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44°50' N, 59°30' E | La mer d'Aral est un lac d'eau salée ou plutôt saumâtre qui se trouve au milieu des déserts de l'Asie centrale et se partage entre le Kazakhstan au Nord et l'Ouzbékistan au Sud. Elle est divisée depuis 1989 en deux parties : la Petite Mer d'Aral (environ 40 km sur 85 km), au Nord, reliée auparavant à la Grande Mer, longue du Nord au Sud de 228 km (428 km il y a un siècle), et large de 50 km (291 km il y a un siècle), et maintenant presque complètement asséchée. - La mer d'Aral vue depuis l'espace, ou ce qu'il en restait en l'an 2000. Photo : Nasa. Le niveau de ce qui reste de la Mer d'Aral est à une trentaine de mètres au-dessus du niveau de la mer et ne cesse de baisser. Cet assèchement continu est constaté depuis des siècles. Il s'est cependant accéléré au cours des dernières décennies, et qui prend aujourd'hui des proportions alarmantes. Beaucoup des dégâts remontent à l'époque soviétique, quand on a commencé à utiliser les eaux du Syr Daria et de l'Amou Daria, les deux affluents de la Mer d'Aral, pour l'irrigation des plantations de coton, principalement. Mais, aujourd'hui, ce sont les effets du changement climatique global qui semblent être les premiers impliqués dans le phénomène. L'assèchement de la Mer d'Aral a des conséquences économiques directes (disparition de la pêche), et plus largement, il a un impact sur l'environnement des deux pays limitrophes, à cause des dépôts de pesticides et de sel sur les terres laissées à sec. Ces substances, soufflées par les vents contribuent à la désertification et à la pollution de l'air. La pollution de l'eau due aux déchets industriels et à l'emploi massif d'engrais et de pesticides est à l'origine de nombreux problèmes de santé chez les humains. Les géographes de l'Antiquité classique ne savaient rien sur la mer d'Aral, mais les voyageurs occidentaux du Moyen âge en parlent déjà, et les Russes la connaissent depuis le XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, les explorateurs russes, Gladychev et Mouravine, ont vu la partie Nord-Ouest de l'Aral s'étendre sur la plaine occupée aujourd'hui par les dunes sablonneuses nommés Barsoukis. En 1859, l'ambassade du colonel Ignatiev devait traverser, au Sud de l'Aral, un vaste golfe (Aïboughir), qui avait 90 km de longueur et 25 km de largeur : en 1874, ce golfe n'existait plus. En jugeant d'après cette grande vitesse du dessèchement, on peut admettre qu'autrefois c'était une vaste mer qui occupait une partie considérable de la dépression touranienne. Probablement, elle formait alors deux bassins principaux, réunis par un détroit large, mais peu profond, à peu près comme cela a lieu dans la mer Caspienne de nos jours. Le bassin septentrional, dont la mer d'Aral telles que l'on connue les géographes modernes (carte ci-dessous) ne présente que la moitié ou le tiers, recevait alors les eaux du Syr-Daria, du Tourgaï, du Sary-sou, du Tchouï, de la Kyzyl-Daria, tandis que le bassin méridional, dont il ne nous reste qu'une faible trace dans le lac de Sarykamych, s'étendait sur tout le désert du Karakoum et avait pour affluents l'Amou-Daria, le Mourghàb et le Tedjent. Une fois séparé du bassin du nord par les dépôts de vase de l'Amou-Daria, il commença à se dessécher et il s'évapora définitivement lorsque l'Amou-Daria tourna ses eaux vers la mer d'Aral actuelle, c.-à. d. vers le Nord-Ouest, le Nord et le Nord-Est, mouvement qui continue encore de nos jours. C'était cette partie méridionale de la grande mer Touranienne qui anciennement donnait naissance à l'Ouzboï ou au fleuve d'eau saumâtre qui coulait vers la mer Caspienne et dont le lit s'est conservé jusqu'à présent. Les côtes de la mer d'Aral actuelle à l'Est et au Sud sont plates; au Nord elles sont formées des collines à pentes douces, et à l'Ouest d'une série ininterrompue de hauteurs souvent abruptes. Le haut plateau Oust-Ourt, qui s'étend entre la mer Caspienne et celle d'Aral a des points culminants atteignent 300 m au-dessus du niveau de cette dernière. Carte de la Mer d'Aral. Les contours correspondent à ce qu'était son étendue au milieu du XXe siècle. Les photos données plus bas sont à la même échelle et donnent une idée de l'assèchement actuel. Sur la côte méridionale le pays est tellement plat et bas qu'il était souvent inondé par les crues de l'Amou-Daria (dont les eaux alimentent aujourd'hui un réseau d'irrigation controlée) et par les eaux de la mer, lorsque les vents du Nord soufflaient avec violence. La plus grande partie du rivage y était couverte de roseaux, tandis que sur la côte orientale on trouvait une plage sablonneuse, au delà de laquelle commencaient les forêts de Saxaoul et puis le désert des sables mouvants. De nombreuses petites baies, aujourd'hui complètement à sec, y pénètraient dans le sol du rivage, mais leur configuration n'était pas constante, car elle dépendait de la hauteur des eaux qui changeait avec les vents. La Mer d'Aral en 2000. l'île de Voznojdeniya était reliée au continent quelques mois plus tard. (Image : Nasa World Wind). La mer d'Aral a eu plusieurs îles, dispersées çà et là. En commençant par le Nord, on avait d'abord le Kokaral (Kough-Aral) avec ses îlots voisins, Sartcha et Kenderly, qui ont formé un élément de la bande de terre séparant la Grande et la Petite Mer avant d'être absorbée dans le continent; puis, au milieu de la Grande Mer, on trouvait l'île Barsa-Kelmes (Barso-Kilmass) qui a formé une péninsule de la côte Nord-Ouest, le petit archipel Tsarsky (Nicolas ler, Naslednik, Constantin) et deux îlots : Lazarev et Bellingshausen, qui tous ensemble sont englobés dans la vaste île Voznojdeniya, qui divisait naguère la Grande Mer en deux parties (la partie occidentale seule subsiste depuis 2009); enfin, tout près de la côte méridionale, on voyait la longue île de Tokmakata, désormais à l'intérieur des terres; même chose pour l'archipel que l'on trouvait sur la côte Sud-Est. Toutes ces îles étaient désertes, sans eau potable, si ce n'est pendant la saison des pluies. L'île Barsa-Kelmes avait même reçu son nom des périls qui menacent les voyageurs qui y descendent (les mots Barsa Kelmes signifient « péril sans retour »). |
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