|
Le
terme de Coelentérés, employé pour la première
fois par Leuckart
en 1848 dans un important travail (Ueber die Morphologie und Verwandtschaftverhaltnisse
niederer Thiere), désigne un groupe du règne animal plus
élevé en organisation que celui des Protozoaires,
mais moins hautement organisé que celui des Echinodermes.
Tous les Coelentérés rentrent dans ce que Cuvier
appelait les Rayonnés ou Zoophytes, groupe artificiel qui renfermait
à la fois les Echinodermes, les Vers
intestinaux, les Acalèphes, les Polypes et les Infusoires.
Leuckart fit valoir l'analogie qui rattachait les Eponges
aux Polypes et il réunit les deux groupes sous cette appellation
commune.
A la fin du XIXe
siècle, on a apporté quelques modifications à la conception
de Leuckart.
Quoi qu'il en soit, les Coelentérés, tels que les entendait
le créateur du groupe, peuvent être définis de la façon
suivante : animaux à organes cellulaires
différenciés, à symétrie rayonnée, pourvus
d'une cavité digestive centrale et d'un système de canaux
périphériques en communication avec cette cavité.
C'est à cette dernière particularité que le nom de
Coelentérés cherche à faire allusion (de koilon,
cavité; enteron,
intestin; cavité du corps en communication
avec l'intestin).
La caractéristique
que nous venons de donner petit s'appliquer, d'une façon générale,
aussi bien aux Eponges qu'aux Polypes; mais ces deux groupes d'animaux
sont si nettement distincts l'un de l'autre, les caractères qui
les séparent sont si importants, et chacun d'eux forme, comparativement,
un ensemble si homogène, qu'on n'a pu tarder à établir
entre eux une démarcation très nette : on les a considérés
d'abord comme deux sous-embranchements d'égale valeur dans l'embranchement
des Coelentérés, l'un sous le nom de Spongiaires, le second
sous celui de Cnidaires,
de Coelentérés proprement dits. Aujourd'hui, les Spongiaires
sont considérés comme un groupe complètement séparé
de celui des Coelentérés, dont on fait un sous-règne
(ou un phylum, selon les classifications) et que l'on divise en trois groupes
: Cnidaires, Cténophores et
Myxozoaires.
-
Cnidaires |
Anthozoaires
Coraux
|
Alcyonaria, Zoantharia. |
Médusozoaires
Méduses
|
Hydrozoaires, Scyphozoaires,
Polypodiozoaires, Staurozoaires, Cubozoaires. |
Cténophores |
Tentaculés |
Cydippidés,
Platyctenidés, Ganeshida Thalassocalycidés, Cestidés,
Lobaires. |
Béroidés |
Béroé,
Neis. |
Myxozoaires |
Malacosporés |
Malacovalvulidés
(Buddenbrockia, Tetracapsuloides). |
Myxosporés |
Bivalvulidés,
Multivalvulidés. |
Paléontologie.
Les Anthozoaires
(Coraux) pourvus de parties solides (calcaires ou siliceuses), qui se conservent
bien à l'état fossile, sont à
peu près les seuls Coelentérés dont le paléontologiste
ait à s'occuper. Les Hydroméduses et les Cténophores,
dont le corps est entièrement mou, n'ont laissé que des empreintes
en général fort rares. Les Hydroïdes du groupe des Graptolithes
font exception : l'empreinte de leur étui chitineux (périderme)
se rencontre fréquemment dans les roches paléozoïques.
Les Tubulariés (Hydractinia, etc.) et les Hydrocorallines (Stromatopora,
Millepora, etc.) sont également connus à l'état fossile,
mais les véritables Méduses (Acalèphes ou Discophores)
sont une grande rareté et n'ont encore été rencontrées
que dans les schistes lithographiques (jurassiques) de Solenhofen et des
localités contemporaines. (R. Moniez / E. Trouessart). |
|