'est pas précisée. Les brises ainsi que les vents se divisent en brises permanentes, périodiques, variables et locales. Les caractères de la brise sont extrêmement variés; ordinairement, lorsque le navire est en calme, il reçoit des souffles de vent qui s'élèvent pour quelque temps, puis tombent pour reprendre une direction souvent très différente : ce sont les brises folles. Après un temps plus ou moins long, la brise se fixe en direction et augmente d'intensité : elle se fait et fraîchit; ce phénomène peut être généralement prévu par un changement dans l'aspect du ciel, vers le point de l'horizon d'où doit venir le vent. Lorsque la brise est établie dans une direction fixe et que sa force est constante, on dit qu'elle est régulière, dans le cas contraire elle est variable. Souvent, ces variations dans la force du vent ne sont que momentanées et se produisent brusquement dans les grains ou d'une manière moins subite et moins marquée dans les rafales; il n'est pas rare de les voir accompagnées d'un changement notable dans la direction du vent; si ce changement est considérable, on dit qu'il y a saute de vent. En changeant de direction, la brise fait avec la route du navire un angle plus ou moins ouvert qu'auparavant ; dans le premier cas elle adonne, dans le second elle refuse. A bord, la direction du vent est donnée par les girouettes de tête de mât et par les pennons; elle est souvent très différente de celle indiquée par les nuages pour la partie supérieure de l'atmosphère, ce qui peut faire prévoir un changement dans le régime du vent. A côté de ce premier sens du mot brise, qui est celui qu'appliquent les marins à toute espèce de vent, lorsqu'il n'est pas trop violent, il y a, en météorologie, un autre sens de ce terme, qui désigne alors certains vents périodiques qui ne sont sensibles que sur les côtes. "Sur les côtes, lorsque le temps est calme, dit Kaemtz, on ne sent aucun mouvement dans l'air jusqu'à Sud ou 9 heures du matin ; mais alors il s'élève peu à peu un vent léger qui souffle de la mer. Faible d'abord et limité à un petit espace, ce vent augmente peu à peu de forte et d'étendue jusqu'à 3 heures de l'après-midi; puis il s'affaiblit pour céder la place à un vent, qui souffle de terre. Celui-ci s'élève peu après le coucher du soleil, et atteint son maximum de vitesse et d'étendue au moment du lever de cet astre. Ces vents alternatifs sont appelés brise de mer et brise de terre. Leur direction est perpendiculaire à celle de la côte; mais, si un autre Nord souffle en même temps, alors elle se modifie de diverses manières. L'alternance de ces brises s'explique par l'échauffement inégal de la terre et de la mer. En effet, vers 9 heures du matin, la température est à peu près la même sur la terre et sur la mer, et l'air est en état d'équilibre. A mesure que le Soleil s'élève au-dessus de l'horizon, la sol s'échauffe plus que l'eau; il en résulte une brise marine qui souffle vers la terre, où l'air se raréfie. Au moment du maximum de température de la journée, cette brise acquiert sa plus grande force; mais, vers le soir, l'air de la terre se refroidit, et, au coucher du soleil, il a la même température que l'air en contact avec la surface de la mer. Il en résulte quelques heures de calme parfait. Pendant la nuit, la terre se refroidit plus que l'eau delà résulte un vent de terre dont le maximum de force coïncide avec le moment du minimum de la température des vingt-quatre heures, qui est aussi celui où la différence de température entre la terre et la mer est la plus grande possible." Le vent de Nord-Est qui souffle sur la côte ouest de l'Afrique septentrionale, et qui est connu sous le nom d'harmattan, est une véritable brise de terre. Seulement, comme il vient du désert qui occupe la partie ouest de ce continent, où la différence entre la température du sol et celle de la mer est très considérable, sa force est beaucoup plus grande que celle des brises observées dans les autres régions du globe. Ainsi, il lui arrive souvent de porter du sable jusqu'à une distance de plus de 500 kilomètres dans l'Atlantique. Fournet a fait voir qu'il existe dans les montagnes des brises de jour et de nuit analogues à celles de terre et de mer. Pendant le jour il se produit le long des flancs des montagnes un courant ascendant qui, pendant la nuit, est remplacé par un courant descendant. Ces vents sont connus de temps immémorial, dans certaine localités, sous les noms de Pontiasr, Vesine, Sotore, Rebas, etc. Fournet a expliqué ces alternatives de courant ascendant diurne et de courant descendant nocturne, par l'échauffement des cimes sous l'action du Soleil levant, qui détermine un courant ascendant, tandis que l'échauffement de la plaine, plus considérable dans la journée que celui de la montagne, détermine vers le soir un courant descendant. (E. C. / DV). | |