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La zoologie
comme science a été fondée par Aristote;
mais, après son disciple Théophraste,
elle tomba pour ainsi dire dans l'oubli. Chez les écrivains romains,
on ne trouve quelques observations zoologiques que chez Pline,
Solinus, et les auteurs agronomiques; mais Pline,
le plus important d'entre eux, n'est qu'un compilateur qui n'a fait faire
aucun progrès aux connaissances. Il faut en venir à l'époque
de la Renaissance ,
c'est-à-dire au XVIe
siècle, pour voir la zoologie devenir un objet de recherches
et s'enrichir de faits nouveaux.
Cette rénovation doit beaucoup à
des auteurs tels qu'Aldrovandi, Gessner,
Belon et Rondelet. Au
XVIIIe siècle,
le nombre des faits s'accrut rapidement par les travaux de Swammerdam,
de Bontius, de Fabio Colonna,
d'Olina, de Moufett, de J. Ray et de Willoughby.
Mais le XVIIIe
siècle imprima un mouvement tout nouveau à la
zoologie. Outre une foule d'auteurs, tels que Caleshy, Edwards, Brisson,
Latham, Laurenti, le peintre animalier Roesel,
Schneider, Daubenton, Artedi,
Block, Pennant, Rumphius,
Klein, Guettard, Adanson,
Réaumur, Bonnet,
de Geer, Fabricius,
Trembley, Oth. Müller,
Cavolini, etc., qui s'occupèrent plus particulièrement de
certaines branches de la zoologie, celle-ci reçut un éclat
singulier de deux chercheurs célèbres qui la considérèrent
dans son ensemble et dans toute sa généralité : nous
voulons parler de Linné et de Buffon,
dont les grandes vues exercèrent une influence durable.
C'est aussi au XVIIIe
siècle que l'anatomie comparée
s'impose comme la base fondamentale de ce qu'on appellera au siècle
suivant la zoologie philosophique, et qui sera le lieu des débats
entre créationistes et évolutionnistes. En fait, au XIXe
siècle, ce sont toutes les branches de la zoologie qui
seront étudiées avec une ardeur et une sagacité inouïes,
en même temps que seront fondées la paléontologie,
l'embryologie, la tératologie, etc.
Avec les Cuvier, Lamarck,
Geoffroy Saint-Hilaire, Audubon,
Darwin, Haeckel, Huxley,
Milne-Edwards, et tant d'autres, les
découvertes vont désormais enfanter les découvertes
à un rythme accéléré, et celles-ci seront d'autant
plus nombreuses que ces savants auront surtout porté leur attention
sur des domaines qui avaient été négligés par
les observateurs des siècles précédents.
Engagée dans le XXe
siècle, par des chercheurs tels que De Vries, Tschermak
et T. H. Morgan, la zoologie marche dans un premier temps au pas
que lui impriment d'une part le néo-darwinisme,
et d'autre part les avancées des recherches en génétique,
dans la théorie cellulaire, de l'embryologie, etc. L'étude
des invertebrés continue de connaître un grand développement.
De nouvelles espèces sont également découvertes. Après
l'Okapi, découvert vers 1900,
c'est le Coelecanthe, un "fossile vivant" qui est raméné
à la surface en 1938. La collection
des nouveaux insectes continue elle aussi à s'accroître à
un rythme soutenu. Dans le même temps, cependant, la systématique
s'essouffle, malgré les tentatives de rajeunissement successives
de Heintz (1939), Vandel (1949),
Guénot (années 1940-50)
et P.-P. Grassé (1961). L'approche
cladistique, inaugurée par Willi Hennig, déjà au milieu
du siècle, commence à s'imposer dans les années 1970,
et réussi à renouveler en profondeur à la fois la
systématique et la manière de penser l'évolution.
La zoologie, à l'image de la botanique, a perdu depuis longtemps
à cette époque son statut de discipline de front. Mais, tout
en restant à l'arrière des lignes tenues désormais
par les bataillons de la biologie moléculaire et du général
ADN, se trouve une nouvelle vocation,
notamment dans la perspective de la question de plus en plus aiguë
de la préservation de la biodiversité.
Dates-clés
:
IVe
s. av. J.-C.
- Aristote compose son Histoire des Animaux.
1554.
- Etude des poissons marins par Rondelet..
XVIIe
s. - Swammerdam étudie les insectes.
1735
- Classification de Linné.
ca.
1800 - Travaux de Cuvier.
1809
- Lamarck initie l'hypothèse évolutionniste.
1859
- Darwin publie l'Origine des espèces.
1938
- Découverte du premier Coelecanthe.
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Jalons |
La
Préhistoire et Antiquité
Les plus anciens
documents zoologiques que l'on connaisse remontent à l'époque
Paléolithique, quand nos ancêtres étaient tous cueilleurs
et chasseurs, et que, partant, leur connaissance du monde végétal
et animal était un élément essentiel à leur
survie, autant qu'à leur culture. Ces témoignages, ce sont
des peintures
qui recouvrent les parois de certaines grottes, des dessins
gravés
à la pointe sur os et sur ivoire, des sculptures
sur bois
de Renne qui représentent les animaux
ayant un certaine importance : les bovidés, les chevaux sauvages,
les mammouths, les rennes, les ours des cavernes, etc., beaucoup plus rarement
les humains eux-mêmes et les végétaux .
Les animaux, sauvages ou domestiques, ne cesseront par la suite d'intervenir
comme éléments de choix dans l'art, et dans bien d'autres
aspects de l'expression des cultures humaines. Ainsi, les hiéroglyphes
gravés sur les monuments de l'ancienne Égypte
nous montrent l'image exacte et facilement reconnaissable d'une foule d'animaux
qui vivaient alors dans ce pays et qui y vivent encore aujourd'hui. En
Égypte encore, les momies
de quelques-uns de ces animaux conservées dans les hypogées
de la vallée du Nil
témoignent également à leur manière ( Religion
égyptienne )
de l'importance attachée depuis très longtemps à la
connaissance des animaux.
La Grèce.
Cette connaissance
reste, certe, éloignée du type d'approche auquel correspond
la zoologie.Celle-ci commence à se forger en Grèce au VIe
siècle av. J.-C., et le plus ancien
et le plus remarquable livre de zoologie que nous connaissions est l'Histoire
des animaux d'Aristote. On peut dire que
le philosophe grec fut à la fois le fondateur de la zoologie et
le premier des classificateurs; il mentionne environ 400 espèces
animales. Il divisait les animaux
en deux embranchements : ceux qui sont pourvus de sang (ou à sang
rouge), c.-à-d. les Vertébrés ,
et ceux qui sont exsangues (ou à sang blanc), c.-à-d. tous
les invertébrés .
Sa classification des animaux (liv. I, c. 6) correspondait à
ceci :
-
Animaux qui ont du sang
(Enhoema). |
Humains.
Quadrupèdes
(Tetrapoda) : vivipares et portant des poils; ovipares et portant
des écailles.
Oiseaux.
Apodes
écailleux et terrestres : serpents.
Poissons.
Cétacés
: baleines, etc. |
Animaux qui n'ont pas
de sang (Anhoema). |
Insectes
(Entoma).
Malacostracés
: crustacés, crabes, écrevisses.
Testacés
(Ostracoderma) : huîtres, etc.
Mollusques
(Malaca) : seiches, poulpes, calmars. |
Les oeuvres de biologie,
d'anatomie et de physiologie d'Aristote permettent de supposer qu'il avait
disséqué, et il formule nettement la loi de la division du
travail, appelée à rester durablement une des bases de la
biologie.
Nous ne savons presque
rien de ce que fut la zoologie dans la célèbre école
d'Alexandrie, sous le règne des Ptolémées.
Les élèves d'Aristote y continuèrent son oeuvre. Le
Musée fondé dans cette ville par Ptolémée Soter
fut la première de toutes les Académies
savantes. Comme annexe, cet établissement possédait (vers
260 av. J.-C.)
une magnifique ménagerie; la liste des animaux exotiques que l'on
y conservait nous a été conservée par le récit
d'une fête (le Triomphe
de Bacchus
en Inde )
dans laquelle figurèrent tous ces animaux.
Rome.
Si des Grecs nous
passons aux Romains, nous voyons que, sous
l'ancienne République, on n'étudia guère les animaux
que pour leur utilité pratique. C'est le point de vue de Caton,
de Varron, de Columelle.
Pline l'Ancien (mort en 79
ap. J.-C.) est l'auteur d'une Historia
naturalis dont quatre livres sont consacrés à la zoologie.
C'est une compilation sans critique et sans ordre véritablement
scientifique où la fable tient plus de place que le concret, et
cet ouvrage est en somme bien inférieur, sous le rapport de l'observation,
aux écrits d'Aristote. L'Histoire
des animaux d'Elien (mort vers 260)
n'est qu'un recueil d'anecdotes dont le principal mérite est de
nous avoir conservé de nombreux extraits d'auteurs anciens dont
les écrits sont perdus. Les poèmes d'Oppiensur
la pêche et sur la chasse contiennent aussi beaucoup de détails
sur les animaux connus des Anciens. Il en est de même du Banquet
des savants d'Athénée, un des
auteurs auquel Elien a fait le plus d'emprunts.
Le
Moyen Age
La conception que
l'on se faisait au Moyen âge de la place de l'humain dans le monde
et du monde lui-même fut peu favorable à la zoologie. Les
savants, les philosophes et les chroniqueurs ne s'en sont occupés
qu'incidemment : les moines qui étaient les principaux écrivains
de cette époque jusqu'à l'invention de l'imprimerie, cherchaient
surtout à adapter la zoologie aux croyances
du temps. C'est ce que montre l'ouvrage d'Isidore,
évêque de Séville (mort en 636),
intitulé les Origines, et dont le douzième livre traite
des animaux. On doit à l'empereur Frédéric II (mort
en 1250)
un traité de fauconnerie
ou les descriptions des oiseaux
sont en général très exactes. Ce prince fit traduire
Aristote en latin et fit venir d'Afrique des
animaux rares, tels que la girafe et l'éléphant .
Albert
le Grand, évêque de Ratisbonne
(1280),
a laissé un traité, Des Animaux, où il ne se
contente pas de compiler les écrits d'Aristote et de Pline : il
y ajoute ses vues personnelles et nous renseigne surtout sur la faune des
mers du Nord (baleines, morses, phoques) et sur la pêche des cétacés
à cette époque. Il suit l'ordre alphabétique comme
dans un dictionnaire .
Le Speculum Naturae du dominicain-Vincent
de Beauvais (1264)
est une sorte d'encyclopédie
scientifique, compilée sur les ouvrages des anciens et d'Isidore
de Séville, remplie de légendes et de fables. Les Bestiaires ,
manuscrits anonymes, dans lesquels ont dû largement puiser les architectes
et les sculpteurs des cathédrales ,
ont un caractère encore plus fantastique ou symbolique. Le blason
leur fit aussi de nombreux emprunts. A cette époque, ce sont les
Arabes qui furent les continuateurs de la philosophiegrecque
: Abd al-Latif (1231),
dans sa Relation de l'Égypte, décrit les animaux de
ce pays.
Les croisades
furent sans grand profit direct pour la zoologie des Latins; les chevaliers
chrétiens méprisèrent le cheval arabe qui leur semblait
trop faible pour porter le poids de leurs armes, et l'introduction involontaire
du rat noir (Mus rattus) dans l'Europe occidentale, peut-être
celle du chat
domestique qui en fut la conséquence, bien que cet animal fût
déjà connu des Grecs, sont à peu près les seules
"avancées" zoologiques qui se rattachent à cette période.
Des voyages en Orient, plus intéressants au point de vue qui nous
occupe ici, furent ceux de Benjamin de Tudèle,
de Rubruquis et surtout de Marco
Polo (1295).
La
Renaissance
La découverte
de l'Amérique ,
vers la fin du XVe
siècle, ouvre la série d'une
longue suite de voyages qui firent connaître aux savants européens
des faunes jusqu'alors inconnues. Cependant les premiers navigateurs, plus
pressés de s'enrichir que d'étudier les productions du sol,
ne rapportent que peu de renseignements sur les animaux des pays qu'ils
avaient visités, et il fallut près de deux siècles
pour les connaître approximativement. D'ailleurs, l'Amérique,
avec sa faune relativement pauvre en grands animaux, a longtemps reçu
de l'Europe beaucoup plus qu'elle ne lui a donné : le Cobaye ou
Cochon d'Inde et le Dindon sont les seuls animaux domestiques qu'elle ait
fourni à l'Ancien monde en échange du cheval, du boeuf, du
porc, du mouton, etc. L'Histoire naturelle du Brésil, de
Marcgrave (1648),
publiée en Hollande, est le résultat de la première
expédition scientifique faite dans ce pays sous les auspices de
Maurice de Nassau. Parmi les voyageurs naturalistes
qui explorèrent l'ancien continent, il faut signaler Belon
(1551),
qui visita le bassin de la Méditerranée, Bontius,
d'Amsterdam (1631),
qui séjourna à Java, et dont la relation se trouve insérée
dans la seconde édition des oeuvres de Pison
et Marcgrave. Il en résulta pendant longtemps et jusqu'à
l'époque de Buffon, sinon plus tard, une
grande confusion entre les animaux appartenant à ce qu'on appelait
alors les Indes orientales (Inde
et Asie du Sud-Est) et les Indes occidentales (Amérique ).
Quant aux naturalistes
de cabinet, ils s'en tenaient à cette époque aux écrits
d'Aristote. Cependant des oeuvres originales
ne tardèrent pas à se produire. Guillaume
Rondelet (1554)
publia une Histoire des Poissons marins, surtout de la Méditerranée,
avec des figures dont on admire encore l'exactitude. Gessner
fit paraître (de 1551
à 1587)
cinq gros volumes d'une Histoire des Animaux où l'érudition
ne fait pas tort aux observations personnelles que l'auteur et ses nombreux
correspondants avaient recueillies. Aldrovandi
(mort en 1607)
a laissé à la bibliothèque de Bologne 20 volumes in-folio
de figures d'animaux peintes en couleur par les artistes les plus habiles
et qui servirent de modèles pour les planches sur bois de son Histoire
naturelle en 12 volumes, dont plus de moitié ne fut imprimé
qu'après sa mort. Cet ouvrage est une compilation diffuse, mais
qui est précieuse que par ses figures, très recherchées
jusqu'à l'époque de Buffon.
L'Époque
moderne
J.
Ray (1628-1704),
après Rondelet, rejoint cette pléiade
de savants. Il fut le premier des classificateurs modernes, dans son Histoire
des Oiseaux et dans celle des Poissons, dont les divisions n'ont
guère été modifiées par Linné.
Swammerdam (1637-1680)
consacra sa vie à l'entomologie : son Histoire naturelle des
Insectes (édition française de 1682)
distingue ceux à métamorphoses complètes de ceux qui
les ont incomplètes et décrit avec soin ces transformations.
Citons encore Redi (1626-1698),
qui s'occupa des reptiles
et des insectes
et s'éleva le premier contre les savants qui, sur la foi d'Aristote,
faisaient encore naître les vers, sans germes préalables,
de la putréfaction des animaux morts.
La découverte
du microscope ouvrit, au commencement du XVIIIe
siècle, une nouvelle voie aux recherches
des naturalistes. Le plus célèbre des micrographes de cette
époque fut Leeuwenhoeck (1632-1723),
qui fabriqua lui-même ses microscopes et les fit servir aux progrès
de l'anatomie et de la physiologie : il découvrit les animaux et
végétaux microscopiques, que l'on appela d'abord des Infusoires,
et il figura un très grand nombre d'entre eux.
Les zoologistes
classificateurs.
C'est de Linné
(1707-78)
que l'on fait généralement dater la zoologie moderne, bien
que nous ayons déjà vu que le savant naturaliste (d'ailleurs
plus botaniste que zoologiste) avait eu des précurseurs, tels que
Ray et quelques autres. La nomenclature binominale
ou binaire, qu'il imposera à ses successeurs et qui est fondée
sur la notion du genre et de I'espèce, existait déjà
avant lui, mais elle prit une forme plus arrêtée et plus scientifique
dans les diverses éditions du Systema Naturae qui se succédèrent
de 1735
à 1774;
la 12e édition publiée, après
la mort de Linné, par son élève Gmelin,
parut en 10 volumes (de 1788
à 1798).
Linné se contente de diviser le règne
animal en six classes, dont les caractères distinctifs sont donnés
dans le tableau suivant :
-
1. Mammifères
(Mammalia). |
Coeur à quatre cavités.
Sang chaud et rouge.
Respiration pulmonaire.
Femelles vivipares, produisant
du lait. |
2. Oiseaux (Aves). |
Coeur à quatre cavités.
Sang chaud et rouge.
Respiration pulmonaire.
Deux pieds, deux ailes.
Femelles ovipares. |
3. Amphibies (Amphibia). |
Coeur à trois cavités.
Sang froid et rouge.
Respiration pulmonaire.
Femelles généralement
ovipares. |
4. Poissons (Pisces). |
Coeur à deux cavités.
Sang froid et rouge.
Respiration branchiale.
Femelles généralement
ovipares. |
5. Insectes (Insecta). |
Coeur à une cavité.
Sang froid et blanc.
Téguments articulés. |
6. Vers (Vermes). |
Coeur à une cavité.
Sang froid et blanc.
Téguments incrustés
ou nus. |
Chacune de ces classes
comprenait un certain nombre d'ordres, réunissant eux-mêmes
des genres dans lesquels étaient réparties les espèces
alors connues. On peut dire que cette classification est inférieure
à celle d'Aristote qui distinguait en
outre les Mollusques
et les Crustacés; mais, pour Linné,
ce n'est qu'un système artificiel servant de cadre au catalogue
des animaux connus de son temps.
Buffon
ne fut pas un classificateur, et tourna même en dérision (Hist.
nat.; t. I, 1er discours) les travaux
de Linné.
«
Il n'existe réellement dans la nature, dit-il, que des individus,
et les genres, les ordres et les classes n'existent que dans notre imagination.
»
On peut remarquer qu'il
évite ici de parler des espèces, et, en fait, son Histoire
naturelle tout entière prouve qu'il accepte la notion d'espèce,
bien qu'il lui donne une acception beaucoup plus large que les naturalistes
modernes, comme lorsqu'il dit que toutes les formes de pigeons sauvages
connus de son temps peuvent être considérées comme
de simples variétés du pigeon biset, souche commune de nos
races de pigeons domestiques. Buffon affirme l'unité
de plan de la Nature; après Aristote,
il admet une échelle continue du règne animal, idée
en contradiction avec les faits. Il est plus heureux
lorsqu'il parle de la subordination des organes et des parties externes
aux parties centrales. Il fut un des créateurs de la géographie
zoologique, en montrant qu'aucun mammifère n'était commun
à l'Ancien continent et à l'Amérique du Sud .
Malgré
les critiques qui lui ont été faites, la classification méthodique
de Linné, et surtout le mode de nomenclature qu'il n'invente pas
(on le doit à Belon), mais qu'il popularise,
séduit les naturalistes. La base de la méthode linéenne
était l'établissement de genres. Une fois formé par
la réunion des espèces les plus semblables à tous
égards, le genre reçut un nom et chacune des espèces
dut être désignée très clairement par le nom
du genre suivi du nom de l'espèce. Tantôt cette seconde désignation
est un nouveau nom apposé au premier, tantôt c'est un simple
adjectif. Ainsi le lion a pour nom méthodique Felis leo (genre Felis,
espèce leo); le tigre, Felis tigris, le phoque commun,
Phoca vitulina (g. phoca, esp. vitulina); le paon,
Pavo cristatus, etc. Ces noms énoncés en latin avaient
l'avantage d'être intelligibles par tous les naturalistes, malgré
les différences de langues.
Avec Cuvier
(1769-1832)
commence une ère réellement nouvelle pour la zoologie. Sa
classification, à laquelle il travaille dès 1795
en remaniant les classes jusque-là bien confuses des insectes et
des vers, est essentiellement anatomique. Les grandes divisions (ou embranchements)
du règne animal qu'il donne dès 1812,
au nombre de quatre : Vertébrés ,
Mollusques ,
Articulés, Rayonnés. Il ne fera ensuite que perfectionner
ce schéma de base, fixant sa méthode de classification des
animaux. Il donne ainsi dans son Règne animal distribué
d'après son organisation (2e
édition, 1830),
le tableau suivant :
-
Vertébrés. |
Mammifères
Oiseaux
Reptiles
Poissons. |
Mollusques. |
Céphalopodes.
Ptéropodes.
Gastéropodes.
Acéphales.
Bracchiopodes.
Cirrhopodes. |
Articulés. |
Annélidés.
Crustacés.
Arachnides.
Insectes. |
Zoophytes. |
Echinodermes.
Vers intestinaux.
Acalèphes.
Polypes.
Infusoires. |
Cuvier
est partisan de la fixité des espèces; pour expliquer l'existence
des fossiles, il admet des cataclysmes subits, détruisant par intervalle
toute la population du globe et nécessitant une nouvelle création.
Sa classification et ses idées ont prévalu jusque dans la
seconde moitié du XIXe
siècle. Quelques-uns de ses élèves
ou de ses contemporains, cependant, ont proposé des classifications
qui différent de la sienne. De Blainville,
en 1822,
a formulé une classification qui remet en honneur l'unité
de plan du règne animal, contrairement à l'opinion de Cuvier
qui considère les quatre types de ses grandes divisions ou embranchements,
comme tout à fait distincts et séparés. La classification
de Blainville est résumée dans le tableau suivant, montrant
le passage des Ostéozoaires aux Actinozoaires.
Sous-règne
I. Artiozoaires ou Animaux pairs
Type
I. Ostéozoaires ou Vertébrés.
Anostéozoaires
Type
II. Entomozoaires Type
III. Malacozoaires
Sous-type
(intermédiaire).
Malentozoaires
(Cirrhipèdes
et Oscabrions).
Sous-règne
II. Actinozoaires ou Rayonnés.
Sous-règne
III. Amorphes.
|
Parmi les autres
classifications proposées au XIXe
siècle, nous citerons encore celle
de Henri Milne-Edwards (1855)
qui admet, comme Cuvier, quatre embranchements
: Ostéozoaires, Entomozoaires, Malacozoaires, Zoophytes. Dans son
Cours élémentaire d'histoire naturelle (1863),
il donne le tableau suivant :
-
Ostéozoaires
ou Vertébrés. |
Allantoïdiens |
Mammifères.
Oiseaux. |
Anallantoïdiens |
Reptiles.
Batraciens.
Poissons. |
|
Entomozoaires ou
Annelés. |
Arthrodiaires
(ou Articulés) |
Insectes.
Myriapodes
Arachnides.
Crustacés. |
Vers |
Annélidés.
Helminthes.
Turbellariées.
Cestoïdes.
Rotateurs. |
|
Malacozoaires
ou Mollusques. |
Mollusques
proprement dits. |
Céphalopodes.
Ptéropodes.
Gastéropodes.
Acéphales. |
Molluscoïdes |
Tuniciers.
Bryozoaires. |
|
Zoophytes. |
Radiaires
(ou Rayonnés) |
Echinodermes
Acalèphes.
Polypes. |
Sarcodaires |
Infusoires.
Spongiaires. |
|
Signalons enfin la
classification de Claus (1889),
qui porte le nombre des embranchements à neuf en commençant
leur étude par les animaux les plus simples : Protozoaires ,
Coelentérés ,
Echinodermes ,
Vers, Arthropodes ,
Mollusques ,
Molluscoïdes, Tuniciers ,
Vertébrés .
Toutes ces classifications
dérivent de celles de Cuvier. Au contraire,
celle de Lamarck (1815-22),
le premier des transformistes, cherche, non plus simplement à contempler
ou étudier les êtres vivants, mais à expliquer leur
origine. Cependant, dans sa forme, elle aboutit au même résultat
et diffère peu au final de celle de Cuvier, et montre même
par rapport à celle-ci quelques signes de faiblesse, avec l'introduction
de catégories bien vagues telles que "apathiques", "sensibles" et
"intelligents", pour y répartir les différentes classes d'animaux.
Barbançois dessine peu après
le premier "arbre généalogique" du vivant, qui en même
temps place la systématique dans la logique évolutionniste
qui sera la sienne à partir des travaux de Darwin.
A partir du moment
où l'on comprit l'importance de l'embryologie,
on chercha à édifier des classifications basées sur
ces deux sciences. Telles furent celles de Koelliker
(1844),
de Karl Vogt et de Thomas Huxley
(1874).
Les principaux groupes de cette dernière sont indiqués dans
le tableau suivant :
-
I. Métazoaires |
Gastréades |
Monostomes |
Deutérostomes.
Archéostomes. |
Polystomes (Spongiaires ). |
|
Agastréades
(sans cavité digestive). |
|
II. Protozoaires. |
Les Monostomes comprennent
tous les animaux n'ayant qu'une bouche; les Deutérostomes comprennent
les Vertébrés ,
les Arthropodes ,
les Mollusques ,
les Echinodermes, etc.; les Archéostomes sont les Vers, les Anthozoaires,
etc.
Une des dernières
classifications proposées au XIXe
siècle est celle d'Edmond
Perrier (Traité de Zoologie, 1890),
qui admet trois degrés d'organisation (groupe supérieur aux
embranchements) et les dix-neuf embranchements indiqués dans le
tableau suivant :
-
I. Protozoaires |
|
Rhizopodes
Mégacystidés
Sporozoaires
Infusoires |
|
II. Mésozoaires |
|
III. Métazoaires |
Spongiaires |
Eponges calcaires
Eponges siliceuses |
Polypes |
Hydroméduses
Anthozoaires
Cténophores |
Echinodermes |
Anangiés
Angiophores |
Chitinophores |
Arthropodes
Némathelminthes |
Néphridiés |
Lophostomés
Vers
Mollusques
Tuniciers
Vertébrés |
|
Tendances
de la zoologie à la fin du XIXe
siècle
Pour compléter
ce tableau historique, très abrégé, il nous reste
à donner une idée de l'état de la zoologie au seuil
du XXe
siècle et des moyens dont elle
dispose alors pour se développer.
Le sociétés
savantes.
La création
de ces associations scientifiques a aidé puissamment aux progrès
de la zoologie, en permettant aux naturalistes de tous les pays de publier,
rapidement et à peu de frais, le résultat de leurs recherches
dans les Bulletins et Mémoires périodiques de ces Sociétés.
Parmi les Sociétés zoologiques libres les plus anciennes
et les plus florissantes, il convient de citer la Zoological Society de
Londres qui date de 1827,
et à laquelle appartiendra le jardin zoologique de cette ville.
Elle publie chaque année des Proceedings (ou bulletins) et
des Transactions (mémoires) très recherchés
des savants. Une autre société anglaise (Ray Society), fondée
en 1844,
publie chaque année un volume consacré à la monographie
d'un groupe zoologique appartenant à la faune des îles
Britanniques. C'est surtout aux États-Unis
que les publications zoologiques ont pris une grande extension, grâce
à la libéralité de James Smithson,
qui permit de fonder à Washington
le Smithsonian Institution, et, à son exemple, des musées,
des bibliothèques, un grand nombre de publications périodiques,
le grand Parc zoologique national, et d'organiser le service des échanges
internationaux qui envoie gratuitement dans tous les pays du monde les
publications des naturalistes américains.
Les musées
et les ménageries.
Les premiers musées
furent des collections où les amateurs réunissaient sans
ordre et sans méthode toutes les curiosités de la nature
ou de l'art. De tels musées devaient ressembler aux boutiques de
bric-à-brac de nos revendeurs modernes. C'est seulement en 1793
que fut créé le Muséum d'histoire naturelle de Paris,
qui prit la place de l'ancien Jardin des plantes ,
organisé en 1626
par Guy de La Brosse. L'ancienne Ménagerie
du roi, qui se trouvait à Versailles
a préfiguré celle dont le muséum sera enrichi ensuite.
-
Les ménageries
Le
mot de ménagerie désignait autrefois le lieu, attenant à
une maison de campagne, où on élevait de la volaille et des
bestiaux. Ce nom fut appliqué tout naturellement à un vaste
emplacement attenant au parc de Versailles et situé au midi du Grand
Canal, où Louis XIV, sous l'inspiration
de l'Académie des Sciences, réunit,
dit Saint-Simon, toutes sortes de bêtes,
à deux et quatre pieds, les plus rares. Depuis lors, ce mot désigna
surtout les établissements où l'on entretient des animaux
vivants, rares ou intéressants. La Ménagerie de Versailles
tomba sous Louis XV dans un triste abandon. Mieux
soignée sous Louis XVI, elle fut mise
au pillage à la Révolution, puis supprimée comme inutile
et dangereuse pour une grande ville.
En
vain Bernardin de St-Pierre, alors intendant
du Jardin des Plantes ,
exposa-t-il la nécessité d'adjoindre une ménagerie
à cet établissement. Ce voeu ne fut réalisé
qu'en 1794, par l'initiative d'Étienne
Geoffroy St-Hilaire, sous les auspices de Daubenton,
alors directeur du Muséum d'histoire naturelle, récemment
régénéré. La zoologie,
comprenait-on alors, ne saurait en effet se contenter de l'étude
des dépouillés des animaux morts ou des observations rapportées
par les voyageurs; elle avait besoin que, "sous l'oeil des savants, passent
des animaux vivants, dont les fonctions journalières, le caractère,
l'intelligence ou l'instinct, et même les changements progressifs
avec l'âge ou les saisons, sont des sujets d'observation très-précieux".
La
première idée des ménageries, et des observations
et expériences que l'on y peut poursuivre est développée
par Bacon dans sa Nouvelle Atlantide ,
et, selon lui, elles doivent servir au zoologiste, au physiologiste, à
l'agriculteur. Réalisée en France cent ans plus tard, cette
idée fut mise en oeuvre, à Londres,
dans la première moitié du XIXe siècle, par la création
du Jardin zoologique de Regent's Park, fondation d'une association particulière.
Peu après se forma le Jardin zoologique d'Anvers ,
puis ceux d'Amsterdam, de Gand, etc. Enfin, sous l'inspiration d'Is. Geoffroy
St-Hilaire, fils du fondateur de la Ménagerie du Muséum d'histoire
naturelle, Paris vit s'ouvrir, le 9 octobre 1860, un Jardin d'acclimatation,
oeuvre d'une société particulière, et destiné
à compléter la Ménagerie du Muséum, en provoquant
spécialement l'acclimatation des animaux et des végétaux
jugés utiles. |
Les nombreux voyages
scientifiques entrepris au commencement du XIXe
siècle augmentèrent
rapidement le nombre des spécimens zoologiques exposés aux
yeux du public dans les galeries de ce vaste établissement. En même
temps, les progrès de la taxidermie permirent de substituer à
des peaux bourrées de foin ou de paille, telles qu'on en voyait
au XVIIIe siècle,
de véritables oeuvres d'art dignes d'un sculpteur. Le mannequin
qui sert de support à la peau d'un animal est désormais une
carcasse de fer, de bois, de plâtre ou de carton-pâte, où
toutes les saillies musculaires se trouvent reproduites avec le plus grand
soin. En même temps, la détermination des espèces est
devenue plus facile, et l'on ne voit plus, comme autrefois, dans les musées,
de longues séries de spécimens dépourvus d'étiquettes
et, par suite, sans intérêt pour le visiteur.
Mais les collections
exposées aux yeux du public, qui n'a besoin de connaître que
les principaux types dans chaque classe du règne animal, se doublent
d'une autre collection plus nombreuse et plus intéressante pour
le naturaliste de profession. A côté des animaux montés
dans les galeries, tous les grands musées possèdent dès
le XIXe
siècle des collections d'animaux
non montés, et qui, par suite, occupant moins de place, peuvent
tenir dans des tiroirs ou des cartons. Ces collections, dont les spécimens
peuvent se multiplier presque indéfiniment, sont celles que le naturaliste
consulte de préférence comme étant plus faciles à
manier et se prêtant mieux à une étude comparative,
lorsqu'il s'agit d'établir les différences que le climat,
les saisons, l'âge, la distribution géographique, apportent
aux caractères distinctifs des divers types spécifiques.
Les collections ostéologiques, celles d'animaux conservés
entiers dans l'alcool, se sont aussi multipliées à la même
époque.
Les ménageries
d'animaux vivants et les jardins zoologiques ont surtout profité
des progrès de l'hygiène. Non seulement les animaux exotiques
vivent plus longtemps et s'acclimatent dans les ménageries, mais
encore ils s'y reproduisent. La création à la fin du XIXe
siècle d'un Institut psychologique,
comme annexe du Muséum de Paris, permettra d'étudier de plus
près les moeurs, l'instinct et intelligence des animaux en introduisant
dans les ménageries la méthode expérimentale.
Les publications
scientifiques.
Les ouvrages de
zoologie, qui ne peuvent se passer de figures, sont devenus, à la
fin du XIXe
siècle, de véritables oeuvres
d'art, grâce aux progrès de la gravure, de la lithographie,
de la chromolithographie, de la photographie et de la photogravure. On
est alors loin des planches enluminées à la main dont se
délectaient les naturalistes du XVIIIe
siècle. Les ouvrages de grand format
avec planches coloriées éditées avec luxe ont eu leur
apogée dans la première moitié du XIXe
siècle. Après ceux d'Alexander
Wilson et de Jean-Jacques Audubon représentant
les oiseaux
et les mammifères
de l'Amérique du Nord, les magnifiques planches de John
Gould doivent être citées comme le type le plus parfait
du genre. Les mammifères et les oiseaux de l'Australie, les oiseaux
d'Asie, les Oiseaux-Mouches de l'Amérique néotropicale, sont
reproduits en chromo-lithographie d'après les aquarelles de Mme
Gould, de grandeur naturelle et dans des poses d'un naturel exquis, au
milieu des paysages de leur pays natal, près des plantes, des fleurs
et des insectes qu'ils fréquentent de préférence ou
qui leur servent de nourriture. Grâce à l'emploi de poudres
métalliques délayées dans l'eau gommée, les
reflets irisés de la gorge des Colibris sont imités avec
une rare perfection.
Ces beaux livres,
dont le prix atteint parfois des fortunes, ne pourront malheureusement
figurer en général que dans les bibliothèques publiques
ou dans celles de quelques riches particuliers. Leur plus grand défaut
était leur format in-folio qui les rendait peu maniables et encombrants,
aussi les éditeurs préfèreront-ils par la suite le
format in-quarto, qui comporte le même luxe d'illustrations artistiques,
mais avec des dimensions plus réduites et d'ailleurs suffisantes.
De nombreux artistes de talent se sont voués, encore au début
du XXe
siècle, à la peinture des
animaux, mais l'avenir, comprend-on déjà, est surtout à
la photographie qui permet de saisir ces animaux dans toute la variété
de leurs mouvements et de les reproduire avec une exactitude parfaite.
La microphotographie, de son côté, commence elle aussi à
se montrer d'un grand secours aux naturalistes en se substituant au dessin
à la chambre claire, procédé long et fatigant, peu
à la portée des dessinateurs de profession. Quant à
la cinématographie, elle attendra 1904
pour avant qu'on commence à comprendre tout le parti qu'on peut
en tirer.
La « philosophie
zoologique ».
La théorie
de l'évolution, qui sert de charpente à ce que l'on appelle
à l'époque la «-philosophie
zoologique », a été inaugurée par Lamarck,
qui avait donné à un ouvrage ce titre (1809);
elle a été ensuite développée et imposée
par Darwin (1859),
et ses continuateurs immédiats, tels que Haeckel
et Huxley. Après s'être heurtée
à beaucoup de résistance de la part des naturalistes fixistes
(Cuvier, Agassiz, etc.),
règne en maître à la fin du XIXe
siècle sur toute la zoologie et
forme un lien puissant entre toutes les branches de l'étude des
êtres vivants.
A l'époque
où la théorie transformiste n'était encore considérée
que comme une hypothèse plus ou moins vraisemblable, elle avait
suscité une si grande masse de travaux que l'on peut dire qu'elle
avait ouvert, avant même d'être acceptée, une ère
nouvelle pour la zoologie. On y verra désormais la base indispensable
de l'étude de la nature, car elle est la seule, comprend-on maintenant,
qui puisse donner l'explication des phénomènes qui se passent
dans l'évolution des êtres vivants.
On pourrait résumer
le mot d'ordre de la philosophie évolutionniste à cette époque
par la célèbre loi de récapitulation d'Ernst
Haeckel et d'Etienne Serres («-l'embryogénie
d'un animal n'est qu'un abrégé de sa phylogénie »,
dans la formulation de Serres, reprise par Perrier).
L'embryogénie et, plus largement l'ontogénie, expliquent
ces auteurs, montre comment les êtres vivants se sont développés
à travers les âges géologiques; elle fait comprendre
les métamorphoses qui sont incompréhensibles en dehors de
la théorie transformiste; elle relie étroitement la paléontologie
à la zoologie et révèle aussi que ces deux sciences
se confondent et ne peuvent se passer l'une de l'autre.
Enfin, l'importance
des sciences biologiques est si bien reconnue désormais que les
livres de philosophie eux-mêmes se
révèlent de plus en plus basés sur les recherches
des physiologistes. En effet, demande-t-on, est-il possible d'étudier
l'intelligence humaine sans connaître la structure et les fonctions
du cerveau de l'humain et sans le comparer à celui des autres animaux?
(E. Trouessart / A.F.). |
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