|
|
| . |
|
||||||
| Les Pythagoriciens
sont les continuateurs de Pythagore. Ou plus
précisement les philosophes qui se réclament de Pythagore, étant entendu
qu'on ne sait que peu de choses concrètes sur la pensée de Pythagore
lui-même, à qui l'on a vraisemblablement prêté nombre de conceptions
qui ne l'avaient sans doute pas effleuré... De façon générale les philosophes
présocratiques formaient des sectes, qui partageaient de nombreux
traits avec les sectes modernes (prééminence d'un gourou, pratiques Ă
vocation mystique,etc.). Cela est encore plus vrai pour les Pythagoriciens
chez qui l'aspect mystico-religieux était central [a].
Il est courant de partager le Pythagoriciens en plusieurs groupes, selon l'époque à laquelle ils ont vécu : Les Pythagoriciens présocratiques
:
Les Pythagoriciens anciens :Les Néo-Pythagoriciens Moins attirés que leurs prédécesseurs par l'étude de la nature, ils ont développé le versant le plus mystique du pythagorisme. Une page leur est dédiée. -
L'hymne des Pythagoriciens au soleil levant. Tableau de Fédor Bronnikov (1869). On notera encore que la philosophie pythagoricienne
(on parle aussi de philosophie italique) a laissé sa marque au-delà des
seules sectes pythagoriciennes. Celles de Pythagoriciens anciens se révèle
très active, par exemple, dans la pensée de Platon,
et plus tard dans le néo-platonisme. Les
Humanistes de la Renaissance Le Pythagorisme d'après les auteurs anciens
|
[a]
Une autre comparaison a été donné par Chaignet, qui compare plutôt
les l'école pythagoricienne à l'ordre des jésuites [b] Certains auteurs anciens les ont aussi divisés en Pythagoriques, et en Pythagoristes. Les premiers étant supposés plus portés que les seconds à l'ésotérisme. Cette distinction n'est plus jugée très pertinente. |
|||
| Les Pythagoriciens
croyaient à la métempsycose (ou transmigration
des âmes). Ils pensaient ques des exercices de purification étaient nécessaires
pour délivre l'homme de cette "roue des naissances"; le meilleur de tous
ces exercices, ajoutaient-ils, consistait cependant Ă cultiver les connaissances,
et plus spécialement à étudier les propriétés des nombres, selon ce
slogan pythagoricien qui affirmait : "tout est nombre". Le nombre était
pour eux moins une entité abstraite que le principe même des choses,
de la même façon que pouvaient l'être, par exemple, les éléments (eau,
air, feu, terre...) pour d'autre Présocratiques. On comprend dès lors
que le pythagorisme ait produit quelques uns des premiers résultats des
mathématiques, mais aussi de l'astronomie occidentales.
L'astronomie
pythagoricienne
Les pythagoriciens crurent retrouver le
canon musical dans l'harmonie des sphères célestes S'appuyant sur son canon musical, les pythagoriciens
donnaient Ă la distance de la Terre Ă la Lune 126 000 stades; les 5/2
de cette valeur, ou 315 000 stades, il les assignait Ă la distance de
la Lune au Soleil; le triple, ou 378 000 stades, Ă la distance du Soleil
aux étoiles fixes. Total : 819 000 stades pour tout l'espace
compris entre la Terre et le ciel des fixes. Dans cette hypothèse,
la distance En jetant un coup d'oeil sur cette table des distances, on remarque avec étonnement que le Soleil s'y trouve placé au milieu des planètes, y compris la Terre et la Lune. C'est sans doute de ce fait-là qu'on est parti pour prêter à Pythagore une idée qu'il ne nous paraît jamais avoir eue lui-même, à savoir que toutes les planètes tournent autour du Soleil. |
[1] Pline, His. Nat., II, 33. Pythagoras, ex musica ratione, appellat tonum quantum absit a Terra Luna, etc.) | |||
| On s'est beaucoup
moqué de Pythagore, de son diapason universel, et de son harmonie des
astres. Pline lui-même le raille d'avoir rapporté
le mouvement de chaque planète à un mode
ou un ton spécial, par exemple, Saturne au mode dorien, Jupiter au mode
phrygien. Mais tout ridicule disparaît quand on considère les détails
d'une doctrine dans leur ensemble.
Partant du principe que tout se fait régulièrement
avec nombre, poids et mesure, Pythagore et ses disciples admettaient que
le Soleil, la Lune, les planètes se meuvent circulairement et uniformément,
en sens contraire du mouvement général diurne du ciel, c'est-à -dire
qu'elles se meuvent de l'occident Ă l'orient.
|
||||
| Mais comment expliquaient-ils
alors les irrégularités que ces astres présentent à l'observation?
Car, après avoir divisé le zodiaque Les Pythagoriciens savaient encore que le mouvement inégal annuel du Soleil s'effectue, non seulement en sens contraire du mouvement général diurne de la sphère du monde, de la sphère droite des fixes, mais qu'il s'opère dans un plan incliné (sous un angle d'environ 23 degrés) sur l'équateur de cette sphère, autour duquel il forme comme une hélice; et que les plans des orbites de la Lune et des planètes approchent plus ou moins de cette inclinaison (elliptique), sans cependant coïncider avec elle. C'est là ce qui avait fait imaginer autant de sphères obliques qu'il y avait d'astres errants (sept), toutes contenues dans la sphère droite du monde. |
||||
| Toutes ces sphères,
au nombre de huit (une droite et sept obliques), le double du quaternaire
ou de la tétrade, (le cube de deux ou de la dyade), que les Égyptiens
supposaient solides, en cristal bleu, transparent, ajoutaient encore Ă
la difficulté d'expliquer les inégalités des mouvements du Soleil et
de la Lune, surtout les stations et les rétrogradations Pour résoudre ces difficultés, que firent
les Pythagoriciens? Ils imaginèrent, au rapport de Géminus,
que les centres des sphères obliques, susceptibles de se déplacer, ne
coïncident pas avec le centre de la sphère du monde (sphère droite des
fixes), mais qu'ils étaient situés un peu en dehors, tantôt plus près,
tantôt plus loin de ce centre, enfin qu'à raison de leur excentricité,
le Soleil, la Lune et les planètes se mouvaient, par suite d'un simple
effet optique, plus vite quand ils se rapprochainet de la Terre, et plus
lentement quand ils s'en éloignaient. Afin de mieux expliquer ces changements
de distance, Pythagore inventa, dit-on, la fameuse théorie
des cercles auxiliaires, nommés épicycles Mais ce qui fait plus honneur au génie de Pythagore que l'invention des épicycles, c'est d'avoir, s'il faut en croire Pline, le premier trouvé que l'étoile du matin et l'étoile du soir sont un seul et même astre, Vénus [2]. Mouvement
de rotation de la Terre.
S'il restait encore quelque doute sur la réalité de cette antique conception, le passage suivant de Cicéron serait certainement propre à le dissiper : Hicétas de Syracuse (Pythagoricien) enseignait que le ciel, que les étoiles [etc.], demeurent immobiles, pendant que la Terre seule tourne; celle-ci, en tournant avec rapidité autour de son axe, produit exactement le même effet que si la, la Terre demeurant immobile, le ciel tournait [4]." Plutarque attribue la même idé à Héraclide de Pont et à Ecphante, également de l'école de Pythagore. "Heraclide de Pont et Ecphante font, dit-il, tourner la Terre (kinousi thn ghn), non point par un mouvement de translation (ou mhn metadatikws), mais par un mouvement de rotation d'occident en orient autour de son propre centre (trocou de dinhn enzwnismenhn apu dusmwn ep anatolas peri to idion auths kentron [5]. Ce dernier passage est au moins aussi explicite que les autres. Il s'agit bien ici, à n'en pas douter, du mouvement de rotation de la Terre autour de son propre axe, et non pas du mouvement de translation de notre planète autour du Soleil. Cette distinction était importante à établir, ne fût-ce que pour prévenir les confusions, si faciles à introduire dans l'histoire des sciences. (Hoefer). |
[2]
Pline, Hist. Nat., II, 6. - Praeveniens quipee et ante matutinum
exoriens, Venus Luciferi nomen accepit; contra ab occasu refulgens nuncupatur
Vesper : quam naturam ejus Pythagoras Samius primus deprehendit.
[3]
Aristote, De Caelo, II, 13.
[4] CicĂ©ron, Academ., II, 39 : … quae (sc. Terra) cum circum axem se summa celeritate convertat et torquet, eadem effici omnia, quam si stante terra caelum moveretur. [5] Plutarque, de Placitis philosophorum, III, 13. |
| . |
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|