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![]() Aperçu |
Les astronomes
entendent par le mot distance, quelquefois une ligne droite, quelquefois
un angle ou un arc de cercle mesuré sur la sphère
céleste, ce que l'on peut préciser alors en parlant de distance angulaire;
mais le contexte détermine généralement cette signification de manière
qu'il n'y a jamais d'équivoque.
Lorsqu'il s'agit de la distance d'un astre
à la Terre, c'est une ligne droite tirée du centre
de l'astre au centre de la Terre. Il en est souvent de même de la distance
d'un astre au Soleil. S'il s'agit de la distance
mutuelle de deux astres, ou d'un astre à un point quelconque du ciel
elle est mesurée par l'angle que forment entre elles deux lignes droites,
tirées du centre de chacun de ces astres, à la Terre, ou par l'arc de
cercle compris entre ces deux lignes. La mesure de cette distance est aussi
quelquefois un arc de cercle compris entre les deux cercles de déclinaison
ou de latitude, qui passent par les centres
des deux astres. Par exemple, la distance mutuelle de deux astres en ascension
droite, est l'arc de l'équateur compris entre les deux méridiens
ou cercles de déclinaison, dont chacun passe par le centre de l'un des
deux astres. De même la distance mutuelle de deux astres en longitude
est l'arc, de l'écliptique, compris entre
les deux cercles de latitude, dont chacun passe par le centre de l'un des
deux astres ( Distance zénithale. - La distance zénithale d'un astre est le complément de sa hauteur; c'est l'arc du cercle vertical de l'astre, compris entre l'astre et le zénith. Si l'on suppose que la distance polaire d' un astre reste constante, sa distance zénithale ne cesse de varier; elle diminue depuis le lever de l'astre jusqu'à son passage au méridien : elle augmente au contraire depuis le passage au méridien jusqu'au coucher de l'astre. La hauteur du même astre, quantité que l'on observe directement à l'aide du sextant, suit l'ordre inverse. Le même terme s'emploie en topographie; la distance zénithale d'un point du terrain, visé d'une station topographique, est l'angle vertical compris entre cette visée et le zénith.On peut également rapporter à une mesure angulaire le diamètre d'un astre. Ce sera son diamètre apparent : Diamètre apparent d'un astre. - Angle sous lequel, de la Terre, on voit cet astre. Cet angle varie avec la distance réelle de l'astre. Ainsi, le diamètre apparent du Soleil à la fin de décembre, au moment du périhélie, est de 32' 36"; au commencement de juillet, époque de l'aphélie, il est de 31' 31".Mais parler de distances angulaires ou apparentes, et réduire la question des distances astronomiques à la mesure des angles qui séparent deux points de la sphère céleste, c'est seulement esquiver la plaie traditionnelle de l'astronomie : la connaissance de la distance réelle des astres est un problème de chaque instant dont la résolution, toujours difficile, reste la plupart du temps incomplète. La difficulté vient de ce que les astres sont non seulement très loin de nous, trop loin, le plus souvent, pour être accessibles, mais aussi que leurs distances s'échelonnent sur plusieurs ordres de grandeur. Les distances dans le Système solaire se comptent en millions et en centaines de millions de kilomètres, mais dès que l'on passe aux étoiles de la Voie Lactée, c'est en milliers de milliards de kilomètres qu'il conviendrait de compter, et dès qu'on aborde les distances des autres galaxies les chiffres, si l'on pensait encore à l'aune des distances terrestres, deviendraient proprement... astronomiques. Chaque ordre de distances recèle ses propres difficultés et impose ses méthodes propres pour être abordé. Des méthodes, qui reposent les unes sur les autres autres. Les distances des objets les plus proches étant obtenues par les méthodes les plus sûres, et étant donc les mieux connus, on tente de définir à partir de ces objets des critères de distances qui pourront être utilisés pour des objets plus lointains. Ainsi, pour les objets proches, la voie royale est la triangulation, qui ramène la détermination des distances une fois encore à la mesure d'angles sur la sphère céleste. Pour déterminer la distance d'un point donné à un point inaccessible, la trigonométrie fournit en effet un moyen bien simple : on choisit une longueur facilement accessible nommée base; on la mesure avec soin, et l'on détermine à ses deux extrémités l'angle, appelé parallaxe, fait par le rayon visuel mené au point inaccessible avec la base; il ne reste plus qu'à résoudre un triangle dont on connaît un côté et les deux angles adjacents. Ce procédé, dit des parallaxes diurnes, a servi à mesurer les distances de la Terre au Soleil, à la Lune et aux planètes, et la base employée, qui est la distance de deux points de la Terre, est assez grande pour donner une évaluation exacte de la distance cherchée. Telle quelle, la méthode ne pouvait cependant donner aucun résultat avec les étoiles, l'angle au sommet opposé à la base est tellement petit qu'on le trouvait souvent négatif, en raison des difficultés de l'observation et de la grande distance cherchée. On a remplacé la base terrestre par le diamètre de l'orbite décrite annuellement par la Terre autour du Soleil, soit 46 000 fois le rayon de la Terre, et, malgré cette substitution, l'angle au sommet, appelé cette fois parallaxe annuelle, est encore très faible, si faible qu'il n'atteint pas même 1 seconde d'arc pour l'étoile la plus rapprochée de la Terre, Proxima Centauri (Centaure). La parallaxe diurne et parallaxe annuelle sont des notions qui relèvent de la méthode de détermination des distances dite méthode des parallaxes trigonométriques. Elle vaut pour connaître la distance des objets du Système solaire, et surtout celle des étoiles les plus proches situées dans notre Galaxie. Sachant, grâce à cela calculer l'éclat réel d'une étoile de type donné à partir de son éclat apparent, on va pouvoir évaluer des distances au-delà du domaine où la méthode des parallaxes est utilisable. De nouvelles méthodes, avec des domaines d'applications définis pourront encore être utilisées. Et d'autres encore, qui reposeront sur celles-ci, etc. Beaucoup de possibilités sont ainsi offertes en pratique. Parfois, elles s'utilisent pour se corroborer mutuellement, mais toutes pâtissent du même vice : reposant sur les données obtenues à partir des méthodes sur lesquelles elles reposent, elles héritent des inévitables incertitudes que contiennent leurs assises. Il s'ensuit que plus les objets étudiés sont distants, et plus la connaissance de leur distance devient incertaine. |
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![]() Méthodes |
Les
parallaxes
Les différents types de parallaxes, notamment la parallaxe diurne et la parallaxe stellaire, sont des méthodes géométriques fondamentales utilisées en astronomie pour mesurer la distance des objets célestes. Elles reposent sur le principe de la triangulation, qui consiste à observer un objet depuis deux points de vue différents et à mesurer le changement apparent de sa position par rapport à un arrière-plan lointain. Plus l'objet est proche, plus ce changement apparent (l'angle de parallaxe) est important. Parallaxe diurne
(ou géocentrique).
La méthode consiste à on observe un objet (généralement, donc, un corps du système solaire : la Lune, le Soleil, une planète proche, un astéroïde) depuis deux points différents à la surface de la Terre, idéalement éloignés l'un de l'autre (par exemple, deux observatoires situés à des latitudes ou longitudes très différentes). L'observateur se déplace en réalité avec la rotation de la Terre. Puis on mesure l'angle sous lequel apparaît le rayon terrestre vu depuis l'objet céleste. Techniquement, il s'agit de la moitié de l'angle sous lequel l'objet apparaîtrait déplacé si on l'observait simultanément depuis deux points opposés de la Terre (par exemple, les deux extrémités d'un diamètre terrestre perpendiculaire à la ligne de visée). Cet angle, appelé angle de parallaxe diurne (p), est extrêmement petit et s'exprime en secondes d'arc. Une fois l'angle de parallaxe diurne (p) mesuré, on peut utiliser la trigonométrie pour calculer la distance (D) de l'objet. En considérant un triangle rectangle formé par l'objet céleste, le centre de la Terre et un point d'observation à la surface de la Terre, on a approximativement (pour les petits angles) : tan(p) ≈ p (en radians) = (rayon de la Terre) / distance (D), donc, la distance D est approximativement : D ≈ (rayon de la Terre) / p (en radians), ou, en utilisant l'angle en secondes d'arc (p'') et une relation de conversion : D ≈ (rayon de la Terre) / (p'' / 206265) (où 206265 est le nombre de secondes d'arc dans un radian). La précision de la parallaxe diurne est limitée par la taille de la Terre (la base de mesure) et par les difficultés à effectuer des mesures simultanées et précises depuis des points très éloignés sur Terre. Elle est moins précise pour les objets plus lointains du système solaire car l'angle de parallaxe devient trop petit pour être mesurable avec précision depuis la Terre. Parallaxe stellaire
(ou annuelle).
De la même manière que pour la parallaxe diurne, on utilise la trigonométrie. En considérant un triangle rectangle formé par l'étoile, le Soleil, et la position de la Terre à un moment de l'observation, on a approximativement : tan(p) ≈ p (en radians) = (rayon de l'orbite terrestre = 1 UA) / Distance (D); donc, la distance D est approximativement : D ≈ (1 UA) / p (en radians), ou, en utilisant l'angle en secondes d'arc (p'') : D ≈ (1 UA) / (p'' / 206265). Pour simplifier les calculs et les expressions des distances stellaires, les astronomes ont défini une unité de distance appelée le parsec (pc). Un parsec est défini comme la distance à laquelle une étoile aurait une parallaxe stellaire de 1 seconde d'arc. Ainsi, par définition, si la parallaxe stellaire (p'') est exprimée en secondes d'arc, la distance (D) en parsecs est simplement : D (en parsecs) = 1 / p''. Un parsec est équivalent à environ 3,26 années-lumière ou 206 265 UA. La parallaxe stellaire est une méthode très précise pour les étoiles proches. Cependant, l'angle de parallaxe diminue avec la distance. Depuis le sol terrestre, les mesures de parallaxe sont limitées par la turbulence atmosphérique et la précision des instruments. Les télescopes spatiaux comme Hipparcos et Gaia ont révolutionné la mesure des parallaxes stellaires en éliminant la turbulence atmosphérique et en offrant une précision inégalée. Gaia, par exemple, est capable de mesurer des parallaxes pour des milliards d'étoiles, étendant considérablement la portée de cette méthode. |
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![]() Mise en ordre |
Les
indicateurs secondaires
Les indicateur de distance secondaires sont fournis par des méthodes qui reposent sur la mesure de quantités dont le rapport à la distance est fourni de façon théorique, sur la base de quantités établies à partir des indicateurs primaires (parallaxes géométriques). La plupart du temps, elles reposent sur la mesure de la luminosité apparente de l'astre, que l'on rapporte à la luminosité intrinsèque que la théorie utilisée lui attribue. Sachant que la luminosité apparente d'un astre variant comme l'inverse du carré de sa distance, on en déduira immédiatement cette dernière. Lorsqu'on adopte une telle approche, on constate que tous les astres ne conviennent pas - leur luminosité intrinsèque ne se lit pas sur leur figure... - Ceux qui conviennent sont appelés des chandelles standard. Ce sont des objets dont on peut déduire la luminosité réelle de leur spectre dans le cas d'un certain nombre d'étoiles, de leur période de pulsations, pour quelques types de variables, de diverses caractéristiques photométriques dans le cas de galaxies, etc. Une fois que l'on sait que tous les astres d'une certaine catégorie (définie par les critères précédents) ont une luminosité intrinsèque calculable - ce qui en fait donc des chandelles standard - on doit se préoccuper d'étalonner le nouvel instrument de mesure qu'ils procurent. Et c'est ici, que les parallaxes géométriques, indicateurs primaires de distance interviennent, ou, à défaut, d'autres indicateurs secondaires dont l'étalonnage a déjà été effectué. Les méthodes
spectroscopiques.
La parallaxe spectroscopique. - Malgré ce que suggère son nom, cette méthode n'a rien de géométrique. Elle consiste simplement à comparer la magnitude apparente de l'étoile considérée avec la valeur de sa magnitude absolue, que l'on déduit de son type spectral. Cela conduit, au passage, à définir une pseudo-unité de distance, le module de distance µ, qui est la différence entre la magnitude apparente m et la magnitude absolue M, soit µ= m-M. On relie le module de distance la distance p mesurée en parsecs (voir plus bas) par la formule : µ = (5.log p) - 5. Cette méthode, très simple, est peu précise, car le type spectral, qui requiert de grandes dispersions, et donc des étoiles relativement brillantes, n'est pas toujours connu avec la précision voulue. L'ajustement de la séquence principale. - Proche de la précédente, cette méthode utilisable pour mesurer la distance des amas stellaires est plus précise grâce à l'effet de nombre. Elle repose sur la comparaison du diagramme HR observé de l'amas, ou figurent les magnitudes apparentes des étoiles en fonction de leur couleur, avec un diagramme HR théorique valable pour le groupe d'étoiles considérées, et ou figurent cette fois les magnitudes absolues. Il suffit de faire glisser les deux diagrammes l'un sur l'autre jusqu'à ce que les points points représentatifs des étoiles de la séquence principale se superposent. La mesure du décalage entre magnitudes observées et magnitudes absolues donne directement la distance cherchée. Les méthodes
photométriques.
L'objet le plus brillant.- L'idée de cette méthode, utilisée pour évaluer la distance des autres galaxies, repose sur l'hypothèse qu'il existe une luminosité maximale pour les astres d'une catégorie particulière (la luminosité d'une géante rouge, d'une région II, (dont on pourra aussi tirer une indication de son diamètre) d'un amas globulaire, etc., ne peut pas être indéfiniment grande...). On essaie donc de repérer dans la galaxie considérée LE "monstre" de sa catégorie, auquel on attribuera une magnitude absolue probable, et l'on procédera ensuite comme avec la méthode des parallaxes spectroscopiques. La fonction de luminosité. - De la même façon que la méthode de l'ajustement de la séquence principale améliore par l'effet de nombre la méthode des parallaxes spectroscopique, la méthode basée sur la fonction de luminosité procure une sûreté meilleure que la méthode de l'objet le plus brillant. Dans le cas présent, on considère que, statistiquement, tous les astres d'une même catégorie ont des luminosités qui se distribuent de la même façon. la fonction de luminosité exprime que pour un échantillon donné, il y a tel pourcentage d'objets dans une fourchette de luminosité, et tel autre pourcentage pour telle autre fourchette. En comparant une fois de plus la distribution des magnitudes apparentes à une distribution attendue, on pourra donc calculer ici encore la distance de l'échantillon. La méthode peut être utilisé avec les galaxies spirales dans un même amas, avec les nébuleuses planétaires d'une même galaxie, ainsi d'ailleurs qu'avec toutes les étoiles d'une même galaxie (méthode dite des fluctuations de brillance de surface). Les méthodes
applicables aux étoiles variables.
La relation période-luminosité.
- L'existence de cette relation est particulièrement utile dans le cas
des variables pulsantes, que ce soit les céphéides
ou les RR Lyrae. Celles des céphéides a été découverte en 1912
par Henrietta Leavitt La méthode de Baade-Wesselink, également applicable aux étoiles pulsantes repose sur la relation entre leur magnitude absolue et l'évolution de leur couleur. Le déclin lumineux. - Certaines variables cataclysmiques, telles les novae et certaines supernovae, sont susceptibles d'être abordées la même façon. Leur variation d'éclat n'est évidemment pas périodique, mais la courbe de décroissance de leur lumière, rapportée à leur maximum de luminosité, peut informer sur leur magnitude absolue. Une telle relation mise en évidence par Phillips pour les supernovae de type Ia est utilisée pour évaluer les distances des supernovae les plus lointaines jamais observées. Sa validité est actuellement au centre de nombreuses préoccupations, car c'est par elle qu'a été mise en évidence depuis 1998 la possible accélération de l'expansion cosmique. Les méthodes
dynamiques.
La relation de
Tully-Fisher.
- Déjà soupçonnée par Opik La relation de Faber-Jackson (1976). Elle est analogue à la relation de Tully-Fisher, mais concerne les galaxies elliptiques. La dispersion des vitesses dans les amas globulaires. En 1992, Paturel et Garnier ont montré que la dispersion de la vitesse radiale des étoiles d'un amas globulaires pouvait être reliée à sa magnitude absolue. Les distances cosmologiques Dès que l'on dépasse les limites de la
Voie
lactée, on pourrait déjà parler de distances cosmologiques, et nombres
des indicateurs précédemment mentionnés jouent un rôle important dans
la mesure des distances extragalactiques. Mais il existe encore d'autres
des approches de l'univers à grande échelle, qui ont la particularité
de ne nécessiter aucune calibration. Elles donnent directement des mesures
de distances, un peu comme les méthodes parallactiques, et toujours Ã
partir de bases géométriques, mais cette fois une perspective bien différente.
On ne fera que mentionner la méthode qui utilise le décalage dans le
temps entre les fluctuations de la luminosité d'un quasar
lointain, lorsque sa lumière subit l'effet d'une lentille gravitationnelle,
et la méthode qui utilise l'effet Sunyaev La Loi de Hubble.
Proposée
en 1929 par Edwin Hubble v = H.d, où v est la vitesse
radiale, H un paramètre appelé la constante de Hubble, et d la distance.
Si tout cela ne concernait pas un univers en expansion, le sens de chaque
paramètre serait assez transparent. En réalité, tout dans cette formule
est problématique : comment mesure-t-on v? Que vaut H?, et, d'abord, Ã
quoi correspond véritablement d? de quelle distance parle-t-on : de celle
de l'objet quand il a émis la lumière qui nous en parvient? de celle
qui est la sienne aujourd'hui, étant entendu que l'expansion l'a considérablement
éloigné depuis qu'il a émis sa lumière? ou bien de la distance parcourue
effectivement par sa lumière? Admettons que ce soit cette dernière quantité
que l'on considère, reste encore à connaître la valeur de H, qui dans
un univers en expansion correspond à son taux d'expansion, et qui varie
en fait dans le temps (voire éventuellement dans la direction où on la
mesure), selon une loi également fonction de la géométrie La valeur de H°. - Non seulement H varie avec le temps, mais sa valeur actuelle, notée H°, n'est pas simple à déterminée. Hubble s'était trompé d'un facteur dix dans son évaluation, après lui, et jusqu'à récemment sa valeur était comprise dans une fourchette qui allait du simple au double. Dans le système d'unités habituellement utilisé (km/s/Mpc) elle allait de 50 à 100. En 2001, l'équipe des chercheurs qui travaillaient à la détermination de H° à l'aide du télescope spatial Hubble on publié la valeur de 72 (à huit unités près, en plus ou en moins) et, en 2003, les indications fournies par le satellite MAP, conduisent à la valeur de 71 (à quatre unités près).Reste aussi à interpréter la quantité v. Ordinairement, en astronomie, une vitesse radiale d'un astre s'obtient en mesurant le décalage des raies présentes dans le spectre de sa lumière, et en l'interprétant comme le résultat de l'effet Doppler : lorsqu'une source lumineuse s'éloigne, sa lumière est décalée vers le rouge, lorsqu'il se rapproche, elle est décalée vers le bleu, et la vitesse d'éloignement ou de rapprochement se déduit directement de la valeur du décalage. En cosmologie, c'est aussi à un décalage spectral que l'on se réfère. Mais son interprétation n'est pas celle d'un effet Doppler. Dès que l'on quitte le Groupe local auquel appartient la Voie lactée, ce décalage, traditionnellement noté z, s'avère être systématiquement vers le rouge, d'où son nom anglais de redshift. Redshift. - Ce terme s'emploie spécialement pour désigner le décalage affecté par les longueurs d'onde d'un rayonnement soumis à un champ de gravitation. Lorsqu'il s'agit de l'effet du champ de gravitation global de l'univers, et le redshift traduit l'expansion cosmique (ce que l'on précise parfois en le désignant sous le nom de redshift cosmologique).Constaté dans toutes les directions et croissant proportionnellement à la distance (évaluée par l'un quelconque des procédés mentionnés précédemment), ce décalage, interprété en termes d'effet Doppler nous placerait étrangement et inconfortablement au centre de l'univers. Si l'on admet, comme le font les théories cosmologiques, qu'il n'y a pas de centre de l'univers, et que la même "fuite" apparente s'observe de n'importe quel point, le redshift doit s'interpréter autrement : comme un effet de l'expansion de l'univers. La quantité v déduite du décalage z perd de sa pertinence. Les galaxies ne s'éloignent pas véritablement les unes des autres, c'est l'espace entre elles qui se dilate. Aussi, semble-t-il plus légitime de ne considérer que z, qui est est un indicateur directement mesurable de distance pertinent dans le cadre d'un grand nombre de questions cosmologiques. La loi de Hubble s'écrit dans ce contexte : cz = H.d, où c est la vitesse de la lumière dans le vide, z le redshift, H, le paramètre de Hubble, et d la distance (longueur du trajet du rayon lumineux). Le redshift z et la distance d peuvent toujours être rapportés à une distance définie plus classiquement, dès qu'un modèle particulier d'univers est adopté. Actuellement les galaxies les plus lointaines que l'on connaisse se situent un peu au-delà de z = 6,5. Selon une annonce faite à la mi-février 2004, une galaxie, découverte grâce à l'amplification de sa lumière par effet de lentille gravitationnelle dans la direction de l'amas Abell 2218 (Dragon), semble même se situer à un redshift compris entre z = 6,6 et z = 7,1. Si l'on adopte les paramètres cosmologiques les plus plus courants, cela en ferait un objet situé à plus de 13 milliards d'années-lumière de nous, et formé seulement quelque 750 à 800 millions d'années après le big bang. |
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Les
unités de distance
Dans le cas des objets du Système solaire, les distances ont d'abord été évaluées de façon géométrique, par la mesure des parallaxes, et en particulier par celle du Soleil, qui donnait la clé de toutes les autres dont la clé pouvait être donnée par la troisième loi de Kepler*. Celle-ci énonce en effet, que les carrés des temps de révolution des planètes sont proportionnels au cube des demi-grand axes des ellipses que tracent leurs orbites. Dès lors, si l'on connaît la mesure du rayon moyen d'une seule planète, les valeurs des autres rayons se déduira simplement de leur durée de révolution, facile à déterminer. La durée se mesurant le plus communément en années, c'est-à -dire en durées de la période de révolution de la Terre, il paraissait naturel de choisir pour unité de distance dans le système solaire, la distance moyenne de notre planète au Soleil. C'est ainsi que se définit l'unité astronomique*. Unité astronomique. - L'unité astronomique (symbole : ua) est l'unité couramment utilisée pour définir les distances dans le Système solaire. Longtemps définie comme la distance moyenne de la Terre au Soleil, elle possède aujourd'hui une définition dynamique, plus proche de sa logique originelle, puisque fondée sur la troisième loi de Kepler :Au XXe siècle d'autres méthodes ont pu être utilisées. Des méthodes dynamiques, grâce au suivi des trajectoires des engins spatiaux, et surtout des méthodes fondées sur la mesure la mesure du temps aller-retour d'un signal radio ou radar envoyé à la surface de plusieurs corps célestes. De telles études ont été entreprises aux États-Unis et en Union soviétique à partir des années 1960. Elles ont permis une nouvelle évaluation des distances à partir d'échos radar de Vénus (1961), de Mercure (1962) et de Mars (1965). La valeur de l'unité astronomique trouvée par ces procédés était de 149 598 500 kilomètres (à 500 kilomètres près). Les chiffres se sont précisés depuis. L'union astronomique internationale a ainsi été conduite à proposer de nouvelles valeurs pour la parallaxe solaire et de l'unité astronomique. Ajoutons que le laser
est également utilisé (toujours par la méthode de l'écho) pour mesurer
la distance de la Lune, (384 403 km) depuis que
des réflecteurs y ont été déposé à cet effet à l'occasion de la
première expédition Apollo ( Le tableau suivant
donnent les distances au Soleil des principaux objets du Système solaire
en unités astronomiques et en millions de kilomètres. Sont également
données leurs périodes de révolution, exprimées en années :
La notion de parallaxe annuelle sert également, comme on l'a vu plus haut, à la définition du parsec, qui est l'unité de distance la plus communément employée par les astronomes. Parsec. - Le parsec (symbole : pc) est la distance à laquelle un astre présente une parallaxe annuelle d'une seconde d'arc. Autrement dit, si l'on note que pour les petits angles, la valeur du sinus et la mesure de l'angle (en radians) se confondent, une distance D, exprimée en parsecs, correspond simplement à l'inverse d'une parallaxe p, exprimée en secondes d'arc : D = 1/p. Il s'ensuit qu'un parsec est égal à 206, 265 unités astronomiques, soit 30,8568 millions de millions de kilomètres. Pour parler de distances de galaxies, on utilise le plus souvent pour unités le kiloparsec (kpc) et le mégaparsec (Mpc), qui vaut un million de parsecs.Le parsec - que sa familiarité avec la parallaxe, quantité directement mesurable, rend d'utilisation très commode - a été adopté comme une unité de distance par les astronomes, d'abord informellement dans les années 1910-1920, puis à partir de 1992, par l'Union astronomique internationale. Il s'est progressivement substitué à l'unité qu'ils utilisaient auparavant, et qui est toujours en usage dans les ouvrages de vulgarisation, l'année-lumière : Année-lumière (appelée aussi année de lumière par les puristes). - L'année-lumière (symbole : al) est la distance parcourue par la lumière dans le vide en une année - soit environ : 9 461 000 000 000 kilomètres. Pour les distances courtes, on peut utiliser des subdivisions de l'année, ainsi pourra-t-on lire que la Soleil se situe à seulement 8 mn 20 s de lumière de la Terre, ou que Saturne est à cinq heures de lumière. On ne parle pas, en revanche de décennies ou de siècles-lumière, mais les objets les plus lointains sont à des distances qui dépassent la dizaine de milliards d'années-lumière.Un parsec vaut 3,261 années-lumière et une année-lumière vaut 0,3066 parsec. Une années-lumière équivaut à 63240 unités astronomiques et une unité astronomique (on vient de le dire autrement) revient à 8 mn 20 s de lumière. Le tableau suivant donne les distances,
exprimées en années-lumière, des vingt étoiles les plus proches et
des vingt les plus brillantes du ciel. Notez les disparités entre ces
deux ensembles, dues à de très grands écarts dans la luminosité des
étoiles. Les objets qui se trouvent à la fois parmi les plus proches
et les plus brillants sont en gras :
L'année-lumière est-elle plus intuitive que le parsec? Pas si sûr. C'est d'abord une affaire d'habitude. Une chose est sûre, les deux unités conservent la même connotation "géo-héliocentrique", l'une faisant allusion très narcissiquement à la taille apparente de son orbite terrestre autour du Soleil, l'autre à la période de révolution de notre planète. D'une manière ou d'une autre, le cosmos doit rester à la mesure de l'humain! Pour le non-spécialiste l'année-lumière a cependant cet avantage qu'elle donne directement accès à ce que les cosmologistes appellent le temps de regard en arrière, qui renvoie au fait que plus on regarde loin, et plus on voit des objets tels qu'ils étaient dans un passé reculé. Une galaxie située, par exemple, à cinq milliards d'années-lumière nous apparaît comme elle était il y a cinq milliards d'années. Et l'on peut comprendre que, puisque l'univers est vieux tout au plus d'une quinzaine de milliards d'années, on ne ne peut pas observer d'astre situé à une distance supérieure à quinze milliards d'années-lumière (ce qui ne signifie nullement que l'univers ne puisse être beaucoup plus grand). ![]() Équivalence approximative des distances et des décalages spectraux, dans un univers supposé vieux de 15 milliards d'années. |
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