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Histoire du Brésil
[Géographie du Brésil]
Aperçu Le début de la colonisation Les XVIIe et  XVIIIe siècles
Le règne de Pedro I Le règne de Pedro II L'émancipation des esclaves

Histoire du Brésil avant l'arrivée des Européens

Premiers habitants.
Les premiers habitants du vaste territoire qui est actuellement le Brésil sont arrivés il y a environ 12 000 ans. Les premières traces de peuplement humain ont été trouvées dans la région de Lagoa Santa, dans l'actuel État du Minas Gerais, où des outils en pierre et des restes humains ont été découverts.

Cultures précolombiennes.
Tupi-Guarani.
Les Tupi-Guarani étaient parmi les groupes les plus nombreux et les plus influents. Ils occupaient principalement les régions côtières et certaines parties de l'intérieur. Ils étaient des agriculteurs sédentaires, cultivant principalement le manioc et le maïs. Ils étaient également connus pour leurs compétences en pêche et en chasse. Les Tupi-Guarani avaient une organisation sociale basée sur des clans et pratiquaient des rituels religieux élaborés.

Jê (Gê).
Les peuples Jê habitaient principalement le plateau central du Brésil. Ils étaient semi-nomades et vivaient de la chasse, de la pêche et de l'agriculture. Les Jê construisaient des villages circulaires avec des maisons autour d'une place centrale, un modèle distinctif d'organisation spatiale.

Arawak.
Les Arawak vivaient dans les régions du nord et de l'ouest de l'Amazonie. Ils étaient des agriculteurs sédentaires et des navigateurs habiles, utilisant les rivières pour le transport et le commerce. Les Arawak avaient des sociétés complexes avec des structures politiques centralisées.

Caribes.
Les Caribes, présents principalement dans le nord de l'Amazonie, étaient des guerriers redoutés. Ils étaient semi-nomades, vivant de la chasse, de la pêche et de l'agriculture. Les Caribes étaient connus pour leurs raids et leurs conflits avec d'autres groupes.

Culture sociale et matérielle.
Beaucoup de groupes avaient des systèmes basés sur des clans ou des tribus avec des chefs (caciques) et des conseils de village. Les sociétés étaient généralement égalitaires, bien que certaines aient développé des hiérarchies plus complexes.

Les anciennes populations du Brésil pratiquaient diverses formes de chamanisme, croyaient en des esprits de la nature et organisaient des rituels pour honorer leurs divinités. Les pratiques religieuses étaient étroitement liées aux cycles de la nature et à l'agriculture.

L'artisanat du Brésil précolombien était diversifié et comprenait la poterie, le tissage, la sculpture sur bois et la fabrication de bijoux. Les objets artisanaux avaient couramment des significations religieuses ou sociales et étaient utilisés dans des cérémonies et des rituels.

Les économies étaient basées sur l'agriculture, la pêche, la chasse et la cueillette. Le commerce entre les différents groupes était courant, permettant l'échange de produits tels que la poterie, les outils, les denrées alimentaires et les objets de prestige.

Le Brésil de l'arrivée des Européens à 1900

Pedro Alvares Cabral, conduisant aux Indes, après la découverte de Vasco da Gama, une escadre de treize navires et faisant route d'après les instructions de Vasco da Gama, dans l'Ouest, très loin de la côte d'Afrique, afin d'éviter les calmes, aperçut (22 avril 1500) la terre et aborda à l'entrée d'un port sûr (Porto Seguro, devenu aujourd'hui Santa Cruz; la ville actuelle de Porto Seguro est plus au Sud); il prit possession du pays au nom du Portugal en le désignant par le nom d'île de la Vraie Croix, ainsi qu'il est rapporté dans la lettre de Caminha, du 1er mai 1500, adressée au roi Dom Emmanuel. Ce nom fut changé contre celui de Santa Cruz dans la notification du 29 juillet 1501, adressée par ce roi aux souverains catholiques. La contrée ne tarda pas à être nommée Brazil (Brésil) à cause des bois de teinture désignés sous le nom de brazil, qu'on y trouvait. 

Avant la découverte, une bulle d'Alexandre VI avait fixé la limite des possessions de l'Espagne et du Portugal à 100 lieues à l'Ouest du cap Vert en attribuant aux Espagnols tous les pays à découvrir et à convertir à l'Ouest de ce méridien, et au Portugal tous les pays à l'Est (1493); l'année suivante, le traité de Tordesillas avait porté à 370 lieues à l'Ouest des îles du cap Vert la limite des droits des deux Etats. Après la découverte, une bulle du pape Jules II confirma ce traité (1506). Le nom Brésil est déjà employé en 1503 dans la relation d'Empoli, qui accompagna Albuquerque et Pacheco aux Indes, ainsi que dans une plaquette de 1506 de la bibliothèque de Dresde (Presillig Landt), et dans le routier du navire portugais le Bretoa allant au cap Frio (1511).

Le nom du Brésil provient de celui du bois de teinture appelé ainsi au Moyen âge (notamment en français), et dont l'abondance frappa les premiers navigateurs espagnols, portugais et français, qui abordèrent dans cette région. La possession en fut disputée entre les souverains d'Espagne et de Portugal jusqu'en l'année 1526, date où la conférence de Badajoz laissa le Brésil au Portugal; mais la question ne fut définitivement tranchée qu'en 1750.

L'époque coloniale.
La conférence de Badajoz avait réglé le litige au détriment des droits de la France. En effet, dès 1504, un marin français, Paulmier de Gonneville, avait pris possession au nom du roi Louis XII, de la « terre des Perrocets »  qui paraît correspondre au Rio-Grande-do-Sul et au São-Paulo. De nombreux navires français visitèrent le Brésil durant tout le XVIe siècle, en guerre constante avec les Portugais. Les premiers établissements portugais furent installés à partir de 1524, et surtout de 1531. Bahia  fut fondée en 1549. La canne à sucre fut introduite en 1531. Des esclaves noirs furent amenés en grand nombre, surtout à partir de la fin du XVIe siècle. Sous l'inspiration de l'amiral Coligny, le commandeur de Villegaignon fonda en 1555 une colonie française dans une île de la baie de Rio de Janeiro qui a conservé son nom; divisée par des querelles religieuses, la colonie fut détruite par les Portugais (1560). Les Français furent expulsés en 1567 de cette région où ils avaient créé d'autres établissements; mais ils se maintinrent jusqu'en 1615 dans les territoires voisins des embouchures de l'Amazone.

Rio de Janeiro fut fondée en 1567. En 1580, le Brésil tomba sous la domination des Espagnols. Ceux-ci soutinrent de longues années de guerre contre les Hollandais (1624-1658) qui, à un moment, étaient maîtres d'une grande partie du pays.

En 1641, le Portugal, ayant secoué le joug de l'Espagne, lui reprit le Brésil. Ces deux Etats continuèrent de se disputer à main armée les territoires du Sud-Ouest; la question de frontières n'a été tranchée qu'en 1893. La fondation de l'établissement de Sacramento en 1680, sur la rive gauche de la Plata, donna lieu aussi à des difficultés qui se terminèrent par l'abandon de ce territoire à l'Espagne (1777).

La colonisation se développa au Brésil dans la seconde moitié du XVIIe siècle; Goyaz et Matto-Grosso furent sérieusement occupés au XVIIIe siècle. D'abord divisée en deux Etats : Maranhão et Brésil, la colonie fut, en 1754, réunie en une seule vice-royauté, subdivisée en capitaineries de plus en plus nombreuses : à celles de Parà, Maranhão, Pernambouc, Bahia, Rio de Janeiro, s'ajoutèrent celles de Parahyba (1684), Rio-Grande-do-Norte (1701), Minas (1709), São-Paulo (1710), Piauhy (1718), Santa Catharina (1738), Goyaz (1744), Matto-Grosso (1748), Rio-Negro (1755) [devenu Amazonas en 1850], Rio-Grande-do-Sul (1760), Ceará (1799), Espirito-Santo (1801), Alagoas (1617), Sergipe (1821).

La découverte des mines détourna vers le sud le courant d'émigration au cours du XVIIIe siècle, et Rio de Janeiro devint la capitale du Brésil en 1763. Peu après, la culture du café fut introduite dans la colonie.

L'Empire du Brésil.
Quand les Français envahirent le Portugal, la famille royale se réfugia au Brésil (1808). Le prince-régent, plus tard Jean VI, ouvrit le pays au commerce étranger et fit d'utiles réformes. Quand il rentra à Lisbonne (1816), les Cortès portugaises s'efforcèrent de réduire de plus eu plus l'autonomie brésilienne. Sous la pression de l'opinion, le nouveau régent, dom Pedro, proclama l'indépendance (7 septembre1822), et prit le titre d' "empereur" (12 octobre). Il fut reconnu par le Portugal le 29 août 1825. Il avait, en 1871, uni au Brésil la Bande orientale, qui se révolta en 1825, et dont l'indépendance fut reconnue en 1828.

La Constitution brésilienne fut proclamée en 1824. Dom Pedro, ayant hérité en 1826 de la couronne de Portugal, la céda à sa fille dona Maria. Il abdiqua la couronne du Brésil, le 7 avril 1831, en faveur de son fils dom Pedro II, alors âgé de cinq ans et sous le nom duquel une régence gouverna jusqu'au 23 juillet 1840. Ce fut une époque troublée, non seulement par des luttes parlementaires, mais par des mouvements séparatistes qui ne s'apaisèrent qu'en 1849.

La rivalité politique entre conservateurs et libéraux fut parfois très vive, sous le règne de dom Pedro; elle a donné lieu à des crises ministérielles fréquentes. L'empereur exerça toujours son influence dans le sens du développement de l'instruction publique et du progrès économique. A partir de 1866, des mesures d'émancipation progressive furent prises en faveur des esclaves (lois du 26 septembre 1871 et du 25 septembre 1885) et complétées par l'abolition complète (loi du 13 mai 1888); c'est la comtesse d'Eu, fille de l'empereur et régente à cette époque, qui sanctionna cette loi.

La Vieille République (República Velha)
Au point de vue extérieur, le gouvernement de dom Pedro Il a eu à diriger une guerre longue et difficile contre le Paraguay; il s'était allié à la république Argentine et à l'Uruguay, mais la principale part lui en revient (1865-1870). Les idées républicaines firent au Brésil, à partir de 1887 surtout, de rapides progrès. L'empereur n'avait pas de fils; sa fille aînée, la princesse Isabelle, et son gendre, le comte d'Eu, étaient très mal vus des libéraux. Dans l'armée et dans la marine, il y avait beaucoup de républicains. Le 15 novembre 1889, le maréchal Deadoro da Fonseca proclamait la république, qui fut reconnue sans difficulté. Le maréchal constitua un gouvernement provisoire, qui établit le mariage civil, la liberté de la presse, la séparation de l'Eglise et de l'Etat. 

Elue le 15 septembre 1890, l'Assemblée constituante vota la constitution le 22 février 1891, et élut le maréchal président de la république des États-Unis du Brésil. Le conflit éclata entre lui et le congrès; le 4 novembre, il prononça la dissolution du congrès, mais, le 23 novembre, la flotte, commandée par l'amiral Custodio de Mello, le força à abdiquer. Le vice-président, le maréchal Floriano-Peixoto, devint président (25 novembre). En septembre 1893, l'amiral Custodio de Mello se révolta contre le président, qu'il accusait d'exercer la dictature avec l'appui de l'armée. La flotte révoltée, et qui passa au mois de novembre sous le commandement de l'amiral Saldanha de Gama, bloqua Rio; mais elle dut se soumettre en avril 1894. Dans le Rio Grande do Sul, la guerre civile dura jusqu'en 1895.

Elu président le 1er mars 1894, le Dr Prudente de Moraes prit possession du pouvoir, le 15 novembre. Son gouvernement a fait reconnaître par l'Angleterre les droits du Brésil sur l'île de Trinidad (1895-1896), et a conclu avec la France un traité soumettant à l'arbitrage la question du contesté guyanais (15 avril 1897). Il a réprimé une révolte dirigée par un soi-disant prophète dans la province de Bahia (1897). Peu après, il était menacé par une conspiration qui n'a fait d'autre victime que le ministre de la guerre, le maréchal Bettencourt. Le 1er mars 1898, Campos Salles fut élu président pour prendre ses fonctions le 15 novembre Rosa e Silva fut élu vice-président. 

A cette époque, le pouvoir reste largement dominé par les élites rurales, principalement les grands propriétaires terriens du café de São Paulo et les producteurs de lait du Minas Gerais, souvent appelé la politique du café com leite (café au lait). L'économie brésilienne repose principalement sur l'exportation de café, ce qui rend le pays vulnérable aux fluctuations des prix internationaux. En 1910, éclate une mutinerie de marins à Rio de Janeiro (révolte de la Chibata), qui protestent contre les mauvais traitements et les bas salaires. Au cours de la Première Guerre mondiale, le Brésil rejoint les Alliés en 1917, principalement pour des raisons économiques et diplomatiques. La guerre perturbe les exportations de café mais stimule l'industrie nationale.

Le Brésil au  XXe siècle (1930-2002)

L'État Nouveau (Estado Novo) de Vargas.
La révolution de 1930 met fin à la Vieille République. Getúlio Vargas, un homme politique du Rio Grande do Sul, prend le pouvoir après un coup d'État soutenu par les militaires et divers groupes mécontents. En 1937, Vargas instaure une dictature (l'État Nouveau ou Estado Novo) après avoir dissous le Congrès et abrogé la constitution. Cette période est marquée par la centralisation du pouvoir et une forte intervention de l'État dans l'économie. Vargas encourage l'industrialisation et la modernisation économique, fondant des entreprises d'État comme la Companhia Siderúrgica Nacional (1941). Il met aussi  en œuvre des politiques sociales favorables aux travailleurs, créant le Code du travail brésilien (CLT) et renforçant les syndicats.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, bien que Vargas ait initialement montré des sympathies pour les puissances de l'Axe, il se rapproche finalement des Alliés en 1942. Il permet en particulier aux États-Unis d'établir des bases militaires au Brésil. Le Brésil envoie également des troupes pour combattre en Italie aux côtés des Alliés, ce qui aura pour effet de renforcer sa position diplomatique et économique après la guerre.

Démocratie et modernisation.
Pressé par les mouvements démocratiques et les militaires, Vargas démissionne en 1945. Des élections libres sont organisées, qui ouvrent une nouvelle ère démocratique. Le général Eurico Gaspar Dutra est élu président. Une nouvelle constitution démocratique est adoptée en 1946. Les institutions démocratiques sont rétables et les libertés civiles garanties. A cette époque, le Brésil connaît par ailleurs une période de croissance économique et de modernisation, bien que les inégalités sociales persistent.

Juscelino Kubitschek (JK) est élu à la présidence en 1956. Il propose un programme connu sous le nom de 50 ans de progrès en 5, qui vise une rapide industrialisation et modernisation. L'industrialisation et la construction d'infrastructures sont encouragées et attirent les investissements étrangers. La construction de la nouvelle capitale, Brasília, symbolise cette modernisation. Inaugurée en 1960, cette ville moderniste, pensée par l'urbaniste Lucio Costa (1902-1998) et l'architecte Oscar Niemeyer (1907-2012) est conçue pour favoriser le développement de l'intérieur du pays.

La présidence de João Goulart (1961-1964) est marquée par des tensions politiques et sociales. Les politiques de réforme agraire et de nationalisation de Goulart provoquent des oppositions de la part des militaires et des élites économiques. En 1964, un coup d'État militaire renverse Goulart, menant à l'instauration d'un régime militaire autoritaire.
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La déforestation de l'Amazonie

La forêt amazonienne, non seulement abrite une importante biodiversité, mais elle joue aussi un rôle crucial dans la régulation du climat mondial. La déforestation de l'Amazonie contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les peuples indigènes dépendent de la forêt pour leur subsistance et leur culture. La déforestation menace leur mode de vie et leurs droits territoriaux.

Avant l'arrivée des Européens, la région amazonienne était habitée par diverses civilisations indigènes qui utilisaient des techniques agricoles durables (agroforesterie et culture sur brûlis contrôlée). Les impacts sur la forêt étaient minimes et la biodiversité était largement préservée. Avec l'arrivée des Européens au XVIe siècle, la région a été explorée pour ses ressources naturelles, notamment le bois et les produits forestiers non ligneux comme le caoutchouc. La collecte de ces ressources a entraîné une perturbation locale mais pas une déforestation massive. À la fin du XIXe siècle, l'exploitation du caoutchouc a entraîné une exploitation plus intense de certaines régions de l'Amazonie, mais cette fois encore cette exploitation n'a pas entraîné de déforestation généralisée. 

Tout à changé à partir des années 1960, quand les gouvernements brésiliens ont encouragé la colonisation de l'Amazonie pour des raisons de développement économique et de sécurité nationale. De vastes zones de forêt sont désormais défrichées pour l'agriculture (en particulier la culture du soja), et l'élevage de bovins. La construction de routes comme la Transamazonienne (1972), de barrages et d'autres infrastructures facilite l'accès aux zones forestières et accélère la déforestation. Les incendies, souvent allumés pour défricher les terres, peuvent se propager et causer une destruction massive.  Les routes ont permis l'arrivée de colons et l'expansion de l'agriculture. L'exploitation minière et l'exploitation forestière commerciale, souvent illégale, ont également contribué à la déforestation, avec des compagnies exploitant les ressources sans régulation stricte. 

L'expansion de la culture du soja et de l'élevage de bovins pour répondre à la demande mondiale à la fin du XXe siècle  a été un facteur majeur de déforestation. Les forêts ont été converties en terres agricoles à grande échelle. Les politiques gouvernementales de soutien à l'agriculture et à l'élevage (subventions et crédits), ont encouragé la conversion des terres forestières. Les années 2000 ont vu une prise de conscience accrue des impacts environnementaux de la déforestation. Des initiatives internationales et locales ont été lancées pour protéger l'Amazonie, à l'instar des projets REDD+ (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts). Malgré les efforts de conservation, la déforestation illégale, souvent menée par des entreprises agricoles et forestières, a continué à être un problème majeur. Les lois et réglementations ont été mal appliquées.

Sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), les politiques environnementales du Brésil ont été assouplies, entraînant une augmentation notable de la déforestation. Les protections des terres indigènes ont été réduites et les activités agricoles et minières ont été encouragées.

Le régime militaire (1964-1985).
Le régime militaire suspend les libertés civiles, réprime les opposants politiques et censure les médias. Les années 1968-1974 sont particulièrement répressives. Le pays connaît entre 1968 et 1973 une croissance rapide grâce à des investissements publics et des prêts internationaux. Cependant, cette croissance est accompagnée d'une augmentation des inégalités et de la dette extérieure. Ainsi, les années 1970 voient-elles l'émergence de mouvements sociaux et de contestations contre le régime, en particulier après la crise économique mondiale de 1973.

En 1984, une campagne populaire pour des élections directes (mouvement des Diretas Já) marque laa montée des revendications démocratiques. En 1985, le régime militaire prend fin. Tancredo Neves est élu président, mais il meurt avant de prendre ses fonctions. Son vice-président, José Sarney, lui succède.

La fin du XXe siècle.
Les années 1980 sont marquées par une grave crise économique, avec une hyperinflation galopante et une dette extérieure insoutenable.  Fernando Collor de Mello, élu à la tête de l'Etat en 1990, met en place des réformes économiques néolibérales, qui incluent la privatisation d'entreprises publiques et l'ouverture de l'économie brésilienne à la concurrence internationale. Mais en 1992, Collor est destitué pour corruption.

Itamar Franco (1992-1995), le vice-président de Collor, lui succède à Collor. Il soutient le Plan Real en 1994, initié par le ministre des Finances Fernando Henrique Cardoso. Ce plan réussit à stabiliser l'économie et à contrôler l'inflation. Cardoso est élu à la présidence après Franco et sera réélu en 1998. Il poursuit les réformes économiques et continue la privatisation et la libéralisation de l'économie. Sous Cardoso, le Brésil connaît une stabilité politique et économique relative, bien que des défis sociaux et économiques persistent. Sa présidence s'achève en 2002.

Le Brésil au début du XXIe siècle

La première présidence de Lula (2003-2011).
En 2002, Luiz Inácio Lula da Silva, candidat du Parti des Travailleurs (PT), est élu président (il est entré en fonctions selon les règles institutionnelles du Brésil le 1er janvier 2003). Son élection marque une victoire historique pour un ancien ouvrier et syndicaliste. Lula met en place des programmes sociaux ambitieux comme Bolsa Família, qui vise à réduire la pauvreté et les inégalités. Ce programme fournit une aide financière aux familles pauvres à condition qu'elles envoient leurs enfants à l'école et les fassent vacciner. Sous Lula, le Brésil connaît une forte croissance économique grâce aux réformes entreprises et à la hausse des prix des matières premières, notamment le soja, le minerai de fer et le pétrole. Cette période est qualifiée de boom des matières premières. Lula renforce par ailleurs la position du Brésil sur la scène internationale. Le pays joue un rôle actif dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et participe à des négociations commerciales mondiales.

La présidence de Dilma Rousseff (2011-2016).
Dilma Rousseff, successeure de Lula et membre, elle aussi, du PT, est élue en 2010. Son mandat est marqué par la continuation des programmes sociaux et par une forte dépendance à l'exportation de matières premières. À partir de 2013, le Brésil est secoué par des protestations massives contre la corruption, les dépenses publiques pour la Coupe du Monde 2014 et les Jeux Olympiques de 2016, ainsi que contre la détérioration des services publics. En 2014, le Brésil entre en récession économique. Une crise exacerbée par la baisse des prix des matières premières et des politiques économiques inefficaces. Le scandale Petrobras, une enquête de corruption de grande ampleur impliquant des politiciens et des hommes d'affaires, éclate et secoue le pays. Rousseff est accusée de maquillage fiscal pour cacher la détérioration des finances publiques. En 2016, elle est destituée par le Congrès pour manipulation des comptes publics. Michel Temer, son vice-président, lui succède.

Parallèlement, une enquête sur le blanchiment d'argent, l'opération Lava Jato, révèle un vaste système de corruption. Les procureurs font inculper plusieurs personnalités politiques brésiliennes de haut niveau. L'ancien président Lula, lui-même, est accusé d'avoir accepté des pots-de-vin et doit purger une peine de prison de 2018 à 2019, avant que sa condamnation ne soit annulée au début de 2021.

La présidence de Michel Temer (2016-2018).
Temer met en oeuvre des réformes économiques impopulaires (réforme du travail et des propositions de réforme des retraites) qui visent à rétablir la confiance des marchés et à réduire le déficit budgétaire. Mais  bien qu'il parvienne à stabiliser quelque peu l'économie, le gouvernement Temer est marqué à son tour par des scandales de corruption et une impopularité croissante.

La présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022).
Jair Bolsonaro, un ancien capitaine de l'armée et député d'extrême droite, succède à Temer lors de l'élection suivante. Il se fait élire sur une plateforme anti-corruption, conservatrice et favorable au libre marché. Bolsonaro adopte des politiques économiques libérales sous la direction de son ministre de l'Économie, Paulo Guedes, tout en réduisant les réglementations environnementales et en adoptant une rhétorique brutale, réactionnaire sur divers sujets sociaux, d'une misogynie intolérable. La gestion de la pandémie de covid-19 par Bolsonaro, porté par son ignorance crasse, est largement critiquée pour sa minimisation de la gravité du virus et son opposition aux mesures de confinement et de vaccination. Il agrave ainsi la crise sanitaire et économique. Sous sa présidence, la déforestation de l'Amazonie et la négation des droits des populations autochtones atteint des niveaux alarmants, ce qui suscite des critiques internationales.

Le retour au pouvoir de Lula (2023).
En 2022, Lula est réélu président dans une élection polarisée qui l'a opposé à Bolsonaro. Son mandat commence avec des défis économiques, la nécessité de réconcilier une société divisée et la reprise des initiatives de protection de l'environnement et des programmes sociaux.



Collectif, L'Empire brésilien et ses photographes, Cinq continents, 2005.. - Collectif, Brésil panoramique, papiers peints du XIXe siècle, Monelle Hayot, 2005.
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