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L'Amandier
(genre Amygdalus ou espèce du genre Prunus,
selon les auteurs) est un arbre de la famille des Rosacées.
Il n'atteint jamais plus de 8 Ã 10 m de hauteur. Son tronc est raboteux
et couvert d'une écorce cendrée. Ses feuilles
sont glabres, brièvement pétiolées, elliptiques-lancéolées, finement
dentées en scie sur les bords et pliées longitudinalement avant leur
complet développement. Ses fleurs, de couleur rose, plus rarement blanche,
sont solitaires, ou géminées, ou réunies en petits glomérules dans
des bourgeons écailleux s'entrouvrent au printemps.; elles se développent
avant les feuilles.
Les fruits, bien
connus sous le nom d'amandes, sont des drupes oblongues, comprimées, Ã
épicarpe pubescent-velouté, d'un vert cendré, à mésocarpe charnu-coriace,
s'ouvrant par une fente longitudinale correspondant aux bords marginaux
de la feuille carpellaire, Ã endocarpe ligneux
(noyau), plus on moins épais, quelquefois très dur, dont la surface est
presque lisse et criblée de perforations étroites. Ce noyau renferme
une, plus rarement deux graines (amandes), de saveur douce ou amère, suivant
les variétés, à épisperme assez épais,
de couleur fauve, et à cotylédons très développés, blancs, charnus,
oléagineux.
L'Amandier est connu depuis la plus haute
Antiquité .
Il figure dans les ouvrages de Théophraste
et de Dioscoride
sous le nom d'Amugdalai,
mot qui a été traduit par les Latins en Amygdalus. On le trouva
mentionné dans l'Ancien Testament ,
puis dans des actes mérovingiens
et carolingiens ,
notamment dans ceux de Charlemagne .
Il est figuré plusieurs fois dans les peintures anciennes découvertes
à Pompéi .
Toutefois, son véritable berceau n'est pas exactement connu. On le croit
originaire de l'Asie
occidentale ou de certaines îles de la Grèce, d'où il aurait été introduit
par la culture. D'un autre côté, Boissier a vu des échantillons recueillis,
à l'état sauvage, dans les rocailles en Mésopotamie ,
dans le Turkestan ,
le Kurdistan ,
dans les forêts de l'Antiliban, et Cosson a trouvé des bois naturels
d'amandiers près de Saïda ,
en Algérie. Quoi qu'il en soit, l'Amandier se présente avec l'apparence
tout à fait spontanée dans les parties chaudes et sèches de la région
méditerranéenne et de l'Asie occidentale tempérée. En France, il est
subspontané dans toute la région des Oliviers et cultivé dans toute
la région des vignes. Son bois dur, bien coloré et susceptible de recevoir
un beau poli, est très recherché des tourneurs et des ébénistes. L'Amandier
fournit deux variétés bien tranchées, que certains auteurs considèrent
comme deux espèces distinctes; l'une (Amygdalus communs var. A. dulcis)
fournit les amandes douces, l'autre (Amygdales communis var. A. amara)
donne les amandes amères. (Ed. Lef.).
Horticulture.
L'Amandier est un arbre dont la culture
ne remonte pas dans le Nord, au-delà du Sud-Ouest de la France. Cette
exigence climatérique provient non pas de sa faible résistance au froid,
qu'il supporte au contraire aisément, mais plutôt, du fait de sa floraison
hâtive qui, déjà dans le centre de la France, est souvent détruite
par les gelées tardives du printemps. Il est peu difficile sur le choix
du terrain et vient presque aussi bien dans les terres siliceuses que dans
les sols calcaires, Ã la condition qu'ils soient suffisamment profonds,
afin de permettre à ses racines pivotantes de s'y enfoncer. Les sols argileux
humides sont ceux qui lui conviennent le moins. Son peu d'exigence le fait
rechercher comme sujet pour le greffage des Pêchers.
L'Amandier se multiplie au moyen de la
greffe de ses diverses variétés sur l'Amandier issu de graine. On peut
encore le greffer sur Prunier quand il s'agit de le planter dans des sols
argileux humides. Les variétés d'amandes sont nombreuses : elles se divisent
en amandes douces et en amandes amères, mais ces dernières n'ont pas
produit de variétés distinctes parce qu'elles sont peu cultivées. Celles
à fruit doux se divisent, dans la pratique, en Amandier à coque tendre
qui sont spécialement réservées pour la table et en Amandier à coque
dure plus particulièrement employées pour la pâtisserie et la confiserie.
Les principales variétés sont les suivantes : A. à coque tendre qui
comprend les variétés : A. Princesse, A. Ronde fine, A. à la Dame. Les
A. Ã coque dure comprennent les A. grosse ordinaire, A. grosse verte,
A. Ã trochets, etc.
Dans les départements du midi de la France,
où la culture de l'Amandier est faite sur une vaste échelle, on plante
ces arbres, soit en bordure de chemins et de routes, soit en
vergers
complets en les distançant de 8 à 10 mètres. Les Amandiers sont alors
soit à tige, soit à demi-tige; plus rarement on en constitue des sortes
de vastes cépées. Au moment de la plantation, on taille les branches
de façon à leur donner, dès le début, une bonne direction et conserver
une aération suffisante entre chacune d'elles. Plus tard, la taille consiste
simplement dans l'enlèvement des branches qui prennent une mauvaise direction,
dans l'écimage des pousses vigoureuses et l'enlèvement total des rameaux
gourmands. Quand les arbres deviennent vieux, il faut enlever tout le bois
mort qu'ils portent alors, et quelquefois même recourir à un ravalement,
destiné à faire naître de nouvelles pousses vigoureuses qui reformeront
l'arbre et renouvelleront chez lui une période de production. Il convient
encore de pratiquer un échenillage rigoureux pendant l'hiver, afin d'épargner
aux jeunes pousses les ravages des chenilles de toutes sortes qui s'y attaquant.
La récolte des amandes se fait à la fin
de l'été, alors que le péricarpe devenu sec s'entrouvre pour laisser
échapper la graine. On aide à la chute de ces fruits en gaulant les arbres
avec quelques précautions afin de ne pas briser les ramifications fruitières.
Il importe de faire cette récolte avant que les pluies répétées ne
viennent noircir l'amande, ce qui serait une cause de dépréciation. Les
amandes que l'on récolte doivent être dégagées tout de suite du péricarpe
ou peau qui leur est souvent assez fortement adhérent pour nécessiter
l'emploi d'un couteau. Conservées dans leur enveloppe, les amandes gardent
leurs qualités pendant près d'une année, après quoi l'huile contenue
dans l'embryon s'oxyde et communique à la graine un goût de rance qui
la rend impropre à la consommation. Les amandes dont le noyau est mince
sont particulièrement recherchées pour
la table. Cette condition, qui se trouve naturellement realisée chez certaines
variétés, s'obtient artificiellement par des échaudages et des émondages
successifs; ceux-ci ont l'inconvénient de faire perdre rapidement aux
amandes toutes leurs qualités. (J. Dybowski)., |
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