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L'époque
pharaonique
L'Ancien
Empire
L'époque
hellénistique et romaine
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L'Egypte
musulmane jusqu'en 1914
La
conquête arabe
Après 1500 Le
temps des Mamelouks
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La régularité
et la richesse de la crue annuelle du Nil,
ajoutée à l'isolement presque complet que lui procurent les déserts
de l'Est et l'Ouest, ont permis le développement de l'une des plus grandes
civilisations du monde. Les plus anciens témoignages
archéologiques mettent en évidence l'existence de plusieurs foyers préhistoriques
de civilisation auxquels succèdent deux royaumes, l'un au Sud (Haute-Egypte),
l'Autre au Nord (Basse-Egypte), puis un royaume unifié vers 3200 avant
J.-C., avec lequel commence, ce qu'il est convenu d'appeler l'époque pharaonique,
jalonnée par la longue série de dynasties qui règneront sur le pays
jusqu'à la conquête perse en 343 av. J.-C. Après une période hellénistique
et romaine, l'Islam impose sa culture à l'Egypte à partir du VIIe
siècle.
La Préhistoire égyptienneLe Paléolithique.Les premières traces de vie humaine en Égypte remontent au Paléolithique (environ 700 000 à 10 000 av. JC). Durant cette période, des chasseurs-cueilleurs nomades peuplaient la vallée du Nil et les régions avoisinantes. Le climat était plus humide qu'aujourd'hui, ce qui rendait le désert actuel une savane habitée par de nombreuses espèces animales. Les premiers outils en pierre taillée ont été découverts dans des sites comme le Fayoum, le désert occidental et près du Nil. Vers la fin du Paléolithique, les humains se sont progressivement sédentarisés près des sources d'eau, comme le Nil, en raison des changements climatiques rendant le désert de plus en plus aride. Le
Néolithique.
Les
cultures prédynastiques.
• La culture de Badâri (vers 4400-4000 av. JC). - Située en Haute-Égypte, la culture de Badâri est connue pour sa poterie fine, ses pratiques funéraires élaborées et ses premiers exemples de travail du cuivre.Entre 3200 et 3100 av. JC, environ, les rivalités entre les différents chefferies de la Haute et de la Basse Égypte culminent avec l'unification sous un seul souverain, marquant le début de l'époque pharaonique. Traditionnellement, Ménès (ou Narmer) est considéré comme le roi qui a unifié les Deux Terres (Haute et Basse Égypte), inaugurant ainsi la première dynastie vers 3100 av. JC. L'époque pharaoniqueOn divise ordinairement l'histoire de l'Egypte pharaonique en quatre grandes périodes, séparée chacune par des périodes de fortes turbulences politiques : l'Ancien Empire, le Moyen Empire, le Nouvel Empire et la Basse Époque.Les Pyramides
de Khéops, Kephren et Mykérinos datent de l'Ancien
Empire (2850-2052). C'est à la fin du Moyen Empire (2052-1570 environ),
d'abord marqué par le grand règne de Sésostris III (1878-1841), que
l'Egypte fut attaquée et conquise par les Hyksos (vers 1650), qui
s'appliquèrent à détruire les monuments élevés par les Pharaons.
Attaqués à leur tour, ils furent refoulés et quittèrent l'Égypte,
sur laquelle régnèrent encore treize nouvelles dynasties de Pharaons,
qui forment le Nouvel Empire (1570-715). C'est l'époque brillante des
Hatshepsout,
Thoutmosis III, Aménophis III et
Aménophis
IV, Séti Ier,
Ramsès
Il, etc.
Les pyramides de Gizeh. La Basse époque (715-332), enfin, est inaugurée par la domination d'une dynastie dite éthiopienne (715-663); le pays fut ensuite conquise par Assurbanipal (662); Psamétique Ier (663-609) libère le pays du joug assyrien, et sous le règne d'Amasis (569-525), l'Egypte se relève complètement, tout en s'ouvrant aux influences grecques. Ce renouveau ne durera pas. Bientôt l'invasion de Cambyse, roi de Perse, qui remporta, près de Peluse, une victoire qui décida du sort de la contrée (525). Les Perses battirent les Égyptiens, et s'emparèrent de Memphis, où ils s'étaient réfugiés. Les Libyens, les Cyrénéens et les Baréens se hâtèrent de faire leur soumission, et Cambyse régna sur l'Égypte, qui de ce jour disparut du rang des nations indépendantes, mais lutta pendant deux-cents ans avec courage pour reconquérir sa liberté. Une dernière dynastie égyptienne finit par s'établir en 404. Mais en 343, sous le règne du dernier pharaon, Nectanébo II, une seconde domination perse met définitivement un terme à l'Egypte pharaonique. L'époque hellénistique et romaineEn 332, l'Égypte fut aisément conquise par Alexandre, et après sa mort, au milieu de l'anarchie, Ptolémée, gouverneur d'Égypte, changea son titre en celui de roi, et fonda un nouveau royaume. Sous la domination grecque, qui se caractérise par le règne des Ptolémées, Alexandrie devint le centre d'un mouvement intellectuel important : les arts, les sciences, les lettres, le commerce y fleurirent; la navigation sur le golfe Arabique et l'Océan Indien, les explorations par terre à l'Ouest et au Sud firent rayonner dans les plus lointains pays la gloire de la ville d'Alexandrie et des Ptolémées; une bibliothèque y réunit toutes les oeuvres de l'esprit humain.Mais la puissance d'attraction qui devait faire de Rome la capitale du monde antique ne tarda pas à absorber l'Égypte dans son orbite conquérante. Le pays fut conquis par les Romains en 30 av. J.-C, après la bataille d'Actium. Sous le règne de Domitien (81-96 après J.-C.), le christianisme pénétra en Égypte. Les progrès de le nouvelle doctrine furent rapides sur la terre où avaient fermenté pendant trois siècles les idées qui en avaient préparé la naissance. Rattachée à l'empire d'Orient, l'Égypte fut enlevée à Héraclius par les Perses, en 614, et ceux-ci se la virent enlever en 641 par les Arabes, qui s'en emparèrent définitivement. L'Egypte musulmanePar la conquête ses Arabes, L'Egypte se sépare pour un temps de l'Europe, à laquelle elle s'était ralliée depuis Alexandre, et retourne vers l'Asie en adoptant la religion de Mahomet. Du VIIe au XIVe siècle, l'Égypte a changé plus de dix fois de maîtres, en passant par des phases successives d'élévation et d'abaissement. Premiers califes (639 à 655 de l'ère chrétienne); califes omeyyades (661-744); califes abbassides (750-870); dynastie des Toulounides (870-904); califes abbassides (905-934); dynastie des Tkhchydites (934-968); califes fatimides (972-1160); dynastie des Ayoubites (1171-1249); dynastie des mamelouks-turkmènes (1250-1381); deuxième dynastie des mamelouks-circassiens (1382-1516).En 1517, le dernier des chefs mamelouks, Roumân-Bey, tomba au pouvoir de Sélim, sultan des Turcs, lequel établit sur ce pays une souveraineté qui dure encore. Deux épisodes de haute importance ont donné à cette partie de l'empire ottoman une direction propre, et l'ont préparée à la prochaine renaissance de son antique gloire : nous voulons parler de l'expédition française à la fin du XVIIIe siècle, et de l'avénement de Méhémet-Ali. L'Égypte doit devenir l'entrepôt général du commerce entre l'Europe et l'Inde, entre l'Afrique et l'Asie, entre l'Orient et l'Occident c'est le noeud où s'entre-croisent les principales lignes de communication de l'ancien monde. Mehemet-Ali
mourut en 1849, et eut pour successeur son petit-fils Abbas-Pacha, mort
en 1854. Ce dernier fut été remplacé par son oncle, Saïd-Pacha, fils
de Mehemet-Ali, prince généreux et éclairé, qui encouragea de tout
son pouvoir le percement de l'isthme de Suez, et qui a fourni à l'égyptologue
Mariette,
les moyens d'accomplir les plus précieuses découvertes archéologiques.
Saïd-Pacha, mort en 1863, a eu pour successeur son neveu Ismaïl-Pacha.
En 1882, l'armée britannique prend position en Egypte afin d'y protéger
ses intérêts dans la région devenue stratégique du Canal de Suez. Elle
participera aussi à la répression du soulèvement du Mahdi,
au Soudan (1881-1885). En 1914, le protectorat britannique sur l'Egypte
fut officialisé.
Port-Saïd : l'entrée du canal de Suez au début du XXe siècle. L'Égypte contemporaine La Première Guerre mondiale amène les Britanniques à consolider leur emprise sur l'Égypte, en raison de l'importance stratégique du canal de Suez. L'Égypte devient un protectorat britannique en 1914. Le Khedive Abbas II Hilmi est déposé et remplacé par son oncle, Hussein Kamel, qui devient Sultan. Parallèlement, le mouvement nationaliste égyptien gagne en force, mené notamment par le Wafd, un parti dirigé par Sahad Zaghloul et qui demande l'indépendance. En 1922, l'Égypte obtient une indépendance formelle avec l'abolition du protectorat britannique. Le roi Fouad Ier monte sur le trône, mais les Britanniques conservent une influence considérable. L'année suivante, une constitution est adoptée, instaurant un système parlementaire. Le pays restera marqué pendant deux décennies par l'instabilité politique, avec une lutte de pouvoir constante entre le roi, les nationalistes du Wafd, et les Britanniques. La participation égyptienne à la guerre israélo-arabe (1948-1949) aboutit à une défaite humiliante, accentuant le mécontentement populaire. En 1952, le Mouvement des Officiers libres, dirigé par Gamal Abdel Nasser, renverse le roi Farouk, qui avait succédé à son père en 1936. Fouad II, fils de Farouk et seulement âgé de 7 mois, règne formellement moins d'un an, puis l'Égypte devient une république en 1953. Nasser devient le président de l'Égypte en 1954 et lance des réformes sociales et économiques visant à moderniser le pays. Nationalisation des terres, industrialisation, et lutte contre l'impérialisme. En 1956, la nationalisation du canal de Suez par Nasser, mène à la crise de Suez. Malgré l'intervention militaire franco-britannique, Nasser sort renforcé. Entre 1958 et 1961, l'Egypte forme l'éphémère République arabe unie (RAU) avec la Syrie. La défaite de la guerre des Six Jours face à Israël en 1967 entraîne la perte du Sinaï. Cette défaite marque un coup dur pour le prestige de Nasser. Nasser meurt en 1970, et Anouar el-Sadate lui succède. Il entreprend un virage économique et diplomatique important. La guerre du Kippour en 1973 redonne un sentiment de fierté nationale. Sadate devient une figure internationale. Sadate initie une ouverture économique (Infitah). Il libéralisant l'économie, mais cela engendre des inégalités et des troubles sociaux. En 1978, les accords de Camp David avec Israël, mènent à la signature du traité de paix en 1979. L'Égypte est isolée du monde arabe pour avoir signé la paix avec Israël et, en 1981, Sadate est assassiné par des islamistes lors d'une parade militaire. Hosni Moubarak devient président et instaure un régime autoritaire. Il maintient une paix froide avec Israël et renforce les liens avec les États-Unis. Dans les années 1980 et 1990, l'économie est marquée par des réformes néolibérales, avec une ouverture au secteur privé. Toutefois, la corruption, le chômage et les inégalités s'aggravent. Entre 1992 et 1997, l'Égypte fait face à une insurrection islamiste menée par des groupes comme le Gama'a al-Islamiyya, qui est réprimée avec dureté. La montée des mouvements d'opposition comme Kifaya, dans les années 2000, reflète le mécontentement croissant face à la stagnation politique et économique. Moubarak envisage de transmettre le pouvoir à son fils Gamal, ce qui alimente encore plus la contestation. À la fin de 2010, inspirée par les révolutions en Tunisie, une vague de manifestations éclate en Égypte, menée par des jeunes et alimentée par les réseaux sociaux. La révolution égyptienne commence le 25 janvier 2011, avec des manifestations massives contre le régime de Moubarak. La place Tahrir, au Caire, devient le centre des protestations. Après 18 jours de manifestations et sous la pression populaire, Hosni Moubarak démissionne le 11 février 2011, mettant fin à ses 30 ans de règne. Le pouvoir est alors transféré au Conseil suprême des forces armées (CSFA), dirigé par le maréchal Hussein Tantawi. Après la chute de
Moubarak, l'Égypte entre dans une période de transition incertaine.
En 2012, des élections présidentielles sont organisées, et Mohamed Morsi,
candidat des Frères musulmans, remporte la victoire avec 51,7 % des voix.
Il devient ainsi le premier président démocratiquement élu en Égypte.
Cependant, la présidence de Morsi est rapidement marquée par des tensions.
Il adopte des mesures controversées, comme l'émission de décrets renforçant
ses pouvoirs, ce qui déclenche de nouvelles protestations. Ses opposants
l'accusent de vouloir instaurer un régime islamiste autoritaire. En réponse,
un large mouvement d'opposition, appelé Tamarod, exige sa démission.
Le 3 juillet 2013, l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Sissi, destitue Mohamed Morsi à la suite de manifestations massives contre son gouvernement. Cette intervention militaire marque le début d'une répression sévère contre les Frères musulmans et leurs partisans. En 2014, al-Sissi démissionne de l'armée pour se présenter à l'élection présidentielle. Il remporte les élections avec plus de 96 % des voix, bien que l'opposition ait dénoncé le climat de répression et l'absence de véritables alternatives. Al-Sissi sera réélu en 2018 avec un pourcentage similaire dans une élection marquée par l'absence de concurrence sérieuse. Sous le régime d'al-Sissi, l'Égypte connaît une période de stabilité relative, mais cette stabilité est acquise au prix d'une forte répression. Des milliers de membres des Frères musulmans, ainsi que des activistes laïcs, sont emprisonnés. La liberté d'expression, de presse, et d'association est sévèrement restreinte. La Constitution est modifiée en 2019 pour permettre à al-Sissi de prolonger son mandat jusqu'en 2030. Sur le plan économique, al-Sissi lance des réformes ambitieuses en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI). Ces réformes comprennent la réduction des subventions, la dévaluation de la livre égyptienne, et la mise en oeuvre de grands projets d'infrastructures, comme l'extension du canal de Suez et la construction d'une nouvelle capitale administrative. Bien que ces réformes aient stabilisé l'économie à certains égards, elles ont également entraîné une hausse du coût de la vie pour de nombreux Égyptiens, accentuant la pauvreté et les inégalités. Le gouvernement s'appuie également sur des investissements étrangers, notamment en provenance des pays du Golfe, pour financer ses projets. Par ailleurs, l'Égypte mène depuis 2013 une guerre contre les groupes jihadistes, particulièrement dans le Sinaï, où des attaques contre les forces de sécurité et les civils sont fréquentes. La lutte contre le terrorisme est l'un des principaux arguments d'al-Sissi pour justifier la répression politique. Ajoutons que l'Égypte joue aussi un rôle régional important, notamment en tentant de maintenir la paix dans le conflit israélo-palestinien et en gérant des relations tendues avec l'Éthiopie au sujet du barrage sur le Nil, le Grand Barrage de la Renaissance, qui menace les ressources en eau de l'Égypte.
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